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La lutte contre les violences faites aux femmes, un long chemin

« Ne détournons pas le tête ! Écoutons les victimes et travaillons ensemble à tous les niveaux pour que les femmes puissent vivre de manière autonome et sans violence ! » Evelyn Régner, présidente de la Commission des droits des femmes du Parlement européen.


Pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Euractiv publie un article intitulé:

Viols : selon la police slovaque, les femmes ne devraient pas « provoquer » les hommes

Les femmes doivent éviter les endroits sombres après le coucher du soleil et les fêtes où l’on consomme de l’alcool ou des drogues, car ils peuvent « susciter des comportements violent », selon les recommandations de la police slovaque pour la prévention du viol publiées sur son site officiel. Les femmes ne doivent pas non plus « donner des signaux sexuels contradictoires et provoquer inutilement ».

Contacté par EURACTIV Slovaquie sur ce que sont les « signaux sexuels ambigus », le porte-parole a répondu que « ce terme peut être compris comme le comportement d’une victime potentielle, que l’agresseur potentiel peut expliquer de différentes manières, comme le flirt, le sourire, le clignement des yeux, etc. ».

Au-delà du caractère hallucinant de cette déclaration, cette prise de position exclut la prise en compte des violences commises par un proche.

Zuzana Očenášová du Centre de coordination et de méthodologie pour la prévention de la violence à l’égard des femmes (KMC) a confirmé que la plupart des violences subies par les femmes sont perpétrées par leur partenaire ou des personnes qu’elles connaissent. Dans 12% des cas seulement, les femmes ne connaissaient pas l’auteur des violences.

Mme Očenášová a ajouté que la police transfère la responsabilité aux femmes et remet finalement en question la violence elle-même et ses victimes.

Source: Michal Hudec | EURACTIV Slovaquie 25 nov. 2021


Le Parlement européen a participé à l'initiative des Nations Unies « Orange the World » et se pare d’orange. La campagne de cette année accorde une attention particulière au viol.


Le 25 novembre marque la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. A cette occasion, le Parlement exhorte les sept État-membres qui n’ont pas encore ratifié la Convention d’Istanbul à le faire sans délai. Les députés demandent en outre que les violences contre les femmes soient ajoutées au catalogue des crimes reconnus par l'UE.

Dans son discours annuel sur l’état de l’Union mercredi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis d’ici la fin de l’année de proposer une loi de lutte contre les violences faites aux femmes, permettant des poursuites efficaces et des mesures de prévention et de protection. Dans l’Union européenne, un tiers des femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles et environ 50 meurent chaque semaine à la suite de violences domestiques, selon des données communiquées par le Parlement.


Qu'est-ce que la Convention d’Istanbul ?

C'est une convention du Conseil de l'Europe pour la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle a été signée le 11 mai 2011 à Istanbul, en Turquie par tous les États membres du Conseil de l'Europe, sauf l'Azerbaïdjan et la Russie. L'Union européenne l’a signé le 13 juin 2017.


Il s'agit du premier instrument légalement contraignant. La Convention établit un arsenal de mesures pour prévenir les violences faites aux femmes, soutenir les victimes et punir les auteurs de violence.

Mais certains pays de l’Union européenne sont particulièrement réticents : la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, la Lituanie, la Lettonie, la Slovaquie (et le Royaume Uni) ne l’ont pas ratifiée. De plus, la Cour constitutionnelle de Bulgarie l’a jugée inconstitutionnelle. En Pologne, le Premier ministre a également saisi la Cour constitutionnelle à ce sujet. En mars 2021, la Turquie, premier pays à avoir signé et ratifié la Convention en 2011 s’est retirée en juillet dernier.


La violence à l’égard des femmes continue d’être un obstacle à la réalisation de l’égalité, au développement, à la paix et à la réalisation des droits fondamentaux des femmes. Si un arsenal juridique commence à prendre forme au niveau européen, on constate à quel point le chemin est encore long avant que les textes ne deviennent réalité.

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