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Lettre Europe Janvier - Février 2022

PUISSANCE, vous avez dit puissance ?


Quelle est la place géopolitique de l’Europe ? Issue du latin potestas (puissance, pouvoir, domination, souveraineté), la PUISSANCE a de nombreux sens selon le sujet dont on parle.

En physique, la puissance est la quantité de travail fournie ou susceptible d'être fournie par unité de temps. En mathématique, on appelle puissance n d'un nombre, le résultat de la multiplication de ce nombre n fois par lui-même.

Mais en géopolitique le terme "puissance" désigne les Etats qui, du fait de leur économie, de leur politique étrangère et de leur force militaire, ont un rayonnement et une influence au niveau régional ou mondial.

La puissance de l’Union européenne existe-t-elle ?

Pour nombre de nos concitoyens, la puissance de l’UE est quasi inexistante car ils ne la voient pas. Mais ils oublient que le PIB de l’UE avec 15 193 milliards de dollars en 2020 (13 315 milliards d'euros selon Eurostat), l'Union européenne à 27 est la 2e puissance économique du monde. Elle représente 17,9 % du PIB mondial, derrière les Etats-Unis (24,7 %) et devant la Chine (17,4 %) et le Japon (6,0 %). A comparer avec le PIB russe de 1 500 milliards de dollars soit dix fois moins ! L’économie n’est pas tout.

Coté militaire, c’est moins brillant certes. Mais quand même les choses évoluent. Pour le moment en Europe, seule la France dispose de l’arme atomique et elle est la seule à avoir une vision globalisée militaire. Mais depuis Trump, depuis le pacte AUKUS, depuis l’évacuation de Kaboul et bien d’autres signaux négatifs venus d’outre-Atlantique, de Russie ou d’extrême orient, les nations européennes semblent se réveiller. Qu’il s’agisse des programmes d’armement, de la guerre électronique, de la guerre de l’information, les choses avancent de plus en plus vite. EUNAVFOR opère dans le golfe de Guinée et dans la corne de l’Afrique. La force TAKUBA qui regroupe les forces spéciales de 8 pays européens semble fonctionner de façon satisfaisante, et pourrait être une préfiguration réaliste de la force de réaction rapide souhaitée notamment par Josep BORREL chef de la diplomatie de l’UE et Emmanuel MACRON. De plus, il serait souhaitable, comme le propose l’Institut Jacques DELORS, de créer un Conseil de sécurité de l’U.E., qui offrirait une direction stratégique, et une DG Défense au sein de la Commission européenne,

La plus mauvaise note va à la politique étrangère de l’U.E. L’influence de l’Europe s’est affaiblie et elle n’est pas audible dans des conflits qui agitent le monde. Est-il justifié que les relations extérieures demeurent l’affaire des gouvernements nationaux, au nom de leur « légitimité démocratique » ? Il est pourtant évident, que la seule approche intergouvernementale conduit à une politique étrangère réduite au plus petit dénominateur commun. Quelle position et quel espace pour l’U.E., composée d’états dont les intérêts divergent, et face aux États-Unis ou à l’OTAN, à la fois partenaires et concurrents ? L’U.E. devrait, pour redynamiser sa politique étrangère, adopter des mesures permettant d’aboutir au vote à la majorité qualifiée aussi dans le domaine de la politique extérieure.

Au bout du compte, seule une Europe fédérale peut apporter une réponse globale à la résolution de ces difficultés et ouvrir vraiment les voies de la PUISSANCE. L’heure de ce choix approche.



La PFUE (Présidence française du Conseil de l’UE) : on y est !

On en parle depuis longtemps, maintenant ça y est, nous y sommes depuis le 1er janvier.

Qu’est-ce que c’est que cette PFUE, en quoi est-ce important ? Explications….



D’abord une précision : la France assure pour 6 mois, le 1er semestre 2022, non pas la présidence de l’Union européenne comme le signifieraient les initiales PFUE, mais la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. C’est-à-dire que pendant ce semestre la France organisera, préparera et présidera les Conseils des ministres par domaines d’activité (agriculture, environnement, transports, défense, affaires étrangères, etc) des 27 États membres de l’UE, dont beaucoup se tiendront en France. Ce n’est pas plus… mais c’est beaucoup. Et ce rôle d’orchestration des décisions, avec des négociations « en coulisse », a toute son importance. On l’a bien perçu en 2020 lorsque l’Allemagne était dans ce rôle et a fait pencher la balance vers l’adoption du Plan de relance européen ! Dégager des compromis entre les 27 et faire avancer l’agenda législatif, telle sera la mission de la France pendant ces six mois.

Pour autant, pendant ce temps Ursula von der Leyen garde tout son rôle à la tête de la Commission européenne, tout comme les présidents du Conseil européen (réunions des chefs d’États ou de gouvernements), le Belge Charles Michel, et du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola, qui vient d’être élue le 18 janvier après le décès de l’Italien David Sassoli.


La France a-t-elle préparé seule les actions qu’elle prévoit de mener ? Non bien sûr, d’autant plus que les programmes de travail sont préparés par groupes de trois pays, qui déterminent un programme commun pour 18 mois. La France est la première du « triplet » France – République tchèque – Suède, qui a pris la suite du « triplet » Allemagne – Portugal – Slovénie.

La précédente présidence française était au 2ème semestre 2008. En effet, avec 27 États membres de l’UE, le tour de chacun ne revient pas souvent, en moyenne tous les 13 ans et demi.


Le moment de cette PFUE est-il opportun ? Oui et non…

Oui dans la mesure où des questions importantes sont à l’agenda, notamment la bonne coordination avec la nouvelle équipe à la tête de l’Allemagne (le nouveau chancelier, le social-démocrate Olaf Scholz, a réservé à la France sa première visite à l’étranger) et les tensions persistantes avec la Russie aux frontières de l’Ukraine et de la Biélorussie, voire de la Pologne et des pays baltes (la Russie essaie d’obtenir que l’OTAN s’engage à ne pas intégrer de nouveaux pays ex-soviétiques, en particulier l’Ukraine ; et la Biélorussie, après avoir massé des milliers de migrants qu’elle avait attirés sur son territoire , menaçait d’aider à leur entrée en Pologne ou en Lituanie, avant d’y renoncer en partie… d’ailleurs beaucoup de ces migrants sont repartis dans leurs pays). Face “à la crise sanitaire, l’affirmation de puissances agressives ou le dérèglement climatique, la meilleure réponse est européenne”, indique le gouvernement français.

Non à cause de l’élection présidentielle en France en avril. La période réellement efficace pour la PFUE sera donc courte, guère plus de 3 mois.


Quels sont les axes d’action principaux de la PFUE, dont la devise est en 3 mots : “relance, puissance, appartenance”?

La relance désigne le renforcement économique de l’UE au sortir de la pandémie de Covid-19 : continuer à construire au niveau européen une réponse économique. Cette relance doit notamment permettre d’accompagner les transitions écologique et numérique. Parmi les priorités figurent les règlements européens sur les services et les marchés numériques (DSA et DMA) ou encore la création d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, pour tenir compte du prix correspondant aux émissions de carbone dues à la fabrication et au transport des marchandises importées… la Chine ne voit évidemment pas cet ajustement carbone d’un très bon œil, puisque cela diminuerait la compétitivité des marchandises importées par l’UE par rapport aux fabrications européennes.

