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Lettre Europe Février 2021

Tribune : Contre-pied outre-Manche


Décidément Boris Johnson, le blond échevelé premier ministre de Sa Gracieuse Majesté, est un politique en position bien incohérente.


Après avoir, à travers le Brexit, vanté depuis des années aux Britanniques les vertus de l’indépendance à tout crin, le voilà qui essaye de déplacer son archipel aux antipodes via le traité commercial transpacifique ! Le « Trans-Pacific Partnership Agreement » est un traité multilatéral de libre-échange signé le 4 février 2016, qui vise à intégrer les économies des régions Asie-Pacifique et Amérique pour contrer l’ogre chinois. La Grande-Bretagne, depuis son détachement de l’Europe, a donc dérivé bien loin de nos côtes, dans l’océan Pacifique, aux côtés de l'Australie, du Canada, du Japon, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande, de Singapour et du Viêt Nam... Les États Unis s’en sont pour leur part retirés en 2018.


Il est aussi de plus en plus difficile à « l’indépendante » Grande-Bretagne de résister aux volontés « indépendantistes » de l’Écosse et de l’Irlande du nord. L’Écosse, qui a voté contre le Brexit à 62%, ne cesse de réclamer son indépendance au nom des mêmes principes que ceux qui ont guidé la sortie de l’UE pour le Royaume Uni. Selon le dernier sondage en décembre 2020, 58% des Écossais soutiennent désormais une rupture avec le Royaume-Uni. Le Brexit n'est pas la seule raison de cette évolution. La Covid-19 est aussi passée par là. Récemment un sondage réalisé par Ipsos créditait la première ministre écossaise, l'indépendantiste Nicola Sturgeon, d'un "très fort" soutien du public, satisfait à 72% de sa gestion de la pandémie. Ce qui diffère largement des scores de « Bo-Jo » concernant sa prise en charge erratique de la maladie. De plus, pour les indépendantistes, Londres a trahi la confiance des Écossais, ignorant la promesse faite en 2014 de respecter leurs droits comme citoyens européens s’ils demeuraient au sein du Royaume-Uni. Après les élections régionales de mai 2021, une forte victoire du parti indépendantiste renforcera très vraisemblablement la pression sur Londres pour accepter un deuxième référendum, déjà surnommé "indyref2".


En ce qui concerne l’Irlande du nord, en signant les accords du Vendredi Saint en 1998, le gouvernement de Sa Majesté s’était engagé à convoquer un référendum sur la réunification de l’Irlande dès lors que les sondages suggéreraient que cette idée puisse l’emporter. Or, lors des dernières élections de décembre 2020, les Nord-Irlandais ont élu moins de députés unionistes protestants (8) que de républicains-nationalistes catholiques (9, dont 7 du Sinn Fein, la branche politique de l’IRA). Lesquels, alliés à « Alliance », le parti anti-Brexit arrivé en troisième place, prônent une évolution vers la réunification de l’Irlande.


Le Brexit pourrait bien sonner la fin de l’intégrité du Royaume, et pour l’UE, un départ et deux retours futurs. A suivre …



Charles-Antoine Roussy, président de la Maison de l’Europe de Nîmes


Europe, l'Etat de droit : la création d'un Parquet européen



Lutter contre les escroqueries aux subventions européennes rapporterait 3 milliards d’€ par an, lutter contre les fraudes à la TVA intracommunautaire quelque 50 milliards d’€. Pas à négliger en matière de ressources propres pour l’Union Européenne ! Le Parquet européen qui vient d’être créé sera un outil puissant dans cette lutte.

En 1988 a été créé, au secrétariat général de la Commission européenne, l’Unité de coordination de lutte anti-fraude (UCLAF), remplacée en 1999 par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), muni d’un pouvoir d’enquête indépendant, mais n’émettant que des « recommandations », que les États membres sont ensuite libres de suivre ou non.


Officiellement inscrit dans le traité de Nice (2001), puis dans celui de Lisbonne (2007), toujours soutenu par le Parlement européen, un Parquet européen devient opérationnel en 2021, sous forme d’une « coopération renforcée » à laquelle tous les États membres de l’UE sauf cinq pour le moment (Danemark, Hongrie, Irlande, Pologne, Suède) ont choisi de participer.

Le Parquet européen mènera en toute indépendance des enquêtes transfrontières sur des fraudes concernant des fonds de l’UE, c’est-à-dire qu’il pourra poursuivre leurs auteurs en justice au niveau national (à ce stade, le projet ne prévoit pas la création d’un tribunal européen).

Après l’adoption en France au Sénat le 3 mars 2020, puis à l’Assemblée nationale le 8 décembre (seul le groupe de La France Insoumise a été hostile au projet, y voyant un « abandon de souveraineté »), est ainsi créée une institution supranationale en matière de justice pénale.

La liste des infractions : fausses déclarations, détournement de subventions, fraudes à la TVA, corruption … pourrait être étendue au terrorisme, voire aux crimes environnementaux.



Le Parquet européen a son siège à Luxembourg. Le 16 octobre 2019 la responsabilité de procureure générale de ce Parquet a été confiée pour un mandat de 7 ans non renouvelable, d’un commun accord entre le Parlement européen et le Conseil de l’UE, à Laura Codruta Kövesi, icône roumaine de la lutte anticorruption, reconnue pour ses compétences et son courage. Elle devra coopérer avec ses partenaires européens, nationaux et internationaux (Europol, Eurojust, OLAF), ainsi qu’avec les pays européens qui ne participent pas, et avec les pays tiers, tout en garantissant la cohérence d’un ensemble de procureurs dont le règlement garantit l’indépendance.

En juillet 2020, a été désigné pour six ans un collège de 22 procureurs européens, un par État prenant part à ce Parquet.


Par ailleurs, la Commission européenne a publié récemment un premier rapport à l’échelle de l’UE sur l’État de droit couvrant quatre grands domaines : les systèmes de justice nationaux, la lutte contre la corruption, le pluralisme et la liberté des médias, ainsi que des questions institutionnelles liées à l’équilibre des pouvoirs essentiel à un système efficace de gouvernance démocratique.


Source : Sauvons l’Europe, 14 janvier 2021


Dernières nouvelles de la démocratie européenne : les ICE



On ne l’évoque pas souvent, et s’il fallait compter sur les grands médias pour nous en parler, on l’oublierait carrément. Le traité de Lisbonne a donné force de loi à la possibilité, pour un collectif de citoyens, de demander à la Commission européenne de préparer un texte sur un sujet considéré comme non traité, ou mal traité, par la législation en vigueur. Cela porte un nom tout simple : ICE, pour Initiative Citoyenne Européenne (article 11-4 du Traité sur l’Union européenne).


Bien sûr, des conditions sont requises : le nombre de pétitionnaires (au moins un million de signatures de citoyens européens), leur représentativité (au moins un quart des pays membres, avec un nombre minimum de signataires pour chaque pays, par exemple 55 700 pour la France) ; et surtout, la question doit impérativement porter sur une compétence européenne.


Les modalités de mise en œuvre de ces ICE ont été définitivement arrêtées par le Parlement européen le 15 décembre 2010 (par 628 voix sur 751 !), et ses modalités définitives arrêtées le 15 avril 2012. La Commission a depuis pris certaines mesures pour les simplifier. Ce dispositif va donc bien au-delà d’un simple droit de pétition, lequel continue d’exister tout à fait normalement : le Parlement européen a notamment vocation à recueillir des pétitions et à les transmettre à la Commission (article 227 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne).


Il convient de préciser qu’une Initiative Citoyenne Européenne, même recevable (par son objet) et régulière (par sa constitution), et donc « enregistrée » (c’est le terme utilisé), n’oblige pas automatiquement la Commission à élaborer des propositions. C’est fort heureux, car on trouvera inévitablement des initiatives pouvant conduire, si elles étaient suivies d’effet, à des régressions (exemple : l’initiative « Un de nous », à laquelle la Commission a refusé de donner suite après l’avoir quand même enregistrée et examinée. Cette initiative était en fait portée par des milieux et des groupes anti-avortement).


