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Lettre Europe Mai 2021

Tribune Protégeons NAVALNY !


Le 7 décembre 2020, le Conseil des ministres des affaires étrangères de l’UE (1), dans le cadre de la Politique Étrangère et de Sécurité Commune, a adopté une décision «concernant des mesures restrictives en réaction aux graves violations des droits de l’homme et aux graves atteintes à ces droits». Ce régime mondial de sanctions en matière de droits de l’homme au niveau de l’Union est inspiré de la loi américaine « Magnitski », voulue par le président Obama en 2012, qui visait à appliquer des sanctions financières et des interdictions de visa contre les fonctionnaires russes suspectés d'être impliqués dans le décès de l'avocat Sergueï Magnitski, symbole de la lutte contre la corruption du système politique russe.


Il s’agit donc d’élargir l’éventail des sanctions que peut prendre l’Union européenne contre des personnes physiques ou morales (dont les États) portant atteinte aux droits de l’homme, par exemple la Russie pour le traitement infligé à l’opposant Alexeï Navalny.


Évidemment, en tant que Maison de l’Europe nous ne pouvons qu’être favorables à un outil juridique qui confère une compétence mondiale aux institutions européennes pour pouvoir juger et sanctionner des personnalités ou des entités suspectées, de près ou de loin, de violer les droits de l’homme. La majorité des députés européens ont d’ailleurs affirmé leur soutien à cet outil.

Selon Julia Friedlander, chargée de mission au Conseil atlantique (2) : « Cela montre que la boîte à outils de l’UE contient désormais une arme supplémentaire. Ce fait est important pour l’administration Biden, car l’UE pourra montrer qu’elle fait désormais partie des acteurs mondiaux, et que les États d’Amérique du nord assument une partie de cette responsabilité supplémentaire. »


Mais à titre personnel, je suis gêné par quelques points de cette décision, aux plans tant théorique que pratique :

  • Pourquoi ce texte n’a-t-il pas été soumis au Parlement européen au moins pour avis ?

  • Pourquoi, contrairement aux lois américaine, canadienne ou anglaise, a-t-on supprimé la corruption de la liste des faits condamnables ?

  • Ne sommes-nous pas en contradiction avec les droits fondamentaux de la défense (3), car à aucun moment l’UE ne doit officiellement questionner les intéressés ?

  • Comment les États peuvent-ils être instructeurs du dossier et juges en même temps ?

  • L’unanimité des États membres de l’UE exigée pour la prise de sanctions ne les rend-elle pas ces décisions de sanctions illusoires ou au moins très affaiblies ?

  • La notion d’outil juridique visant à des sanctions, sans appel ni système de défense organisé vis-à-vis de personnes quelles soient morales ou physiques, est-elle justifiée vis-à-vis du Conseil de l’Europe ?

Personne ne peut nier la volonté de bien faire de ce texte, mais comme souvent, la complexité organisationnelle de l’UE fait que des textes fondamentaux comme celui-ci ne sont toujours pas présentés et discutés publiquement devant le Parlement européen. Quel dommage !


Charles-Antoine Roussy, président de la Maison de l’Europe de Nîmes.


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(1) La République de Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie et l'Albanie, pays candidats à l’UE, la Bosnie-Herzégovine, pays du processus de stabilisation et d'association et candidat potentiel, et la Norvège, pays de l'AELE membre de l'Espace économique européen, ainsi que l'Ukraine, se rallient à la présente déclaration.

(2) Think tank (cercle de réflexion et d’idées) créé en 1961 à Washington pour encourager la coopération entre l’Amérique du nord et l’Europe.

(3) Ces points vont apparemment à l’encontre de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, qui précise que le droit à un tribunal indépendant et impartial devait être respecté et que la présomption d’innocence est un droit fondamental.


Agenda de la Maison de l’Europe - Mai 2021


Du 4 mai au 30 mai

J’agis pour une vie plus verte !

En collaboration avec Nîmes Métropole, le trambus T1 de Nîmes Métropole sera habillé aux couleurs de l’Europe et du Pacte vert pour l’Europe

  • Nîmes et Caissargues sur le trajet du T1


Mardi 4 mai 15h – 17h

Point presse et Remise des Europass Mobilité aux jeunes des Missions locales jeunes du Grand Avignon et du Comtat Venaissin après leurs stages en Grèce à Kalamata

  • Mission locale du Comtat Venaissin, 16 rue de la Juiverie, Carpentras


Jeudi 6 mai, 11h30

Point presse « Joli Mois de l’Europe »

A la Maison de la Région de Nîmes, 3 place des Arènes, présentation des actions prévues par la Maison de l’Europe de Nîmes et ses partenaires dans le cadre du Joli Mois de l’Europe


Mardi 11 mai 18h00

Réunion d’information : Mobilités en Europe

Présentation des dispositifs européens pour la mobilité des jeunes en Europe, y compris les missions du Corps européen de solidarité


Lundi 17 mai 10h

Jeu de pistes du Joli Mois de l’Europe

Les élèves pourront parcourir trois étapes en découvrant les origines du projet européen, les priorités actuelles de l’Europe et les parcours possibles pour les citoyens

  • Lycée Saint Vincent de Paul, 3 boulevard de Bruxelles, Nîmes


Mardi 18 mai 8h – 10h

Semaine internationale des langues vivantes

Animation de 4 ateliers sur les langues en Europe et le multilinguisme.

  • Lycée Albert Camus, 51 avenue Georges Pompidou, Nîmes

Mardi 18 mai 10h

« Être mobile en Europe » avec Pôle Emploi

Manifestation à destination des conseillers internationaux des agences de Pôle Emploi, organisée par le Service des relations et affaires internationales du Pôle Emploi Occitanie avec la participation des centres Europe Direct en Région

  • Visioconférence


Mardi 18 mai 14h – 15h

Semaine internationale des langues vivantes

Animation d’ateliers sur les langues en Europe et le multilinguisme.

  • Lycée Jean Baptiste Dumas, Alès (en visioconférence)


Du 19 au26 mai

Exposition : Le multilinguisme en Europe

  • Lycée Albert Camus, 51 avenue Georges Pompidou, Nîmes

Jeudi 20 mai 12h30 – 14h00

Webinaire : Travailler dans les structures de l’Europe

Webinaire sur les carrières possibles dans les structures de l’Union européenne et sur les compétences nécessaires


Mardi 25 mai 15h30

Inauguration du Kiosque Europe à Pont-Saint-Esprit

Le Comité de jumelages de Pont Saint Esprit installe un Kiosque Europe de la Maison de l’Europe à la bibliothèque municipale

  • Bibliothèque municipale de Pont-Saint-Esprit, 333 rue de Haverhill


Jeudi 27 mai 14h

Faire des stages professionnels en Europe

Préparation des jeunes de la Mission locale Lozère pour un départ en stages Erasmus en Italie

  • Mission locale Lozère, 14 boulevard Henri Bourrillon, Mende


Jeudi 27 mai 14h

Jeu de pistes du Joli Mois de l’Europe

Les élèves pourront parcourir trois étapes en découvrant les origines du projet européen, les priorités actuelles et les parcours possibles pour les citoyens

  • Lycée agricole LEGTPA de Saint Chély d’Apcher (Lozère)


Samedi 29 mai 10h

L’Union européenne et le Pacte Vert à Langogne

Exposition et animation sur le marché de Langogne. En coopération avec l’Association Terre de Vie en Lozère

  • Place du Marché, Langogne (Lozère)

La Conférence sur l’avenir de l'Europe

Lundi 19 avril a été lancée par les institutions européennes la plateforme numérique multilingue pour la Conférence sur l'avenir de l'Europe (CoFoE – Conference for the Future of Europe), invitant tous les citoyens de l'UE à exprimer et partager leurs souhaits pour leur propre avenir et celui de l'Europe : https://futureu.europa.eu


Le coup d’envoi politique de la Conférence est prévu lors de la prochaine fête de l’Europe, le 9 mai, à Strasbourg, siège du Parlement européen, si les conditions sanitaires le permettent bien entendu.

Pendant plusieurs mois, des débats, conférences et autres évènements sur l’avenir de l’Europe seront organisés dans tous les pays membres de l’Union. Cette Conférence est donc en réalité, sous un terme unique, un ensemble multiforme et multi-facettes.

Malgré la situation sanitaire et les visioconférences devenues la norme depuis un an, les institutions européennes espèrent qu’une partie essentielle des événements puissent se tenir en présence de public..


Deux ans ont été nécessaires pour concrétiser le projet, évoqué dès le mois de mars 2019 mais reporté en raison de la crise sanitaire En effet, l’idée a été formulée dans une tribune du président français Emmanuel Macron, publiée en mars 2019 dans de nombreux journaux européens. “Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe n’a été aussi nécessaire. Et pourtant, jamais l’Europe n’a été autant en danger”, expliquait-il alors, soulignant les difficultés politiques de l’UE rencontrées depuis plus de 10 ans : la crise économique de 2008 et les difficultés particulières de la Grèce, la crise migratoire et enfin, plus récemment, le Brexit, un “piège” qui “menace toute l’Europe”. En janvier 2020, cette idée a été reprise par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen dans ses orientations politiques et elle fait désormais partie des priorités de l’UE afin de relancer le débat démocratique pour réduire la distance entre les institutions politiques et les citoyens.

