Lettre Europe Septembre
Vous avez dit déficit démocratique ?
Le déficit démocratique de l'Union européenne, vous en avez entendu parler n'est-ce pas ? A force d'être répétée et martelée, cette expression est considérée comme une vérité !
Pensez donc ! La présidente de la Commission a été proposée par les chefs d’État ou de gouvernement démocratiquement élus, réunis en Conseil européen ; ensuite, elle a dû être confirmée par le Parlement européen fraîchement élu au suffrage universel direct. Chacun des commissaires, proposé par chacun des États membres, doit être agréé par la présidente de la Commission puis subir une audition au Parlement européen en devant répondre à une liste de questions ; plus d'un a été retoqué par les parlementaires ! Ensuite l'équipe dans son ensemble doit être investie par le Parlement.
Pas assez démocratique tout cela, n'est-ce pas ?
Heureusement il y a un modèle de perfection vers lequel se tourner : la multiséculaire démocratie britannique !
Au Royaume-Uni il y a d'abord eu un référendum consultatif sur l'appartenance à l’U.E. avec une campagne au cours de laquelle il a été dit n'importe quoi mais rien sur les modalités de sortie ni sur le type de relations futures entre le Royaume-Uni, enfin libéré (!), et l'Union européenne.
Ensuite ont eu lieu des élections législatives à l'issue desquelles un parti qui n'avait plus la majorité à lui seul (les conservateurs) a été obligé de s'allier avec un micro-parti extrémiste nord-irlandais pour garder le pouvoir.
Pendant deux ans et demi le pays a été déchiré par le débat qui aurait dû avoir lieu avant le référendum : quelle sortie, quelles relations futures ? Malheureusement, ce débat n'a pas été tranché par le Parlement!
Finalement, le gouvernement démissionne et 90 000 militants du parti conservateur (le corps électoral britannique représente 47 millions d'inscrits...) désignent un nouveau premier ministre qui n'est même pas investi par le Parlement. Bien sûr, entre temps, il n'y a pas eu de nouvelles élections législatives ni de nouveau référendum sur les questions non tranchées. A quoi bon ? Éventuellement, le premier ministre consentirait à organiser des élections mais après le Brexit ! ...
En attendant le premier ministre suspend le Parlement pendant plus d'un mois, jusqu'à quelques jours avant la date officielle du Brexit, pour l'empêcher de donner son avis sur les modalités de sortie du Royaume-Uni. Pourtant, en 2016, la Haute Cour de justice du Royaume avait jugé que le Parlement devait donner son avis sur cette sortie car le référendum sur "rester ou sortir de l'U.E." n'était que consultatif!
Quand aux Écossais et aux Nord Irlandais, opposés au Brexit et pour ces derniers concernés très directement, peu importe !
Ah, si au moins l'Union européenne prenait modèle sur cette bonne vieille démocratie britannique, on ne parlerait plus de déficit démocratique européen...
Frédéric Bourquin, président de la Maison de l'Europe de Nîmes
Samedi 7 septembre: le Forum des associations de Nîmes
Comme chaque année, le 1er samedi de septembre, la Ville de Nîmes organise son Forum des associations sur l'Esplanade Charles de Gaulle. A noter: il s'agit des associations autres que sportives, les associations sportives étant de leur côté au Parnasse, sur tout le week-end.
Cette année ce 1er samedi est le 7 septembre, le Forum est de 9h à 18h.
La Maison de l'Europe, le Mouvement européen Gard et le Cercle espérantiste nîmois (dirigé par Frédéric Bourquin, qui anime aussi les cours d'esperanto à la Maison de l'Europe) seront côte à côte, sur les emplacements 172 à 174, juste à côté de l'entrée piétons (avec ascenseur) du parking "Arènes" qui est sous l'Esplanade: voir le plan.
