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Brexit... alors ça vient? qu'on en finisse enfin!


Hé bien oui, qu'on en finisse, mais vers quoi va-t-on? Vers l'inconnu, l'incertain, l'indéterminé, bref l'inquiétant.

Sans refaire ce trop long film entamé en juin 2016, on peut tout de même souligner quelques innovations surprenantes apportées à la pratique politique par nos amis du Royaume-Uni:

- le plébiscite inversé: "si vous acceptez l'accord avec l'UE que j'ai négocié et signé, et que vous les députés avez déjà refusé trois fois, je vous promets que je démissionnerai" (Theresa May)! En négatif: "si vous refusez cet accord... je reste". On a vu le résultat: elle n'a pas eu le temps de présenter l'accord pour la 4ème fois, son parti, les conservateurs (tories) l'ont démissionnée de la tête du parti, donc du poste de Premier ministre. Pour le moment elle est toujours en poste, jusqu'à l'élection (interne au parti) d'un nouveau chef du parti conservateur, qui sera Premier ministre. Cela doit se faire avant fin juillet.

- l'élection de députés européens en CDD (mais sans que la durée soit déterminée, simplerment elle devrait être courte) et sans campagne avant leur élection. Il n'y a eu que 37 % de votants et le Brexit Party a été largement en tête. Que vont faire ces députés, dont beaucoup seront euro-destructeurs? Pas grand'chose sans doute, sinon jouer la montre en attendant de rentrer chez eux... Ridiculous indeed !!

- les chaises musicales politiques: il y a une liste de candidats pour remplacer Theresa May à la tête du parti conservateur, les députés conservateurs font des votes successifs en rafale, à chaque fois celui qui a le moins de voix de tous est éliminé, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que deux candidats. Là on passe à un vote beaucoup plus large, par les adhérents du parti, après plusieurs semaines de campagne électorale;

Les deux champions en lice sont Boris Johnson, ancien maire de Londres et ancien ministre des affaires étrangères, et Jeremy Hunt, "futur ancien ministre des affaires étrangères", poste auquel il a succédé à Boris Jonhson en juin 2018 quand ce dernier a démissionné, trouvant que l'accord avec l'UE désavantageait trop le Royaume-Uni et n'était pas conforme aux souhaits des électeurs (et peut-être à son ambition personnelle?).

Boris Johnson semble favori, mais il est réputé fantasque et imprévisible. Pour le moment il a enfourché le cheval du Brexit dur: "On sortira avant la date limite du 31 octobre (la dernière en date...), by Jove... et on ne paiera pas ce que ce damné accord met à notre charge".

Jeremy Hunt, moins médiatique, pense que l'UE acceptera de renégocier certains aspects de l'accord signé par Theresa May, pour éviter une sortie sans accord qui serait catastrophique pour tout le monde.

Les bookmakers doivent enregistrer les paris, mais en attendant les industriels et même les financiers, qui ont horreur de l'incertitude, diffèrent leurs investissements ou les font ailleurs qu'au Royaume-Uni.

Qu'est-ce que Boris Johnson dit qu'il ne paiera pas et qui était évalué à près de 50 milliards d'€? C'est le reste à charge de tous les projets sur lesquels Londres s'est engagé financièrement : les aides aux agriculteurs, aux régions, les infrastructures, les satellites et autres programmes de l'Agence spatiale européenne ou encore les pensions des fonctionnaires européens, parmi lesquels les Britanniques sont nombreux (et appréciés). Le budget européen est un budget pluri-annuel qui prévoit des investissements et des dépenses par périodes de 7 ans. Londres s'est engagé financièrement jusqu'à fin 2020 (période budgétaire 2014-2020). Il est probable que le temps qui s'écoule diminue un peu le montant de ce qui restera à la charge du Royaume-Uni.

Londres peut-elle ne pas payer? Peut-être mais ce serait pour elle prendre un grand risque: celui de se trouver en défaut de respect de ses engagements et de voir sa notation de solidité financière fortement dégradée, l'empêchant d'emprunter à des taux normaux sur les marchés financiers.

Et du côté de l'UE? Regrette-t-on d'avoir reporté la date limite de sortie au 31 octobre? Les responsables se sont peu exprimés, Michel Barnier encore moins (il n'était peut-être pas favorable à ce nouveau délai?...). En tout cas ce report n'a pour le moment permis aucune clarification de la situation.

Le Royaume-Uni sera perdant, les autres pays de l'Union européenne aussi mais en plus faible proportion (sauf l'Irlande)... le gâchis est presque certain... sauf surprises de dernière minute, jamais exclues!

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