La Conférence sur l'avenir de l'Europe, qui constitue un débat sans précédent, correspond à une forme ouverte et inclusive de démocratie délibérative. Son objectif est de mieux donner aux citoyens de tous horizons, dans toute l'Europe, la possibilité d'exprimer ce qu'ils attendent de l'Union européenne, afin que ces attentes influent sur les orientations futures de l'UE et l'élaboration de ses politiques. Les institutions organisatrices se sont engagées à donner des suites aux conclusions de la conférence.


Une plateforme numérique à quoi bon ?

La plateforme numérique est multilingue et entièrement interactive : les participants peuvent y dialoguer les uns avec les autres et discuter de leurs propositions avec des citoyens de tous les États membres, dans les 24 langues officielles de l'Union. Des personnes de tous les horizons, aussi nombreuses que possible, sont encouragées à contribuer par cette plateforme à donner forme à leur avenir, mais aussi à promouvoir cette plateforme sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #TheFutureIsYours. Vous pouvez y accéder ici à la plateforme: https://futureu.europa.eu

Conformément à un principe essentiel de la conférence, une transparence totale sera assurée sur la plateforme, puisque toutes les contributions et tous les résultats des événements seront collectés, analysés, contrôlés et rendus publics. Les idées et recommandations clés issues de la plateforme serviront de contributions aux panels de citoyens européens et aux sessions plénières, où elles seront débattues pour produire les conclusions de la conférence.

La plateforme s'articule pour le moment autour de 10 grands thèmes et peut être enrichie par les citoyens. Les 10 thèmes: changement climatique et environnement; santé; une économie plus forte, justice sociale et emploi; l'UE sur la scène internationale; valeurs et droits, état de droit, sécurité; transformation numérique; démocratie européenne; migration; éducation, culture, jeunesse et sport ; « autres idées ».


Le rôle des Centres Europe Direct et des Maisons de l’Europe ?

Les Centres d’information Europe Direct et les Maisons de l’Europe – et d’autres associations européennes, notamment le Mouvement européen - sont des lieux de rencontres et d’animation de débats sur l’Union européenne dans les territoires. Les Institutions européennes souhaitent qu’ils jouent un rôle majeur dans le lancement, la réalisation et l’animation des conférences sur l’avenir de l’Europe, sous leurs diverses formes.

Un Centre d’information Europe Direct a été désigné par la Commission européenne dans chaque Région afin de promouvoir et coordonner les événements. Le Centre Europe Direct Pyrénées a organisé jeudi 29 avril un premier évènement en ligne pour présenter la Conférence et la plateforme numérique dédiée, voir pour cet évènement le site : https://www.europedirectpyrenees.eu

(rubrique Actualité européenne/Dossiers thématiques).


Turquie – UE : des relations tumultueuses et fluctuantes

Que veut Erdogan, l’autoritaire président de la Turquie ?

D’évidence, il veut que la Turquie « retrouve sa grandeur ». Il n’est pas le seul dirigeant à avoir cette volonté pour son pays : c’était le slogan de Trump, Poutine rêve de reconstituer la Russie des tsars, Xi Jin Ping exulte de voir la Chine dépasser économiquement les « grandes puissances » qui l’ont humiliée au XIXe siècle, et Boris Johnson a promis aux Britanniques que le Brexit permettrait d’aboutir à une « global Britain » rappelant l’empire britannique.

L’Union européenne, elle, ne montre pas de rêves de grandeur, tout en étant la première économie mondiale.

Quelle grandeur pour la Turquie ? Celle de la « Sublime porte », l’empire ottoman de la Renaissance, en sautant le déclin des XIXe et début XXe siècles (« l’homme malade de l’Europe ») ? Celle du sursaut militaire de Kemal dans les années 1920, qui a fait un peu oublier l’humiliation d’après la 1ère guerre mondiale ? Probablement par « la grandeur » il faut comprendre ce qu’il y a de glorieux dans chacune de ces deux périodes !

Pour afficher cette volonté de grandeur, Erdogan joue les trublions et multiplie les provocations.

Il s’érige en défenseur de l’islam, transformant le musée Ste Sophie en mosquée et taxant l’Europe et particulièrement la France d’islamophobie. Pas le bon moyen de se faire de l’Arabie saoudite un allié… La Turquie est certes un pays très majoritairement musulman, surtout sunnite, mais (comme l’Iran) il n’est pas un pays arabe : les Turcs sont venus des régions mongoles. Cela peut l’isoler de nombre de ses vosins.

Il est solidaire des Ouïghours (dont la langue est très proche du turc), opprimés par le pouvoir central chinois dans le Xinijang. Pékin est donc peu enclin à soutenir la Turquie, et plutôt inquiet de la reconstitution possible d’un « empire d’Asie centrale », qui a existé dans un passé lointain.

Erdogan s’immisce dans de multiples conflits, souvent en opposition indirecte avec la Russie : en Syrie, en Libye, au Haut Karabagh (son soutien armé à l’Azerbaïdjan a contribué à la défaite de l’Arménie, alliée de la Russie). La Russie enrage depuis longtemps que « les détroits » (Bosphore et Dardanelles) soient restés sous le contrôle de la Turquie après la 1ère guerre mondiale (certains historiens font l’hypothèse que, à cause d’un accord attribuant ce contrôle à la Russie en cas d’occupation par les alliés, le Royaume-Uni a fait en sorte que la Turquie soit vaincue mais sans occupation des détroits, avec la volonté secrète que les détroits n’échoient pas à la Russie… du billard à au moins deux bandes!). A noter cependant que la réalisation de la première centrale nucléaire turque, à Akkuyu, sur la côte sud, a été confiée au fournisseur russe Rosatom .

Concernant l’OTAN, la Turquie en est un membre important, notamment par sa position proche du Moyen-Orient, mais elle s’est montrée à plusieurs reprises un membre « à géométrie variable » et les États-Unis ont été particulièrement agacés qu’elle ait acheté un système de missiles russes non compatible avec celui de l'OTAN.


Avec l’Union européenne, les contentieux sont nombreux et importants : l’occupation militaire de la partie nord de Chypre depuis 1974, alors que la République de Chypre, considérée comme l’ensemble de l’île, est membre de l’UE depuis 2004 – les recherches de gaz par la Turquie dans des eaux territoriales de Chypre – la contestation de limites frontalières avec la Grèce et des espaces maritimes en Méditerranée orientale – le point mort des négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’UE – les critiques de l’UE sur les manquements de la Turquie à l’état de droit, notamment sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

En 2016, un accord Turquie – UE a été signé sur la question des réfugiés syriens (ils sont plus de 3 millions en Turquie) dont beaucoup cherchaient à gagner l’Europe via la Grèce toute proche. La Turquie s’est engagée à contrôler ce flux migratoire et l’UE lui a apporté une aide de plusieurs milliards d’€ destinée à améliorer les conditions d’accueil en Turquie des réfugiés syriens et autres migrants. Cet accord a été appliqué et a eu les résultats attendus… mais la Turquie a plusieurs fois menacé « d’ouvrir les vannes » à ce flot de migrants, qui auraient alors déferlé sur la Grèce.

Cette menace permanente conduit certains à qualifier cet accord UE – Turquie de « contrat faustien ».

Ces derniers mois, peut-être à cause de la non-réélection de Trump aux USA et des difficultés économiques de son pays, Erdogan s’est montré beaucoup plus modéré dans ses critiques envers l’UE, d’où une certaine détente. Deux éléments sont cependant venus perturber cette détente.


Des divergences supplémentaires très récentes.

Le 19 mars 2021, la Turquie est par décret présidentiel sortie de la Convention d'Istanbul, signée en 2011, premier outil supranational à fixer des normes juridiquement contraignantes dans une trentaine de pays pour prévenir les violences sexistes (essentiellement faites aux femmes).

Dès le lendemain, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les rues d'Istanbul, à l'appel des organisations turques de défense des droits des femmes.

Le Conseil de l'Europe - dont la Turquie est membre - a qualifié la décision d'Ankara de « nouvelle dévastatrice qui compromet la protection des femmes en Turquie ». L’UE partage évidemment cette appréciation.

Avec cette décision, le président turc a cédé à la pression de groupes conservateurs et islamistes, pour lesquels ce texte nuisait aux valeurs familiales « traditionnelles ». Il tente de ainsi de rallier à lui son électorat conservateur, face à des difficultés économiques croissantes du pays, avec une forte dépréciation de la livre turque dans les 12 derniers mois.

Que la Turquie quitte une Convention signée sur son propre sol est un pied-de-nez aux autres signataires, l’affichage d’un conservatisme assumé et scandaleux et un défi aux valeurs fondamentales de l’UE. Cela serre d’un cran supplémentaire le « frein de parking » mis sur les négociations pour une adhésion de la Turquie à l’UE...


La place de second rang donnée à la présidente de la Commission européenne lors de la rencontre entre l’Union européenne et le président turc le 6 avril.