Un bon emplacement, dans une des deux allées principales du Forum: un peu d'ombre (sauf le matin, car l'arbre le plus proche est encore tout jeune), un massif de végétation et même des bancs à l'arrière (pratique pour attacher tente et panneaux: le vent est un des ennemis des exposants!), pas trop près de la scène centrale souvent bruyante. Les emplacements les plus difficiles sont ceux qui sont sur le sable (qui fut "stabilisé" à la chaux mais ce "stabilisé" s'use sous les pas répétés) près de la fontaine Pradier: pas d'ombre, un sol qui éblouit, de la poussière s'il y a du vent... et moins de passage.
Pendant cette journée très fréquentée, avec près de 250 associations présentes, d'une diversité réjouissante, la Maison de l'Europe présentera ses activités et ses valeurs, répondra aux questions sur l'Union européenne et en particulier renseignera le public sur les mobilités en Europe et sur ses groupes de langues. L'équipe d'animation ne chômera pas, pour les groupes de langues Michela sera aidée par des animateurs de ces groupes et par des jeunes volontaires européens venus en Corps européen de solidarité ou en Service civique. Elle indiquera aux personnes intéressées les dates et heures des réunions d'information qui se tiendront à la Maison de l'Europe la semaine suivante.
Souhaitons que pendant cette journée le soleil soit présent mais pas trop, et qu'il n'y ait ni pluie ni grand vent.
Elena, notre nouvelle volontaire européenne
«Je suis Elena, j’ai 23 ans et je viens de Russie», c’est une phrase que j’utilise très souvent maintenant. J’ai quitté Krasnodar (Russie, près de Sotchi et de la mer Noire et la mer d'Azov) il y a 15 jours pour devenir volontaire en Corps Européen de Solidarité - CES (ex-SVE) à la Maison de l’Europe de Nîmes, car j’ai toujours été intéressée par le multiculturalisme et j'aime interagir avec les gens.
C’est mon premier séjour à l’étranger et c’est pourquoi je suis en train de m’habituer à beaucoup de choses. De plus, le français est une langue charmante mais aussi complexe et c’est un peu difficile pour moi de bien m’exprimer, puisque c’est juste le début de mon projet.
En bref, j’aime ce que je fais ici, mon lieu de travail, tous les gens que je rencontre et la ville elle-même. Je ne sais pas ce qui va se passer dans un mois ou dans un an, mais je suis sûre que ce sera une expérience remarquable que je ne regretterai pas.
Agenda
L’Europe près de chez nous… sur le Causse noir
Près de chez nous, ou en tout cas pas trop loin. Le Causse noir, magnifique plateau à cheval sur trois départements (Lozère, Aveyron, Gard), est désormais intégré au réseau des sites européens labellisés Natura 2000. Contrairement à ce que pourraient penser des esprits chagrins, ce label Natura 2000 ne signifie aucunement que l’action de l’homme en serait bannie au nom de la protection d’une nature contre l’emprise humaine. Au contraire, la charte des sites Natura 2000 s’applique ici comme ailleurs ; peut-être plus qu’ailleurs, dans la mesure où l’enjeu est justement, loin d’exclure l’homme, de le retenir dans cet environnement rude et exigeant, en favorisant son activité. Du coup, plusieurs formes d’agropastoralisme, considérées comme une chance pour éviter la désertification complète du territoire, sont encouragées et bénéficient à ce titre de financements européens qui leur permettent de se maintenir sur le Causse.
Seuls les éleveurs ont en effet intérêt à entretenir, sur un sol où chaque goutte de pluie s’empresse de disparaître, des lavognes et des mares servant d’abreuvoirs pour les troupeaux, et constituant autant d’oasis. Ce travail s’étend aux clapas, ces amas de pierre qui, inlassablement regroupés depuis des centaines d’années, permettent à la fois de libérer les sols pour le pâturage et de délimiter des espaces et des parcours.
La collaboration exemplaire entre partenaires institutionnels (Conservatoire des espaces naturels, Communauté de communes Causses-Aigoual-Cévennes, Inventaire national du patrimoine naturel) et associatifs (le Centre permanent d’Initiatives pour l’environnement des Causses méridionaux, la Maison de l’Agro-pastoralisme du Caylar,) est à l’image de ce que veut promouvoir l’Europe en matière d’environnement : le maintien de toutes les diversités, humaines, paysagères et faunistiques, pour le bénéfice de tous.
