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Erasmus Days



Le programme Erasmus, tout le monde croit connaître, mais sait-on exactement de quoi on parle ?


Même les plus sceptiques à l’égard de l’Europe reconnaissent qu’Erasmus figure au nombre de ses plus grandes réussites. D’ailleurs, nous connaissons tous des gens qui critiquent l’Europe à tour de bras, le plus souvent sur la base de fausses informations, de préjugés, ou de simplifications outrancières, mais qui ne se privent pas de profiter des opportunités qu’elle offre. Et ils ont raison, d’autant que ces opportunités sont nombreuses.


Alors qu’on célèbre ces jours-ci, à travers les Erasmus Days, les 35 ans de cette belle réussite, il n’est pas inutile de rappeler que le programme Erasmus a vu le jour par la volonté de dirigeants qu’on dit volontiers éloignés des préoccupations des citoyens, et qui ont compris tout le bénéfice que pouvaient retirer l’ensemble des Européens, et en particulier les plus jeunes, d’un projet comme Erasmus. Avec le recul, si on est un tant soit peu lucide, on leur trouvera d’autant plus de mérite que l’éducation n’était pas, voici 35 ans, une compétence européenne. En 1987, il s’agissait surtout d’achever ce qu’on appelait alors le marché unique, qui prenait la suite du marché commun des origines. L’éducation n’était alors qu’une préoccupation secondaire.


Et pourtant ! On a vu Erasmus, qui était au départ destiné aux seuls étudiants, grandir et s’élargir jusqu’à englober tous les autres programmes dont les objectifs convergeaient avec les siens propres. C’est à dire qu’il s’agissait de construire pas à pas non seulement un système éducatif cohérent, avec des passerelles entre des filières très différentes au départ, mais aussi de permettre l’émergence, modestement et à bas bruit, d’un « peuple » européen en commençant par les jeunes générations.


Aujourd’hui Erasmus a absorbé une foule d’autres programmes dont les plus connus étaient Leonardo, dédié à la formation professionnelle, ou Lingua, consacré à la diffusion et à l’apprentissage des langues d’Europe, ou encore le programme Jeunesse pour l’Europe, qui a permis à plusieurs millions de jeunes de découvrir la réalité d’un autre pays, parfois au point de s’y fixer, tout en découvrant une réalité culturelle et linguistique qui leur serait sans cela restée étrangère.


Aujourd’hui ERASMUS, rebaptisé ERASMUS +, est là et bien là, les moyens qu’il mobilise sont toujours plus importants -car l’argent mis par l’Europe, lui-même en augmentation, s’ajoute à celui des États-membres- et les valeurs de la démocratie et de l’humanisme qui se diffusent à travers lui ne sont pas, même dans le monde inquiétant dans lequel nous vivons, en perte de vitesse. Quoi qu’on en dise : les Ukrainiens nous le rappellent d’ailleurs chaque jour.


C’est pourquoi il ne faut pas bouder son plaisir et célébrer les Erasmus days, malgré cette appellation qui heurte nos oreilles françaises -surtout après ce Brexit dont on mesure chaque jour les lamentables conséquences pour nos amis d’outre-Manche.

Jean-Luc BERNET

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