L’objectif de cette rencontre était d’évoquer avec le président turc les modalités d’une reprise graduelle des relations économiques UE-Turquie et le renouvellement éventuel de l’accord sur les réfugiés syriens actuellement présents en Turquie. L’Union européenne était représentée par deux personnes du plus haut rang : Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Charles Michel, président du Conseil européen.

Tout en se félicitant de la désescalade constatée dans les derniers mois, ces représentants ont exprimé très clairement que la Turquie devait respecter les règles internationales sur les droits de l’Homme, comme elle s’y était engagée.

Un incident a cependant éclipsé les sujets de la rencontre : lors de cet entretien de plus de deux heures, le président turc a relégué la présidente de la Commission européenne à une place protocolairement inférieure à celle du président du Conseil européen. Elle était en retrait, sur un divan, en face du ministre turc des Affaires étrangères, pendant que le président du Conseil européen avait un fauteuil à côté du président turc. Cet incident a été vivement dénoncé à Bruxelles et Charles Michel n'a pas été épargné par les critiques pour ne pas avoir réagi devant cette situation anormale.


Beaucoup d'observateurs voient là une volonté du président turc de placer Ursula von der Leyen au second rang parce qu’elle est une femme, d’autant plus qu’en 2015, lors du G20 à Antalyia, en Turquie, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, alors présidents respectifs du Conseil européen et de la Commission, avaient chacun un fauteuil de part et d'autre de Recep Tayyip Erdogan.

D’autres explications sont possibles. La volonté d’Erdogan de montrer qu’il a, lui, tout le pouvoir entre ses seules mains, alors que l’Union européenne est représentée par deux personnes ? Aurait-il prévu que cette disposition non diplomatique troublerait les dirigeants européens et que cela diminuerait la pression qu’ils mettraient sur lui pendant l’entretien (aurait-il lu Machiavel?) ? Et peut-on exclure totalement une erreur d’appréciation de l’UE dans la préparation de cette rencontre… par exemple le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, n’aurait-il pas pu être en face du ministre turc des affaires étrangères ?


En conclusion au moins provisoire.

La provocation et l’isolement peuvent à court terme flatter la fierté des citoyens turcs (c’est une des facettes du populisme…), mais à moyen et long terme ils n’ouvrent pas le chemin vers le rôle intéressant et important que la Turquie pourrait jouer dans la région et dans le monde, forte de ses plus de 80 millions d’habitants et d’une diaspora nombreuse et globalement bien intégrée.

Les deux créateurs de BioNtech en Allemagne, qui a mis au point le vaccin Pfizer-BioNtech, sont une femme et un homme (ils sont époux) d’origine turque. Cela pourrait faire plus pour la Turquie, si les dirigeants du pays le voulaient, que des vexations mesquines, des décisions rétrogrades et des manifestations d’orgueil déplacées.


Vers une convergence internationale sur l’imposition des entreprises ?


Chacun le sait : les grandes entreprises, particulièrement les multinationales, pratiquent avec dextérité ce qu’on appelle pudiquement « l’optimisation fiscale », plaçant leurs sièges et ceux de leurs filiales dans les pays où la fiscalité est la plus basse, pour y loger leurs bénéfices. Les paradis fiscaux ne sont pas tous dans des îles tropicales et l’Europe elle-même compte des pays ou des territoires qui sans être des paradis fiscaux sont beaucoup plus « accommodants » que les autres (qu’en termes délicats ces choses-là sont dites!)…

Les pertes de rentrées fiscales qui en résultent sont évaluées à plus de 200 milliards d’€ par an pour l’ensemble des États du monde, dont 17 milliards d’€ par an pour la France.



Tant que Donald Trump était président des USA, l’administration américaine ne voulait pas entendre parler de lutter contre ces pratiques déloyales de dumping fiscal, alors qu’une réforme était en discussion dans le cadre de l’OCDE.

Au contraire, Joe Biden prend l’initiative et propose que les pays du G20 (l’Union européenne + les 19 premiers États dans le classement des économies mondiales) puis ceux de l’OCDE (37 pays) se mettent d’accord pour créer un seuil minimal de 21 % pour l’impôt sur les bénéfices.

L’Irlande, qui attire chez elle des grandes entreprises avec une fiscalité très avantageuse, au taux de 12,5 %, n’est évidemment pas enthousiasmée par cette perspective et propose un seuil de… 12,5 %. La France, elle, est en train d’abaisser progressivement son taux pour les très grandes entreprises : 31 % en 2020, 27,5 % en 2021 et 25 % à partir de 2022.

Lors de leur réunion du 7 avril, les membres du G20 ne se sont pas trop avancés. Ils se sont contentés de déclarer qu'ils restaient «engagés à trouver une solution globale et consensuelle d'ici à la mi-2021». L'Allemagne et la France sont très favorables à une mise en place rapide d’un taux minimal, et bien sûr pas à 12,5 %.


Le projet présenté par les USA ne porte pas seulement sur le taux. Il prévoit qu’une entreprise qui loge ses profits dans un territoire « accommodant » devra régler le non-perçu dans le pays où se trouve sa maison-mère, jusqu’à concurrence du taux minimal. De quoi couper en grande partie l’herbe sous le pied des paradis fiscaux, en tout cas les géants de l’Internet, experts en « évitement fiscal » (autre expression pudique de ce qui est proche de la fraude), sont sur le qui-vive et se préparent à un intense lobbying !


Un accord et la mise en place dans chaque pays signataire ne sont pas pour demain matin, cela prendra certainement plusieurs années, mais la balle est lancée par l’administration des États-Unis, ce qui n’est pas rien, même si le Sénat américain peut être un obstacle difficile à franchir. En outre, la balle est lancée à un moment où les besoins des finances publiques de tous les États sont accrus par les mesures prises contre la crise du Covid-19.


« Et toque ! L’Europe, on en fait tout un plat »

Euro-Toques, vous connaissez ? Probablement pas ! C’est un réseau d’artisans chefs cuisiniers européens.

La Représentation de la Commission européenne en France a lancé l’opération « Et toque ! L’Europe, on en fait tout un plat », en partenariat avec Euro-Toques. Objectif ? Informer, de façon ludique, autour de 6 chefs et de 6 recettes, sur les apports du cadre européen à la protection des produits et savoir-faire des terroirs européens.



À travers le monde, les produits alimentaires de l’Union Européenne sont synonymes d’excellence, faisant la réputation de nos éleveurs et de nos producteurs. Jambon de Parme, Brie de Melun ou olives de Kalamata, leurs noms évoquent à eux seuls, un pays, une région, un terroir. À l’heure où les voyages sont annulés ou reportés, « Et toque ! L’Europe on en fait tout un plat » est une invitation à voyager à travers l’Europe des papilles, pour (re)découvrir notre patrimoine gastronomique européen, et s’approprier ces produits d’exception que protègent les labels européens.


Six chefs, six recettes, six pays

Six recettes, élaborées par six chefs français membres du réseau Euro-Toques, mettent en valeur toute la richesse et la qualité des produits européens AOP ou IGP. Les chefs ont exprimé tout leur talent pour créer chacun une recette européenne originale, travaillant des produits emblématiques européens labellisés, et associant pour chaque recette au moins un produit français à un produit d’un autre pays européen.

Chacun présente sa recette dans une courte vidéo (moins de 2 mn) : bon voyage culinaire et gastronomique à travers l’Europe !


De la Savoie à l'Algarve.


De la Bretagne au Péloponnèse.


De la Région parisienne au Piémont.


De la Baie de Somme au pays de Herve (Belgique).


De la Bresse à l’Émilie-Romagne.


De la Provence à l’Andalousie.


Ces labels qui protègent l’excellence européenne

La gastronomie est au cœur de notre mode de vie européen, et l’image d’excellence associée à ces produits exceptionnels peut parfois être usurpée par des fabricants et industriels souhaitant surfer sur la notoriété d’un nom (« Comté », « Champagne », « Feta ») pour vendre plus cher, ou plus facilement.

C’est là que l’Union européenne intervient avec les labels européens de qualité.

Ces labels ont un double intérêt. Côté producteurs, ils protègent contre les imitations et assurent des emplois non-délocalisables. Côté consommateurs, ils garantissent un produit de qualité, fabriqué selon un savoir-faire précis et répondant à un cahier des charges strict. Dans certains cas, les accords commerciaux négociés par l’UE permettent aussi d’étendre cette protection à l’international, comme au Canada ou au Japon.

L’Appellation d’origine protégée (AOP)

C’est le label qui offre le plus haut niveau de protection en Europe. Rouge et jaune, il garantit que toutes les étapes de fabrication du produit ont été réalisées dans l’aire géographique protégée. C’est le label du terroir par excellence.


L’Indication géographique protégée (IGP)

Ce label bleu et jaune garantit aussi un lien de proximité entre le produit et son aire de production, mais permet plus de flexibilité que l’AOP. Il permet par exemple que certaines étapes de fabrication (comme l’emballage ou la mise en bouteilles) ne soient pas réalisées dans l’aire géographique ; il permet aussi aux producteurs d’utiliser certains ingrédients issus de régions en-dehors de l’aire géographique protégée (le beurre utilisé dans la brioche vendéenne IGP peut provenir de Normandie ou de Bretagne, par exemple).