Pour tout savoir sur les ICE déposées, rejetées, en cours de collecte, en cours d’examen, taper « Initiative citoyenne européenne » sur n’importe quel moteur de recherche, toute l’information est disponible. Le volet dédié aux ICE du site de l’Union européenne donne directement toutes ces informations et permet très facilement de signer pour soutenir les ICE qui sont en cours de collecte des signatures : https://europa.eu/citizens-initiative/_fr





Mais restons dans l’actualité brûlante, pour signaler la dernière venue dans ce paysage : l’initiative citoyenne « Droit aux vaccins et aux traitements » (site Internet : noprofitonpandemic.eu) est en début de collecte des signatures pour soustraire la fabrication et la diffusion des vaccins contre le Covid-19 aux lois du marché et de la propriété industrielle ; l’idée serait, pour ce vaccin-là en tout cas (il ne s’agit pas de révolutionner tout le système), de renoncer au monopole des brevets en permettant aux laboratoires du monde entier de produire des vaccins localement.


En l’état actuel, les pays riches posséderont dans quelques mois assez de doses pour vacciner trois fois leur population, alors que de nombreux pays dits à revenus faibles ou intermédiaires n’en auraient même pas assez pour vacciner leurs soignants. La People’ Vaccine Alliance, à l’origine de la démarche (regroupement de grandes organisations humanitaires), a lancé la collecte des signatures le 30 novembre 2020. Au 1er février 2021, seulement 57 559 signatures ont pu être recueillies (c’est en France qu’il y en a eu le plus, mais en proportion de la population ce sont de loin les citoyens de la Belgique qui ont été les plus actifs).


Mais la règle prévoit que les promoteurs de cette ICE disposent encore de quatorze mois pour obtenir les 942 441 signatures manquantes. Nous en reparlerons.


La politique de cohésion en Occitanie et en Lozère : un dossier réalisé par la Maison de l'Europe

« La politique de cohésion européenne en Lozère : bilan 2014 – 2020 et perspectives 2021 - 2027 »

Le webinaire du 19 janvier sur Zoom et Facebook Live de la Maison de l’Europe de Nîmes


La politique européenne de cohésion reste largement méconnue et les citoyens sont peu conscients de l’apport de cette politique dans leur région.

Cela bien que l’Union européenne soit très présente dans notre quotidien avec la libre circulation, la monnaie unique, la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, ou plus simplement la carte européenne d’assurance maladie ou le numéro d’urgence 112.


C’est pour faire mieux connaître cette politique de cohésion que la Maison de l’Europe de Nîmes, Centre d’information Europe Direct Bas Rhône – Cévennes, a organisé ce webinaire en collaboration avec le Département de la Lozère et la Région Occitanie, avec le soutien de la Direction générale Régio de la Commission européenne.




Après une courte introduction de Guillaume Delorme, directeur de l'ingénierie, de l'attractivité et du développement du Département de la Lozère sur les 4 fonds qui financent la politique de cohésion européenne et sur le bilan en Lozère sur les 7 dernières années (voir aussi l’interview plus loin), trois responsables de structures ou de projets en Lozère ont présenté les projets qu’ils ont pu réaliser grâce aux financements européens :

v Richard Scherrer, délégué territorial Massif Causses Gorges du Parc national des Cévennes a présenté la rénovation de l'éclairage public sur le territoire du Parc pour obtenir le label Réserve Internationale de Ciel Étoile. Résultat : moins de pollution lumineuse (qui perturbe les animaux et… les amateurs d’astronomie) et une importante économie d’énergie.

v Herminie Gravier, chargée de mission Pôle pleine nature Mont Lozère au syndicat Mixte d'Aménagement du Mont Lozère a présenté les travaux réalisés pour ce Pôle pleine nature au bénéfice d’une fréquentation touristique respectueuse de l’environnement, grâce au FEDER (Fonds européen de développement régional) « Massif central », qui couvre plusieurs régions.

v Dominique Jeux, Directeur du Greta de la Lozère ainsi que deux de ses collègues ont ensuite présenté l’École numérique qui a vu le jour en Lozère grâce au financement du Fonds social européen. Un projet dont les aspects innovants ont été soulignés par Vincent GATIN, responsable de Lozère Développement.

Ces trois témoignages ont montré comment la politique de cohésion européenne est un levier financier important pour soutenir une dynamique territoriale.


En deuxième partie du webinaire, nous avons accueilli Stéphane N’Guyen, Directeur de la Direction Europe de la Région Occitanie. Il a notamment présenté les perspectives du nouveau cadre budgétaire 2021 – 2027 en Occitanie. Une grande partie de son interview a été transcrite dans le dossier qui suit.

Un grand merci à tous les participants pour la qualité et la clarté de leurs présentations et le bon déroulement technique de ce webinaire, alors qu’ils intervenaient depuis plusieurs lieux.


Vous pouvez retrouver ce webinaire sur https://www.youtube.com/watch?v=z6K6Bw8iSrw


Pour télécharger et consulter le dossier « L'Europe en Occitanie » :


Dossier Europe en Occitanie et Lozère
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Partir en balade autour du Canigou grâce au programme européen Interreg




«Les balcons du Canigó», itinéraire qui traverse les balcons nord du Canigou, de Millas à Prades. Au fil du chemin, le Canigó raconte l’histoire de cette terre habitée et des paysages traversés.



EMbleMatiC : un projet européen exemplaire autour du tourisme durable


En 2013, suite à l’accueil de délégations grecque, bulgare, italienne, espagnole et française sur son territoire dans le cadre d’un programme LEADER, le Grand Site de France du Massif du Canigó a initié, en lien avec le Grand Site de France Concors Sainte Victoire, un réseau regroupant des sommets emblématiques méditerranéens. L’objectif était de travailler sur des problématiques communes : préservation de l’environnement, valorisation du patrimoine, mobilité douce, développement touristique durable…


Ce réseau s’est ensuite renforcé et structuré avec le projet EMbleMatic « Les montagnes emblématiques méditerranéennes comme destinations côtières d'excellence », financé dans le cadre du programme européen Interreg-Med, avec le massif du Canigó -ou Canigou- comme chef de file.

Les équipes de neuf sites de montagnes emblématiques réparties sur 5 pays du pourtour méditerranéen (avec le massif du Canigó et la Montagne Sainte Victoire en France, les montagnes Olympe et Ida en Grèce, Bergueda et Serra de Tramuntana en Espagne, Etna et Gran Sasso en Italie, et enfin Cika en Albanie) se sont ainsi régulièrement retrouvées entre 2016 et 2019 lors de rencontres et ateliers de travail, s'attachant à relever un défi commun : mettre en place et tester une nouvelle offre touristique basée sur la singularité de ces montagnes d'exception, en intégrant les questions de préservation de l’environnement, valorisation du patrimoine et mobilité douce.



Ces neuf sites ont d’abord effectué un travail sur la définition de leurs valeurs communes et de ce qui faisait leur singularité. L’idée étant ensuite d'œuvrer à un rééquilibrage des flux touristiques depuis les zones littorales ou les sommets très fréquentés, vers les arrière-pays des montagnes, et d’améliorer les retombées économiques pour les territoires, en impliquant les habitants et les acteurs locaux.


Le projet a permis d’expérimenter une nouvelle forme d'offre de tourisme durable avec la création d’éco-itinéraires. Tout au long de ces circuits de découverte, les visiteurs sont ainsi invités à découvrir les singularités des territoires traversés et les activités proposées par les habitants et les prestataires locaux.