La puissance fait référence à la défense (la France souhaite une plus grande autonomie stratégique pour l’Europe) et à la promotion des valeurs européennes. Pour le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, la puissance “est la condition du modèle européen qu’il faut préserver et promouvoir dans le monde”. Parmi les principaux dossiers des prochains mois, la “boussole stratégique”, un Livre blanc qui renouvellera les orientations des Européens en matière de défense et de sécurité pour les prochaines années, et qui devrait être publié au mois de mars.

L’appartenance doit permettre de construire et développer l’imaginaire, l’histoire et les valeurs communes de l’UE. “Aucun projet politique ne saurait durer sans un sentiment collectif de pouvoir partager une culture, une histoire en commun”, a souligné Clément Beaune. Ainsi, une “Académie d’Europe” sera créée durant la présidence française, réunissant une centaine d’intellectuels issus des 27 États membres pour “éclairer le débat européen”.


Quels sont les symboles de la PFUE ?

Tout d’abord un logo, qui est présenté avec le titre de cet article en version courte sans texte (donc lisible dans toute l’UE) et en version longue en français (qui peut être en bandeau comme ici ou en disposition plus verticale).

Et aussi une nouvelle pièce de 2 €. Sur chaque pièce en euros une face commune à tous les pays de la zone euro indique le montant, l’autre face diffère d’un pays à l’autre. Actuellement, en France, le dessin au dos de la pièce représente un arbre dans un hexagone, entouré par la devise de la République et les étoiles du drapeau européen. Chaque pays est libre de frapper des pièces commémoratives : ces dernières années, Simone Veil, Auguste Rodin ou encore Astérix ont ainsi figuré sur des pièces en France.

Depuis le 1er janvier, une nouvelle pièce de 2 € est mise en circulation. Cette pièce est aussi une manière de célébrer les 20 ans de la mise en circulation de la monnaie unique. C’est la première fois depuis l’arrivée des pièces en euros dans nos porte-monnaie, le 1er janvier 2002, que la France change le dessin de cette pièce. Le nouveau dessin est en continuité avec le précédent, avec la devise de la République (cherchez bien, dans le feuillage!) et l’hexagone, mais le chêne et l’olivier peuvent symboliser la force et la sagesse.



Évidemment nous reparlerons de la PFUE dans les prochains mois, dont l’agenda est déjà jalonné de nombreux évènements à ce titre !


Source principale : touteleurope.eu, 18 janvier 2022


Agenda Janvier-Février 2022




Mardi 25 janvier, 11h30

Conférence de presse : L’Aveyron et Erasmus+

8 jeunes de la Mission locale d’Aveyron partent en stage Erasmus en Espagne samedi 29 janvier.

  • 41-43 Rue Béteille, 12000 Rodez


Mardi 25 janvier, 15h00 – 16h30

Jeudi 27 janvier, 10h30 – 12h00

Lundi 21 février, 15h00 – 16h30

Jeudi 24 février, 10h30 – 12h00

Des droits et des possibilités de mobilité internationale pour les jeunes dans l’Union européenne !

Spécial : 2022 Année européenne de la jeunesse

Ateliers de présentation des dispositifs européens pour les jeunes de la Mission Locale Jeunes du Gard Rhodanien-Uzège

  • 5 Rue des Jardins du Souvenir, 30200 Bagnols-sur-Cèze


Mardi 25 janvier, 18h00

Spécial Journée franco-allemande : Et si tu allais en Allemagne ?

Wébinaire sur les dispositifs de mobilité franco-allemande en partenariat avec l’Office franco-allemand pour la jeunesse. Avec la participation des volontaires franco-allemands et des animateurs du dispositif Mobiklasse.


Jeudi 27 janvier, 9h00-17h30

Salon Post Bac Lycée Avenir

Stand d’information au Salon Lycée Avenir sur les dispositifs européens pour les jeunes et la Citoyenneté européenne.

  • Parc des Expositions, 230 Avenue du Languedoc, Nîmes


Jeudi 27 janvier, 18h30

Café linguistique, anglais, espagnol, italien, allemand, néerlandais, roumain et d’autres langues ! Venez parler les langues d’une façon conviviale et détendue ! Entrée libre.

  • Spot, 8 rue de l’Enclos Rey, Nîmes


Vendredi 28 janvier, 16h00

Des jeunes Gardois témoignent de leur mobilité Stage Erasmus 2021

18 jeunes de 3 Missions locales du département du Gard se verront remettre leur Europass Mobilité. Présentation des projet et témoignages !

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46-48 Rue de la République


Mardi 8 février, 18h00

Café Multi Kulti

Rendez-vous au Café Olive à partir de 18h, pour un voyage autour de pays européens. Venez rencontrer les volontaires européens et découvrir leur culture !

  • Le Café Olive, 22 Bd Victor Hugo, 30000 Nîmes


Lundi 14 février, 18h00

Réunion d’information « Partir à l’étranger »

Envie de partir à l'étranger, connaître une culture différente et te rendre utile à la société ?

Alors viens ! Réunion d'information sur la mobilité « Partir à l'étranger », stage professionnel, volontariat, échange de jeunes, projet de solidarité et emploi seront à l'ordre du jour.

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 Rue de la République


Mardi 15 février, 10h00 - 16h00

Forum mobilité

Stand d’information à l’IUT sur les dispositifs européens pour les jeunes et la Citoyenneté européenne.

  • Institut universitaire technologique, 8 Rue Jules Raimu, 30900 Nîmes


Jeudi 17 février, 18h30

Café linguistique

Envie de vous entraîner à parler des langues étrangères avec des locuteurs natifs ? Alors, venez nous rejoindre au Spot et profitez de la présence des jeunes de tous les coins de l'Europe !

  • Le Spot, 8 Rue de l'Enclos Rey, 30000 Nîmes


Vendredi 25 février, 18h

Conférence : « Panorama de l’actualité européenne sous présidence française du Conseil de l’UE » par Gérard Vernier, ancien haut fonctionnaire à la Commission européenne, enseignant à l’Université libre de Bruxelles

  • Maison de l’Europe, 46 Rue de la République Nîmes



Mardi 8 mars

Café Multi Kulti

Rendez-vous au Café Olive à partir de 18h, pour un voyage autour de pays européens. Venez rencontrer les volontaires européens et découvrir leur culture !

  • Le Café Olive, 22 Bd Victor Hugo, 30000 Nîmes


Jeudi 17 mars, 18h30

Café linguistique

Envie de vous entraîner à parler des langues étrangères avec des jeunes de différents pays ? Alors, venez le 4 novembre à partir de 18h30 au Spot et profitez de la présence des jeunes de tous les coins de l'Europe !

  • Le Spot, 8 Rue de l'Enclos Rey, 30000 Nîmes


Lundi 21 mars, 18h00

Réunion d’info : Partir à l’étranger ?

Présentation des dispositifs européens pour les jeunes et des missions du Corps européen de solidarité.

Volontariat européen, projets de solidarité, stages / emploi, autres…

  • Maison de l’Europe, 46 Rue de la République Nîmes


Sécurité et défense : qu'est-ce que la boussole stratégique de l'Union européenne ?

