La parole à l’association Pasarea, de Rodilhan, qui aide un village roumain
Jeunes Roumains au jardin de la Fontaine à Nîmes
Créée en 1994 à Rodilhan, près de Nîmes, l’association Pasarea (« L’oiseau » en roumain) intervient en Roumanie dans le petit village de Zece Hotare situé dans le département de Bihor, près de la ville d’Oradea, dans la partie nord-ouest du pays.
Au début association humanitaire, puis actions solidaires et enfin partenariat et échanges avec la population, à mesure que le niveau de vie en Roumanie s’améliorait.
La commune de Rodilhan est jumelée depuis 2010 à la commune roumaine de Suncuius, dont fait partie le village de Zece Hotare. Le président de Pasarea – qui s’exprime dans cet article - est également vice président du comité des jumelages de Rodilhan. Il y a déjà eu des échanges entre les deux communes : visites de délégations, groupes folkloriques, rencontres sportives…
Pasarea essaie de déposer un dossier européen pour la réalisation d’un centre culturel et sportif dans la commune de Suncuius. Ce n’est pas simple. La bureaucratie européenne réserve de nombreuses surprises !!! La Maison de l’Europe à Nîmes nous a donné des renseignements utiles et encourageants pour la poursuite de ce dossier.
En 2009, la Maison de l’Europe avait consacré la Fête de l’Europe à la Roumanie, en collaboration avec plusieurs associations du Gard liées à ce pays : Vox Transilvanae à Nîmes, Le pont de l’amitié à Salindres (jumelée depuis 1997 avec Lipova) et Pasarea qui avait exposé des photos de Zece Hotare.
A noter : en plus de Rodilhan et Salindres, deux autres communes du Gard, Aramon et Vergèze, sont jumelées à des communes roumaines. Pour toute la France, ce sont 229 jumelages avec des communes roumaines.
Malgré une année 2020 assez difficile, Pasarea a pu continuer ses activités de solidarité. L’association s’est rendue deux fois dans le village, pour de longs séjours.
Travaux des champs à Zece Hotare
Séjour du 19 juin au 18 septembre. Toute l’année, à Rodilhan, l’association s’autofinance et prépare ses voyages. Il faut bien trouver de l’argent si l’on veut continuer à pouvoir agir sur place : réalisations de petits travaux, récupération de métaux, vente de champignons récoltés à Zece Hotare, marché aux puces….
C’est de plus en plus difficile et épuisant. Je n’ai plus 40 ans !!! L’humanitaire c’est faire passer l’autre avant soi-même. L’humanitaire c’est partager avec l’autre, être à l’écoute. L’humanitaire ce n’est pas seulement dire : « il faut… » mais plutôt « faire avec l’autre ». L’humanitaire nécessite un engagement physique et psychologique, il faut montrer l’exemple, participer aux activités. L’humanitaire ce n’est pas être spectateur, mais être acteur. Je pense qu’il faut avant tout compter sur soi-même et non se reposer sur les autres. Quand on s’engage pour une cause ou une action, il faut le faire avec prudence et être sûr de tenir ses engagements.
La sensibilité, l’équanimité, la réflexivité, que de mots véhiculant de bonnes intentions, que de lettres de noblesse. Mais qu’en faire concrètement dans la vie de tous les jours ? Comment faire pour qu’elles ne restent pas lettres mortes, endormies dans un recoin du cœur ?
Gîte rural à Zece Hotare
Cette année nous avons commencé l’activité de gîtes – site Internet: casa anuta zece hotare. Cela a très bien fonctionné. C’est une bonne surprise. Cela crée une activité complémentaire sur place, une ouverture sur les autres par l’accueil et l’échange avec les touristes, cela permet aux locaux de vendre leur production … Encourageant pour l’avenir.
Nous avons un soutien financier du Secours Populaire Français, fédération du Gard, et son représentant Solidarité Monde, André Dujaud, avec qui nous travaillons en partenariat au sein de l’association Copain du Monde : création d’une association sur place « Les amis du Petit Prince - Copain du Monde ». La jeunesse, c’est l’avenir d’un pays. Grâce à l’Europe, les jeunes ont des possibilités extraordinaires. Depuis quelques années des jeunes roumains viennent en vacances en France et rencontrent des enfants de tous pays, de toutes cultures. Ils apprennent à se connaître et s’enrichissent mutuellement.
Le séjour a été mis à profit pour conforter les liens entre Rodilhan et Suncuius, ainsi qu’avec le président du comité de jumelage local, Zoli Cséri.
Hiver au gïte de Zece Hotare
Séjour du 20 octobre au 20 décembre. Il est intéressant d’être présent durant cette période. C’est l’hiver rigoureux qui prédomine. La neige, le froid et les journées très courtes. Les activités sont au ralenti. Il faut préparer les gîtes pour la saison à venir. Cela laisse aussi du temps à la lecture, à la réflexion. Il faut s’interroger sur le sens de l’époque que traverse aujourd’hui l’humanité. Cette course après le temps, cette course à la technologie est sans fin et … dangereuse. Les bouleversements de toutes natures qui s’opèrent sous nos yeux nous disent que le temps qui s’ouvre ne sera plus jamais comme avant, dans des proportions et une ampleur que l’humanité n’a sans doute jamais connues. Conséquences de la mondialisation oblige.
Dans le petit village de Zece Hotare, les gens ont encore le sens des traditions et le respect de la nature. Mais pour combien de temps encore ?
« La confiance en soi et la capacité de se tenir debout seuls me paraissent essentielles pour réussir notre vie. Je ne parle pas d’une assurance stupide, mais d’une conscience de notre potentiel intérieur, une certitude que nous pouvons toujours nous corriger, nous améliorer, nous enrichir et que rien n’est jamais perdu » - Le Dalaï Lama
Alain Guillot – Président de l’association Pasarea
Contacts pasarea@wanadoo.fr, +33 (0)6 82 29 08 93. Site Internet : pasarea.org
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