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Une bonne nouvelle : la création d’un corps de garde-frontières européen

Par ces temps de doute européen, saluons comme une incontestable avancée la création, en lieu et place de Frontex, d’une nouvelle Agence européenne de gardefrontières .

Cette Agence garde son siège à Varsovie et aura (enfin !) le pouvoir et les moyens d’assurer la surveillance des frontières extérieures de l’UE.

Frontex, trop dépendante de la bonne volonté individuelle des États, était institutionnellement inadaptée au défi que présente, dans la durée, la pression migratoire vers l’Europe.

Et notons qu’il a fallu moins de dix mois à la Commission pour mettre en œuvre cette proposition formulée en décembre 2015 sous la pression des événements !

Sous la houlette du Français Fabrice Leggeri, qui a fait progresser ce dossier explosif sans tapage et avec efficacité, les effectifs vont doubler, avec un corps d’intervention rapide de 1 500 gardefrontières, susceptibles d’intervenir d’autorité dans les meilleurs délais dans un État membre en situation de crise sur les frontières extérieures de l’UE, même si l’État en question n’en a pas fait la demande.

L’Agence disposera également de son équipement propre, sans avoir à dépendre du bon vouloir des États. Concrètement, des garde-frontières allemands, espagnols ou polonais peuvent intervenir au nom de l’UE pour aider la Grèce, l’Italie ou la Bulgarie à gérer une situation de crise à leur frontière avec un pays tiers (maritime ou terrestre).

Il s’agit donc bel et bien d’une étape historique dans la gestion commune des frontières de l’Europe : elle devrait répondre aux critiques du régime de Schengen, pour lesquels la libre circulation au sein de l’Union ne peut être assurée que si les frontières extérieures sont protégées.

D’autres éditorialistes (comme Jean Quatremer, de Libération) considèrent qu’il s’agit même d’un nouveau pas cers une Europe fédérale. Certes, on est loin des États-Unis d’Europe, dont d’aucuns se sont plu récemment à dire que c’était un rêve sans consistance. Il n’empêche : toute avancée dans le sens d’une autorité supranationale qui donne à l’intérêt général communautaire une traduction concrète est bonne à prendre.

Ne boudons pas notre satisfaction.

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