Assurer la protection des Européens face à la multiplication des menaces dans le monde : c’est l’ambition de la boussole stratégique, un “livre blanc” visant à définir les grandes orientations de la sécurité et de la défense européennes jusqu’en 2030.



Le projet de boussole stratégique prévoit par exemple la création d'une "Capacité de déploiement rapide de l'Union européenne" qui compteraient jusqu'à 5 000 militaires - Crédits : Lukasz Kobus / Commission européenne


Notre analyse des menaces globales montre clairement que l’Europe est en danger”. Le constat du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, est sans appel.

Pour le diplomate en chef de l’UE, et plus généralement pour les 27 Etats membres de l’Union européenne, il n’est aujourd’hui plus possible de faire l’économie d’une définition claire des menaces pesant sur l’Europe et des moyens pour les prévenir et les combattre.


Pourquoi l’Union européenne se dote-t-elle d’une boussole stratégique ?

La dernière feuille de route en termes de sécurité et de défense, appelée “Stratégie globale”, date de 2016. Mais en plus de cinq ans, les choses ont bien changé.

Plusieurs facteurs portent en effet atteinte à la place de l’Europe dans le monde. Son poids dans l’économie et la démographie de la planète recule. Son influence est contestée par un nombre croissant de puissances. Une contestation qui se manifeste en particulier dans le voisinage immédiat de l’UE à l’est du continent, où la Russie, la Chine et la Turquie essayent d’asseoir leurs positions. Et de plus en plus souvent, des acteurs étatiques ou non s’en prennent aux intérêts européens par le biais de techniques dites hybrides (cyberattaques, désinformation…), livrant ainsi des guerres incomplètes ou qui ne disent pas leur nom. L’instrumentalisation de demandeurs d’asile par la Biélorussie à sa frontière polonaise en 2021 en est un exemple frappant.


Recalibrer la doctrine militaire de l’UE apparaît donc essentiel pour Josep Borrell, qui alerte sur le risque de “rétrécissement stratégique” de cette dernière. Pour protéger ses citoyens, l’UE doit ainsi être en mesure d’identifier avec précision les périls qui guettent son avenir et être à même de répondre efficacement à ses ennemis.


Que contient-elle ?

La boussole stratégique présentée en novembre 2021 est articulée autour de quatre piliers.

Le premier pilier concerne la gestion de crise afin d’améliorer la capacité de réaction rapide des Européens face aux situations d’urgence. Parmi les mesures proposées, celle qui a fait le plus couler d’encre consiste en la création d’une “Capacité de déploiement rapide de l’Union européenne”, à savoir 5 000 militaires mobilisables lorsque les circonstances l’exigeraient et qui agiraient sous drapeau européen.


La deuxième dimension concerne la résilience. Face aux menaces hybrides, l’objectif est de mettre en œuvre les moyens de s’en prémunir et d’y répondre. A cet effet, une “boîte à outils” de l’UE face aux menaces hybrides doit être mise en place, pour que les Etats membres puissent collectivement y faire face, en faisant appel aux instruments qui existent déjà et en en créant d’autres. Ce même pilier couvre aussi la sauvegarde des intérêts européens en matière de sécurité en mer et dans l’espace.


Le troisième volet du projet de boussole stratégique est lié au développement des capacités : augmenter les investissements dans les industries militaires clés pour agir sur ciel, mer, terre, espace et cyberespace. Encourager par des financements conséquents la recherche dans les technologies disruptives, et réduire ainsi les dépendances vis-à-vis des autres puissances, est une piste soutenue dans le document.


Enfin, le quatrième pilier vise à renforcer les partenariats des Européens pour améliorer la portée de l’action de l’UE en matière de sécurité et de défense. Des coopérations qui concernent des organisations internationales, telles que l’Otan, l’OSCE ou encore l’Union africaine, ou bien des pays seuls tels que les Etats-Unis et le Canada.


Ces quatre piliers ont ainsi vocation à renforcer l’autonomie stratégique de l’UE.


Comment est-elle élaborée ?

En juin 2020, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ont confié la rédaction de la boussole stratégique au Service européen pour l’action extérieure (SEAE). Placé sous l’autorité du haut représentant Josep Borrell, il a réalisé une analyse des menaces de l’UE, achevée en novembre 2020 .Ce document, classé secret, a été écrit en collaboration étroite avec les services de renseignement des Etats membres.


Le SEAE, en collaboration avec les pays de l’UE, a rédigé l’analyse des menaces. Par ce travail il s’est ainsi assuré du soutien de tous et a pu tenir compte des différentes sensibilités nationales en matière de sécurité et de défense.


Quand deviendra-t-elle réalité ?

Maintenant que la première version de la boussole stratégique a été présentée en novembre aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense, les discussions se poursuivent entre Etats membres pour apporter leurs modifications. L’adoption finale du texte doit être effectuée par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du Conseil européen des 24 et 25 mars à Bruxelles, l’un des principaux rendez-vous se déroulant pendant la présidence française du Conseil de l’UE (PFUE).


Le contenu de cette boussole ne sera pas gravé dans le marbre : il pourra être mis à jour en fonction de l’évolution des menaces et des réponses à y apporter. Mais quelle que soit sa trajectoire, ce document vise à devenir une référence pour la sécurité et la défense de l’UE.

Source : toute l’Europe

10.01.2022 par Boran Tobelem






L’euro, vingt ans déjà !


Il y a vingt ans, le 1er janvier 2002, les citoyens de 12 pays de l’UE, avaient entre leurs mains pour la première fois des pièces et des billets en euros, ce qui a constitué le plus grand changement de monnaie de l’histoire. Aujourd’hui, 69% des Français sont favorables à l’euro, d’après l’Eurobaromètre de l’automne 2021. Et ils ont raison! Stabilité des prix, taux d’intérêt durablement bas, protection de l’épargne, opportunités accrues pour les investisseurs et bien sûr suppression des coûts de change, l’euro apporte depuis vingt ans de nombreux avantages économiques concrets et simplifie la vie de millions de citoyens européens, travailleurs frontaliers ou voyageurs.


L’euro, une réussite collective européenne

Aujourd’hui ce sont plus de 340 millions de personnes dans 19 pays de l’UE qui utilisent l’euro. Symbole de l’identité européenne et socle de stabilité, l’euro est une réussite collective qui dépasse les frontières de l’UE : quelque 60 pays à travers le monde lient leur devise à l’euro d’une manière ou d’une autre. En vingt ans, l’euro est devenu la deuxième monnaie la plus utilisée au monde après le dollar américain [1] !

Il est sans doute la réalisation la plus concrète de l’intégration européenne pour les citoyens. Dès le début, l’euro a simplifié la vie de millions de citoyens et d’entreprises pour leurs déplacements et leurs affaires à travers l’Europe.

Auparavant, la nécessité d’échanger des devises impliquait des coûts et des risques supplémentaires dans les transactions transfrontalières. Les réalignements de taux de change qui ont périodiquement traumatisé les économies européennes sont devenus de l’histoire ancienne.

