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L’Écosse à la recherche de la voie la «moins pire» pour le Brexit

« La meilleure option pour nous est de rester dans l’Union européenne », assure la ministre écossaise à la Culture et aux Affaires extérieures. Face à la réalité du Brexit, le gouvernement écossais « tente d’identifier la voie la moins pire ».

Avec la ville de Londres, l’Écosse est la région du Royaume-Uni qui a le plus massivement voté contre le Brexit lors du référendum de juin 2016. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, appelle d’ailleurs toujours à ce que la région reste dans le marché unique européen.

Outre leur désaccord de principe sur le sujet, le Brexit oppose à présent le gouvernement de Theresa May et Édimbourg à cause de son impact sur la politique de décentralisation. Dans son état actuel, la proposition de loi sur la sortie de l’U.E prévoit que Londres « consulte » les gouvernements écossais, gallois et nord-irlandais si elle souhaite changer les politiques actuellement gérées par Bruxelles, comme les quotas de pêche ou les aides à l’agriculture.

Or, ces deux sujets sont en principe des compétences décentralisées, qui devraient être entièrement aux mains des nations. Le gouvernement d’Édimbourg, dirigé par le Parti national écossais, estime donc que Westminster est en train de préparer une récupération d’une série de pouvoirs. En avril, il a rejeté la proposition législative sur la sortie de l’U.E, le « projet de retrait », et adopté son propre texte, le « projet de continuité », soutenu par tous les partis, sauf les conservateurs.

Le gouvernement britannique a riposté en portant plainte auprès de la Cour suprême. Une impasse « complètement inutile », estime Fiona Hyslop, la ministre écossaise à la Culture et aux Affaires extérieures, qui assure que son gouvernement a présenté « un grand nombre de solutions ».

« Le plus facile serait de supprimer la clause en question. Le problème est que le projet de loi de retrait actuel permet au Royaume-Uni de légiférer des secteurs qui sont décentralisés sans notre accord. Ils nous demandent de ne pas légiférer pendant sept ans. Or, depuis 20 ans que le système fonctionne, l’accord est le principe à l’œuvre », souligne-t-elle.

La justice devrait se pencher sur le projet législatif écossais en juillet, mais la ministre écossaise espère que d’ici là le gouvernement londonien choisira de laisser tomber plutôt que de se confronter à un énième débat constitutionnel après une série de revers à la Chambre des Lords.

« Le temps presse… Nous devons parvenir à un accord. Ils peuvent soit trouver un compromis, soit foncer dans le tas », poursuit la ministre.

Tentation indépendantiste

Pendant la campagne avant le référendum, un des arguments avancés par les défenseurs de l’appartenance à l’UE était qu’un Brexit pourrait mener à un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Lors du précédent référendum, la peur de se voir mis au ban de l’U.E avait joué contre l’indépendance. À présent, les Écossais pourraient donc voter massivement contre le Royaume-Uni dans l’espoir de rester dans l’Union.

Pour l’instant, un référendum n’est pas au programme. Fiona Hyslop explique que l’administration écossaise attend de voir les conclusions des négociations entre Londres et l’UE.

« La demande d’indépendance n’a jamais disparu. Elle est toujours là, mais évidemment la situation du Brexit entraîne un certain degré d’incertitude sur ce dont nous hériterions », précise-t-elle. « Nous n’avons pas encore quitté l’U.E, les gens ne sentent pas encore la différence. Maintenant, les gens attendent de voir. »

« Nous devons représenter nos arguments, parce que la situation a changé », poursuit-elle, ajoutant que les Écossais sont encore plus favorables à un maintien dans l’U.E que lors du référendum britannique de 2016. « En Écosse, le vote pro-UE était déjà à 62 %. Aujourd’hui, il serait à environ 68-69 %. »

Extrait d'un article de Benjamin Fox publié le 24 mai dans Euractiv.com et traduit par Manon Flausch

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