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JACQUES CHIRAC, UN GRAND EUROPÉEN ?

L'ancien Président Jacques Chirac vient de disparaître.

Nous ne reviendrons pas sur l'ensemble de sa carrière politique et sur les qualités humaines qu'on lui prête ; nous nous attarderons sur son attitude vis-à-vis de la construction européenne. Il fut une époque où son discours était franchement eurosceptique ; ex premier ministre et président du R.P.R., il lance depuis son lit d'hôpital "l'appel de Cochin" (6 décembre 1978) où il dénonce le « parti de l'étranger », visant ainsi les partisans d'une Europe fédérale. En 1979, il qualifie l'Europe de « mollusque, sans corps et sans dessein véritable ». Sa liste eurosceptique subit un échec aux élections européennes de cette année-là, les premières au suffrage universel. Un revirement complet intervient en 1992 où Jacques Chirac, alors dans l'opposition au gouvernement de gauche, soutient le oui au référendum de Maastricht qui sera approuvé de justesse et permettra la mise en place de l'Union européenne et de la préparation du lancement de l'euro. Devenu président, il participe activement à la négociation du traité de Nice (2001) sur la réforme des institutions européennes, dont les intentions étaient bonnes mais l'ambition trop limitée. Il est partisan de l'élargissement, y compris à la Turquie mais celui de 2004 se limitera finalement à dix pays d'Europe centrale, orientale et méditerranéenne. En 2005, il pense que, comme le traité de Maastricht, le projet de traité constitutionnel européen doit être soumis à un référendum. Mais il avait oublié que les Français répondent rarement à la question posée mais plutôt à celui qui la pose et le traité est rejeté. On voit, en suivant le fil de ces événements, l'évolution de Jacques Chirac, d'abord eurosceptique puis devenu progressivement européen de raison.

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