Le niveau de vie et l’emploi ont aussi considérablement augmenté. Depuis l’introduction de l’euro, le revenu moyen dans la zone euro est passé de 20 900 € à 33 230 € et le pourcentage de personnes ayant un emploi est passé de 63,6% à 71,8 % [2].




L’euro a permis de limiter la hausse des prix et faire baisser les coûts des emprunts

Depuis l’introduction de l’euro, l’évolution des prix a été maîtrisée en Europe. L’inflation en France atteignait des niveaux très élevés dans les années 1980 (plus de 10 %). Depuis l’euro, la hausse des prix n’a quasiment jamais dépassé 2 % par an [3].

Les prix n’ont donc pas augmenté plus vite depuis qu’on utilise l’euro : c’est même l’inverse qui s’est produit ! Depuis la création de l’euro, les taux d’intérêt ont très nettement diminué, réduisant le coût des emprunts pour tous les acteurs , État, entreprises, ménages. Le taux d’intérêt des crédits aux particuliers est ainsi passé de 5,6% en décembre 1998 [4] à 1,12% en novembre 2021 [5].



Les dangers d’une sortie de l’euro

Les détracteurs de l’euro, de moins en moins nombreux, regrettent le temps des dévaluations. En dévaluant sa monnaie, la France rendrait ses produits plus compétitifs et exporterait davantage. La réalité, c’est que la France importe plus qu’elle n’exporte [6] ! Une dévaluation entraînerait immédiatement une hausse des prix des produits importés et donc une perte de pouvoir d’achat.

La sortie de l’euro ne ferait que diminuer le pouvoir d’achat et l’épargne des Français, surtout des plus fragiles. Elle provoquerait une remontée des taux d’intérêt et de l’inflation, une dévalorisation des patrimoines et de l’épargne, une augmentation de la dette publique, une fuite des capitaux vers l’étranger, et au total une perte de confiance dans l’économie française et une aggravation du chômage.


L’euro, une monnaie qui évolue

La crise financière de 2008 a provoqué la première grande crise de la zone euro et montré qu’une union monétaire nécessitait une plus grande coordination entre les politiques économiques et budgétaires. Depuis, l’UE a renforcé l’Union économique et monétaire pour que les économies de la zone euro soient mieux préparées en cas de nouveau choc.

Face à la crise économique provoquée par la Covid-19, grâce à l’euro, les États ont pu emprunter massivement sans perdre la confiance des marchés. Et pour la première fois, les États ont décidé d’emprunter en commun pour financer un Plan de Relance européen inédit de 750 milliards d’euros, baptisé NextGenerationEU pour construire une Europe plus verte pour nos enfants et renforcer la convergence économique.

Pour s’adapter aux défis actuels, la Commission et la Banque Centrale européenne étudient l’opportunité de créer un euro numérique, qui offrirait un plus grand choix aux consommateurs et aux entreprises, tout en soutenant la transition numérique de l’UE et en renforçant le rôle international de l’euro.


[1] En 2020, 38% des paiements internationaux étaient libellés en euros, alors que le dollar en représentait seulement 42%, selon la Banque centrale européenne (disponible uniquement en anglais) : https://www.ecb.europa.eu/pub/ire/html/ecb.ire202106~a058f84c61.fr.html
[2] AMECO / Eurostat. Année de référence : 2020. Données citées dans la campagne “EUROat20” (disponible uniquement en anglais) : https://euro-at-20.campaign.europa.eu/facts-about-euro_fr
[3] Les prix à la consommation ont augmenté de 1,4% par an en moyenne entre 2002 et 2016, c’est moins que les 2,1% d’augmentation observés entre 1986 et 2001, selon l’Insee : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2854085
[5] Taux des crédits nouveaux à l’habitat en novembre 2021, selon la Banque de France: https://www.banque-france.fr/statistiques/credit/credit/credits-aux-particuliers
[6] Importations 2020 : 492,7 milliards d’euros ; exportations 2020 : 428 milliards d’euros. Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381430#tableau-figure1

Source : Représentation de la Commission européenne en France



Brèves: Nouvelle présidente au Parlement européen, réforme de la PAC et une Europe plus verte


Découvrez trois brèves choisies pour vous !



Roberta Metsola, nouvelle présidente du Parlement européen


Roberta Metsola a décroché haut la main le perchoir du Parlement européen, malgré ses positions anti-IVG décriées à Strasbourg et à Bruxelles. Originaire de Malte et conservatrice, elle a deux ans et demi pour faire ses preuves :

Mardi 18 janvier, le jour de ses 43 ans, Roberta Metsola, l’eurodéputée maltaise membre du groupe du Parti populaire européen (PPE), a été élue présidente du Parlement européen lors de la première plénière de l’année, à Strasbourg. Avec 458 voix en sa faveur (sur 690 votants), elle a décroché ce poste si convoité dès le premier tour du scrutin. Son mandat court jusqu’aux prochaines élections européennes, en 2024.



La nouvelle PAC a été adoptée par le Parlement européen


Après de longues négociations, la nouvelle PAC (Politique agricole commune) a été votée par le Parlement européen le 23 novembre 2021. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2023, pour 5 ans.

Objectif : soutenir l’agriculture européenne tout en la mettant en phase avec le Pacte vert européen, notamment pour la réduction de l’utilisation de pesticides (- 50 % en 2030) et le développement de la part du bio (25 % des surfaces agricoles en 2030).

Les aides directes aux agriculteurs resteront la part très majoritaire du budget de la PAC, avec 75 %, les 25 % restants étant consacrés au développement rural.

Nouveauté : les aides directes seront modulées en utilisant un nouvel outil, les éco-régimes, pour inciter financièrement les agriculteurs à adopter volontairement des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Les critères d’attribution des éco-régimes seront définis au niveau national et soumis à l’acceptation par la Commission européenne.



La place du nucléaire et du gaz dans la taxonomie verte de l’UE

La taxonomie verte européenne vise à répertorier les activités favorables à la protection de

l’environnement et du climat, afin d’y orienter les financements. Le 31 décembre, la Commission

européenne a proposé au groupe d’experts ad hoc d’inclure à la fois l’énergie nucléaire et le gaz

dans cette taxonomie, comme « énergies de transition » et non comme « énergies durables ».

Cela ressemble fort à une proposition de compromis entre les positions respectives de

l’Allemagne et de la France.

L’Allemagne, politiquement très opposée au nucléaire, devra nécessairement recourir massivement au

gaz pour à la fois fermer ses centrales nucléaires encore en exploitation et fermer progressivement (ou

convertir au gaz) ses nombreuses centrales au charbon. Le gaz émet du CO2, mais beaucoup moins (la

moitié) que le charbon.

La France fait partie des pays défenseurs de l’énergie nucléaire, dont les émissions de CO2 sont

minimes.

A suivre...



La Serbie à Uzès


Poursuivant sa série de manifestations consacrées aux pays du centre et de l'est-européen, l'Association des Amis de la médiathèque d'Uzès vous invite à vous pencher du 29 janvier au 27 février prochains sur un pays européen à l'histoire mouvementée et complexe :

La Serbie


Conférences, expositions, soirée littéraire, série de films, concert de clôture: l'approche, aussi ambitieuse soit-elle, ne peut qu'être partielle mais elle aura atteint son objectif si elle réussit à éveiller curiosité et intérêt pour un pays à la riche histoire, au patrimoine (notamment religieux) mondialement reconnu (inscription sur la liste de l'UNESCO), candidat depuis 2012 à l'adhésion à l'Union Européenne, un pays enfin avec lequel notre pays entretient traditionnellement des relations étroites même si celles-ci peuvent connaître de très sérieuses «éclipses» pour reprendre l'expression du Prof. Stanislav Sretenovic, Directeur de recherches à l’Institut national d’histoire contemporaine à Belgrade.