La Spécialité traditionnelle garantie (STG)

Ce label, contrairement à l’AOP ou l’IGP, ne fait pas référence à l’origine d’un produit, mais valorise plutôt sa composition ou son mode de production traditionnels. Très minoritaire par rapport aux AOP ou IGP, la STG concerne moins de 100 produits européens, dont deux français : la moule de bouchot et le Berthoud.


À propos d’Euro-Toques :

L’association Euro-Toques est un réseau d’artisans chefs cuisiniers européens œuvrant pour la sauvegarde et la promotion des produits alimentaires de qualité et d’origine authentiques.

Pour en savoir plus : https://www.eurotoques.fr


L’Europe soutient les innovations des ONG humanitaires


Le Conseil européen de l'innovation (EIC) a créé dans le cadre du programme « Horizon 2020 » des prix pour récompenser les meilleures solutions technologiques validées, prouvées et rentables pour l'aide humanitaire dans les catégories suivantes : 1) abris et assistance connexe ; 2) eau, hygiène et assainissement ; 3) énergie ; 4) santé et soins médicaux ; 5) catégorie ouverte.

Ces prix sont de 1 million d’€ chacun.

L‘association Handicap International, dont le siège est à Lyon, vient en aide aux populations vulnérables, notamment les personnes handicapées, partout dans le monde où cela est nécessaire : elle agit dans plus de 60 pays. Elle répond aux besoins essentiels et spécifiques de ces personnes, améliore leurs conditions de vie et les aide à s’insérer dans la société. Elle combat également contre les causes de leurs difficultés et handicaps, les maladies mais aussi les mines et les bombes à sous-munitions, qui blessent et tuent longtemps après les conflits.


Elle a été distinguée récemment par des prix de l’EIC pour deux projets innovants :

- le projet Odyssey 2025 / Drones, dans la catégorie libre

- et le projet TeReFa (TeleRehabilitation For all - télé-réadaptation pour tous) dans le cadre Santé et soins médicaux (nous en parlerons dans notre prochaine Lettre Europe).


ODYSSEY 2025 / Drones a débuté en 2018 avec comme partenaire technique Mobility Robotics (Australie, site mr-au.com).

L’objectif est l’utilisation de drones pour faciliter les opérations de déminage. Le retrait des mines est un travail long, fastidieux et coûteux. Une mine ne coûte que 3 dollars à produire mais de 300 à 1 000 dollars à éliminer. Dans la plupart des cas, seul le déminage manuel est possible. Ainsi, déminer une surface de 1 km2 coûte entre 1 et 2 millions de dollars.

Le déminage humanitaire est la composante la plus importante de la lutte contre les mines et couvre un large éventail d'activités telles que les reconnaissances techniques, le marquage des zones suspectes, la destruction des mines ou munitions non explosées, et la remise des terrains déminés aux utilisateurs. On estime à plus de 100 millions le nombre de mines encore en place dans une centaine de pays.

S’ajoute au déminage l’action politique pour obtenir l’interdiction des mines (le traité international d’Ottawa signé en 1997 interdit la fabrication et l’utilisation des mines anti-personnel… mais tous les États ne l’ont pas ratifié) et celles des bombes à sous-munitions (une convention a été signée fin 2008 à Oslo par 94 États).


Le drone : un œil dans le ciel.

• Pour appréhender la topographie d’un lieu, fondamentale pour planifier les opérations de déminage, notamment quand elles sont conduites avec des machines à déminer.

• Pour repérer la présence d’objets susceptibles de constituer un danger (une bombe, par exemple)

• Et pour donner des indices sur une possible contamination par des restes explosifs : ces indices peuvent être un véhicule militaire calciné, la carcasse d’un tank ou de voiture, un cratère dans le sol, etc.


Des caméras sophistiquées peuvent être embarquées sur les drones grand public très peu chers et maintenant performants. L’utilisation d’un capteur infra-rouge a ainsi permis de localiser la position de centaines de mines enfouies dans un terrain réellement miné. La sécurité des démineurs en est évidemment renforcée.

Image Handicap International


« Nous pouvons maintenant dire que nous localisons des mines enfouies en sous-sol dans le désert à l’aide de drones équipés de caméra infrarouge. C’est quelque chose d’extraordinaire ! Nous avons la capacité de faire des investigations sur la présence d’engins explosifs en couvrant une zone en quelques minutes là où il fallait des semaines avec des méthodes classiques. La maîtrise de ces nouvelles méthodes va accélérer les opérations de déminage et in fine la remise à disposition des terres aux populations. » Emmanuel Sauvage, Directeur de la Réduction de la violence armée à Handicap International.


Cette méthode constitue une première mondiale et peut significativement changer les méthodes employées dans le secteur du déminage humanitaire.



Pour plus d’information :


Brèves d'Europe



La Cour de justice de l'UE confirme l'interdiction de la pêche électrique.

Un recours des Pays-Bas, qui contestaient l'interdiction dans toute l'UE à partir de l'été 2021 de la pêche électrique - méthode principalement utilisée par les pêcheurs néerlandais -, a été rejeté le 15 avril par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).

La pêche électrique consiste à envoyer des impulsions électriques dans les sédiments où se tapissent les poissons plats, pour faire sortir les poissons et les paralyser. Elle se pratique dans des mers peu profondes comme la Mer du Nord.

La plupart des scientifiques la jugent nuisible à la vie marine et en avril 2019 la Commission européenne a décidé de l’interdire à partir de l’été 2021. Ce sera bien le cas !


Prolongation de la gratuité de l’itinérance des mobiles dans l’UE ?

Depuis juin 2017, les personnes qui se déplacent dans l’Union européenne peuvent utiliser leur téléphone mobile dans toute l’UE sans surcoût, comme s’ils étaient restés dans le pays de l’UE où ils ont pris leur contrat de téléphonie mobile : il n’y a donc plus de frais d’itinérance (roaming en anglais).

Cette gratuité comporte quelques limitations (en temps - pas plus de 4 mois dans un même pays autre que celui du contrat – et en volume de données) mais elle a permis de multiplier par plus de 10 l’utilisation des mobiles par les Européens qui voyagent dans l’UE.

Normalement elle devait s’arrêter en 2022, mais en février 2021 la Commission européenne a proposé de la prolonger de 10 ans. Qui pourrait être opposé à cette proposition, à part peut-être les opérateurs de téléphonie mobile ?


Le résultat du concours pour la pièce de 2 € du 35ème anniversaire d’Erasmus.

Le dessin de la pièce commune de 2 € créée pour les 35 ans du programme Erasmus a été choisi par le public : c’est la proposition de Joaquin Jimenez, graveur à la Monnaie de Paris, qui a été sélectionnée. Les États membres de la zone euro préparent maintenant la frappe et l’émission, prévue pour le 1er juillet 2022, en même temps dans tous ces pays.

Sur plus de 70 propositions reçues pour le concours, un jury en a sélectionné 6 qui ont été soumises à un vote public. Plus de 72 000 personnes ont voté pour le dessin qu’elles estimaient le mieux représenter le projet Erasmus. Le projet qui l’a emporté a eu plus de 22 000 voix.

Erasmus est l’une des initiatives les plus emblématiques de l’UE et une véritable réussite européenne : depuis sa création en 1987, 10 millions de personnes en ont bénéficié, enrichissant ainsi leur CV et surtout leur vie en étudiant dans un autre pays de l’UE. L’ouverture de ce programme aux apprentis et aux jeunes en formation professionnelle, avec Erasmus+, en renforce encore l’intérêt.


« L’Europe e(s)t mon territoire : cap sur le Gard » La politique de cohésion européenne dans le Gard

Soutenue par la DG Regio de la Commission européenne, la Maison de l’Europe de Nîmes, en collaboration avec le Département du Gard, a organisé un webinaire sur ce sujet vendredi 30 avril. Une petite cinquantaine de personnes se sont connectées.


Après une courte introduction et la présentation des participants, puis un quiz interactif (par Slido) sur la politique de cohésion de l’UE, Michael Stange, directeur de la Maison de l’Europe a donné la parole à Franck Arnaud, expert et personne ressource du webinaire, pour une présentation générale de la politique de cohésion de l’UE.


  • La politique européenne de cohésion

La politique régionale et de cohésion de l’UE vise à promouvoir un développement harmonieux sur l’ensemble du territoire de l'Union et à renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale, en réduisant les écarts entre les niveaux de développement des régions. Elle soutient la croissance économique, la création d’emplois, la compétitivité des entreprises, le développement durable et la protection de l’environnement.

En 1957 (Traité de Rome créant la CEE) il n’y avait pas de politique régionale à proprement parler, mais le Fonds social européen (FSE) existait déjà et les six États membres de l'époque s’étaient engagés à « renforcer l’unité de leurs économies et en assurer le développement harmonieux en réduisant l’écart entre les différentes régions et le retard des moins favorisés ».


Aujourd’hui, la politique régionale et de cohésion de l’UE est en volume la principale politique de l’UE. Pour 2024-2020, elle a représenté pour la région Occitanie 2,9 milliards d’€. Des Fonds européens structurels et d’investissement sont dédiés à cette politique :

Le Fonds européen de développement régional (FEDER), créé en 1975, concerne les domaines de la recherche, du développement économique, des technologies de l’information et de la communication et soutient la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.

