En Italie, créativité politique
Pendant 14 mois, l'Italie a été dirigée par une coalition entre "La ligue" (extrême droite) de Matteo Salvini et le "Mouvement 5 étoiles (M5S)" de Luigi di Maio. Difficile de situer ce Mouvement sur l'échiquier politique, il se revendique "anti-système" ce qui laisse place à un large éventail d'opinions.
Les élections européennes ayant été beaucoup plus favorables à La ligue qu'au M5S, Salvini a voulu se débarrasser de son "allié", avec lequel d'ailleurs les divergences étaient apparues rapidement.
Comment faire, alors que chacun des deux dirigeants est vice-premier ministre (le terme italien est vice-président du Conseil des ministres)?
Solution trouvée! Faire tomber l'ensemble du gouvernement, avec l'objectif que cela rende nécessaire de nouvelles élections législatives (plus favorables à La ligue que les précédentes) et que Salvini n'ait pas besoin d'alliés pour diriger, seul, le pays.
L'arme employée? Une motion de censure contre le gouvernement de coalition, l'obligeant à démissionner en bloc.
Il est assez piquant de voir un vice-premier ministre susciter une motion de censure contre un gouvernement dont il fait partie !! Presque aussi créatif que Theresa May avant l'été avec son "plébiscite inversé": "Si vous approuvez l'accord que j'ai signé, promis je démissionne!"; il est vrai que Boris Johnson commence bien aussi dans le domaine des "innovations" politiques...