Chaque éco-itinéraire propose un itinéraire ou un groupe d’itinéraires à travers l’arrière-pays de ces montagnes. Au cours de ce parcours à pied, à vélo ou à cheval, ou en utilisant les transports en commun, le promeneur a la possibilité d’explorer les singularités des lieux et de découvrir des activités, des créations et des festivités proposées par leurs habitants. Tous les itinéraires sont parfaitement intégrés dans les paysages.


Les balcons du Canigó


Le Canigó impose naturellement sa silhouette, accrochant les regards et les imaginations des hommes au cours des siècles et depuis des points très éloignés, des confins de Barcelone jusqu'à Marseille. Il s'est imposé si profondément dans l'imaginaire des peuples qu'on l'a longtemps considéré comme la plus haute montagne des Pyrénées. Cette implantation géographique particulière explique le pouvoir symbolique et la fascination qu'il exerce encore aujourd’hui. Si sa situation de montagne littorale en fait la boussole des marins, il fédère, par-delà les frontières, les habitants de tout un peuple, le peuple catalan, qui le considère comme sa montagne sacrée.


La randonnée catalane permet de parcourir les balcons nord du Canigó, de Millas à Prades, sur 68 kilomètres. Le parcours propose un itinéraire principal, l’Itinéraire des Belvédères, enrichi par la possibilité de réaliser neuf boucles reliant différentes communes de la vallée de la Têt. Des belvédères aménagés ponctuent la balade. Chacun peut composer sa randonnée en fonction de ses envies, de son niveau et du temps dont il dispose, pouvant ainsi découvrir des paysages différents, des lieux chargés d’histoire, des savoir-faire ancestraux.


Au fil du chemin, le Canigó raconte l’histoire de cette terre habitée et des paysages traversés. De nombreux petits villages de caractère et ayant préservé une esthétique et une cohérence locale ponctuent ces lignes panoramiques (Eus, Marcevol, Belesta, Coustouges, St Laurent-de-Cerdans, …). Peu étendus et peuplés, ils sont le support d’un patrimoine, d’une culture et de savoir-faire.

Signalétique, guides topographiques et offres de service permettent au voyageur de découvrir toutes les facettes des balcons du Canigó.


Coût total du projet, chiffres clés


Programme EMbleMatic « Les montagnes emblématiques Méditerranéennes comme destinations côtières d'excellence » :

Coût total : 2 975 600 €

Financement FEDER : 2 402 200 €


Les balcons du Canigó

Coût total :115 900 € (dont 49 700 € d’investissement)

Financement UE (Interreg-MED) : 98 500€


Le Programme Interreg MED est un programme européen de coopération transnationale réunissant 13 pays. Il est très majoritairement financé par le FEDER et complété par les Etats partenaires. Il finance des projets de coopération développés et gérés par des organismes publics, et dans certains cas par des entités privées, dans les régions du nord de la Méditerranée. Ainsi, les projets cofinancés par le Programme doivent porter sur les thématiques suivantes : croissance bleue, croissance verte, innovation sociale et industries créatives et culturelles, efficacité énergétique dans les bâtiments publics, transports à faibles émissions de carbone, énergies renouvelables, tourisme côtier et maritime durable, protection de la biodiversité.


Vidéo « Les balcons du Canigó » : https://www.youtube.com/watch?v=E6FJjDGrNfM


Maison de l'Europe de Nîmes - Agenda février 2021


Mercredi 3 février, 13h30 – 16h30

Formation au départ en stage Erasmus en Grèce

En préparation du départ de 9 jeunes des Missions Locales Jeunes Grand Avignon et Comtat Venaissin en Grèce fin février, nous animons une formation sur la Citoyenneté européenne et travailler à l’étranger.

  • Mission locale du Grand Avignon, 2 Rue François Ier, Avignon


Vendredi 5 février 9h00

Vers une défense européenne commune ?

Intervention au Collège Feuchères dans le cadre du contrat Kiosque Europe avec ce collège

  • 3 Avenue Feuchères, Nîmes


Mardi 9 février, 18h00

Réunion d’information : Bouger en Europe

La Maison de l’Europe invite chaque mois tous les jeunes du département du Gard à une réunion d’information sur les dispositifs européens pour les mobilités des jeunes (échanges, études, stages, volontariat, ...)

  • Solidarités Jeunesses, 8 rue de la Chapelle, Beauvoisin


Jeudi 11 février, 11h00

Ecole ambassadrice du Parlement européen : Lycée Paul Langevin à Beaucaire

Le Bureau de liaison du Parlement européen en France invite les centres Europe Direct à collaborer davantage avec les Écoles ambassadrices du Parlement européen. Réunion de travail pour organiser cette collaboration.

  • 21 rue de la Redoute, Beaucaire


Vendredi 12 février, 10h-17h

Mobilité européenne : Lycée Emmanuel d'Alzon

Quatre interventions au Lycée Emmanuel d'Alzon (classes de première et seconde Bachibac, et deux classes de terminale) dans le cadre du contrat Kiosque Europe.

  • 11, rue Sainte-Perpétue


Mardi 16 février, 18h

Réunion d'information : Partir à l'étranger

Réunion sur les possibilité de départ à l'étranger dans le cadre du volontariat européen, de projets de solidarité, de stages, emplois...

  • Zoom, Inscription obligatoire : volontaire@maison-europe-nimes.eu


Samedi 27 février

Stage Erasmus, départ en Grèce des 9 jeunes des Missions locales Grand Avignon et Comtat Venaissin


Jeudi 4 mars, 10h30

Eco - citoyen européen

Rencontre en visio entre lycéens allemands et français au sujet du développement durable, juste un an après la proposition du projet de loi Climat pour l’Union européenne, avec pour objectif la neutralité carbone en 2050.

  • Zoom, les professeurs intéressés peuvent inscrire leurs classes ou leurs élèves : info@maison-europe-nimes.eu


Jeudi 4 mars 16h00

Conseil d’administration de la Maison de l’Europe de Nîmes

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 rue de la République, Nîmes

Groupes de langues : une préparation à toutes les éventualités de contraintes sanitaires


Un nouveau confinement n’est pas exclu par les autorités : la Maison de l’Europe est prête et proposerait alors des cours en distance aux groupes de langues.


Des formations à l’outil informatique choisi pour des cours en distance ont été faites pour nos formateurs ainsi que des échanges sur les divers supports pédagogiques disponibles. Pour le moment notre structure et nos locaux nous permettent de continuer les cours en présentiel grâce à un nombre limité de participants par groupe. Nous avons pu réorganiser les horaires de presque tous les cours pour qu’ils se terminent bien avant le couvre-feu et nous sommes très heureux d’accueillir chaque jour les participants. D’autres associations n’ont pas eu cette chance et ont dû se résoudre à suspendre leurs cours.


Nous espérons évidemment pouvoir continuer dans ces conditions mais nous nous sommes organisés pour pouvoir offrir aux participants une bonne continuité dans la formation quelles que soient les évolutions des contraintes sanitaires.


En novembre et décembre, face au confinement nous avions opté pour un arrêt complet des cours, en réduisant leur nombre annuel de 30 à 25 séances. La formation ainsi interrompue a été reprise dès début janvier mais cette pause forcée n’a pas été favorable à la continuité de la progression : les formateurs ont dû faire un certain retour en arrière.

Les cours à distance permettront, même en cas de confinement, de poursuivre la formation, dans une atmosphère « démasquée » et sans la contrainte de l’heure limite du couvre-feu, deux éléments positifs à ne pas négliger.



Nos volontaires européens témoignent de leurs expériences à Nîmes






Depuis plusieurs années la Maison de l’Europe de Nîmes accueille des volontaires européens qui ont des missions dans le cadre du Corps européen de solidarité, auprès d’établissements d’enseignement ou de formation ou auprès d’associations, à Nîmes ou aux environs.

Cinq d’entre eux témoignent de leurs expériences. Greta, venue de Lettonie, a témoigné de ses premières semaines à Nîmes dans notre Lettre Europe de janvier ; cette fois elle témoigne oralement dans une émission de radio.