Journée de rentrée du Mouvement européen France - Gard
Comme les années précédentes, notre journée de rentrée, dite « Université d’automne du MEF-30 » aura lieu début octobre, dimanche 6 octobre exactement, de 10h00 à 16h00. Cette date est pensée pour permettre à nos jeunes Européens arrivant courant septembre (CES ex-SVE, volontaires en service civique et autres stagiaires) d’être des nôtres. C’est une journée de réflexion, d’échanges, de lancement de projets pour l’année, mais également une journée conviviale dans un cadre champêtre, au milieu de vignes à peine débarrassées de leurs grappes (ce qui n’interdit pas d’aller « grappiller », les raisins d’automne sont toujours les meilleurs). Le lieu : le mas Madagascar à Vauvert chez Jean-Paul Cabanis, viticulteur et membre du MEF, qui nous accueille comme chaque fois. Le mas ressemble toujours à ceci :
En cas de mauvais temps, une salle tout à fait fonctionnelle est à disposition, qui peut servir au travail et/ou au repas.
Le repas est un repas partagé, selon la formule traditionnelle, chacun apportant ce qu’il/elle souhaite mettre à disposition des autres convives. Le vin et autres boissons sont disponibles sur place, à discrétion.
Au cours de la journée, nous aborderons notamment :
La situation des institutions européennes, alors que le Parlement élu en mai et la nouvelle Commission von der Leyen se mettent en place…
…ce qui nous conduira forcément à prendre connaissance du dernier épisode-surprise de la série « Brexit », encore à découvrir
la situation du MEF, local et national,
les projets que nous pouvons mettre en place en partenariat avec d’autres sections de la région et, bien entendu, avec la Maison de l’Europe de Nîmes,
l’Université d’automne du MEF (nationale celle-là), prévue les 15, 16 et 17/11 à Bourges
etc.
Et nous aurons soin de donner la parole à nos jeunes Européens pour qu’ils se présentent, présentent leur pays, et nous fassent part de leurs projets personnels.
Le programme précis sera élaboré prochainement et fera l’objet d’une invitation plus complète.
Sondage récent: la confiance dans l'Union européenne remonte
61 % des Européens se sont déclarés confiants dans le futur de l'Europe.
Dans la majorité des Etats membres, l'opinion des Européens vis-à-vis de l'UE s'est améliorée ces dernières années et atteint les niveaux d'avant crise, même s'il reste beaucoup de critiques. Les Français, eux, sont toujours pessimistes.
La popularité de l'Europe en hausse
"Le sentiment pro-européen ne faiblit pas. Au contraire". Selon le dernier Eurobaromètre réalisé par la Commission après les dernières élections européennes (sondage du 7 juin au 1er juillet 2019), le soutien en faveur de l'Union européenne et de ses institutions est à son plus haut depuis 10 ans. 44 % des Européens ont confiance en l'UE. Un chiffre supérieur à la confiance exprimée envers les parlements et gouvernements nationaux. Par ailleurs, "61 % des Européens sont optimistes sur le futur de l'Union européenne" et 55 % se déclarent satisfaits du fonctionnement démocratique de l'Union. La monnaie unique convainc particulièrement : "le soutien à l'Union économique et monétaire et à l'euro a atteint un niveau record", avec 76 % des sondés. 81 % des Européens se sont également déclarés en faveur de la liberté de circulation des citoyens. "Globalement, l'UE est perçue sous un jour plus positif qu'elle ne l'a été au cours des dix dernières années", conclut le rapport. Des résultats qui viendraient confirmer le regain d'intérêt pour l'Union européenne observé lors des élections européennes en mai. Au niveau national, "dans 23 des 28 Etats membres, la perception de l'UE s'est améliorée depuis l'année passée". Pour la confiance en l'UE, "les meilleurs résultats ont été enregistrés en Lituanie (72%), au Danemark (68%) et en Estonie (60%)". Les Luxembourgeois sont "les plus susceptibles de se considérer comme des citoyens de l'Union européenne (93%)". Immigration et changement climatique Le Brexit aurait joué un rôle dans le renforcement de la popularité des institutions européennes: ses conséquences désastreuses sauteraient aux yeux des Européens, même