Le Fonds social européen (FSE), concerne les domaines de l’emploi, de l’inclusion sociale, la lutte contre la pauvreté, la promotion de l’éducation, l’acquisition de compétences et l’apprentissage.

L’Initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ) est particulière à la programmation 2014-2020. Elle concerne les apprentissages, les stages, les dispositifs d’accompagnement pour la recherche d’emploi et les formations qualifiantes. Son objectif est la lutte contre le chômage des jeunes.


  • Les perspectives 2021-2027 :

Le budget européen s’inscrit dans un cadre pluriannuel de sept ans. La sortie du Royaume-Uni de l’UE a conduit à d’importantes discussions qui ont abouti à l’adoption du cadre financier pluriannuel 2021-2027 en décembre 2020. Sept volets composent ce nouveau budget, montrant les priorités de l’UE pour les sept ans à venir :

- Marché unique, innovation et numérique

- Cohésion, résilience et valeurs

- Ressources naturelles et environnement (dont fait partie la Politique agricole commune)

- Migration et gestion des frontières

- Sécurité et défense

- Voisinage et monde

- Administration publique européenne

Ce budget est en outre complété par le Plan de Relance « Next Generation EU » de 750 milliards d’€, qui porte lui sur les trois prochaines années.


  • La politique européenne de cohésion dans le Département du Gard

Jean Christophe Clap, Directeur de l’Ingénierie financière et des fonds européens du Département du Gard et Zoé Valat qui travaille dans cette Direction ont fait remarquer qu’en plus du FEDER et du FSE, le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) et le FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche) jouent un rôle important pour le Gard. Ils ont présenté un bilan rapide de la politique européenne de cohésion pour les domaines d’action du Département entre 2014 et 2020 : 30 M€ du FEDER (pour un montant total de projets de 90 M€), 60 M€ du FEADER, 13 M€ du FSE.

Quelques exemples, en plus de ceux présentés ensuite individuellement: 1,25 M€ pour la protection contre les inondations à Anduze, des opérations Grands sites (gorges du Gardon, Camargue gardoise, cirque de Navacelles), liaison cyclable et fluviale « du lac Léman à la Méditerranée », accès au très haut débit dans le département. Dans la période 2021-2027 l’accent sera mis en particulier sur le wifi dans les bâtiments publics et la rénovation thermique des ces bâtiments, ainsi que (pour le FSE) sur les politiques d’accueil des migrants et de suivi des mineurs non accompagnés.


  • La parole aux porteurs de trois projets réalisés dans le Gard avec l’aide de la politique de cohésion européenne :


La Maison de santé pluridisciplinaire « Simone Veil » de La Grand Combe

La création de la Maison de santé pluridisciplinaire de La Grand Combe a bénéficié du programme FEDER à hauteur de 381 000 €, soit 16,5 % de l’investissement total de 2,3 millions d’€. Le Département du Gard et l’État ont apporté respectivement 193 000 € et 540 00 €, le reste, 1,2 million d’€, a été financé par Alès-Agglomération.

Joëlle Riou, Directrice du Pôle solidarité et santé d’Alès Agglomération et Constance Bord, Cheffe de projet du GIP (Groupement d'Intérêt Public) pour la mise en œuvre de la politique de la ville Alès Cévennes (Alès-Cévennes c’est Alès Agglomération plus la Communauté de communes Cèze- Cévennes) ont présenté cette réalisation.


La Maison de santé pluridisciplinaire a été pensée pour compenser la tendance de La Grand Combe et environs à la diminution du nombre de soignatns. Elle regroupe 37 professionnels de santé libéraux dans un bâtiment neuf de près de 1 200 m2 sur deux niveaux : médecins, infirmiers, kinés, orthophoniste, podologue, laboratoire d’analyses…. Ces professionnels travaillent dans des conditions confortables, avec des services communs, au service d’une population de 12 000 habitants dans un rayon de 20 km. L’initiative de ce projet a été celle des professionnels de santé eux-mêmes, la réflexion a débuté dès 2008. Après les phases de conception puis de montage du projet, la construction a démarré fin 2016, la Maison de santé a ouvert en mai 2018 et connaît une très belle fréquentation.


Accompagnement vers l'emploi de publics surendettés

Michel Boutet, responsable de l'accompagnement social territorialisé à la Fédération Léo Lagrange du Gard a présenté leur initiative d’accompagnement vers l'emploi des publics surendettés en lien avec les acteurs sociaux. Il s’agit d’une action de prévention et d'accès aux droits en matière de surendettement pour les bénéficiaires du RSA et des minima sociaux, afin que leurs difficultés financières ne soient plus un frein à leur insertion sociale et professionnelle, et que retrouver un emploi leur permette de briser la spirale de leur surendettement.

Environ 160 personnes par an sont ainsi accompagnées et soutenues, 70 à 80 % d’entre elles se réinsèrent avec succès professionnellement et socialement, et retrouvent des conditions de vie plus valorisantes.

Ce projet a bénéficié d’une subvention du FSE – Fonds social européen.


Espace de formation Diderot à Nîmes

A Nîmes les anciens locaux du collège Diderot, qui a fermé en 2017, ont été réhabilités en Espace de formation, rassemblant aujourd’hui dans ses murs, pour la partie ouest de Nîmes, dans un quartier de Politique de la Ville, une vingtaine d’associations et de structures d’insertion. Le projet a reçu une aide de 200 000 € du fonds européen FEDER.

Pascal BONNIFET, Directeur de la logistique au Département du Gard, a décrit ce que sont devenus ces locaux, de 7 500 m² au total : espaces de formation (comme le GRETA), point d’information multi-services, locaux pour des associations, permanences juridiques ou de conseils financiers, services d’insertion et d’accompagnement social du Département…

Au total 160 personnes travaillent dans ces locaux réaménagés, et 400 à 500 personnes par jour les fréquentent et y trouvent une offre globale dans un même lieu confortable.


  • Pour aller plus loin :

· Vous pouvez voir l’enregistrement du webinaire sur la chaîne Youtube de la Maison de l’Europe : https://www.youtube.com/channel/UCN40y0-PErpNbnMEY5dBzYw

· Europe Direct Pyrénées Occitanie propose des cartes identifiant les projets européens en Région Occitanie. Si vous êtes intéressés, vous pouvez contacter ce centre Europe Direct : contact@europedirectpyrenees.eu

· Vidéo « La Maison de santé pluridisciplinaire de La Grand Combe »: https://www.europe-en-occitanie.eu/Proteger-l-offre-medicale-en-milieu-rural


La Maison de l’Europe ouverte ET fermée !

Oui c’est bien ouverte et fermée (*), nous avons opté pour une combinaison de « présentiel » et « distanciel ». La porte est ouverte, pour éviter que des livreurs (documentation, expositions) rebroussent chemin, mais le public venant se renseigner doit d’abord prendre rendez-vous par téléphone ou par courriel. Les salariés et volontaires travaillent soit de chez eux, soit sur place par roulement en nombre limité, les consignes sanitaires sont respectées.

Les groupes de langues étaient à l’arrêt pour les congés scolaires de printemps, 10 au 25 avril. La semaine avant ces congés ils se sont tenus en visio et il en sera de même après, jusqu’à début mai… en espérant que les restrictions dues au Covid-19 soient allégées à ce moment-là.


Les activités se poursuivent donc globalement, dans des conditions qui ne sont faciles pour personne. Un grand merci à tous ceux qui travaillent pour assurer cette continuité : salariés, formateurs, volontaires, bénévoles… et merci aussi aux participants aux groupes de langues pour leur compréhension.


Un petit rappel pour ceux de nos adhérents qui n’auraient pas encore versé leur cotisation 2021 (pour les participants aux groupes de langues c’est fait dès l’inscription), il est (grand) temps de le faire :

- particuliers : 40 € pour une personne seule, 65 € pour un couple, 15 € pour les jeunes en formation, les volontaires et les demandeurs d’emploi - entreprises, collectivités, établissements scolaires, associations : 100 €.

Chèques ou virements à l’ordre de Maison de l’Europe de Nîmes, un simple courriel ou un appel à la Maison de l’Europe et l’IBAN de notre compte bancaire vous sera communiqué. Merci d’avance !



(*) Ouverte et fermée, ça peut rappeler (pour ceux qui ont connu cet épisode rocambolesque et pitoyable) les « vrais-faux » passeports des faux époux Turenge, les Pieds nickelés des services secrets dans la lamentable affaire du Rainbow Warrior en juillet 1985...


Nos stages Erasmus+ en Europe


Nos neuf stagiaires Erasmus+ qui étaient depuis le 4 mars en Grèce, à Kalamata dans le Péloponnèse, sont rentrés le 7 avril. Ces jeunes sont tous suivis par l’une ou l’autre de deux Missions Locales Jeunes (MLJ) du Vaucluse : MLJ Grand Avignon et MLJ du Comtat Venaissin. Ils ont fait leurs stages grâce au projet « EuroFormation III » de la Maison de l’Europe de Nîmes. Ces stages étaient dans des secteurs très divers : communication et réseaux sociaux, vente, cabinet infirmier, pâtisserie, menuiserie, administration, pharmacie. Nous avons rencontré ces jeunes pour une réunion de bilan le 20 avril et nous les reverrons le 4 mai à la MLJ du Comtat Venaissin à Carpentras pour la remise à chacun de son « Europass Mobilité », le certificat de stage Erasmus+. Un atout qui compte pour trouver un emploi !