Maria : c’est quoi être volontaire ?


Quand je me pose cette question, plusieurs réponses me viennent à l’esprit, car ça dépend aussi de la personne à qui tu demandes. Je suis María, j’ai 23 ans et je vais essayer de vous expliquer mes sentiments à ce sujet.


« Granadina » (de Grenade) de naissance, je suis nîmoise depuis presque 5 mois. Pendant ce temps, j’ai ri et j’ai aussi pleuré, mais je peux dire qu’être ici est l’une des meilleures expériences que j’ai eues. Si un de mes amis lit ces mots, il me dira que je suis une menteuse, car j’aime me plaindre de tout (du temps, à quel point la ville est vide, que les bars sont fermés...). Et c’est vrai, je suis non-conformiste par nature, je veux toujours plus, mais après, quand je m’arrête pour penser à ma vie ici, j’ai seulement de bonnes pensées et émotions.


Quand je m’assois le soir et que je parle de notre journée avec mes colocataires, Igor et Giada, en buvant une bière, à ce moment-là, je pense, María tu as de la chance. En premier avec eux deux, mais aussi avec les autres volontaires, je pense qu’ici j’ai connu des belles personnes, qui me soutiennent (c’est déjà beaucoup) mais aussi qui m’apprennent des choses tout le temps.


Par ailleurs, j’ai un projet qui me plaît. Je suis volontaire au Lycée de la CCI Gard, où je fais beaucoup de choses différentes, comme aider avec les cours d’espagnol et d’anglais, organiser des projets Erasmus, des journées thématiques...mais je collabore aussi avec le Maison de l’Europe de Nîmes, où les volontaires se réunissent le mercredi pour préparer des ateliers ou activités dans la ville, parmi d’autres choses. Ces types d'activités m'ont beaucoup aidée à me sentir mieux, mais aussi à savoir travailler en équipe et avoir constamment des opinions et des points de vue différents.


Ensuite, j’ai amélioré mon français. Je me rappelle que, quand je suis arrivée à Nîmes, je ne pouvais pas comprendre ce que ma tutrice, Sophie, voulait me dire ; je la regardais, je souriais et j’acquiesçais de la tête, en faisant semblant de comprendre.... Maintenant, je suis très heureuse de pouvoir avoir des conversations intéressantes et donner mon point de vue.


Toutefois, c’est vrai que tout ce qui brille n'est pas de l'or. Vivre dans une pandémie loin de sa famille et dans un pays différent, peut être quelquefois compliqué. Moi qui viens du sud de l'Espagne, j'ai l'habitude de socialiser, de rencontrer de nouvelles personnes, d'aller dans des bars, des lieux publics, des concerts, et ça, ça me manque beaucoup... mais pour être honnête je ne peux pas me plaindre, en étant en bonne santé et sachant que, sans cette situation, je ne me serais pas arrêtée pour rencontrer les gens autour de moi avec autant d’attention, pour passer des heures avec eux à parler, manger, danser, inventer de nouveaux plans et rencontrer une autre culture.


C’est pour ça que je ne peux pas demander grand-chose à 2021. Je veux comme tout le monde, que le COVID disparaisse, mais, si je pouvais ajouter quelque chose, ça serait l’ouverture des bars et restaurants en France (oui je marque à nouveau qu’ils me manquent), et évidemment pouvoir faire quelques voyages !


Finalement, et pour en revenir à ma question, chaque personne répondrait d'une manière différente, et il est vrai que moi-même je change d'avis à ce sujet toutes les cinq minutes. Pour moi, faire partie d'un projet comme celui-ci et être volontaire, c'est évoluer personnellement, être plus ouverte, c'est avoir un avenir plus clair, une idéologie plus claire, c'est partager, c'est savoir être seule loin de ma famille, et finalement c'est être très heureuse !!



Témoignage de Giada


Voilà, je m’appelle Giada. C’est un nom qui est souvent difficile à prononcer pour les étrangers et en fait, il est rare de l’entendre correctement prononcé. Mais franchement ça ne me dérange pas ; au contraire, il y a quelque chose d’exotique à entendre mon nom prononcé avec un accent différent, j’ai ainsi l’impression d’être une autre personne à chaque fois que je l’entends.


Pendant que j’écris ces mots, je me trouve en France, dans la ville de Nîmes, dans la région de l’Occitanie. La raison pour laquelle je me trouve ici dans ce petit coin du sud de la France au lieu de ma ville natale est très simple. À partir d’un certain moment de ma vie, j’ai commencé à avoir besoin de quelque chose de plus que la vie que j’avais menée jusqu’alors. Un seul pays, une seule langue, un seul point de vue ne me suffisaient plus ; une seule vie ne me suffisait plus. J’avais besoin de nouveaux endroits à découvrir, d’autres personnes à qui parler ; j’avais littéralement soif de diversité, de découvrir d’autres façons de parler, de discuter et de faire les choses : il y en a une multitude en plus de celles auxquelles j’étais habituée. Je voulais toucher du doigt ce que j’avais étudié à l’université mais que je n’avais jamais eu l’opportunité de voir avec mes propres yeux ; je voulais être consciente du fait que tout autour de nous coexistent une variété de personnes, de cultures et de communautés qui vivent côte à côte, qui évoluent dans le temps et qui s’influencent mutuellement sans même s’en rendre compte. Et j’ai décidé qu’il était temps de sortir de ma zone de confort et de vivre une véritable aventure.


Après avoir obtenu mon diplôme, voilà que je trouve une annonce qui semble me convenir. Je la trouve sur une page consacrée aux opportunités réservées aux jeunes Italiens : elle décrivait un projet très intéressant de volontariat européen prévoyant l’accompagnement des élèves d’un lycée français dans la découverte des opportunités sur le territoire européen. Je dois être honnête : quand j’ai vu qu’il s’agissait d’un projet de onze mois, j’avais des doutes. Dans le contexte dans lequel j’ai vécu, le fait d’arrêter les études pour aller voyager autour de l’Europe serait plutôt mal vu. Quand on a 22 ans, le seul but qu’on devrait avoir – pas selon tous, mais selon la majeure partie des personnes - est celui d’obtenir le diplôme de Master, trouver un bon travail et gagner assez d’argent pour pouvoir s’offrir une belle voiture et un joli appartement : bref, être indépendant et se mélanger discrètement dans le reste de la société. En toute franchise, je n’étais pas du tout d’accord avec cette façon de concevoir mon propre destin. Voilà pourquoi au bout d’un réflexion approfondie, j’ai décidé d’accepter la mission pour laquelle j’avais postulé et de me laisser guider par mon instinct.


Maintenant, j’ai la chance de dire que tout ce que j’ai trouvé dans cette expérience – les autres volontaires avant tout - est en train de me changer d’une manière qu’au départ je n’aurais pas pu espérer. Je partage ma vie quotidienne avec deux des meilleures personnes que j’ai jamais rencontrées, dans un appartement, que, malgré tous ses défauts, on appelle le « Dream flat » (« L’appartement de rêve »). Bien sûr, il y a plein de différences entre nous et c’est vrai que parfois j’ai un peu de mal à comprendre certaines de leurs blagues, mais tout ce que je suis en train de recevoir est beaucoup plus important que quelques différences insignifiantes , surtout quand il s’agit de jeunes passionnés, ouverts et qui ont la même envie de changer ce monde pour qu’il soit meilleur.


Pour conclure, j’ai encore quelques mois devant moi pour penser à quelle direction donner à ma vie. Je sais qu’à leur tour, les prochains mois vont passer trop vite, comme les mois passés l’ont déjà fait. Ce que je me propose de faire dans cette nouvelle année qui vient de commencer est de ne jamais oublier le temps que j’ai passé ici et tout ce que j’ai appris – y compris les blagues terribles d’un autre volontaire – pour porter avec moi un souvenir inoubliable de cette aventure, jusqu’à la fin de ma vie.