Bref un pays qu'il est indispensable de mieux connaître afin d'évaluer au plus juste la place qu'il peut être amené à jouer dans cette partie importante de l'Europe.



Brochure-Serbie-2022_BAT-20211216
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Mieux traiter les AVC avec le soutien de l’Europe


Un dispositif innovant de la start-up Basecamp Vascular devrait améliorer la prise en charge des victimes d’accidents vasculaires cérébraux. Financé en partie importante par des fonds européens, le dispositif devrait être commercialisé en 2023.

Ce projet n’est pas en Occitanie, mais en Ile-de-France. Cependant il concerne la santé et intéresse donc tous les Français. En France, chaque année 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), cause très importante de handicap et de décès. Dans 80 % des cas, l’AVC est causé par un caillot à l’intérieur d’une artère cérébrale. Le temps mis pour libérer l’artère est crucial : chaque minute perdue représente

la destruction de 2 millions de neurones.


Créée en 2016, Basecamp Vascular a conçu un système permettant d’accéder beaucoup plus vite à l’artère du cerveau à traiter, quelles que soient les sinuosités des artères du patient. “Pour traiter l’AVC, le praticien insère un cathéter (tube souple) dans le pli de l’aine afin d’atteindre le cerveau, puis fait passer du matériel par ce cathéter. Aujourd’hui cette liaison est compliquée et prend environ 45 minutes. Avec notre projet l’accès ne prend plus que quelques minutes, raccourcissant considérablement l’étape préparatoire à l’intervention”, explique la start-up.


Un praticien manipule le dispositif Multicurve - Crédits : Docteur Simon Escalard

(Hôpital Fondation Rothschild)


Dans un premier temps,la start-up a mis au point un guide contrôlé de manière robotique et électronique et permettant des flexions de l’extrémité du cathéter, pour se conformer à toutes les courbures des artères. Dans un second temps,

Basecamp Vascular a amélioré l’ergonomie et la maniabilité du dispositif grâce à une poignée de guidage ; cette poignée permet au guide de la tête du cathéter d’agir à la manière d’un muscle, en se contractant et revenant à sa forme initiale suivant l’action du praticien. Basecamp Vascular s’est associée à l’Hôpital

Fondation Rothschild pour la validation clinique de son dispositif. Les étapes de recherche et développement sont terminées, et les expérimentations animales ont été réalisées avec succès. L’entreprise souhaite obtenir la norme CE, indiquant que le dispositif respecte le cadre réglementaire européen.


D’un coût total de 600 000 €, le projet a été financé à hauteur de 42 % par une subvention du Fonds européen= de développement régional (FEDER).

Source : touteleurope.eu, 16 déc 2021


Conférence sur l’Avenir de l’Europe : La Maison de l’Europe va à la rencontre des citoyens


La Conférence sur l’Avenir de l’Europe, lancée par les institutions européennes en mai 2021, est un moment de démocratie participative lors duquel les citoyens sont invités à exprimer leurs idées et souhaits dans beaucoup de thématiques différentes :

  • Changement climatique et environnement

  • Santé

  • Une économie plus forte, justice sociale et emploi

  • L’UE dans le monde

  • Valeurs et droits, état de droit, sécurité

  • Transformation numérique

  • Démocratie européenne

  • Migration

  • Education, culture, jeunesse et sport

  • Autres idées

Dans ce cadre, la Maison de l’Europe de Nîmes va à la rencontre des citoyens pour écouter leurs idées et les transmettre sur la plateforme dédiée, disponible à cette adresse : Conférence sur l'avenir de l'Europe (europa.eu).

Le jeudi 13 janvier, l’équipe de la Maison de l’Europe a rencontré l’association « Mille couleurs », dans le quartier de Pissevin.

Les personnes présentes ont pu découvrir les façons dont l’Union européenne est présente dans notre vie quotidienne et partager leurs idées dans les thématiques qu’elles ont choisies, à savoir la santé, l’environnement et la justice sociale.

Ce « Café’Cofe » a été organisé dans le cadre du projet « La CoFE pour tous en Occitanie », une action coordonnée par ADRET – Europe Direct Pyrénées et financée par l’Union européenne.

Le même jour, notre équipe a participé à une rencontre-échange entre les volontaires européens, les bénévoles et les jeunes en service civique accueillis par Unis’Cité.


Dans le cadre de ce projet, les jeunes ont découvert les formes d’engagement possibles au niveau français et européen (service civique, volontariat franco-allemand, Corps européen de solidarité). Les jeunes ont partagé leurs idées pour l’avenir de l’Europe, dans les domaines de la santé et de l’éducation. Il en est ressorti que les projets de mobilité restent souvent méconnus par les jeunes. Ainsi, un souhait mis en avant par les participants est de mieux développer l’information dans les établissements scolaires concernant les différentes possibilités qui leur sont ouvertes, afin qu’un plus grand nombre de jeunes puisse découvrir ces opportunités et en profiter.

Notre prochain rendez-vous prévu dans le cadre de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe et du projet « La CoFE pour tous en Occitanie » nous verra intervenir à Mende, auprès de la Mission locale Lozère, le mardi 18 janvier.




Année européenne du rail


Avec le soutien de la SNCF, le réseau d’information Europe Direct a célébré en 2021 l’Année européenne du Rail en Occitanie.

Si les chemins de fer font partie de notre imaginaire collectif et de notre patrimoine, le train - mode de transport vertueux, innovant, abordable et sûr pour les personnes et les marchandises - est aussi l’une des solutions qui doit permettre à l’Europe d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Un objectif que s’est fixé l’Union européenne dans le cadre de son Pacte vert pour l’Europe.


Le jeudi 9 décembre, La Maison de l’Europe de Nimes était présente à la gare de Nîmes- Centre toute la journée pour fêter l’Année européenne du Rail.

Après Montpellier et Perpignan, nous avons animé un stand avec un jeu semblable à un quiz sur le réseau ferroviaire européen, l’environnement et quelques questions de culture générale.


Notre animation a été un succès ! Plus de 100 personnes ont été intéressées par notre stand et plus de la moitié s’est arrêtée pour jouer avec nous et en apprendre plus sur l'Europe. Nous avons hâte de refaire cette animation !


Les Nîmois devenus Berlinois!


Bonjour,

Je suis Saliou, l’un des membres du groupe qui est parti à Berlin en octobre avec Emilie Pons et Hela Charaabi dans le cadre d’un stage professionnel, financé par le programme Erasmus+ et la Région Occitanie. Chacun a été accueilli dans une entreprise différente.