La Maison de l’Europe travaille également sur de nouveaux projets avec des départs prévus en mai et juin. Un stage de 4 semaines à Berlin, en Allemagne, est organisé en mai pour des jeunes des MLJ Nîmes Métropole et Petite Camargue. Les jeunes de la MLJ Bas Rhône - Argence (Beaucaire) qui partiront pour 4 semaines de stages en République Tchèque, à Prague, ont commencé la préparation et la formation au départ. Le projet de stages de 4 semaines pour la MLJ Lozère en Italie à Brescia, qui était prévu en 2020 mais avait dû être reporté à cause des restrictions sanitaires Covid 19, est organisé pour juin.


La Maison de l'Europe accueille deux stagiaires, elles se présentent



Silvana GIRALDO, en stage pour 3 mois à la Maison de l’Europe

Bonjour, je m'appelle Silvana Giraldo. J'ai 25 ans, je viens de Colombie en Amérique du sud et je fais depuis quelques jours un stage Erasmus de 3 mois à la Maison de l'Europe de Nîmes.

Je suis étudiante en 4ème année de Beaux-arts à l'Université polytechnique de Valence en Espagne et j'ai entendu parler de la Maison de l'Europe de Nîmes et de ses activités pendant ma période de 6 mois d’études en 2020 à l’École supérieure des Beaux-arts de Nîmes avec le programme Erasmus.


Comme je voulais que mon projet d’études final soit sur la médiation artistique dans le cadre éducatif (l'utilisation de l'art comme un outil pour l'intégration sociale des enfants et des jeunes), Léonie Ritter et Michael Stange m'ont proposé de mettre en pratique mes connaissances et d’avoir aussi ma première expérience professionnelle dans cette association.

J’ai d’abord participé en décembre 2020 aux ateliers de « Noël en Europe » de la Maison de l’Europe dans différentes écoles de Nîmes, et j’ai fait pour la Maison de l’Europe une vidéo de ces ateliers avec des témoignages de volontaires européens qui les ont animés avec moi.


Je remercie le programme Erasmus et la Maison de l’Europe de me donner l’opportunité de me familiariser avec une culture différente, une langue différente, en rencontrant aussi de belles personnes dont certaines se trouvent dans la même situation que moi, loin de leur culture et de leur famille. Je pense que ces circonstances aident à grandir et surmonter ses limites. J’encourage tous les jeunes à vivre ce type d’expérience.


Atelier de Noël 2020, Silvana porte un gilet gris

















Médiation culturelle de Silvana avec des enfants, décembre 2020.





Yasmine, nouvelle stagiaire pour la communication


Je m’appelle Yasmine, j’ai 19 ans et je suis en stage à la Maison de l’Europe jusqu’au 6 juin.

Ce stage fait partie de ma formation, un BTS Communication que je prépare à Marseille, où je suis en 1ère année. Avant cela j’ai obtenu un bac littéraire au lycée Hemingway à Nîmes.

Ma famille habite Saint Gilles. D’origine égyptienne, elle est installée en France depuis plusieurs générations et j’ai toujours vécu aux environs de Nîmes.


Je suis ravie de participer à la communication pour le Joli Mois de l’Europe : organisation, préparation des documents et des évènements qui jalonneront le mois de mai. Outre le monde professionnel, ce qui me passionne c’est l’histoire et la géopolitique, d’où mon intérêt pour l’Europe et par conséquent pour les activités de la Maison de l’Europe.


Pour moi ce stage est une très bonne occasion d’associer connaissances (aussi bien historiques que linguistiques) et mise en pratique de la théorie enseignée dans ma formation

Sans oublier l’expérience de l’accueil (principalement au téléphone pour le moment, la maison de l’Europe ne pouvant pas accueillir le public) et du travail en équipe, même si actuellement l’équipe est en grande partie en télétravail, avec une présence par roulement au local de l’association, à cause des contraintes sanitaires. J’ai été très bien accueillie et je fais la connaissance des personnes petit à petit, en attendant que bientôt les contraintes sanitaires soient allégées et permettent à tout le monde de se retrouver.


L’actualité de nos volontaires en Europe


La Maison de l’Europe de Nîmes est agréée pour recevoir des volontaires européens à Nîmes et environs. Elle l’est également pour envoyer des jeunes de sa zone d’activité en mission de volontariat dans le cadre du programme « Corps européen de solidarité ». Pour informer les jeunes sur les possibilités de mobilité en Europe elle organise régulièrement des réunions (en ce moment c’est en ligne et ça présente certains avantages pratiques, le vrai contact en moins bien sûr). Dans ce qui suit vous trouverez une information sur le départ en Grèce ces jours-ci de deux jeunes du Gard et trois témoignages de jeunes volontaires sur l’expérience qu’elles vivent (apparemment les filles sont plus voyageuses que les garçons) : deux en Pologne (à deux endroits différents) et une en Lettonie.


Deux jeunes du Gard partent en Grèce pour 2 mois

Esther, Tarik et Myrto à la Maison de l'Europe. Myrto tient un drapeau grec et un document sur son pays

C'est le grand jour pour ces deux jeunes ! Samedi 1er mai, Esther, 27 ans et Tarik, 23 ans, qui habitent le Gard, partent pour 2 mois en Grèce, à Xylokastro, pour une mission de volontariat dans le cadre du programme Corps Européen de Solidarité. Ils aideront la municipalité de Xylokastro à préserver et améliorer son environnement, notamment pour la protection de la pinède en bord de plage (Xylokastro est sur la rive sud du golfe de Corinthe). Ce programme de l'Union européenne leur permettra de vivre une expérience à l'étranger dans de bonnes conditions puisque l'hébergement, la restauration, le voyage aller-retour (sur la base d'un forfait), l'assurance santé et l'argent de poche sont pris en charge. Nous remercions Myrto, volontaire grecque que nous avons accueillie il y a quelques mois pour une mission à l’IFME de Nîmes et qui prolonge son séjour à Nîmes par un Service civique au Département du Gard, pour son soutien linguistique et culturel dans la préparation de ces deux jeunes au départ. Merci aussi à notre partenaire, le Centre social Pierre Mendès-France de St Quentin la Poterie (labellisé EURODESK, point d’information pour la jeunesse) pour son accompagnement précieux ! En 2020 deux jeunes du Gard avaient fait une mission à Xylokastro, ils l’avaient prolongée à cause des restrictions sanitaires en France et des difficultés de voyage correspondantes. Témoignage de Nancy, depuis la Pologne

Nancy Clementi est assistante pédagogique dans un lycée de Nîmes. Depuis fin août 2020 elle est à Szczecin, ville de 400 000 habitants du nord de la Pologne, toute proche de la frontière avec l’Allemagne, où elle vit une expérience de 10 mois dans le cadre du Corps européen de solidarité. Elle a pris pour cela une année sabbatique. Ses missions de volontariat sont d'ordre éducatif, dans une école: promouvoir le volontariat, la mobilité, la solidarité, développer et/ou soutenir des activités de développement social (jeux, arts plastiques, musique, …) et des activités culturelles (parler de son pays, de sa culture, soutien linguistique en français ou en anglais…). Elle nous a envoyé un témoignage vidéo de sa vie à Szczecin, où elle loge avec d’autres jeunes: une Polonaise, une Portugaise et une Ukrainienne. La vidéo a été tournée au long des derniers mois. Elle dure un peu plus de 5 mn, vous pouvez la voir avec le lien : https://www.youtube.com/watch?v=KpbFN1IAhx8



Témoignage d’Émeline, depuis la Pologne également

Émeline et ses nouvelles amies: trempette courageuse dans la Baltique en fin d'hiver, brrrrr ! Émeline est tout à droite


Émeline, qui habite Bernis près de Nîmes, est arrivée en Pologne il y a un peu plus d'1 mois. Après des études de mode et d’arts appliqués, elle a déjà beaucoup roulé sa bosse, jusqu’en Asie du sud-est (en volontariat) et en Nouvelle-Zélande, où elle a occupé plusieurs emplois.

Elle restera 12 mois en Pologne. Elle a été intéressée par cette expérience lors d’une réunion en ligne sur les mobilités en Europe organisée par la Maison de l’Europe.

Elle répond aux questions de Léonie, de la Maison de l’Europe :

Parle-nous de toi. Où te trouves-tu actuellement et pourquoi ?

Je m'appelle Émeline, j'ai 27 ans. Je suis actuellement à Gdańsk, dans le nord de la Pologne. Je suis volontaire dans une association qui s'appelle Morena. Je suis partie par le programme CES (Corps européen de solidarité) de l'Union européenne.

Comment s’est passé ton voyage ?

Mon voyage s'est bien passé. J'ai pris un train pour Paris puis un avion pour Gdańsk. J'ai seulement eu besoin de montrer un test PCR négatif à l'aéroport.

Quel a été ton premier sentiment quand tu as posé le pied en Pologne ?

