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Tribune : Intelligence artificielle, NON au « Far West » en Europe


En adoptant une définition large de l’Intelligence artificielle (IA), la Commission européenne place sous le contrôle de la réglementation européenne, un pan entier de notre avenir. Tout comme le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) fait des émules un peu partout dans le monde y compris aux USA et en Chine, nous pouvons espérer que le règlement qui est proposé par la Commission va faire tache d’huile dans le « Far West » sans foi ni loi de l’IA.


Définition : un logiciel “qui peut, pour un ensemble donné d’objectifs définis par l’homme, générer des résultats tels que des contenus, des prédictions, des recommandations ou des décisions influençant les environnements avec lesquels il interagit”. Cette approche vaste fait écho aux deux piliers de l’IA cités par Cédric Villani dans un rapport parlementaire de 2018 : “Comprendre comment fonctionne la cognition humaine et la reproduire ; créer des processus cognitifs comparables à ceux de l’être humain ».


L’I.A. est partout aujourd’hui. Elle bat un pilote humain lors d’une course de drones en Suisse, un programme informatique remporte un tournoi de mots croisés aux Etats-Unis ou encore un robot champion de poker… Mais aussi elle change l'information que nous recevons, les choix que nous faisons et la façon dont nos sociétés fonctionnent. Dans les années à venir, l’IA jouera un rôle encore plus important dans le fonctionnement des gouvernements et des institutions publiques, ainsi que dans la manière dont les citoyens interagissent et participent au processus démocratique.


L’enjeu central de la stratégie européenne en la matière pourrait être résumé ainsi : développer l’intelligence artificielle, tout en encadrant les risques qu’elle fait peser sur les droits fondamentaux des êtres humains. A côté des utilisations ludiques de l’IA, des pratiques plus controversées se sont en effet développées : reconnaissance biométrique de masse, développement de fausses vidéos plus vraies que nature (deep fakes), notation des citoyens selon leurs comportements en Chine, ou encore traitement à grande échelle des données personnelles par les multinationales américaines du numérique, dans un but commercial ou politique.


La présence de l'IA dans tous les métiers obligera toutes les entreprises à considérer leur impact et à en évaluer le risque. Si, à ce jour, les modalités d'évaluation ne sont pas encore clairement définies, celles-ci devraient intégrer le contexte de déploiement, les conditions d'utilisation de l'IA et sa capacité de nuisance (probabilité du risque de nuisance et sévérité du risque) et en intégrer l'explicabilité. En cas de non-conformité les amendes pourront atteindre 4% du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise.


La Commission a donc bien fixé un cadre, mais malheureusement, par ignorance ou manque d’information, les citoyens ne s’y intéressent que peu. Il est donc aussi de notre devoir de Maison de l’Europe de porter ce débat pour faire avancer la conscience de tous les Européens.



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