Un projet européen innovant pour capter et stocker le CO2 à l’échelle industrielle
Un consortium réunissant 11 acteurs de 6 pays européens, dont ArcelorMittal, Axens, IFP (Institut français du pétrole) Energies nouvelles (IFPEN) et Total, a lancé fin mai à Dunkerque un projet de démonstration d’un procédé innovant de captage de CO2 d’origine industrielle, DMX™. Ce projet s’inscrit dans une étude plus globale consacrée au développement d'un futur pôle européen de captage-stockage de CO2, "Dunkerque - Mer du Nord", utilisant comme structures de stockage du CO2 des gisements de gaz naturel de la Mer du Nord épuisés ou d'autres structures géologiques étanches.
Le projet « 3D » (pour DMXTM Demonstration in Dunkirk) a l’ambition de valider des solutions techniques réplicables et de permettre le déploiement industriel de la technologie du captage-stockage du CO2 à travers le monde. Il devrait permettre aux industries fortement consommatrices d’énergie et émettrices de CO2, telles que la sidérurgie, de réduire leurs émissions. Ce projet est un levier essentiel pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique, en complément de toutes les autres actions. Il permettrait en effet de se débarrasser rapidement et définitivement d'une partie significative des émissions mondiales de CO2, celles des industries ayant des émissions de CO2 de grand volume et concentrées sur un nombre réduit de sites.
Le projet « 3D » fait partie du programme pour la recherche et l’innovation de l’Union européenne, Horizon 2020. Le projet dispose d'un budget de 19,3 millions d’€ sur 4 ans, dont 14,8 millions d’€ de subventions de l’Union européenne. Il est coordonné par IFPEN.
Il vise un triple objectif :
[if !supportLists]• [endif]Démontrer l’efficacité du procédé DMX à l’échelle du pilote industriel. Le pilote, conçu par Axens (présent à Salindres près d'Alès), sera construit à partir de 2020 sur le site sidérurgique ArcelorMittal de Dunkerque et pourra, dès 2021, capter 0,5 tonne/heure de CO2 issu de la combustion du gaz sidérurgique. Le procédé est breveté; issu de la recherche IFPEN , il sera commercialisé par Axens. Il utilise un solvant qui réduit de près de 35 % la consommation d'énergie du captage du CO2 par rapport au procédé de référence. En utilisant, en complément, la chaleur produite sur le site, le coût du captage sera réduit de moitié, à moins de 30 € par tonne de CO2.
[if !supportLists]• [endif]Préparer la mise en place d’une première unité industrielle sur le site ArcelorMittal de Dunkerque, qui pourrait être opérationnelle à partir de 2025. Elle devrait capter plus de 125 tonnes de CO2 par heure, soit plus d’un million de tonnes de CO2 par an.
[if !supportLists]• [endif]Concevoir le futur pôle européen de Dunkerque - Mer du Nord, qui pourrait capter, conditionner, transporter et stocker 10 millions de tonnes de CO2 par an et verrait le jour à horizon 2035. Ce pôle s’appuierait sur les infrastructures de conditionnement et de transport pour le stockage du CO2 en Mer du Nord mises en place via d’autres projets comme celui de Northern Lights (Projet d’étude de captage, stockage et valorisation du CO2 en Norvège) dans lequel Total, exploitant de gisements de gaz naturel en Mer du Nord, relié par des gazoducs sous-marins, est déjà engagé.