Monika (à gauche) durant sa visite d’accompagnement avec Saliou, Emilie et Hela


Emilie Pons travaille dans le secteur du cinéma, dans la préparation de matériaux, vêtements etc. pour des séries ou des films. Hela fait un stage dans la logistique et la préparation de commande. Pour ma part, je suis chez un fournisseur de services d’expertise du nom d’Atheneum. Je travaille à la préparation, la création et l’envoi de factures ainsi que d’autres tâches informatiques.



Berlin est une belle ville avec un look particulier et une histoire riche. Dans toute la ville, on peut trouver des œuvres artistiques sur les bâtiments et des monuments uniques. Nous avons pu participer à plusieurs sorties organisées, dont le Berlin Underwelt, et visiter l’un des nombreux bunkers de Berlin, c’est ainsi que nous avons découvert l’histoire des sous-sols de Berlin. Nous avons également observé des œuvres d’art urbain avec les différents graffiti repartis dans le centre-ville.

On a pu interagir avec la culture allemande qui est très différente de la culture française. L’architecture est la première chose qui m’a surpris avec un beau mélange entre modernité et traditionnel européen. De même, la personnalité des Allemands est si différente de celle d’Occitanie, ils sont réservés et calmes ! J’ai pu goûter certains de leurs délicieux plats comme le Sauerkrast, une sorte de choucroute allemande délicieuse, ou le Doner, un kebab allemand.

Ces dernières semaines à Berlin ont été une magnifique aventure et j’espère que d’autres comme moi pourront aussi vivre cette expérience, rendue possible par le programme Erasmus+ et la Région Occitanie.



Journées Métiers Formations à Bagnols sur Cèze


Le 23 novembre, l’équipe de la Maison de l’Europe a participé aux Journées Métiers Formations qui se sont tenues du 16 novembre au 16 décembre à Bagnols sur Cèze.

La Maison de l’Europe a proposé trois ateliers :

  • « Bouger en Europe : quelles possibilités ? »

  • « Témoignages »

  • « L’avenir de l’Europe et moi »


Cette matinée a permis à plus de 70 jeunes en présentiel, au Lycée Albert Einstein, et à plus de 30 jeunes connectés en ligne de découvrir les opportunités de mobilité. Stages Erasmus+, volontariat avec le Corps européen de solidarité… les programmes européens n’ont plus de secrets pour les jeunes ! C’était également l’occasion pour eux d’échanger directement avec les volontaires Esther, Sarah et Benjamin, et d’avoir un retour sur les expériences d’Estelle et de Mouayadi, stagiaires de retour d’Italie et d’Allemagne !

Nous avons conclu cette matinée avec un moment de démocratie participative, qui s’inscrit dans le cadre de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe. Les jeunes ont partagé leurs idées pour le futur dans les thématiques qu’ils ont choisies : « Education, culture, jeunesse et sport », « L’UE dans le monde » et « Valeurs et droit, état de droit, sécurité ».

C’était une matinée riche d’échanges, qui a également permis d’esquisser de nouveaux projets avec le Centre d’information et d’orientation (CIO) de Bagnols-sur-Cèze.




Les facettes de Noël en Europe


Durant le mois de décembre, la Maison de l’Europe a animé l’atelier “des facettes de Noël” en Europe pour plus de 180 élèves dans 8 classes de primaire à Nîmes et en Lozère.


Nos volontaires européens ont pu partager un bout de leur culture en expliquant comment les enfants dans leur pays natal fêtent Noël.


Les enfants avaient déjà des connaissances sur l’Europe donc les volontaires en ont profité pour leur poser des questions sur les valeurs européennes, le drapeau de l’Europe et leurs expériences dans les autres pays européens. Nous avons aussi répondu à toutes leurs questions car ils étaient très intéressés par les similitudes de culture entre les pays des volontaires et la France.Par la suite, les élèves ont participé à une activité décoration de Noël tout en musique. Ils ont décoré un sapin avec des boules de Noël représentant les drapeaux européens qui étaient coloriés par leur propre soin.


Témoignages: Les aventures de Florian en Turquie et la vie de Greta à Nîmes


Florian passe une année en Turquie


Bonjour, je m'appelle Florian, j'ai 23 ans et je suis parti pour un volontariat à Amasya en Turquie pour un an (10/2021 – 09/2022).

J'ai pu trouver ce volontariat grâce au site « Portail européen de la jeunesse » (https://europa.eu/youth/go-abroad/volunteering/opportunities_fr ).

Ce n'est pas ma première expérience car précédemment j'ai participé à un stage Erasmus + à Kielce, en Pologne, pendant trois mois.


Lors de mon arrivée je fus totalement dépaysé, ce fut un choc. La plupart des gens ne parle pas un mot d'anglais donc c'est vraiment dur de pouvoir communiquer. Mais je me suis adapté et maintenant, au bout d’un mois et demi, tout se passe pour le mieux.


Une semaine après mon arrivée, j’ai participé au séminaire de formation. J'ai pu apprendre plus profondément mes droits et rencontrer de nombreux jeunes qui font leur volontariat dans d'autres villes de Turquie. Ce fut une magnifique semaine.


Lors de mon retour à Amasya, j'ai commencé mon activité dans une école privée. Certaines classes ont un très bon niveau en anglais, les échanges sont très enrichissants. De plus, j'ai pu rencontrer les professeurs d'anglais qui sont tous très amicaux.


La ville d’Amasya


La structure où je travaille est petite mais ses membres sont tous très accueillants. De plus, lors de randonnées organisées par cette organisation j'ai pu rencontrer deux personnes (en plus de mon mentor) qui parlent anglais. J'ai pu communiquer, découvrir différentes traditions, ainsi que la spécialité locale qui est… la pomme.


Magnifiques paysages pendant une randonnée



Témoignage de fin de projet de Greta


« Oh là là ! » - ça, c’est quelque chose que j’entends beaucoup dire ici et l’expression est parfaite pour définir mon expérience de volontaire ici. Je suis une Lettone venue de Riga à Nîmes et maintenant la France possède complètement mon cœur… Le sud de la France et les pains au chocolat pour être exacte.


Pourquoi « Oh là là ! » ? Tant de choses ont été vécues ici et ça m’a fait chaud au cœur. Je me suis fait des amis pour la vie, j’ai appris la langue : je suis arrivée en disant juste « bonjour » et avec la peur d’une langue différente. À l’aéroport, j’ai même dit à la caissière « Gracias ». Il est évident que je ne suis pas espagnole. Ça m'a cassé la tête. Maintenant je suis quelque part entre le niveau A2 et B1 avec le désir de continuer mes progrès. C’est vrai que les Français ne parlent pas bien ou pas beaucoup l’anglais et ça m’a obligé à progresser mais au début la barrière de la langue était très difficile pour moi. Mais c’est la vie.

« Oh là là ! » pour les amis que j’ai rencontrés ici. Amis qui étaient volontaires comme moi, assistants de langue et autres. Ça a été vraiment une expérience internationale. Je me suis fait des amis dans toute l'Europe, en commençant par des amis slaves, des amis méditerranéens, des amis des États-Unis et même du sud de l'Amérique. Je ne pourrais pas être plus reconnaissante.