les moins convaincus. Mais ce regain d'enthousiasme peut également être attribué au fait que les Européens auraient "laissé derrière eux les dures années de crise auxquelles l'UE a été confrontée, d'abord avec la crise financière de 2008 et ensuite avec la crise des migrants de 2015" [Euronews]. Toutefois, l'immigration demeure la principale préoccupation au niveau européen (34 %), tandis que le chômage, le coût de la vie et la santé sont identifiés comme les sujets à traiter en priorité par les gouvernements nationaux. En comparaison, "le changement climatique a été cité par 22 % des citoyens" (il n'était qu'en 5ème position sur la liste des problèmes à l'automne 2018). Des résultats à nuancer Outre-Manche, certains soulignent que les 44 % d'Européens qui déclarent avoir confiance en l'UE sont une minorité, puisque 46% indiquent qu'ils n'ont "plutôt pas confiance" dans l'Union européenne. Cette confiance descend même à 29 % au Royaume-Uni et à 33 % en France, un des pires résultats de l'enquête. Seul un Français sur deux se dit confiant dans le futur de l'Europe, et moins d'un sur trois estime que la situation économique de la zone euro est bonne. De même en Grèce, lourdement endettée et frappée par l'austérité lors de la crise, on trouve plus de pessimistes que d'optimistes quant au futur de l'UE. Pour la publication économique Bloomberg, l'UE n'a ainsi pas vraiment de quoi se féliciter: si l'immigration et le changement climatique sont aujourd'hui les deux préoccupations phares des Européens, les 28 peinent toujours à se mettre d'accord sur ces questions. Source: touteleurope.eu
Les fonds européens soutiennent l’action du Parc national des Cévennes
Régulièrement le Parc national des Cévennes répond à des appels à projets européens, souvent en y associant d'autres structures de sa zone d'action. C’est ainsi que la boutique Terres d’Aigoual a pu s'agrandir et développer son activité dans le cadre du programme LEADER pour le développement rural. Installé sur les flancs du Mont Aigoual, au col de la Serreyrède à 1300 m d’altitude, ce magasin offre des produits représentatifs du terroir des Cévennes : fromages de chèvre et de brebis, produits de la châtaigne, confitures de petits fruits, sirops de plantes, jus de pomme reinette du Vigan, ... Depuis 1998, le Parc national des Cévennes accueille dans la Maison du Parc et du Tourisme de l’Aigoual les producteurs agricoles du massif regroupés au sein de l’association Terres d’Aigoual. Lancé en novembre 2017, le chantier d’agrandissement de la boutique a été retardé par les grosses chutes de neige de l’hiver. Néanmoins, durant toute la période des travaux, la boutique a continué à accueillir les visiteurs. Le chantier a permis d’agrandir la boutique de 37 m². Ce grand espace lumineux favorise la valorisation des produits locaux en circuit court de 15 producteurs (viande, sirops, fromages, confitures, miels, oignons doux, cosmétiques naturels...) et conforte ainsi un partenariat qui a déjà 20 ans. Le gypaète barbu fait peu à peu sa réapparition dans le ciel de nos montagnes . Le programme de réintroduction du gypaète barbu dans les Grands Causses a commencé en 2012 dans le cadre d'un partenariat entre la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) des Grands Causses, le Parc national des Cévennes et le Parc naturel régional des Grands Causses. Il s'inscrit dans le Plan national d’actions 2010-2020 en faveur du gypaète barbu. Depuis 2015, cette action est intégrée dans l'ambitieux programme européenne LIFE Gypconnect. L’objectif est de créer un noyau de population de ce rapace dans le Massif central afin de faciliter les échanges entre les populations des Pyrénées et des Alpes et de garantir un brassage génétique pour aider à la survie de l’espèce. Début mai, trois jeunes gypaètes ont été lâchés dans les gorges de la Jonte, au cœur du Parc national. Deux autres les ont rejoints en juin. Cela porte à 20 le nombre de gypaètes réintroduits depuis 2012 dans le cadre du programme LIFE Gypconnect. On souhaite longue vie à Europe, Lausa, Monna, Buisson et Cévennes qui planent désormais au-dessus des Cévennes et des Causses.