Mon premier sentiment à été de la curiosité, je voulais découvrir comment était la vie ici, faire connaissance avec des habitants.

Décris-nous où tu vis

Je vis dans un grand bâtiment typique, qui est une ancienne clinique. Les deux premiers étages sont occupés par les bureaux des membres de l'association. Je loge au troisième étage avec une Ukrainienne en mission de longue durée et un Portugais en mission de courte durée (2 mois).

Quelles sont tes missions de volontariat ?

Mes missions sont très variées. Je donne des cours de français pour le niveau débutants et le niveau plus avancé. J'anime des conversations en anglais pour ceux qui voudraient améliorer leur niveau. Je prépare des présentations sur la France et sur le volontariat pour informer les lycéens. Et on devrait bientôt organiser des ateliers créatifs pour les habitants du quartier.

Décris-nous 3 moments marquants depuis ton arrivée…

Le moment le plus marquant a été « Morsowanie ». Une Polonaise nous a fait découvrir cette tradition locale qui consiste à se baigner dans la mer (très) froide en hiver ou début de printemps pour activer le système immunitaire. Voir la photo.

On organise régulièrement des repas internationaux, chacun cuisine une spécialité de son propre pays. On partage des informations sur nos cultures, on apprend toujours énormément sur le monde pendant ces événements.

J'ai aussi beaucoup aimé visiter la ville, l'architecture et la nature sont très différents de ce que j'ai l'habitude de voir.

Enfin… quelles sont tes attentes pour les prochaines semaines..?

Pour les prochaines semaines, j'espère rencontrer encore de nouvelles personnes, découvrir de nouveaux lieux autour de Gdańsk et développer plus de compétences dans mon travail.

Émeline et ses nouvelles amies, soleil bas de fin d'hiver. Émeline est la 3ème en partant de la gauche



Témoignage d’Alyzé, depuis la Lettonie


Alyzé, 21 ans, originaire de la région de Toulouse et venant d’obtenir une licence de droit, est en volontariat européen en Lettonie à Ādaži (à 20km de Riga, la capitale) depuis le mois d'octobre 2020. Son organisation d'accueil est l'école Privātā vidusskola ĀBVS qui s'inspire de la pédagogie Waldorf.

Toulouse est bien loin de Nîmes, mais c'est notre ancienne volontaire lettone Ayvita qui a déposé le projet d’accueil en volontariat pour l'école (qui était son école et son organisme d'envoi quand elle est venue en France) et qui est la tutrice d’Alyzé. Cela explique que ce soit la Maison de l’Europe de Nîmes qui ait été l’organisme d’envoi d’Alyzé : les réseaux des connaissances sont efficaces, y compris par-dessus les frontières !

Ses missions en général: soutenir les enseignants dans leur travail avec les élèves de l'école maternelle, dans les activités du quotidien et les activités créatives ; faire connaître et promouvoir la culture française et le programme Corps européen de solidarité.

Son projet dure 10 mois. Elle vit en colocation avec une volontaire autrichienne. Elle est à un plus de mi-parcours de son séjour. Ne parlant pas le letton elle utilise constamment l’anglais.

Elle témoigne de son expérience, qu’elle trouve très positive, dans une courte vidéo (moins de 4 mn) que vous pouvez voir sur : https://youtu.be/rLqaZFxB3Vw


Deux pastilles du mercredi de Teofana


Chaque mercredi, Teofana vous propose sur les réseaux sociaux la rubrique « Pastille du mercredi », un petit journal d’actualité qui vous rapproche de l’Union européenne.

Un petit saut dans l’histoire et un regard sur notre société actuelle et les habitudes de consommation sont les invitations à réflexion que Teofana lance dans les pastilles ci-dessous !

Bonne lecture !


Aujourd’hui, un voyage dans le temps pour notre pastille du mercredi !

Le 21 avril, c’est le jour de la fondation de Rome !

D’après la légende, la ville aurait été fondée en 753 avant J-C par les frères jumeaux Romulus et Remus, abandonnés à leur naissance et recueillis par une louve.

A remarquer : la louve de Rome a la tête tournée vers l’avant, alors que celle qui est en bas-relief sur les Arènes de Nîmes (face à l’entrée du Palais de justice) a la tête tournée vers l’arrière, vers les deux bébés qu’elle nourrit : c’est le symbole de Rome protégeant ses colonies, donc protégeant Nîmes.

Pour en savoir plus sur la fondation et les débuts de la Rome antique à ce sujet, découvrez tout un dossier sur le site : https://www.larousse.fr/.../autre-region/Rome_antique/141420





Le renouvellement très rapide des vêtements, cela s’appelle la fast fashion. Une mode qui change et à bas prix, c’est le paradis pour certains consommateurs de nos jours ! S’acheter des vêtements à prix mini, que nous pouvons renouveler à chaque fois que nous en avons envie, c’est (peut-être, si on évite les excès...) bien pour notre porte-monnaie, mais quelles conséquences pour l’environnement ? Y avez-vous déjà réfléchi ?

L’industrie textile pollue plus au niveau mondial que l’aviation et le transport maritime réunis ! A ce sujet, l’Union européenne cherche une stratégie pour rendre l’industrie textile plus respectueuse de l’environnement afin d’assurer la transition vers une économie neutre pour le climat.

Avec Arte, chaîne franco-allemande de télévision, découvrez un documentaire sur les dessous de la mode à bas prix et l’impact sur l’environnement et sur notre quotidien :




L’Europe et la migration légale de travail

Jeudi 22 avril, à l’invitation du Mouvement européen du Vaucluse, les eurodéputés Sylvie Guillaume (F) et Javier Moreno-Sanchez (Esp) ont bien voulu rendre compte de leur action par visio-conférence. Sylvie Guillaume en particulier est revenue sur le rapport qu’elle a récemment présenté en Commission des Libertés civiles du Parlement européen (parfois appelée commission LIBE) sur la « migration légale de travail » en Europe. De quoi s’agit-il ?


L’appellation même a de quoi surprendre. On sait que l’Europe se préoccupe, parfois « à son corps défendant », des migrations en général ; elle y a d’ailleurs acquis, à travers plusieurs directives, de nombreuses compétences qui restent encore aujourd’hui peu connues et qui ont même de quoi surprendre quand on les découvre. À cela s’ajoutent les dispositions Schengen qui règlent, au moins dans le principe - l’application étant parfois plus ardue - de nombreux aspects de la question des migrants entrant en Europe.


Un rappel s’impose : le terme de « migrant » ne s’applique pas vraiment à un citoyen européen quittant l’État dont il a la nationalité pour s’installer, durablement ou pas, dans un autre État de l’UE, pas plus qu’il ne s’applique - toutes proportions gardées - à un Breton s’installant en Lorraine. Le terme de migrant ne vaut donc réellement que pour les non-Européens séjournant, entrant ou souhaitant entrer dans l’UE ou dans un État hors UE membre de l’espace Schengen (Islande, Norvège et Suisse).


Cela concerne environ 20,9 millions de personnes, soit 4,7% de la population totale de l’UE : ce n’est pas rien (1). Sur ce nombre, 8,8 millions sont des actifs qui peuvent, comme tout actif, se trouver contraints à la mobilité, ou en éprouver le désir, ou y être conduits par les hasards de la vie. Parfois, ces « actifs non-européens mobiles » et en situation régulière (les étrangers en situation irrégulière relevant exclusivement du droit de chaque État-membre), seront couverts par les dispositions applicables au détachement des travailleurs, qui ont fait l’objet de plusieurs directives parfaitement claires, encore récemment précisées pour les routiers (2) : ils ne sont donc pas concernés par les propositions du rapport de Sylvie Guillaume.


Restent tous les autres cas, pouvant résulter de situations très différentes, renvoyant le plus souvent à des législations nationales très disparates puisque dans ces cas-là c’est le plus souvent la compétence nationale qui reprend le dessus. Le rapport de Sylvie Guillaume évoque à cet égard une situation « très fragmentée ». Le résultat est double : pour les personnes concernées, cela se traduira par un surcroît de précarité, voire diverses formes de discrimination ; et pour l’Europe, cela peut déboucher sur une difficulté à réguler des flux migratoires, qu’ils soient « intra-européens » (d’un État-membre à l’autre) ou « extra-européens » (entrées de migrants sur le territoire) (3).


Or toutes les analyses, tant démographiques qu’économiques montrent que l’Europe est, et doit rester, une terre d’immigration. Dans quel but et à quelles conditions ? La réflexion autour de la migration légale de travail vise notamment à répondre à ces deux questions, qui semblent aller à l’encontre d’idées répandues.


Pourquoi l’Europe doit-elle rester ouverte à des migrants ?

  • D’abord à cause de considérations démographiques bien connues. Même si la France échappe (pour l’instant) à ce phénomène, on sait que le solde démographique « naturel » (naissances moins décès) est négatif dans plusieurs pays européens, et n’est partiellement corrigé que par le solde migratoire. Une population qui diminue, c’est une population qui vieillit (4), dont les capacités productives régressent, et dont les besoins augmentent.