Témoignage de José Miguel



Bonjour, je m’appelle José Miguel Peña Sevilla, j’ai vingt-sept ans et je viens d’un petit village du sud de l’Espagne qui s’appelle Cazorla, en Andalousie. C’est un village entouré de montagnes et d’oliviers. J’ai fini mes études d’enseignant en école primaire dans l’année 2019. Mais, depuis le 17 octobre 2020 je suis à Nîmes en train de faire un volontariat européen et je vais rester ici jusqu’à septembre 2021.


Je travaille avec la Maison de l'Europe de Nîmes qui est une association à but non lucratif créée en 1966 et a pour but d'informer la population locale sur le fonctionnement de l'Union européenne. Depuis 2013, la Maison de l’Europe de Nîmes est labellisée Centre d'Information Europe Direct (CIED) Occitanie Bas Rhône – Cévennes par la Commission européenne.


L’année dernière j’ai été assistant de langue à Beaucaire et Uzès pour le ministère français de l’éducation nationale. C’est pour cela que je suis revenu à Nîmes. Pendant cette année, j’avais connu beaucoup de gens, dont certains volontaires qui m’avaient parlé de la Maison de l’Europe dont le travail est très connu à Nîmes.

À la fin de mon séjour comme assistant, je suis retourné en Espagne pour commencer à préparer mon concours pour travailler comme enseignant dans l’école publique espagnole, mais le concours a été reporté à 2022. J’ai donc décidé de chercher quelque chose pour partir à l’étranger. J’ai trouvé une annonce dans une page Facebook : « La Maison de l’Europe de Nîmes cherche un volontaire de langue maternelle espagnol, pour l’école culinaire de santé et tourisme de Marguerittes. Je n’ai pas hésité à poser ma candidature.


Les missions de mon volontariat sont très variées, je travaille comme assistant des professeurs d’espagnol de l’école, et avec l’assistant d’anglais nous devons préparer certains projets sur l’Europe pour tout le centre de formation. En outre, avant les vacances de Noël, tous les volontaires de la Maison de l’Europe ont préparé et animé des ateliers sur Noël en Europe pour les élèves de différentes écoles primaires de Nîmes et des environs; de plus, chaque mois nous faisons deux types de cafés-rencontres afin d’encourager tous les publics à parler une langue différente de sa langue maternelle ou à connaître les cultures d’autres pays. Avant le COVID ces activités se faisaient dans un café dans le centre-ville mais en ce moment nous les faisons en ligne.


J’habite avec trois volontaires qui viennent de différents pays d’Europe : Roumanie, Slovaquie et Espagne comme moi. Avant mon arrivée, ils parlaient en anglais mais maintenant on parle en français et parfois en anglais. Au total nous sommes onze volontaires, les autres que mes colocataires viennent de : Grèce, Allemagne, Lettonie, Italie et Pologne. J’ai amélioré mon niveau en français depuis que je suis là, parce que chaque fois que je parle avec eux, je dois le faire dans cette langue. C’est une grande expérience pour moi, parce que j’aime bien connaître les différentes cultures et habitudes des autres pays, ainsi que les sonorités quand je les écoute parler dans leur langue maternelle. Toute cette expérience de connaître les habitudes de pays différents du mien, c’est une richesse pour moi. Chaque fois que nous nous rassemblons, je peux apprendre quelque chose ou quelque mot nouveau.

En plus, j’ai des amis à Nîmes que j’ai connus pendant l’année dernière, comme la prof avec qui j’ai travaillé comme assistant de langue, sa fille, un groupe de jeunes qui viennent de l’Argentine, une fille colombienne, deux filles d’Espagne ou d’autres assistants de langues qui habitent à Nîmes.


Ce que me plaît le plus en France, c’est la culture du pays et la politesse avec laquelle les élèves s’adressent à un professeur. En plus, les horaires des repas, différents de l’Espagne, permettent de mieux profiter des heures de soleil. Vraiment, rien ne me manque, mais je pense beaucoup aux repas de ma mère parce qu’elle est une cuisinière merveilleuse. Je pense beaucoup ausii à mes nièces et neveux. Une grande différence que j’ai remarquée par rapport à l’Espagne : en France les gens mangent souvent du fromage pour finir le repas, alors qu’en Espagne on termine par un fruit.


En conclusion, je conseille à toutes les personnes qui en ont la possibilité de voyager et de découvrir une autre culture ou un autre pays, parce que c’est une grande expérience pour la vie. Et pour finir, je souhaite pour 2021 que la pandémie du COVID finisse le plus tôt possible : pouvoir embrasser les personnes qui me sont les plus proches me manque beaucoup.



Témoignage d’Igor


Igor a écrit son témoignage en anglais, vous trouverez d’abord la traduction en français, puis en italique son texte en anglais.


« Je m’appelle Igor, j’ai 29 ans. C’était donc pour moi la dernière année où je pouvais être candidat pour partir en Corps européen de solidarité, je suis réellement heureux d’avoir réussi malgré le Covid19 !


Je suis polonais, je suis arrivé à Nîmes le 1er septembre : avion de ma ville de l’ouest de la Pologne, Poznan, jusqu’à Paris-Beauvais, une nuit à Paris puis le TGV Paris-Nîmes. Pendant les 3 heures en TGV j’ai vu les couleurs de différentes régions françaises.



J’avais entendu parler du volontariat européen par un ami qui en avait fait un en Italie, et par ma colocataire : elle est française, elle est venue en volontariat en Pologne et elle s’y est installée. Pendant 2 ans j’ai regardé les projets proposés, j’ai été candidat à certains. Et j’ai obtenu celui qui me semblait le mieux me convenir !!


Comme je l’ai dit, j’ai 29 ans, j’ai été diplômé de l’université il y a 5 ans, en 2015. J’ai fait des études culturelles, licence puis master. J’ai passé 6 mois en Turquie, à Istanbul, en mobilité Erasmus. Pendant mes études, j’ai travaillé comme réceptionniste et dans trois cafés. Après l’université, j’ai travaillé à plein temps dans plusieurs sociétés : un groupe britannique, une banque, un aéroport et enfin un bureau de tourisme, où après 2 ans je suis devenu manager. Je connaissais le volontariat européen et je savais que je voulais faire quelque chose de nouveau, de différent. Je voulais aussi apprendre une nouvelle langue. Le français était pour moi un choix évident, car depuis mon adolescence j’ai aimé la culture française : les films, les chansons, la littérature, la philosophie… Je peux vous le dire : c’est formidable de faire des choses nouvelles quand vous avez déjà travaillé quelques années !!


Apprendre le français est très probablement le défi le plus important de mon séjour en France. Mais c’est une grande satisfaction quand j’entends les élèves dire entre eux que j’ai fait des progrès. Des élèves, parce que je travaille dans un établissement scolaire, comme assistant d’anglais. A part ça, avec d’autres volontaires je participe à créer des événements liés à différents pays et différentes langues, à la Maison de l’Europe qui est notre organisation d’accueil. L’organisation polonaise qui m’a envoyé est Jeden Swiat à Poznan. Je suis aussi en contact, sur le conseil de Jeden Swiat, avec une organisation polonaise qui peut m’aider pour l’assurance santé, ça a a permis de résoudre très vite une difficulté.


Au fur et à mesure que je progresse en français, je prends de plus en plus de plaisir à être en France. Ce que j’adore c’est le mode de vie. La pause du déjeuner est une chose sacrée, 1 ou 2 heures pour tout le monde. Incomparable avec la pause de 15/20 minutes pour un sandwich en Pologne. Ce qui me manque ce sont les cafés, les pubs : ils étaient ouverts en septembre et octobre mais ils sont fermés depuis novembre, c’est un grand changement. J’essaie de me souvenir, en Pologne ils étaient aussi fermés, donc c’est encore préférable d’être dans le sud de la France ! J’adore ici le climat et l’attitude calme des personnes.