Bientôt un fonds souverain européen d'investissement de 100 milliards d'euros ?
L'Europe réfléchirait au lancement d'un fonds souverain[1] européen de 100 milliards d'euros pour investir dans des secteurs stratégiques pour son industrie, notamment numérique. Ce fonds financerait le développement de champions nationaux pour répondre à la toute-puissance des « GAFA » (Google, Amazon, Facebook, Apple).
Ce « European Future Fund » ne représenterait certes que 3,5 % de la capitalisation boursière cumulée des quatre groupes des GAFA, mais souvent les fonds d'investissement permettent de rassurer et d'attirer d'autres investisseurs.
Ce fonds stratégique d'investissement se voudrait une réponse « aux moyens financiers sans précédent » dont disposent certains groupes étrangers qui peuvent ainsi éradiquer certaines industries européennes, incapables de rivaliser avec ces géants: les GAFA, mais aussi quelques grands groupes chinois comme Baidu, Alibaba et Tencent. « L'Europe ne dispose pas de tels groupes. Cela représente un risque pour la croissance, l'emploi et sur son influence dans des secteurs stratégiques clefs ».
Echo favorable en France et en Allemagne
Alimenté par les budgets des pays européens, le fonds prendrait des participations dans des industries jugées prioritaires. Une idée qui recueillerait un écho favorable en France, qui dispose déjà de la Banque publique d'investissement, et en Allemagne
La création de fonds souverains par les différents pays européens pour protéger leurs secteurs stratégiques avait été émise pour la première fois par le président Sarkozy lors d'un discours devant le Parlement européen en octobre 2008. Ces fonds souverains nationaux européens auraient pu se coordonner et donner une réponse à la grave crise mondiale qui venait de débuter, avait alors souligné le président français. Dans le sillage de la crise financière, de nombreux fonds souverains, asiatiques et de pays du Golfe, avaient pris des participations dans les banques européennes et américaines.
Retard de l'Europe
La création d'un fonds souverain européen d'innovation avait été évoquée en début d'année par un rapport du Forum économique mondial. Le rapport soulignait le retard de l'Europe (malgré des améliorations) par rapport aux Etats-Unis en matière de financement des entreprises innovantes.
Les Etats-Unis ne disposent pas de fonds souverain à l'échelon fédéral mais une vingtaine d'Etats (Alaska, Texas, Wyoming, Alabama…) ont lancé leurs fonds alimentés par les ventes de ressources naturelles (pétrole, gaz…). Ils sont investis sur les marchés traditionnels (obligations d'Etat, actions…) et n'ont pas pour vocation particulière d'investir dans le secteur technologique.
Le fonds souverain chinois « CIC », un mastodonte de plus de 940 milliards de dollars, investit hors de ses frontières et notamment dans la Silicon Valley.
Le plus gros fonds souverain au monde (actuellement un peu plus de 1 000 milliards d'€) est le "Government Pension Fund-Global (en norvégien Statens pensjonsfond Utland" qui a été créé par l'Etat norvégien pour faire fructifier ses revenus pétroliers et gaziers et apporter des ressources financières aux
[1] Un fonds souverain, ou fonds d'État, est un fonds de placements financiers détenu par un État ou un groupe d'Etats. Les fonds souverains gèrent l'épargne nationale et l'investissent dans des placements variés.
En Italie, créativité politique
Pendant 14 mois, l'Italie a été dirigée par une coalition entre "La ligue" (extrême droite) de Matteo Salvini et le "Mouvement 5 étoiles (M5S)" de Luigi di Maio. Difficile de situer ce Mouvement sur l'échiquier politique, il se revendique "anti-système" ce qui laisse place à un large éventail d'opinions.
