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Lettre Europe Juin 2022

Tribune


La guerre est une chose ignoble. Penser que l’on peut faire la guerre sans faire des « crimes de guerre » est une contrevérité absolue. Quels que soient les protagonistes, depuis la création du concept de crime de guerre, tous les intervenants ont à des niveaux variables franchi les limites du droit. La Fédération de Russie de Poutine n’ose même pas dire qu’elle fait la guerre, dans le but de pouvoir affirmer s’affranchir de ses lois. Affirmation parfaitement erronée d’ailleurs car les conventions de Genève s’appliquent quand même !


Cela étant, bien d’autres pays, à commencer par le nôtre, ont mené des guerres sans utiliser le mot. Les « évènements d’Algérie » étaient bien une guerre qu’on le veuille ou non, avec ses « crimes de guerre » tout autant.


Les Etats-Unis, qui se posent en parangons de vertu, ont menti éhontément pour envahir l’Irak. Colin Powell, l’a reconnu plus tard d’ailleurs, rien de ce qu’il a affirmé ce jour-là pour justifier l’entrée en guerre n’était vrai.


Tout conflit verra forcément son lot d’exactions, de destructions inutiles, d’assassinats de civils ou de journalistes, de viols et de tortures ! Car la guerre est d’abord une forme de terrorisme d’Etat. La terreur étant un levier très puissant pour les combattants de tous les camps.


Les tribunaux internationaux sont une avancée, certes, mais c’est toujours pour juger ceux qui ont perdu au bout du bout. Les gagnants ne sont quasiment jamais jugés ! Cela n’est donc pas satisfaisant.


Comme en médecine, la seule thérapeutique réaliste reste la prévention de la guerre elle-même. L’Union européenne s’est bâtie sur ce concept. L’extension vers l’Est, critiquée par beaucoup, avait surtout pour but d’éviter les conflits dans les ex-démocraties soviétiques. Ce qui a fonctionné ! Si l’Ukraine avait été dans l’UE, aurait-elle été envahie par Poutine ?


L’élargissement de l’Union européenne vise donc surtout à stabiliser l’Europe, à prévenir les conflits. Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, République de Macédoine du Nord, Serbie et Turquie, mais aussi Géorgie, Moldavie et Ukraine, doivent être envisagés à l’aulne de la paix et non à celle de l’économie. Car la guerre est ignoble et coûte infiniment plus que la Paix.


« Si vis pacem, para bellum »



Charles-Antoine ROUSSY

Président de la Maison de l’Europe de Nîmes


Agenda



Jeudi 9 juin, 18h

Conférence : « Développement européen : L’Europe fédérale, une solution ? »

Parlons-en avec François Mennerat, membre du bureau exécutif de l’Union des fédéralistes européens

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 Rue de la République


Lundi 13 - jeudi 16 juin

My Soft City – du flâneur à l’entrepreneur

Formation des travailleurs de jeunesse suédois, roumains, portugais et français et réunion des organisateurs du projet à Constanza en Roumanie. L’objectif : rendre le patrimoine de nos villes partenaires plus attractif et accessible aux jeunes. 5 travailleurs de jeunesse du département du Gard constituent la délégation française de la Maison de l’Europe.

  • Info : https://www.maison-europe-nimes.eu/soft-city


Mardi 14 juin, 10h30 – 12h30

Formation Pacte vert pour l’Europe lors d’une rencontre Erasmus à Saint-Chely d’Apcher

Le Lycée d'enseignement général, technologique et professionnel agricole (LEGTPA) François Rabelais à Saint Chély d'Apcher invite la Maison de l’Europe à une matinée autour du Pacte vert pour l’Europe avec l’ensemble des partenaires européens d’un projet Erasmus.

  • Civergols, Saint-Chély-d'Apcher 48200


Mardi 14 juin, 14h

Trophée L’Europa’Table en Lozère

Deux élèves du lycée de l’hôtellerie Sacré Cœur à Saint Chély d’Apcher ont remporté l’édition 2022 du concours national. En 2023, ce sera donc à l’ensemble scolaire Sacré Cœur de recevoir les délégations françaises en Lozère. Préparation du projet avec les équipes du lycée.

  • 43 Av. de la Gare, Saint-Chély-d'Apcher 48200


Mercredi 15 – vendredi 17 juin

Séminaire Fonds citoyen franco-allemand à Heidelberg

L’équipe du Fonds citoyen franco-allemand invite son réseau de référants régionaux au séminaire annuel en Allemagne. Michael Stange y participera pour la Région Occitanie.

  • Kettengasse 19, Heidelberg, Allemagne


Lundi 20 juin : 16h – 18h

Assemblée générale de la Maison de l’Europe de Nimes

La Maison de l’Europe invite tous les membres, salariés et bénévoles, à son Assemblée générale, présentation des bilans, des résultats financiers et des perspectives, renouvellement du Conseil d’administration.

  • Maison de l’Europe, 46 Rue de la République Nîmes


Lundi 27 juin, 18h

Réunion d’info : Partir à l’étranger ?

Présentation des dispositifs européens pour les jeunes et des missions du Corps européen de solidarité.

Volontariat européen, projets de solidarité, stages / emploi, autres…

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 Rue de la République


Jeudi 30 juin, 18h

Apéro Multi Kulti

Rendez-vous à partir de 18h, pour un voyage des pays en Europe. Venez rencontrer les volontaires européens afin de découvrir la diversité culturelle en Europe ! Cette dernière rencontre avant l’été se déroulera dans les Jardins de la Fontaine.

