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SHOLTZ, une politique en question.



Le couple franco-allemand connait depuis longtemps des hauts et de bas, comme tous les vieux couples. Mais récemment, les choix stratégiques de l’Allemagne sur des sujets de première importance ont nettement irrité les Français.


Sur l’armement tout d’abord, le choix des avions de chasse américains face au Rafale français n’est lié a priori qu’au parapluie atomique américain et non à des capacités tactiques ou opérationnelles. Ce choix est donc strictement politique et atlantiste, non européen.


Le choix de s’orienter vers un système anti-aérien américano-israélo-allemand au détriment du projet franco-italien est lui logique car c’est le seul système actuellement opérationnel et la Bundeswehr a besoin de se reconstruire très vite. Cependant on ne construit pas une armée compétitive rapidement, il faut plutôt compter en dizaines d’années. Ce sont des investissements à long terme qu’il faut privilégier selon l’Elysée.


L’énergie est un sujet conflictuel depuis très longtemps. La guerre en Ukraine a forcé les Allemands à revoir complétement leur position qui jusque-là se basait sur le gaz russe. Face à la flambée des prix et aux difficultés d’approvisionnement, les deux pays sont en désaccord sur l’attitude à adopter. La France, ainsi qu’une dizaine d’autres États, plaide pour un plafonnement du prix du gaz utilisé pour produire de l’électricité. De son côté, l’Allemagne s’y oppose, poussant plutôt au développement de nouveaux gisements. En plus, Berlin a récemment voté un plan d’aide de 200 milliards d’euros aux particuliers et aux entreprises face à l’envolée des prix sans en informer l’UE, “ce qui pourrait perturber le marché du gaz et de l’électricité”.


Avec 23 heures d’avion pour moins de 12 heures sur place, le chancelier allemand Olaf Scholz est parti tout seul en Chine. Il a rencontré le président chinois, Xi Jinping, vendredi 4 novembre. L’Allemagne espère, avec sa délégation d’industriels, décrocher des contrats. Berlin ne veut pas de découplage avec la Chine, qui est vue comme un partenaire commercial important.


Cette visité a été très controversée y compris en Allemagne pour sa vision « Deutschland erstmal » (l’Allemagne d’abord).


Emmanuel Macron avait en fait proposé à Olaf Scholz d’effectuer une visite en tandem, afin de présenter une diplomatie européenne plus unie, mais Berlin a refusé, explique le journaliste de France Télévisions, Arnauld Miguet.


Dans une tribune publiée dans Politico, Scholz a écrit : « C’est précisément parce que le « business as usual » n’est plus une option dans ces circonstances (à la suite du XXe congrès du Parti communiste chinois) que je me rends à Pékin ». Et pourtant il est prêt à vendre des parts importantes du port de Hambourg, au risque de dépendre de plus en plus de l’Empire du Milieu.


Cependant tout n’est pas si sombre, la signature ce vendredi 18 novembre d'un accord entre les deux pays autour du développement d'un futur avion de chasse européen a montré que si brouille il y avait entre les deux dirigeants, elle semble en tout cas gérable, pour le moment….


Charles-Antoine ROUSSY, président de la Maison de l’Europe




** Une erreur s'est glissée dans le titre. Lire Scholz et non pas Sholtz

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