  • Ensuite à cause de considérations économiques, qui ont des répercussions sociales et même sociologiques : à des degrés divers, tous les États-membres connaissent des besoins de main-d’œuvre. D’abord dans les secteurs d’emploi peu ou faiblement qualifié (agriculture, hôtellerie, construction) et aussi, c’est bien sûr la découverte de ces derniers mois, dans les métiers du soin ou, pour le dire avec un mot à la mode, du « care ». La pandémie que nous vivons encore a montré toute l’importance de ce déficit dans les professions de qualification faible ou intermédiaire. Mais c’est également vrai, dans des proportions sans doute moindres, dans des secteurs à fort contenu technologique (intelligence artificielle, nouvelles technologies de la communication, bio technologies, recherche en général), ne serait-ce que parce que ce sont des secteurs où l’Europe subit la pression inverse, celle de la supposée « fuite des cerveaux » (sans doute moins massive qu’on ne le suppose) vers l’Amérique du Nord en particulier.

Ce sont ces éléments que le rapport présenté par Sylvie Guillaume devant la Commission LIBE le 15 janvier, et adopté à une très large majorité, rappelait afin d’engager la Commission, à travers sa présidente, à concrétiser l’intention affichée lors de son discours d’intronisation, à savoir que : la création de voies d’entrée légales fait partie des actions-clés visant à lutter contre la migration irrégulière en Europe. Le rapport ne manque d’ailleurs pas de préciser qu’aux explications strictement rationnelles s’ajoutent les valeurs humanistes et éthiques, qui s’appliquent aussi à la situation des migrants, quels qu’ils soient et quelles que soient leurs motivations. Et pour ajouter encore à l’intérêt de ce travail d’encadrement législatif qu’il est demandé à la Commission d’engager, il convient aussi de préciser qu’à terme, cela permettra aussi de lutter contre ces criminels patentés que sont les passeurs de clandestins.


Ce rapport est donc un texte « non législatif », mais il n’en constitue pas moins une première étape, importante, vers une démarche législative au sens plein, donc vers l’élaboration d’une directive qui sera ensuite - sans doute beaucoup plus tard - adoptée en co-décision par le Parlement et le Conseil de l’UE.


C’est l’occasion de rappeler que, contrairement aux démocraties parlementaires classiques, c’est la Commission européenne qui détient seule l’initiative des lois, le Parlement européen ne l’a pas. Ce dernier a néanmoins tout loisir d’exiger de la Commission qu’elle rende des comptes sur son action, ou qu’elle engage une action de sa compétence si elle tarde à le faire : il ne s’en prive pas, on en a ici l’illustration.


Il n’en reste pas moins qu’accorder enfin ce droit d’initiative des lois au Parlement reste l’étape indispensable qui rapprochera encore un peu plus l’Union européenne d’une « vraie » démocratie. Les choses étant ce qu’elles sont, et la coopération intergouvernementale restant, pour l’instant, le principal mode de gouvernance européenne, nous en sommes encore loin. Mais avec d’autres, le Mouvement européen France agit dans ce sens.


Pour en savoir plus, voir la fiche du Parlement européen : https://www.europarl.europa.eu/ftu/pdf/fr/FTU_4.2.3.pdf et le texte du rapport adopté le 15 janvier : https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/LIBE-PR-657255_FR.html, ainsi que l’avis de la Commission : https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/EMPL-AD-655901_FR.html


Notes:

(3) : C’est l’occasion de rappeler, ce qu’on oublie souvent, qu’il y a des entrées mais aussi des sorties de migrants: ainsi en 2018, on comptabilise 2,2 millions d’entrées et 0,9 million de sorties. Source : https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/promoting-our-european-way-life/statistics-migration-europe_fr#developmentsin20192018


L’UE n’est pas démocratique : vraiment ?

Combien de fois avons-nous ouvert un journal et lu des phrases comme « Bruxelles a décidé… », « les négociations à Bruxelles » ? Il semble difficile de penser que nous occupons une place réelle quand cette entité abstraite, « Bruxelles », ne ferait que tout décider à notre place. Mais est-ce vraiment le cas ?


De nombreux outils de participation existent, mais alors pourquoi est-ce que nous ne participons pas ?

Depuis la première élection du Parlement européen au suffrage universel direct (1979), les taux d’abstention aux élections européennes ont augmenté et de moins en moins de citoyens s’expriment par cette élection. En 1979, 62 % des citoyens européens ont voté ; en 2014, ce chiffre n’était plus que 42,6%, mais (c’est très encourageant) en 2019 il est remonté à 50,66 %.

Pourquoi ces faibles participations ? Les élections européennes sont souvent considérées par les citoyens comme des “élections de second ordre” : nous avons l’impression que notre voix ne compte pas et que nous ne pouvons pas influencer les décisions prises au niveau européen. Il existe, en réalité, de nombreuses façons d’intervenir et de donner une orientation à la politique européenne, mais elles restent souvent méconnues.


La participation aux élections

On définit la démocratie par un « système politique […] dans lequel la souveraineté émane du peuple » (*). Malgré ce que l’on pourrait croire en lisant « Bruxelles a décidé que… », nous, les citoyens, avons notre mot à dire. Comment ? Nous pouvons voter aux élections nationales, en choisissant un parti et la position qu’il a vis-à-vis de l’Union européenne. Le parti qui remporte ces élections interagit avec l’échelon européen. Indirectement, ainsi, notre vote pour un parti politique national a une influence sur l’orientation de l’action européenne. Ce que l’on oublie parfois, c’est que cette entité abstraite et lointaine, «Bruxelles», est en réalité composée de 27 États membres, au sein desquels nous pouvons déjà faire entendre notre voix !

Les ministres nationaux se réunissent en Conseil de l’Union européenne, dont les réunions sont organisées par domaines (finances, agriculture, environnement, etc) avec les ministres concernés. Ils négocient et votent sur les propositions de la Commission européenne. C’est de nouveau quelque chose que nous pouvons influencer en fonction de notre vote national !


Le/la président.e de la Commission européenne ainsi que les commissaires qui composent la Commission sont soumis à un « examen de passage », individuellement puis en tant que collège, devant le Parlement européen qui, lui, représente directement les citoyens ! Le Parlement européen vote lui aussi sur les propositions de la Commission européenne. C’est pourquoi il est important de voter tous les cinq ans lors des élections européennes. Les élections européennes ne sont donc pas des élections de second ordre, loin de là.


Le vote aux référendums

Entre 1951 et 2017, 59 référendums nationaux portant sur des enjeux européens ont été organisés (**). Non seulement nous pouvons nous exprimer lors de ces référendums, en mettant simplement un bulletin de vote « oui » ou « non » ou dans certains pays en cochant une case « oui » ou « non », mais notre point de vue est pris en compte. Il suffit de revenir à l’année 2005, lorsque les citoyens français et néerlandais ont rejeté le Traité établissant une Constitution pour l’Europe : il n’y a pas, à ce jour, de Constitution européenne.

Nos voisins d’Outre-Manche ont décidé de quitter l’Union européenne en 2016, par référendum, et ce souhait est maintenant devenu réalité… pour le meilleur et pour le pire, l’avenir le leur dira.


L’accès aux documents et aux séances

Démocratie signifie également transparence. Pour chaque séance institutionnelle, nous pouvons regarder les enregistrements et lire les comptes-rendus. Un exemple ? Voici les débats au Parlement européen du 25 mars 2021 : https://www.europarl.europa.eu/plenary/fr/debate-details.html?date=20210325&detailBy=date . Nous pouvons consulter les documents des institutions (les informations législatives, les documents officiels, les comptes rendus et les ordres du jour des réunions, par exemple) (***).

De plus, la Commission européenne dispose d’un registre de transparence, accessible en ligne (****), où sont répertoriées les organisations qui cherchent à influencer le processus législatif et de mise en œuvre des politiques des institutions européennes. Nous pouvons ainsi suivre l’activité des lobbyistes.


Comment puis-je participer concrètement ?

- Je vote aux élections nationales

- Je vote aux élections européennes

- Je lance une pétition ou je soutiens une pétition déjà ouverte auprès du Parlement européen : https://www.europarl.europa.eu/petitions/fr/home

- Je me tiens au courant et je vote sur les Initiatives citoyennes européennes, ou même je lance une telle Initiative : https://europa.eu/citizens-initiative/home_fr

- Je donne mon avis sur une action proposée par l’UE : https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say

- Je partage mes idées et mes suggestions pour simplifier la législation européenne déjà en vigueur : https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say-simplify

- Je fais entendre ma voix lors d’événements et débats organisés à l’échelle européenne (notamment la Conférence sur l’avenir de l’Europe, c’est d’actualité !!)) : https://futureu.europa.eu/?locale=fr

- Je dépose une plainte auprès de la Commission européenne si j’estime qu’un pays de l’UE n’applique pas correctement la législation européenne : https://ec.europa.eu/info/about-european-commission/contact/problems-and-complaints/complaints-about-breaches-eu-law/how-make-complaint-eu-level_fr#submitting-a-complaint-online

- Je dépose une plainte auprès du Médiateur européen si j’estime qu’une institution de l’UE a agi de façon illégale ou commis une erreur administrative : https://www.ombudsman.europa.eu/fr/complaint-process-guide


Alors... participons !


Sources :


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