Brexit: dernière ligne droite ou début d'une course de fond?
Boris Johnson, contrairement à ses prédécesseurs David Cameron et Theresa May, a largement gagné son pari lancé avec une élection législative anticipée.
Au lendemain de cette élection (qui est uninominale à un seul tour: dans chaque circonscription la majorité simple suffit pour être élu), le parti Conservateur a une confortable majorité absolue, avec 365 sièges sur les 650 de la Chambre des communes. Le parti Travailliste a subi un recul majeur (203 sièges, soit une perte historique de 42 sièges), les Lib-Dem (libéraux-démocrates, qui étaient clairement pour rester dans l'Union européenne) sont au tapis avec 11 sièges. Le Brexit Party de Nigel Farage n'a aucun siège (Nigel Farage avait déclaré qu'il soutenait Boris Johnson mais restait en faveur d'un Brexit dur).
Même ceux qui depuis des mois manifestaient contre le Brexit devant le palais de Westminster, drapeau européen sur le dos, sont abattus et résignés. La promesse de campagne de Boris Johnson, "Get Brexit done" - "Votez pour que le Brexit se réalise", a clairement fait mouche, probablement les électeurs du Royaume-Uni ont-ils voulu mettre fin à ce mauvais feuilleton, et sortir au plus vite de l'UE "puisque cette sortie a été votée".
Le premier ministre devrait pouvoir se passer des voix des Brexiters les plus durs (partisans d'une sortie sans accord) et avoir les coudées franches pour faire ratifier par les députés l'accord avec l'UE qu'il a renégocié. La sortie de l'UE devrait donc pouvoir se faire à la dernière date prévue, le 31 janvier 2020.