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Editorial: «Tout ce qui ne tue pas rend plus fort»*


L'Union européenne a traversé de nombreuses épreuves au cours de ces dix dernières années ; chacune d'elle aurait pu être mortifère mais, malgré des tâtonnements, des réactions tardives et des erreurs, elle en est sortie renforcée.

Cinq crises majeures ont frappé l'Union : la crise de la zone euro (à partir de 2010), les menaces russes sur le flanc oriental (Géorgie 2008, Ukraine à partir de 2014), l'afflux de migrants sur les côtes de la Méditerranée (à partir de 2015), la sécession du Royaume-Uni (2016), les tentatives de déstabilisation de l'Union par Donald Trump (à partir de 2017), l'arrivée au pouvoir dans certains Etats de l'Union de gouvernements piétinant l'indépendance des médias et de la justice.

A chaque fois, l'Union et ses Etats membres ont paru pris au dépourvu, hésitants, tiraillés entre des stratégies différentes, entravés par des traités qui n'avaient pas prévus de pareils cas de figure. Puis, au fil de « sommets » de crise, les dirigeants européens ont improvisé des solutions. Certes, certaines sont incomplètes (la réforme de la zone euro), fragiles (la baisse de la tension en Géorgie et en Ukraine), contestables (les accords avec la Turquie et les milices libyennes pour contenir le flot de migrants), timides (la réaction aux agissements des gouvernements « illibéraux »).

Dans d'autre cas, les dirigeants européens ont trouvé une réponse adaptée (front uni contre les tentatives britanniques de ne garder du marché unique que ce qui les arrangeait), ferme (la réponse aux menaces commerciales de Trump), réaliste (ne plus compter seulement sur le protecteur américain pour la défense de l'Europe). De nouveaux outils ont été créés (Fonds de stabilité financière, Agence bancaire européenne...), de nouvelles coopérations ont été lancées (dans le domaine militaire, le Fonds européen de défense, la coopération structurée permanente et l'initiative européenne d'intervention...), de nouvelles pratiques institutionnelles se sont instaurées (les « sommets » de la zone euro...), les limites étriquées des traités ont été dépassée (action de la B.C.E.).

Tout cela mérite d'être renforcé et approfondi mais va dans le bon sens.

L'Union européenne n’avance que face à des menaces ou suite à des crises ; on peut le regretter mais l'essentiel n'est-il pas qu'elle avance ?

*Friedrich Nietzsche, Le crépuscule des idoles 1888

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