Les élections européennes ayant été beaucoup plus favorables à La ligue qu'au M5S, Salvini a voulu se débarrasser de son "allié", avec lequel d'ailleurs les divergences étaient apparues rapidement.
Comment faire, alors que chacun des deux dirigeants est vice-premier ministre (le terme italien est vice-président du Conseil des ministres)?
Solution trouvée! Faire tomber l'ensemble du gouvernement, avec l'objectif que cela rende nécessaire de nouvelles élections législatives (plus favorables à La ligue que les précédentes) et que Salvini n'ait pas besoin d'alliés pour diriger, seul, le pays.
L'arme employée? Une motion de censure contre le gouvernement de coalition, l'obligeant à démissionner en bloc.
Il est assez piquant de voir un vice-premier ministre susciter une motion de censure contre un gouvernement dont il fait partie !! Presque aussi créatif que Theresa May avant l'été avec son "plébiscite inversé": "Si vous approuvez l'accord que j'ai signé, promis je démissionne!"; il est vrai que Boris Johnson commence bien aussi dans le domaine des "innovations" politiques...
Pour le moment le premier temps de la manoeuvre a réussi: le premier ministre Giuseppe Conte a présenté la démission du gouvernement, tout en critiquant violemment l'auteur de la manoeuvre. Il a cependant participé à la réunion du G7 à Biarritz, même si on n'a guère entendu parler de ses actions à cette réunion.
Mais l'étape suivante ne répond pas du tout aux attentes de Salvini: le M5S, qui n'est ni de droite ni de gauche, a fini par s'allier au Parti démocrate (avec l'accord tacite de Forza Italia, le parti de Berlusconi?) pour constituer un nouveau gouvernement, qui restera cependant à approuver par une majorité à l'Assemblée nationale.
On envoie à Salvini une copie du film "L'arroseur arrosé" des frères Lumière ? ou une vidéo de joueur de foot marquant contre son camp?
Honteux nom de rue à Beaucaire !...
En 2017 un petit article de journal local avait signalé le projet de l'équipe municipale de Beaucaire, dirigée par un maire Rassemblement national, de nommer "rue du Brexit" une voie de sa Zone industrielle Sud - Route de Fourques.
Le symbole agressif contre l'Union européenne est d'autant plus évident que cette voie est perpendiculaire à la rue Robert Schuman et très proche de l'avenue Jean Monnet (contournement sud de la ville), deux des "pères fondateurs" de l'Union européenne.
On pouvait penser que ce projet ne passerait pas le contrôle de légalité qu'exerce l'Etat sur les décisions des communes, le Brexit n'étant en outre pas un vrai mot.
Hé bien non, la rue du Brexit existe bien à Beaucaire: voir le plan et les photos! Depuis 2017, le Rassemblement national a abandonné (ou au moins mis en sourdine) toute volonté de quitter l'Union européenne et la zone euro... le maire de Beaucaire se sentirait-il un peu seul dans son propre camp?
Deux choses à noter:
- si le rue du Brexit n'est pas une impasse, elle fait un virage à 180 degrés et revient à la rue Robert Schuman: on peut y voir un symbole, Brexit ou pas le Royaume-Uni ne quittera pas totalement l'Union européenne...
- contrairement aux panneaux tout neufs "rue du Brexit", le panneau d'entrée dans la rue Robert Schuman a été pratiquement masqué et est très difficile à lire: voir la photo.
Où sont les limites de la bêtise ?
Les itinéraires culturels du Conseil de l’Europe
Déjà la fin des vacances mais voilà de nouvelles idées pour de prochaines pérégrinations à travers la France et l’Europe.
Après le périple cévenol de R. L. Stevenson avec son ânesse Modestine, nous poursuivons notre voyage en nous inspirant des itinéraires culturels labélisés par le Conseil de l’Europe.
