Transports : en Occitanie, coup d'accélérateur pour l'hydrogène vert
Le projet Corridor H2 entend développer les capacités de production et de distribution d’hydrogène renouvelable en Région Occitanie. Une initiative d’intérêt européen pour le transport durable, financée en partie par la Banque européenne d’investissement et le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE).
L’objectif des acteurs de cette initiative vise d’abord à décarboner le secteur du transport lourd -
Crédits : Audioundwerbung / iStock
Développer une mobilité zéro émission pour les véhicules lourds sur un axe Nord/Sud reliant la Méditerranée à la Mer du Nord, c’est, en somme, un bon résumé du projet Corridor H2 initié par la Région Occitanie. Afin d’atteindre cette ambition, elle investit dans une énergie en particulier : l’hydrogène renouvelable.
Réduire les émissions du transport routier
Une série d’objectifs sont ainsi fixés à l’horizon 2023. D’un côté, 7 stations de distribution seront installées aux abords des axes routiers occitans. De l’autre, le déploiement d’une flotte de véhicules lourds pour le transport de marchandises et de passagers est prévu. Ce qui représente 40 camions, 15 autocars régionaux destinés à circuler entre les villes du territoire et une soixantaine d’unité frigorifiques et remorques réfrigérées.
Le transport de produits frais est assuré aujourd’hui par des véhicules et groupes froid diesel (ces unités frigorifiques permettent de maintenir une température basse pour le transport de produits frais). Cet investissement dans la logistique du froid a pour ambition ainsi de réduire les conséquences climatiques de l’importation des fruits et légumes en provenance de l’Europe du Sud ou du Maghreb et qui transitent par la capitale des Pyrénées-Orientales. Corridor H2 voit cependant plus loin. Dans un futur éventuel où les véhicules individuels fonctionnant à l’hydrogène se seraient multipliés.
Au-delà de la distribution et des véhicules, l’Occitanie compte co-financer deux usines de production d’hydrogène renouvelable, dont la première est basée à Port-la-Nouvelle (Aude) avec des éoliennes flottantes en mer. La seconde unité de production serait située dans une autre zone avec un fort potentiel de consommation, vers le bassin de la Garonne.
Un corridor européen
Après les premières réflexions lancées en 2016, le projet s’inscrit aujourd’hui dans le Plan Régional Hydrogène Vert, doté de 150 millions d’euros sur la période 2019-2030. Cette année, pour Corridor H2, la Région a lancé deux nouvelles initiatives afin d’identifier les partenaires qui seraient intéressés par cette transition vers l’hydrogène. Un appel à manifestation encourage les transporteurs et les chargeurs à demander un accompagnement pour leur investissement dans une flotte de véhicules lourds à hydrogène.
Si l’Occitanie joue un rôle de coordination, de pilotage et de guichet unique, “c’est avant tout un projet européen”, insiste Charlyne Ribeyrolles, chargée de projets à la direction de la transition écologique et énergétique de la Région. Corridor H2 répond en effet aux objectifs de l’Union européenne de décarbonation de l’économie, fixés dans le Pacte vert de la Commission par la création d’un réseau transeuropéen de transport (RTE-T). L’axe jugé prioritaire va de la Méditerranée à la Mer du Nord en passant par Perpignan et Montpellier.
L’idée est aussi de multiplier ces initiatives dans d’autres territoires.
Les agences régionales de développement économique (AD’OCC) et de l’énergie et du climat (AREC) participent aussi au projet. Pour un budget global de 110 millions d’euros, la Banque européenne d’investissement (BEI) apporte un prêt de 40 millions d’euros. Le mécanisme pour l’interconnexion, en Europe (MIE), un programme de l’UE qui soutient les infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications, subventionne également Corridor H2 à hauteur de 14,5 millions d’euros.
Source : Toute l’Europe
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