Mes projets pour 2021? Je veux parler réellement bien le français, ce sera un grand avantage pour moi, que je reste en France après mon volontariat ou que je retourne en Pologne, ou encore que j’aille dans un autre pays. Et en plus c’est important pour moi-même, à titre personnel, de connaître cette langue difficile mais si belle !! »


“ My name is Igor, I’m 29. So this is the last year I could go for an European Solidarity Corps project, I’m really glad it has succeeded despite of Covid19!


I’m from Poland, I’ve came to Nimes on the 1st of September. I had the flight from my city in Western Poland, Poznań to Paris Beauvais. After one night in the capital of France I went to Nimes by the very fast train. During 3 hours of trip I saw all the colours of different French regions.

I heard about European Volunteering from a friend who did it in Italy, and from previous flatmate. She is French, she went to volunteer in Poland and then she stayed there. For two years I was checking the available projects, I applied for a couple of them. The one which I thought suited me the most, was the one that I was also accepted.


As I mentioned I’m 29, so I graduated university 5 years ago, in 2015. I studied cultural studies, both BA and MA degree. I stayed in Istanbul, Turkey, for 1 semester of Erasmus programme. During my studies I worked as a receptionist and in three coffee houses. After the graduation I also had many full-time jobs. I worked in British corporation, bank, airport and finally tourist office. After two years of working there I became a manager. I knew about European volunteering and I knew I want to do something new, something different. I also wanted to learn a new language. French was an obvious choice for me, as I had loved French culture since my teenage years. Cinema, songs, literature and philosophy. I can tell you – it is great to do something new when you worked for a couple of years already.


Learning French is probably the most challenging part of my staying in France. But it’s a great satisfaction when I hear students saying to each other I progressed. Students, because I work at school, assisting English classes. Apart of that, together with other volunteers I create European events connected to different countries and languages at Maison de l’Europe which is my hosting organisation. My sending organisation is Jeden Świat in Poznań, Poland. I’m in contact with the worker from the Polish organisation, the director of Jeden Świat (“One World”) advised me also what to do in case of problems with health insurance. We solved the issue fast.


The more I learn French language, the more I enjoy being in this country. What I love is the way of life. Lunch break is a sacred thing here, one or two hours for everyone. It is even hard to compare with the breaks employees have in Poland: 15/20 minutes for a sandwich. I miss bars, pubs, coffee houses. They were open in September and October, but have been closed since November. It changes a lot. I just try to remember, they are also closed in Poland, so still it’s better to spend time in the South of France. I love the weather here and the calm attitude of citizens.


My plans for 2021? I want to speak French really good, it will be a great advantage if I will stay in France after the volunteering or if I will go back to Poland or if I will move to another country. Moreover, it’s important just for myself, to know this difficult, but beautiful language.”



Greta au micro de Radio Système à Vauvert


Radio Système est une radio locale (FM 93,7, www.radiosysteme.fr) qui a été créée par le Centre social RIVES de Vauvert. Elle est une des activités de ce Centre social, avec une mission pédagogique, des informations locales et générales et une orientation particulière vers la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité culturelle. La Maison de l’Europe de Nîmes a plusieurs fois collaboré avec RIVES, notamment pour la lutte contre les discriminations et le racisme.



Chaque 3ème mercredi du mois, Radio Système fait une émission de 30 è 45 mn « Et si on parlait d’Europe ? ». Le 20 janvier l’émission était principalement une interview de Greta Skara, notre jeune volontaire lettone arrivée début décembre pour apporter ses compétences, sa culture, son dynamisme et ses envies au Centre social RIVES. Greta ne parlant pas encore bien le français, elle a répondu aux questions en anglais et Jean-Luc Bernet, qui intervient souvent dans cette émission, a assuré avec brio la traduction, de l’anglais au français et vice-versa.

Vous pouvez écouter cette émission en activant le lien ci-dessous :


Le 22 janvier, c'était la Journée franco-allemande !



Fraîchement labellisée Point Info OFAJ (Office franco-allemand pour la Jeunesse), la Maison de l’Europe de l’Europe de Nîmes a dignement célébré l’Amitié franco-allemande autour du 22 janvier !




Soutenue par l’OFAJ, la Maison de l’Europe de Nîmes a mois sur pied et animé ou co-animé trois évènements :


Vendredi 22 janvier :

Le lycée de la CCI du Gard, très engagé dans de nombreux projets européens, nous a invités à installer un stand d’information sur l’amitié franco-allemande dans le hall d’accueil du lycée. Nos volontaires Teofana et Maria ont proposé des documents, distribué des gadgets franco-allemands et approfondi les informations pour les jeunes intéressés par le voisin d’outre Rhin.


Lundi 25 janvier : Que m’offre l’amitié franco-allemande ?


Accompagnés d’Aurelia Scheuering, volontaire allemande de l’OFAJ à Nîmes, nous sommes allés à la rencontre des élèves de terminale qui apprennent l’allemand au lycée Saint Stanislas à Nîmes. A cette occasion, nous avons présenté l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, le nouveau Point Info OFAJ à Nîmes et Aurelia a témoigné de son année de volontariat. Elle a vivement éveillé la curiosité des lycéens pour les échanges avec l’Allemagne, certains envisagent réellement une expérience de volontariat en Allemagne cet été après leur baccalauréat. L’intervention s’est terminée par un quiz sur l’Allemagne.


Ich bedanke mich nochmals bei Ihnen für Ihren interessanten Besuch von gestern. Je vous remercie encore, j'ai beaucoup apprécié votre intervention, dynamique, concrète,sympathique. Bien cordi’allemand, Mireille Silhol (professeur d’allemand)


Mardi 26 janvier : Webinaire - « Les acquis de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne »


La Journée franco-allemande venant cette année immédiatement après la fin de la présidence par l’Allemagne du Conseil de l’Union européenne (2ème semestre de 2020), nous avons souhaité faire connaître et mettre en valeur les acquis de cette présidence. En collaboration avec le Mouvement européen du Gard, qui avait pris les contacts nécessaires, la Maison de l'Europe de Nîmes a organisé une visio-conférence avec M. Pascal HECTOR, ministre plénipotentiaire de l’Ambassade d’Allemagne en France, qui a répondu à nos questions avec clarté et exhaustivité, dans un français parfait.

Au-delà de ce thème principal, il s’agissait également de mettre en évidence le rôle de l’OFAJ et d’informer sur les différentes formes de coopération, notamment scolaire, que le programme d’actions de l’OFAJ rend possibles (échanges, volontariat).


Les trois évènements ont rassemblé une petite centaine de personnes autour de l’Amitié franco-allemande à Nîmes.


Les stages professionnels Erasmus en Europe




Malgré les difficultés dues aux restrictions sanitaires dans toute l’Europe, et jonglant avec toutes ces contraintes, la Maison de l’Europe continue à envoyer des groupes de jeunes en stages professionnels dans divers pays européens, en prenant évidemment toutes les précautions qui s’imposent.


Samedi 23 janvier 8 jeunes des Missions locales jeunes de Nîmes et de Vauvert sont partis en République tchèque, à Prague (stage de 4 semaines). Jusqu’ici ils nous ont donné de bonnes nouvelles. Sur place, évidemment, ils appliquent les règles sanitaires du pays et tout se passe bien. Cela rassure aussi les responsables des Missions locales qui les suivent, légitimement un peu inquiets de savoir « leurs » jeunes aussi loin de Nîmes.


Samedi 30 janvier, 9 jeunes des Missions locales jeunes d’Alès et de Bagnols-sur-Cèze sont partis en Italie à Brescia (stage de 4 semaines). Monika, responsable de ces stages Erasmus à la Maison de l’Europe, les a accompagnés d’une part parce que le trajet n’était pas trop simple, avec des changement à Lyon et à Milan, d’autre part pour faire la connaissance de la structure qui les accueille sur place.


