top of page

Numéro Mai 2016

Éditorial

Les Diafoirus au chevet de la Grèce

Il ne s’agit pas ici d’un « Malade imaginaire » mais d’un pays à l’agonie comme l’était Molière jouant dans sa propre pièce.

De plans de rigueur en mémorandums d’austérité, les potions appliquées au malade grec depuis 5 ans se suivent et se ressemblent avec comme unique objectif le remboursement de la dette : nouvelles hausses d’impôts, économies supplémentaires, baisse des pensions de retraite. Mais la santé du malade ne s’améliore pas ; les saignées successives mettent à terre le système de santé, empêchent un accueil digne des réfugiés, étouffent une économie affaiblie, accroissent le chômage et font le lit de l’extrémisme. Il faudrait un allègement durable du fardeau de la dette, sous forme soit d’allongement de la durée de remboursement des emprunts, soit sous forme d’annulation de tout ou partie de la dette.

Mais les deux médecins, Purgon et Diafoirus, sont en désaccord : Le Fonds monétaire international (F.M.I.) exige toujours plus de d’économies mais prône un allègement de la dette grecque tandis que les créanciers européens (au premier rang desquels l’Allemagne) refusent cet allègement mais souhaitent maintenir la présence du F.M.I. dans la « Troïka » (aux côtés de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne).

En attendant, le malade agonise, le peuple grec souffre, les réfugiés s’entassent dans les camps dans des conditions inhumaines, le patrimoine industriel grec est vendu à l’encan.

Certes, nous savons tous que la Grèce a été mal gérée, que son endettement était déraisonnable et que son admission dans la zone euro était prématurée. Mais punir n’est pas guérir : on ne peut pas laisser mourir à petit feu un membre de l’Union car le projet européen est fondé sur la solidarité entre ses membres. Alors, jetons les clystères, cessons les saignées, arrêtons les purges et mettons les créanciers en face de leurs responsabilités : le problème de la dette grecque peut être surmonté sans mettre à mort le débiteur !


Télécharger la version PDF ici.



à l'affiche
Posts récents
Lettres Europe
bottom of page