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Et pendant ce temps-là, l’Europe sociale continue d’avancer



Elle avance, à bas bruit certes, car les grandes conquêtes sociales peuvent aussi être discrètes. D’abord parce qu’elles mettent du temps à se mettre en place, ensuite parce qu’elles sont souvent assez techniques.


On a ainsi l’exemple d’une directive, adoptée définitivement en 2019, et qui s’applique désormais dans les 27 États-membres de l’Union européenne, depuis le 2 août de cette année. Rappelons qu’une directive est une loi qui doit obligatoirement être transcrite dans le système juridique de chaque État-membre.


De quoi s’agit-il ? De rien moins que de faire un grand pas en avant dans le sens d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Cela n’a rien d’anecdotique, car ce qui est en jeu, c’est aussi l’égalité entre les hommes et les femmes, tout simplement. Voyons ça de plus près.


Désormais, partout en Europe, la législation doit mettre en application des normes minimales sur le congé de paternité et le congé parental ; elle doit aussi donner la possibilité aux salariés de demander des modalités de travail flexibles de manière à développer leur vie professionnelle tout en protégeant leur vie familiale. On le voit, il s’agit à la fois d’encourager l’engagement professionnel des femmes et d’inciter les pères à prendre les congés de paternité qui leur sont attribués : ces droits ne sont en effet pas transférables et sont donc perdus s’ils ne sont pas pris. Et leur indemnisation doit être alignée sur celle des congés maladie.


Plus : ces nouvelles dispositions doivent s’appliquer aux aidants, c’est-à-dire à tout salarié fournissant des soins personnels ou un soutien à un parent ou à une personne vivant dans le même ménage, enfant, conjoint ou parent âgé. Ces aidants ont droit au moins à 5 jours ouvrables de congé d'aidant par an.


Cette directive vise à accroître la participation des femmes au marché du travail (encore aujourd’hui elles sont moins nombreuses que les hommes à avoir un engagement professionnel) et elle permet aux salariés hommes et femmes de s'absenter pour s'occuper d'enfants ou de proches qui ont besoin de leur aide.


Une fois de plus, cet exemple montre à quel point la construction de l’Europe, loin d’être comme le soutiennent certains exclusivement tournée vers les intérêts économiques, prend en considération les besoins réels des Européens et fait progresser l’égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines. Beaucoup reste à faire, évidemment, et du reste il est clair que l’exemple vient souvent des pays du nord de l’Europe, très en avance sur ces questions.


Cela dit, il est des domaines où les Latins peuvent aussi surprendre agréablement. Par exemple pour les violences faites aux femmes, c’est en Espagne que les mesures les plus radicales et les plus efficaces ont été prises. Le Parlement européen a mis cette question à son ordre du jour avec l’Espagne dans le rôle du bon élève, celui vers lequel les autres se tournent pour s’en inspirer. Mais nous en reparlerons dans une prochaine chronique.


Jean-Luc BERNET


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