(photo de gauche, Greta est en bas à gauche)

Un grand merci je dois dire (et je leur ai déjà dit) à mon organisme d’accueil, le centre social RIVES à Vauvert. L’équipe était incroyable- très gentille, très positive-, je me suis toujours sentie comme en famille. Avec le COVID et le confinement, ils cherchaient toujours des choses à faire pour moi et avec leur soutien, j’ai vraiment apprécié d’y aller. J’ai eu la possibilité de réaliser mon projet personnel comme un atelier t-shirt et maintenant ça m’a aidé à le faire comme un petit business. Nous avons fait un projet jeux vidéo avec les jeunes de Vauvert et participé à des ateliers de rap, de breakdance, de parkour. J’ai vraiment dansé le breakdance. J’ai aussi participé à un programme radio « Coucou, l’Europe » où les autres volontaires, mes collègues et moi avons parlé de sujets sur l’Europe et nos pays. Ce n’était certainement pas un travail de bureau ordinaire !

Je suis arrivée en France en fuyant une routine ennuyeuse et en peine d'amour. En me regardant en Lettonie, maintenant je comprends que j'avais besoin d'en voir plus et « de sortir la tête du sol ». La Greta que je rencontre ici, je suis tombée amoureuse d'elle. Elle a vraiment grandi mentalement, spirituellement et certains amis disent même physiquement. Oh là là ! Pour ça, pour la langue, pour la culture, j’ai pris la décision de rester en France, maintenant dans ma chère ville, Nîmes.

Merci. Gracias. Paldies.



Simone Cazabat nous a quittés.


Simone s’est éteinte paisiblement chez elle à l’âge respectable de 99 ans.

Elle a été pendant de nombreuses années très investie dans les activités de la Maison de l’Europe. Européenne convaincue, elle est arrivée à la Maison de l’Europe à l’invitation de Georges Pincemaille lors de son départ à la retraite vers 1990.

Nous nous souvenons de son dynamisme et de son sens de l’organisation, de sa grande disponibilité, de sa chaleureuse hospitalité. Elle s’occupait notamment des relations avec la presse et participait activement à l’organisation des différentes manifestations. Elle était d’une grande curiosité intellectuelle et a suivi l’actualité politique jusqu’à la fin.


Conférence « l’Europe et la Défense » par Françoise Dumas


Françoise Dumas, présidente de la Commission de la Défense et des forces armées à L’Assemblée nationale nous a présenté le 7 janvier 2022 un tour d’horizon sur la situation géopolitique internationale en nous expliquant la position de la France sur la Défense dans ce contexte tendu et les actions à mener sur le plan européen.


La situation géopolitique.

Si l’Union européenne est un espace de paix depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il n’en est pas de même dans le reste du monde, notamment sur la majorité de ses frontières. En un rapide tour d’horizon : L’Afrique du nord sous la pression des djihadistes, les tensions en Afrique centrale et dans le golfe de Guinée, la question israélo-palestinienne, la situation au Liban, en Syrie, en Irak et en Iran. La Turquie joue un jeu trouble et dangereux. A l’est, les bruits de bottes autour de l’Ukraine et l’utilisation cynique des migrants par la Biélorussie a mis en évidence une réelle menace pour les pays européens de l’est. Sur le sol français, la menace terroriste reste présente, pas moins de 50 tentatives d’attentats sont déjoués chaque année.

Sur un plan plus vaste, la Chine développe son influence dans la zone indopacifique qui devient le nouvel enjeu géostratégique.

De nouvelles menaces se sont développées : la guerre informatique et la désinformation, l’utilisation des drones, l’espace devient un enjeu de plus en plus important.

Les lignes d’influence et de conflits potentiels évoluent constamment, on a vu ces derniers mois l’affaire des sous-marins australiens, l’évacuation de Kaboul, les manifestations de force de la Russie vers les pays limitrophes. Le rôle de l’OTAN avec le désengagement américain s’est affaibli.

Pour s’extraire de l’appétit des autres puissances, il est urgent que l’Europe se donne les moyens d’agir.


Les coopérations

Il existe déjà un certains nombres de coopérations opérationnelles : la « Coopération structurée permanente », destinée à éviter la duplication des moyens ou des structures dans l’UE encadre une cinquantaine d’opérations telles que la « task force Takuba » (forces spéciales) au Sahel ; « Irini » pour le respect de l’embargo sur les livraisons d’armes à la Libye ; « Atalante » pour dissuader et réprimer la piraterie au large de la Somalie. Coopération également dans des programmes industriels : système de combat aérien du futur, construction des frégates multi-missions.

En 2020, a été mise en place la Boussole stratégique (voir plus haut l’article « Sécurité et Défense : qu'est-ce que la boussole stratégique de l'Union européenne ? ») afin d’avoir une vision commune des risques et des enjeux qui menacent l’Europe.


Le Fonds européen de Défense mis en place en avril 2021 est doté de 7,9 milliards d’euros pour la période 2021-2027 afin de permettre aux industriels européens de la Défense de travailler sur des projets communs. Parmi les projets susceptibles de bénéficier d'un financement du Fonds européen de Défense, le drone MALE (Eurodrone) est développé par la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.

Durant la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, le volet de la Défense va porter ses efforts sur cinq axes : hausse de l’ambition opérationnelle ; contribution au droit international et préservation de l’accès aux espaces communs contestés ; résilience et solidarité face aux influences extérieures ; souveraineté technologique et industrielle ; rôle mondial par des relations équilibrées et mutuellement bénéfiques.


Les obstacles

S’il existe désormais un besoin et une volonté d’unir nos forces, il subsiste des difficultés : il n’existe pas encore de convergence des cultures opérationnelles et d’engagement des états. La France est le seul état européen à couvrir l’ensemble des moyens armés sur terre, mer et air et de disposer de la force nucléaire. Il est également le seul à pouvoir mobiliser en quelques heures les forces d’intervention. Chaque pays peut apporter une aide différente : hommes, équipements, moyens logistiques ou technologiques.

l’Otan est-il un rival ou un allié ? elle regroupe certains pays européens et étrangers avec des visions divergentes (Turquie ou des Etats Unis). Le désengagement des USA modifie les attentes et les besoins des états-membres.


Longtemps considérée impossible, la volonté de mise en place d’une Défense à l’échelle européenne émerge, étapes par étapes, depuis 2017.





Vignette : L'Europe et la corruption


L’Europe est-elle à l’abri de la corruption ?


Évidemment, non. C’est pourquoi l’Union européenne, comme toute structure étatique, a mis en place des organismes dont la mission est précisément de veiller au grain. En voici deux : l’Office de Lutte Anti-Fraude, OLAF pour les intimes (ça ressemble à un prénom, que nous allons entendre régulièrement dans les mois qui viennent), et la Cour des Comptes européenne. L’OLAF a été créé en 1999, la Cour des Comptes, en 1975. Il ne s’agit donc pas de créations récentes.

Mais est-ce que ça marche ? Clairement oui, il y a en permanence des saisies, des procès, des restitutions, des enquêtes, qui ne font pas la une des journaux mais qui protègent l’argent public européen, notre argent, de toutes les malversations, de tous les détournements, et plus généralement de toutes les convoitises que ne peut manquer d’attirer un budget annuel de 150 milliards d’euros -un budget très faible, du reste, puisqu’il ne représente que 1% du produit intérieur brut des 27 États-membres. Mais ceci est une autre histoire. Mais est-ce que ça marche à 100% ? Clairement non, pas plus que les caméras dans les grandes surfaces n’empêchent qu’il y ait, de ci de là, des vols.