Le 27 février 9 jeunes des Missions locales jeunes du Grand Avignon et du Comtat Venaissin (Vaucluse) partiront en Grèce. Nous espérons évidemment qu’il n’y aura d’ici là aucun obstacle inattendu à leur départ.


Ci-dessous, les très intéressantes réflexions d’Étienne, à mi-parcours de son stage de 3 mois en Pologne, à Kielce (fin novembre. – fin février).


« Vivre ou voyager en Pologne n’avait même pas été pensé avant que je découvre ce programme d’échanges, plutôt par hasard. Ce n’est qu’une fois dans l’avion que j’ai pris conscience des 3 mois qu’allait durer cet engagement loin de ma compagne, de mes amis, de ma sécurité.


Au début il y a la peur, mêlée à une forme d’excitation diffuse. L’angoisse de ce qu’on ne maîtrise pas, d’être confronté à ses faiblesses, à son incapacité à faire face à l’inconnu. Il y a aussi la crainte de la barrière culturelle ou langagière entre les individus, la peur d’être seul, d’être incapable de créer des liens au-delà de nos éventuelles différences.


Avec le temps, l’inconnu devient connu, la découverte devient habitude, les liens se créent. On réalise alors ce qui nous rassemble en tant qu’êtres humains : les besoins élémentaires, les plaisirs simples, et par-dessus tout le fait d’être et de partager des choses tous ensemble. On réalise qu’on peut construire sa vie dans un pays étranger, dans une ville étrangère. «Étrangère », elle l’est de moins en moins chaque jour passé à parcourir ses rues.

Un week-end je suis parti randonner en montagne avec ma correspondante et ses amis polonais. Sur le trajet, regardant la neige tomber sur fond de musique polonaise à la radio, j’ai ressenti quelque chose de particulier : la sensation d’être à ma place, la confiance de penser que ma place est partout où je décide d’être. A 27 ans, j’essaye de cultiver cette sensation chaque jour. Je pense que le voyage, par la confrontation, la surprise, le panel d’émotions qu’il nous apporte, renforce cette sensation bienveillante de faire partie d’un tout ; le soulagement de se rendre compte que nous sommes adaptables en toute situation ; de même que la motivation d’aider et de découvrir l’autre dans toute sa spécificité.


Je me sens changer chaque jour, et j’encourage toutes les personnes qui m’entourent à saisir les opportunités autour d’elles pour accepter ce changement, l’incorporer en elles, pour nous faire tous grandir de nos expériences. »


Étienne, spacewalker on planet Earth.



La pastille du mercredi de Teofana

Teofana Ungureanu, notre volontaire européenne, est pleine d’idées et très active et créative. Non contente de nous avoir proposé de découvrir « La métamorphose » de Kafka et d’échanger (à distance… ) sur cette œuvre très intéressante bien qu’angoissante et sans espoir, elle a lancé en novembre 2020 une nouvelle rubrique sur les réseaux sociaux : « La pastille du mercredi ».

Ainsi chaque mercredi, tout au long de l’année, vous pouvez découvrir sur Facebook et Instagram un sujet d’actualité lié à l’Union européenne, que Teofana a choisi avec attention – politique, environnement, culture, art, la palette des thématique est large. Pourquoi cette « pastille du mercredi » sur les réseaux sociaux? Teofana souhaite ainsi présenter et promouvoir d’une autre manière les actions et valeurs de l’Union européenne et faire sentir aux habitués des réseaux sociaux combien l’Union européenne est présente dans notre quotidien.


Voici deux exemples.


Atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, c’est l’un des objectifs que l’Union Européenne a établis dans le Pacte Vert.

Ainsi, l’une des stratégies est de promouvoir des moyens de transport verts et c’est pour cela que 2021 a été désignée « l’Année européenne du rail », après que le Parlement Européen a approuvé la proposition de la Commission le 15 décembre 2020.

Outre le fait que le rail est un mode de transport sûr, il est le seul (à longue distance) à contribuer massivement à réduire les émissions de gaz à effet de serre. De quoi réfléchir avant de choisir comment voyager.

Pour en savoir plus, cliquer sur le lien ci-dessous :


Pour la dernière pastille de cette année, on vous propose une petite excursion dans le temps. Le 10 décembre 1948, à Paris, la Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies.

A cette date anniversaire, chaque année depuis 1988, le Parlement européen décerne le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit (en l’honneur du physicien et dissident soviétique Andreï Sakharov) à des actions en faveur des droits de l’homme. Le prix honore les personnes, les groupes et les organisations qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la défense de la liberté de pensée. Parmi les lauréats, on compte Nelson Mandela et Malala Yousafzai, jeune militante pakistanaise pour l’éducation des filles (qui a partagé en 2014 le prix Nobel de la paix avec le militant indien pour l’éducation Kailash Satyarthi).

Cette année, le prix Sakharov a été attribué à l’opposition démocratique biélorusse.

Pour en savoir plus sur le prix Sakharov, cliquer sur le lien ci-dessous :





Assemblée générale du Mouvement Européen France - Gard



L’assemblée générale du MEF-30 a eu lieu le samedi 23 janvier 2021, en présentiel, dans les locaux de la Maison de l’Europe à Nîmes. Ces locaux sont aussi le siège du MEF 30, qui verse pour cela une petite participation aux frais des locaux et du matériel bureautique.

Un nouveau conseil d’administration a été élu :

Jean-Luc Bernet, Frédéric Bourquin, Michelle Faury, Sylvie Franchet d’Espérey, Colette Mayerl, Jean-Luc Nazon, Romaric Nazon (également en charge des relations avec les Jeunes Européens), Charles-Antoine Roussy, Isabelle Roussy, Jean-Jacques Smedts, Michèle Ventadour, Philippe Ventadour.

Ce conseil d’administration a ensuite élu un nouveau bureau composé comme suit :

Présidente : Michèle Ventadour,

Vice-président : Jean-Luc Bernet,

Vice-président : Frédéric Bourquin,

Secrétaire générale : Isabelle Roussy,

Trésorier :Jean-Jacques Smedts. La nouvelle présidente a vivement remercié Jean- Luc Bernet pour avoir assuré la présidence du MEF 30 pendant 8 ans, avec de nombreuses initiatives dans un contexte local difficile pour les actions européennes. Les très bonnes relations qu’il a maintenues et consolidées avec la Maison de l’Europe de Nîmes ont permis de fructueuses collaborations pour de nombreuses actions communes.


L’année 2020 a été impactée par la crise sanitaire. Certains projets prévus ont été supprimés (soirée Croatie début juillet pour la fin de la présidence du Conseil de l’UE), ou reportés (conférence débat sur l’économie de la Grèce et l’Europe ainsi que celle sur « Les populismes en Europe » avec Gilles Gressani, du Grand Continent).

Cependant nous avons pu maintenir et réaliser :

  • Le 16 janvier 2020 : soirée finlandaise avec Mme Anna Esko (ambassade de Finlande en France).

  • Le 20 février 2020 : conférence débat autour de la notion de normes en général et des normes européennes en particulier.

  • Le 13 novembre 2020 : visio-conférence avec Sylvie Guillaume, députée européenne.

  • Le 23 janvier 2021 : après l’assemblée générale, conférence animée par Charles-Antoine Roussy sur « L’Europe de la santé, l’Europe et la pandémie. »

  • Le 26 janvier 2021 : visio-conférence co-organisée avec la Maison de l’Europe sur « Les acquis de la présidence allemande du Conseil de l’Union Européenne (2ème semestre 2020) ».

Les 9, 10 et 11 octobre : Jean-Luc et Bunna Bernet ont participé à l’université d’automne du ME-France à Troyes. En 2021 cette université d’automne se teindra à Vannes (56). En 2014 c’était à Nîmes…


Les projets pour 2021 :

Nous espérons voir la réalisation de deux évènements engagés en 2020 : conférences-débats sur l’économie de la Grèce et l’Europe et sur les populismes en Europe.

