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Des fonds européens pour Bora-Bora


Pour mériter son titre de Perle du Pacifique, l’île polynésienne de Bora-Bora travaille depuis plus de 20 ans à préserver la beauté et la pureté de son lagon. La préservation de cet écosystème fragile est un véritable leitmotiv de la politique de son maire Gaston Tong Sang et sa politique environnementale se traduit déjà par la gestion de l’eau , le réseau d’assainissement et la gestion des déchets (l’île est Pavillon bleu depuis 20 ans). Ayant vécu 1 an à Bora-Bora, nous avons pu voir concrètement les efforts réalisés dans ce domaine.

La commune a postulé il y a deux ans à un appel à projets européen. Elle a été retenue au même titre que Terceira (Portugal), Ameland (Pays-Bas), Lampedusa (Italie) et Nisyros (Grèce). Les deux premières îles seront des îles pilotes. Lampedusa, Nissyros et Bora Bora, seule île française retenue, intègrent le projet IANOS en tant qu'îles suiveuses pour tester la réplicabilité des solutions opérationnelles adaptées aux conditions insulaires.

Le projet IANOS – « Integrated Solutions for the Decarbonization and Smartification of Islands » - est un projet financé par l’Union européenne dans une démarche de partenariat public-privé, qui vise à diminuer l’empreinte carbone des îles européennes et à les orienter vers l’indépendance énergétique en 2050.

En effet les défis et tendances spécifiques liés à l'énergie concernent la majorité des 2700 îles de l'UE (où vivent près de 3,5% de ses citoyens). La situation insulaire rend la sécurité et la résilience énergétique plus lourdes et plus coûteuses par rapport au continent à cause d’une forte dépendance aux combustibles fossiles ou à l'importation d'énergie du continent et de l’aspect saisonnier de la demande (les arrivées de touristes dans les petites îles ont augmenté de plus de 30% au cours de la dernière décennie).

Le projet IANOS qui concerne Bora Bora est baptisé SWEET (Solar and Sea Water Experiment for Energy Transition). Il a pour finalité de décarboner les secteurs de la production d'électricité et du transport terrestre et lagunaire.

La première étape, en cours d'exécution, est centrée sur l'augmentation de la part des énergies renouvelables de l'île et la promotion d'une agriculture locale et inclusive pour la population. Bora- Bora va se doter de serres anticycloniques et de parcs aquacoles alimentés en électricité par des panneaux solaires.

La phase 2 mettra en place un réseau de transports zéro carbone et développera l'énergie thermique des mers (utilisation de la différence de température entre l’eau chaude de surface et l’eau froide de grande profondeur). Des actions sur le bâti pour diminuer sa consommation d’énergie sont également prévues.

Ce projet d'un montant global de 8,7 millions d'€ est subventionné par l'Europe à hauteur de 7 millions.

"Après avoir réglé le problème de l'eau potable, préservé la qualité des eaux de baignade, traité les déchets et pour accompagner sa politique sectorielle de transition énergétique, nous allons proposer au Pays, à l'Europe, à la France ce programme de développement des énergies renouvelables. L'idée est de maîtriser totalement la production d'énergie électrique, de ne plus être dépendant de l'énergie fossile. On veut réduire le niveau de bruit dans le lagon, qui gêne l'homme mais aussi la faune et la flore [… ...]: le bruit peut perturber la croissance des espèces vivant dans le lagon. Notre objectif est de motoriser tous les bateaux en électrique. Cela préservera l'équilibre de notre écosystème." déclare Gaston Tong Sang, maire de Bora-Bora.

Isabelle et Charles-Antoine Roussy

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