Un Itinéraire culturel du Conseil de l'Europe ne constitue pas nécessairement un chemin physique destiné à être arpenté, mais peut prendre la forme d’un réseau thématique incluant des acteurs de la culture, tels que des musées ou des collectivités territoriales, regroupés en sein d’une association.
Ces ensembles culturels sont reconnus comme importants au titre de leur contribution dans la valorisation de l'histoire, du patrimoine et de la mémoire commune au sein de l'Europe et de l'intégration européenne, tout en s'inscrivant dans le domaine du tourisme culturel. Les Itinéraires en question doivent aussi correspondre aux valeurs fondamentales défendues et promues par le Conseil de l’Europe telles que la démocratie, les droits de l’Homme, les échanges entre les cultures.
Aujourd’hui il en existe plus d’une trentaine.
Le tout premier, le plus emblématique qui sillonne toute l’Europe est le chemin ou plutôt les chemins de Saint Jacques de Compostelle créé en 1987.
Les thèmes reconnus comme dignes d’intérêt sont très variés.
Il y a bien sûr les thèmes religieux.
Les pèlerinages : après celui de Saint Jacques c’est au tour de Saint Martin puis de saint Olaf et Sigeric dont la Via Francigena suit le périple de Canterbury à Rome. Les monuments religieux sont aussi labellisés : les sites clunisiens, les abbayes cisterciennes ou les sites casadéens ("de La Chaise Dieu", congrégation bénédictine). La Transromanica répertorie d’impressionnants monuments d’architecture romane dans 8 pays de la Baltique à la Méditerranée.
Il ne s’agit plus là d’un chemin à suivre mais du signalement de centaines de lieux à travers toute l’Europe.
Il existe d’autres itinéraires qui touchent un domaine de la religion plus délicat car il évoque un passé parfois douloureux. Ainsi « Sur les pas des Huguenots et des Vaudois » on suit l’exode des protestants français vers des pays plus accueillants, suivant ainsi les traces des Vaudois quelques siècles plus tôt. L’itinéraire européen du patrimoine juif évoque un passé riche, parfois méconnu et souvent sombre.
Les « grands hommes » ou dynasties ont aussi leur place : Charlemagne, Mozart, les Habsbourg, Charles Quint, Napoléon.
Les routes commerciales parfois empruntées par les armées conquérantes sont aussi tracées dans le patrimoine européen telles que la Via Regia, la plus ancienne et plus longue liaison routière qui depuis l’âge de pierre traverse l’Europe d’est en ouest sur 4500 km, la route des Phéniciens, celles des Vikings, la Ligue hanséatique. Les chemins de la vigne, de l’olivier ou encore du fer sillonnent également l’Europe.
L’art n’est pas oublié, en commençant par la culture mégalithique, l’art rupestre, l’héritage d’Al Andalus, la céramique, l'impressionnisme et Le Corbusier qui vient d’être labélisé en 2019.
Citons aussi des itinéraires plus originaux comme l’architecture des régimes totalitaires du XXe siècle ou une balade à travers les cimetières d’Europe ! Il y en a pour tous les goûts.
Ces chemins nous font voyager à travers toute l’Europe mais parfois aussi bien plus loin. Certains ne concernent que 3 ou 4 pays mais d’autres en représentent beaucoup plus, ainsi l’itinéraire de St Martin avec 39 pays couvre pratiquement toute l’Europe sauf la Russie. Les routes de l’olivier et celle des Phéniciens font le tour de la Méditerranée. Les chemins du vin vont jusqu’en Azerbaïdjan. Et le réseau « Art nouveau » a pour partenaire Cuba. Quant à Le Corbusier c’est jusqu'en Argentine (La Plata) et à Tokyo qu’il nous emmène.
Cette année cinq nouveaux "Itinéraires Culturels du Conseil de l'Europe" ont été approuvés, portant ainsi le programme à 38 itinéraires certifiés :
- La route de la Libération en Europe relie les principales régions parcourues par l'avancée des forces alliées occidentales dans la dernière partie de la Seconde Guerre mondiale (1944-45). Elle traverse le sud de l'Angleterre, traverse la Manche vers la Normandie et le nord de la France, et passe par la Belgique, les Pays-Bas et le nord de l'Allemagne jusqu'à Berlin.