Si je reviens aujourd’hui sur cette histoire de corruption dans les institutions européennes, c’est parce qu’une enquête très fouillée du journal Libération a démasqué, chez quelques (rares, d’ailleurs) hauts responsables de la Cour des Comptes européenne des pratiques inadmissibles, du genre frais d’hébergement, de restauration, de déplacement, indus ou payés deux fois qui, même minimes au regard des budgets considérés, n’en sont pas moins extrêmement choquantes. Des pratiques, d’ailleurs, qui ont toutes les chances non seulement de s’arrêter, mais aussi de donner lieu à des remboursements, comme cela s’est déjà fait dans le passé. Et cela, grâce à la vigilance d’une presse attentive, compétente et courageuse, mais aussi à l’intervention à la fois de l’OLAF, le fameux Office anti-fraude, et du Parlement européen, qui est pleinement dans son rôle en dénonçant ces pratiques et en exigeant la démission des coupables.

En quelque sorte, on peut dire qu’on est dans une situation normale, celle que connaissent toutes les démocraties : quelques grands personnages font n’importe quoi, en se pensant à l’abri et en oubliant que tôt ou tard on est rattrapé par ses turpitudes, et ça ne manque jamais. Et nous de notre côté, avec notre conviction inchangée que l’Europe est, avec tous ses défauts, le seul horizon viable pour nous et pour nos enfants, nous nous réjouissons aussi quand des malhonnêtetés sont découvertes, dénoncées, poursuivies, et plus tard sanctionnées. Chaque chose en son temps. Du moins pouvons-nous nous convaincre que ces scandales, encore une fois bien rares, sont l’exception qui confirme la règle, la règle étant, dans les institutions européennes, plutôt du côté de la transparence et de la rigueur.



ET NOUS CESSONS LE COMBAT A LA 48e HEURE !


Encore une lubie des Eurocrates ! Nos militaires doivent respecter les 48 heures de travail et cesser le combat dès que cette limite est atteinte !

Pour illustrer cette folie bruxelloise, il suffit de relire le savoureux passage d’ « Astérix chez les Bretons » 1 lorsque les (Grands) Bretons cessent le combat face aux Romains parce que c’est l’heure du thé !


Vrai ou faux ? Décryptons cette information :

Tout commence en 2014, avec un litige entre un sous-officier de l’armée slovène et sa hiérarchie. Après avoir été de garde pendant sept jours d’affilée, il demande à être rémunéré en heures supplémentaires. L’affaire arrive devant la Cour suprême de Slovénie qui se tourne alors vers la Cour de justice de l’U.E. pour savoir si la question du temps de travail définie par une directive de 2003 s’applique ou non à l’armée.

La directive 2003/88/CE détermine les seuils à ne pas dépasser : un repos minimal de onze heures d’affilée par tranche de vingt-quatre heures ou une durée maximale de quarante-huit heures de travail par semaine.

Dans son arrêt du 15/07/2021 Ministivo Za Obrambo, la Grande chambre de la C.J.U.E. estime que « les activités liées à des services d’administration, d’entretien, de réparation, de santé, de maintien de l’ordre ou de poursuite des infractions ne présentent pas, en tant que telles, des particularités s’opposant à toute planification du temps de travail respectueuse des exigences imposées par la directive 2003/88, à tout le moins tant que ces activités ne sont pas exercées dans le cadre d’une opération militaire ou au cours de sa préparation immédiate . Ladite directive ne s’applique pas aux activités des militaires et, notamment à leurs activités de garde lorsque celles-ci interviennent dans le cadre de leur formation initiale, d’un entraînement opérationnel ou dans le cadre d’opérations impliquant un engagement militaire »


Pour la classe politique française, la décision de la Cour européenne est incompréhensible. Elle viole la « nécessaire libre disposition de la force armée et la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la Nation » ! Nos sous-marins nucléaires devront remonter à la surface au bout de 48 heures !

La décision de la Cour n’a pourtant pas été prise à la légère (c’est la Grande chambre qui s’est prononcée soit la formation la plus prestigieuse de la Cour) et elle s’appuie sur des textes européens vieux de près de vingt ans qui ont été votés à l’instigation de la France.


« En réalité, la Cour de Justice est du côté de la France dans cette affaire. Elle a vraiment essayé d’être dans le compromis avec tout ce que les traités lui imposent » dit un juriste.

Elle autorise aussi une autre exception : le cas où l’organisation du travail est propre à l’armée et où l’on ne peut imposer d’horaires, une citation extrêmement floue qui laisse la possibilité à la France de décider assez librement, des domaines soumis ou non à cette directive.

« Le problème ici, ce n’est pas vraiment la décision de la Cour, cela remonte plus loin, ajoute un chercheur en droit européen, en réalité s’il y a une impasse aujourd’hui c’est parce que la directive a été extrêmement mal négociée en 2003. On n’a pas, ou très peu fait d’étude d’impact juridique en amont et c’est souvent le cas avec la France ».


Mais, si les activités purement militaires ne sont pas concernées, qu’en est-il de la gendarmerie, puisque la France fait partie des quelques pays européens ² ayant une police militarisée. Un gendarme allait-il cesser de poursuivre les voleurs et les assassins au bout de 48 heures ?

Le Conseil d’État a été saisi par un gendarme et son jugement était attendu : est-ce que la plus haute juridiction administrative française allait mettre ses pas dans ceux des juridictions polonaises et invoquer une clause de sauvegarde permettant d’échapper au droit européen ? Les juges ont déterminé si les gendarmes étaient concernés par la directive sur le temps de travail et ont conclu que oui. Ensuite, ils ont examiné si l’organisation du travail de la gendarmerie départementale contrevenait à la directive. Dans leur jugement du 17 décembre ((décision n°437125), ils ont ainsi estimé, au regard des spécificités de cette organisation et du logement des gendarmes en caserne, qu’il n’y avait pas lieu d’inclure les astreintes dans ce décompte du temps de travail. Ils ont par ailleurs rappelé que celui-ci pouvait être apprécié en moyenne sur six mois et que la limite de 48 heures n’était pas applicable en cas de circonstances exceptionnelles. Rejetant la requête du gendarme, ils n’ont pas eu à vérifier si les exigences constitutionnelles de libre disposition de la force armée risquaient d’être compromises par l’application du droit européen.



Donc, il n’est pas nécessaire de jeter le droit européen aux orties !

Cette affaire est emblématique : avant de pousser des cris d’orfraie, les hommes politiques (et les commentateurs) devraient s’astreindre à deux choses :

1) Lorsqu’on propose un texte à l’Union européenne, il faut bien étudier au préalable ses impacts, ce que n’ont pas fait les instigateurs français de la directive de 2003.

2) Face à une décision de la justice européenne, l’étudier à fond avant de crier au viol de la souveraineté nationale !


1 « Astérix chez les Bretons » dessins de Uderzo, texte de Goscinny, Dargaud édition 1966

² La Bulgarie, la Hongrie, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal et la Roumanie sont les seuls États de l’Union européenne ayant une force de gendarmerie ou assimilée.

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