Les nouveaux projets que nous espérons voir aboutir :

  • Une soirée portugaise début juillet sur le bilan de leur présidence du Conseil de l’UE.

  • Une conférence-débat autour de la question des frontières.

  • Un temps autour de la fonction publique européenne animé par Rex Bailey, adhérent du MEF30 retraité de la fonction publique européenne.

L’orientation pour cette année 2021 sera de développer dans notre département du Gard la dissémination de l’information sur l’Europe.


Brexit : des vertus du divorce


Un divorce est toujours coûteux, nous le savons. Et souvent, c’est un drame, c’est vrai aussi. Mais un divorce doit aussi avoir ses bons côtés --sinon il y en aurait moins, non ? Et sans doute, quitter un mari violent ou buveur, ou se séparer d’une épouse volage ou dépensière : quoi de plus souhaitable ?




C’est à coup sûr le raisonnement qu’ont suivi, en juin 2016, 52% de votants britanniques (dont les expatriés étaient exclus, on oublie parfois de rappeler ce détail absurde). Assez de l’insupportable autoritarisme bruxello-luxembourgeois : vive le grand large !


Le problème, c’est que parfois, celui ou celle qui a pris l’initiative de la rupture réalise que ce départ dans l’inconnu était peut-être une fausse bonne idée ; dans le même temps, la partie trahie, une fois passé le premier choc, découvre tous les avantages de sa nouvelle situation.


C’est à l’évidence ce que nous sommes en train de vivre, mutatis mutandis, avec un Brexit enfin accompli. Brexit means Brexit : certes ! Brexit signifie que sans le Royaume-Uni, l’Europe a fait des pas de géant qui auraient inconcevables à 28. Le virus a aidé, c’est vrai, mais nous qui suivons les affaires européennes, nous savons que les projets qui voient le jour aujourd’hui ne sortent pas comme un diable de sa boîte : ils étaient déjà dans les cartons. Sauf que le veto britannique les empêchait d’en sortir. Ce verrou a sauté.


Et que nous soyons malheureux et frustrés en pensant à nos amis d’outre-Manche, surtout les remainers, qui sont chaque jour plus nombreux (sorry, trop tard...) ne nous empêche évidemment pas de nous réjouir d’une année – que dire, d’une période- qui s’ouvre sous de si heureux auspices pour la construction, enfin, d’une Europe décidément plus fédérale.


Jean-Luc Bernet, président du MEF-30


"L'Europe impose la malbouffe" : vraiment ?


Les normes de sécurité alimentaire de l'UE sont les plus strictes au monde.

Si l'Union européenne s'est emparée progressivement des questions alimentaires, c'est avant tout parce qu'elle réunit beaucoup d’États au sein d'un marché unique, dans lequel les produits circulent librement. Une ouverture qui augmente les risques d'une mise en danger des consommateurs à grande échelle.

La maladie de la vache folle en 1996 a marqué les esprits. L’Union européenne a réagi très rapidement en bloquant l’importation de viande bovine en provenance du Royaume-Uni.

Ce sont plus de 200 maladies qui peuvent être transmises à travers la chaîne alimentaire, comme la salmonellose (viande de volaille, œufs), la listeria (produits laitiers, viandes et poissons) !


La politique européenne de sécurité alimentaire vise à protéger la santé « de la ferme à la table », tout au long de la chaîne agroalimentaire. Elle assure pour cela des niveaux très élevés de protection en matière de santé, d'hygiène et de bien-être des animaux, y compris pour l'alimentation de ces derniers, et en matière de protection des végétaux.




Si le domaine est vaste et complexe, il peut se résumer en grands domaines d’action


  • Le principe de précaution et la traçabilité des produits

En principe, aucun produit alimentaire ne doit entrer dans l'UE sans passer une série de contrôles à ses frontières (vérification systématique des documents, et en fonction des risques : analyses complémentaires).

Quant aux aliments échangés entre pays de l'UE, ils doivent être surveillés par chacun des acteurs de la chaîne de production, et notamment par les autorités sanitaires des États membres. Ces autorités doivent respecter plusieurs principes, dont le principe de précaution, qui vise à prendre des mesures proportionnées dans le cas où un aliment présenterait un risque pour la santé des Européens. Ou encore la traçabilité, qui permet de connaître la provenance et le parcours d'un aliment, du producteur à l'assiette.


  • Une information claire et précise

L’étiquetage doit couvrir toutes les informations essentielles : valeur nutritionnelle et énergétique - allergènes éventuels, indications sur le fabricant, le vendeur, l'importateur, les conditions de stockage. Les additifs et arômes chimiques sont soumis au contrôle de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, créée en 2002). En France, c'est notamment le rôle de Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) d’assurer le respect des normes européennes.


  • Des contrôles renforcés

Le bon état de santé des végétaux et des animaux est vérifié par des contrôles obligatoires, réalisés à chaque étape de la chaîne agroalimentaire dans les États membres.

Ces contrôles ont prouvé leur efficacité.

Exemples : les programmes de contrôle de la salmonellose des volailles, établis par l’UE en 2003 dans l'ensemble des États membres, ont permis de réduire de plus de 60% les cas de salmonellose chez l’homme entre 2007 et 2011, ou encore : la politique de l’UE en matière d’éradication des maladies animales a permis en 10 ans de réduire à presque zéro les cas de « vache folle ». Cependant, toutes les menaces ne peuvent être repérées en amont. C’est pourquoi l'UE a mis en place dès 1979 un Système d’alerte rapide (RASFF ou Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et aliments pour animaux) afin de protéger les consommateurs contre les aliments potentiellement dangereux. Lorsqu’une anomalie est signalée par un État membre, l’alerte est lancée dans toute l’UE. Parfois un seul lot sera bloqué, parfois toutes les cargaisons d'un produit donné, ou bien des produits déjà en rayons seront rappelés. En cas d'épidémie animale ou d’intoxication alimentaire, l’UE peut retracer les mouvements des produits alimentaires pour identifier et éliminer la cause.

Exemple récent : en 2017, 25 États de l'UE - dont la France - ont été touchés par l'épisode des œufs contaminés à l’insecticide fipronil. Des œufs avaient été contaminés - de façon criminelle - dans des exploitations belges et néerlandaises, puis cette contamination s’était répandue à grande échelle. La Commission européenne a immédiatement convoqué les ministres et les représentants des agences de sécurité alimentaire des pays concernés. Le Système d'alerte rapide, combiné à la traçabilité des aliments, a permis de retrouver rapidement et de détruire les produits concernés dans toute l'Union. Afin d'améliorer encore le système, la Commission a proposé de renforcer les liens entre le Système d'alerte rapide et le Réseau de lutte contre la fraude alimentaire (FFN), réseau qui depuis 2013 rassemble des représentants de tous les pays de l’UE, plus la Suisse, la Norvège et l'Islande.


La Commission européenne agit après avoir reçu l'avis scientifique d'EFSA. Les mesures à prendre doivent être proportionnées au risque encouru et l'action est immédiate si les experts concluent à un danger potentiel.


La traçabilité alimentaire est donc au cœur de la politique européenne de sécurité des aliments. Cela permet aussi à l'UE de lutter contre la fraude alimentaire, notamment suite au scandale en 2013 de la viande de cheval au lieu de bœuf (d’ailleurs sans risque pour la santé dans ce cas). La coopération transfrontalière a été renforcée dans ce domaine par la création d'un réseau paneuropéen et des actions de contrôle dans certains secteurs (poisson, miel) ont été lancées.


Plus d’information :

« Sécurité alimentaire » sur le site europa.eu

L'Autorité européenne de sécurité des aliments

Lutte contre la fraude alimentaire


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