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La Bavière: élection régionale dans un Land bien singulier, avec des conséquences nationales

Le 14 octobre 9,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes en Bavière pour renouveler le Parlement régional, l'enjeu politique dépassant cependant largement les frontières du Land.

L'Union chrétienne-sociale (CSU), "parti frère" bavarois de la CDU de Mme Merkel, dominait la région depuis les années 1950; il n'est pas présent dans d'autres Länder. Pourtant, s'il reste en tête avec 35,5%, le parti obtient son pire résultat depuis la Seconde guerre mondiale, avec une chute de plus de 12 % par rapport à 2013!

Les grands gagnants de ce scrutin sont les Verts, avec 17,8 %, en très forte progression par rapport à 2013 (+ 9 %), alors que jusque-là les Bavarois étaient peu perméables aux thèmes d'environnement, et les Electeurs libres, formation locale de centre droit née d'une scission avec la CSU, avec plus de 11 % des voix (+ 2 %).

L'Alternative pour l'Allemagne (AfD, extrême droite), qui était en embuscade, a certes obtenu 11% des voix, mais pas autant que ce qu’elle espérait. Elle entre cependant pour la première fois au Parlement régional.

Le SPD (parti social-démocrate) est en 5ème position, en fort recul avec moins de 10 % des voix.

Les partis qui sont les alliés de Mme Merkel dans son gouvernement fédéral de "grande coalition", le CSU et le SPD, sont donc les grands perdants de cette élection en Bavière. Cela fragilise-t-il pour autant Mme Merkel, qui avait eu beaucoup de mal à former sa coalition?

Au Parlement bavarois la CSU va devoir s'allier aux Electeurs libres pour former un gouvernement local conservateur de centre droit. Les Electeurs libres sont très critiques de la politique migratoire de Mme Merkel depuis 2015 (qui s'est d'ailleurs peu à peu durcie) mais ils sont ouverts sur les questions sociales et environnementales. La Bavière ne sera donc pas en opposition avec Berlin.