- La Route européenne du patrimoine industriel révèle la dimension européenne de l'industrialisation avec 24 pays partenaires.
- Destination Le Corbusier : Promenades architecturales, cherche à mettre en valeur le travail et la réputation de Le Corbusier à travers six pays et trois continents.
- La Route du Rideau de Fer est une piste cyclable qui va de la mer de Barents (près du Cap Nord) à la mer Noire, couvrant plus de 10 400 kilomètres dans 20 pays, tant de l'UE (14) que de pays tiers (6). La Route vise à commémorer la division politique de l'Europe entre l'Ouest et l'Est avant 1989, mais pour l’instant seulement 12 pays ont adhéré à cet itinéraire
- Les Chemins de la Réforme représentent le processus de la Réforme protestante en tant que mouvement européen. L'objectif est d'établir un itinéraire culturel européen de la Réforme en identifiant, sélectionnant et reliant les sites du patrimoine culturel, les objets et les legs immatériels existants sur le thème de la Réforme en Europe centrale. Le réseau compte actuellement des membres dans 7 pays : Allemagne, Autriche, Italie, Pologne, République tchèque, Slovénie et Hongrie.
L’appartenance de la France à l’histoire, la culture et la mémoire européenne est largement mise en évidence. Aujourd’hui, 30 itinéraires sur les 38 certifiés en Europe traversent la France.
Pour Franck Riester, ministre de la Culture, « Le patrimoine matériel et immatériel est un des éléments majeurs de la construction d'une Europe de la Culture. Les itinéraires culturels du Conseil de l'Europe traversent les frontières et unissent les pays autour de thèmes communs. Je me félicite que la France soit le pays d'où rayonnent le plus grand nombre de ces circuits. » ... ... « Notre-Dame de Paris est à la croisée de 7 itinéraires : Itinéraire Saint-Martin de Tours, Itinéraire européen du patrimoine juif, Sites clunisiens en Europe, Via Charlemagne, Destination Napoléon, Routes des Impressionnismes, et la Route de la Libération en Europe. »
Parmi tous ces thèmes, il est facile d’en trouver un pour guider vos prochaines vacances!
Le processus de composition de la prochaine Commission européenne
La nomination d’Ursula von der Leyen (Allemagne), centre droit (CDU), à la tête de la Commission européenne, a été validée par un vote du Parlement européen en juillet, elle succèdera à Jean-Claude Juncker le 1er novembre.
Josep Borrell (Espagne), socialiste, devrait devenir Haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. Parfaitement francophone, il connaît bien les institutions européennes: il a été président du Parlement européen de mi-2004 à début 2007, et plus récemment (depuis juin 2018) ministre espagnol des Affaires étrangères (y compris les questions européennes et la coopération).
Les autres commissaires, au nombre de 25, ne sont pas encore connus, tous les Etats membres - à l'exception du Royaume-Uni qui a fait le choix de se retirer des institutions européennes à compter du 1er septembre - devraient avoir proposé leur candidat pour fin août. La France a proposé Sylvie Goulard, qui de 2001 à 2004 a été conseillère de Romano Prodi quand il présidait la Commission européenne et a été députée européenne de 2009 à mi-2017. Fédéraliste, elle a présidé le Mouvement européen France de 2006 à 2010. Elle parle couramment allemand, anglais et italien.
Ensuite, la présidente de la future Commission attribuera les différents portefeuilles (énergie, agriculture, concurrence, environnement, …). Avant d'être confirmés, les futurs commissaires devront être auditionnés individuellement par le Parlement européen (c'est loin d'être une simple formalité!), et l'ensemble du collège approuvé par le Conseil européen (ensemble des chefs d'Etat ou de gouvernement des Etats membres de l'UE) puis par les eurodéputés. La Commission entrera en fonction le 1er novembre 2019, pour 5 ans.
Ecrit le 28 août 2019 avec comme une des sources la Lettre du CIED Limousin
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