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Ukraine: des petits pas vers la paix?


Depuis plusieurs mois on n'entend plus guère parler de l'Ukraine, dont la Russie occupe toujours un territoire, la Crimée, et dont une partie de la région du Donbass, à l'est, mène une rébellion armée soutenue par la Russie.

Des signes d'apaisement multiples sont intervenus, probablement favorisés par les efforts diplomatiques du nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ancien comédien (qui jouait le rôle d'un président dans une série télévisée !!) arrivé au pouvoir en mai 2019, à la surprise générale.

Ukraine et Russie ont procédé début septembre à un échange de 70 prisonniers, dont les 24 marins ukrainiens capturés en novembre 2018 lors d'une escarmouche navale près du détroit de Kertch (entre la mer d'Azov et la mer Noire), sur lequel la Russie a construit un pont entre son territoire et la Crimée.

Début juillet les troupes ukrainiennes et séparatistes ont reculé de quelques centaines de mètres près de la ville de Stanitsya Louhanska, dans le Donbass. Cette ville est l'unique point de passage officiel entre la zone séparatiste et le reste de l'Ukraine. Le 20 novembre un nouveau pont a été inauguré pour améliorer le point de passage, pour remplacer des passerelles provisoires franchissant un pont détruit pendant les combats des cinq années précédentes. Plus de 10 000 personnes par jour empruntent ce passage.

Le président ukrainien a annoncé en octobre qu'il était prêt à envisager un statut spécial d'autonomie pour la région du Donbass, actuellement contrôlée par les séparatistes. Cette mesure est réclamée depuis longtemps par Moscou, mais elle soulève de très fortes oppositions en Ukraine, où les nationalistes parlent de "honteuse capitulation".

Enfin une nouvelle guerre du gaz a été évitée: le 20 décembre les négociations entre Kiev et Moscou ont abouti pour le transit de gaz russe à travers l'Ukraine vers l'Europe (dont un tiers du gaz est fourni par la Russie). L'accord couvre les cinq prochaines années. L'accord précédent expirait le 31 décembre. En mars 2018, la cour d'arbitrage de Stockholm avait condamné Gazprom, le gazier russe, à payer près de 3 milliards d'€ à son homologue ukrainien, Naftogas; la Russie refusait de payer, dénonçant une "décision politique"; finalement Gazprom a accepté de payer la quasi-totalité , en échange du renoncement de Naftogas à toutes les actions judicaires en cours.

Il reste que:

- la Russie n'a toujours pas digéré l'affront dû à la création début janvier 2019 d'une Eglise orthodoxe ukrainienne indépendante, alors que jusque-là elle dépendait de l'Eglise orthodoxe russe. Historiquement Kiev est considérée comme le point de départ de la création de la Russie.

- en bon joueur d'échecs, Vladimir Poutine sait que sacrifier un cavalier ou un fou peut permettre de garder une tour ou une dame, pièces beaucoup plus importantes: calmer les choses du côté du Donbass pour consolider son occupation de la Crimée, où la Russie fait de très gros investissements et qui stratégiquement est de première importance, y compris militairement avec la base de Sébastopol.

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