  • Jardins de la Fontaine (entrée principale), avenue Jean Jaurès Nîmes


Ukraine : Instruments de protection des populations civiles


Devant les exactions constatées sur la population en Ukraine, on parle de crimes de guerre, de tribunal international, de poursuite des criminels. Quels sont les instruments juridiques et les procédures pour poursuivre et juger les présumés criminels ?


Un peu d’histoire : les conventions de Genève (1864, 1949, 1977) protègent chronologiquement les blessés, les malades, le personnel soignant, les prisonniers et les populations civiles.

Si les organisations internationales, ONU en tête, ont établi des traités pour mettre la guerre hors-la-loi, ces règles ont été mises en place pour -tenter de- laisser un espace pour un peu d’humanité dans le chaos de la guerre. Elles constituent le droit humanitaire international.

Entre temps, les horreurs de la seconde guerre mondiale ont entrainé la création du tribunal de Nuremberg puis du tribunal de la Haye.


Tribunaux de Nuremberg (1945) et de Tokyo (1946)

Les crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale par les nazis et les Japonais constituent les premiers crimes internationaux jugés comme tels. Le premier tribunal est celui de Nuremberg, créé par les Accords de Londres du 8 août 1945, qui établit la jurisprudence des notions de crimes contre la paix, crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.


La Cour pénale internationale à la Haye

Source : Wikipédia


La Cour pénale internationale de la Haye (2002) juridiction pénale internationale permanente à vocation universelle est chargée de juger les personnes accusées de crimes contre la paix, de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.

123 États sur les 193 États membres de l'ONU acceptent la compétence de la CPI (dont tous les États de l'Union européenne). Ce n’est le cas ni de la Russie ni des Etats-Unis.

Ces deux juridictions ainsi que les conventions de Genève définissent plusieurs notions juridiques dont on en parle aujourd’hui pour l’Ukraine. De quoi s’agit-il ?


Crime d’agression ou crime contre la paix : est le recours illégal à la guerre reconnu comme tel par le Conseil de sécurité de l’ONU. L'article 39 de la Charte des Nations unies prévoit que « le Conseil de sécurité constate l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux Articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales »

Les personnes visées par des poursuites sont alors les dirigeants et hauts responsables du pays agresseur, Poutine et son état-major dans le cas présent.


Le crime de guerre est une violation d'une gravité particulière des lois et coutumes de la guerre codifiées par les conventions de Genève.

Ceci inclut principalement les cas où une des parties en conflit s'en prend volontairement à des objectifs non militaires, aussi bien humains que matériels c’est-à-dire les civils, les prisonniers de guerre et les blessés, les hôpitaux, les habitations ; l’utilisation d’armes prohibées qui frappent sans discrimination : bombes à fragmentation, mines antipersonnel, armes chimiques, bactériologiques et nucléaires (depuis 2021). Les actes interdits sont notamment les meurtres, mutilations, traitements cruels et actes de torture, prises d'otages, pillages, viols, l’enrôlement des enfants…


Habitations bombardées


Crime contre l’humanité: En 1945, le tribunal de Nuremberg a ajouté une nouvelle incrimination de crime contre l'humanité.

À la différence du crime de guerre, le crime contre l'humanité peut être proféré en temps de guerre comme en temps de paix. Il cible une population dans son ensemble, et ce quelles que soient les nationalités des civils. Il se traduit par des actes barbares et interdits, comme des violences sexuelles, de la torture, des persécutions, des déportations de population ou l’esclavage et les exécutions.


En règle générale, le responsable des crimes contre l'humanité est généralement l'État ou des forces armées ou paramilitaires. Tandis que pour les crimes de guerre, toute personne ayant commis un des actes prohibés est considérée comme responsable. Dans les deux cas, ils constituent des crimes imprescriptibles qui peuvent être jugés par les tribunaux nationaux ou internationaux.


Agence de coopération judiciaire européenne Eurojust à la Haye

crédits Eurojust


Rôle de l’UE et des instances internationales

Jamais jusqu’à présent la décision d’établir l’existence et de punir les exactions causées pendant une guerre n’a été aussi rapidement mise en place. Dès le 2 mars, la Cour pénale internationale a lancé les procédures nécessaires. Le 8 avril 2022, l’Union européenne a annoncé mettre à disposition tous les moyens en sa possession pour participer aux enquêtes ouvertes pour crimes de guerre par l’Ukraine.

Parmi ces outils, l’agence de coopération judiciaire européenne Eurojust basée à la Haye (Pays-Bas) regroupe les Etats membres de l’UE, mais également des pays partenaires comme l’Ukraine. Depuis sa création en 2002, elle a pour mission de coordonner les Etats membres face au crime organisé, au trafic de drogue, au trafic d’êtres humains, au blanchiment d’argent et d’apporter un soutien logistique et financier aux enquêtes menées par les Etats membres et associés. Elle ne peut en revanche ni recueillir ni conserver elle-même des éléments de preuves, or en période d’hostilités, il est impossible de conserver les éléments de preuve en toute sécurité en Ukraine.

Le 25 mai 2022, le Conseil a officiellement adopté de nouvelles règles permettant à Eurojust de traiter, d’analyser et de partager des preuves relatives à des crimes de guerre, en collaboration avec Europol, ainsi que de les conserver.


Soyons réalistes. Est-ce Poutine et ses officiers vont se retrouver devant un tribunal, on peut en douter … mais face à une volonté générale des pays occidentaux, les poursuites et les procès des militaires responsables d’atrocités ne font que commencer.


Isabelle Roussy


Accords post-Brexit et Irlande du nord : des remises en question ?


Le 5 mai, pour la première fois, les élections à l’Assemblée locale d’Irlande du nord ont donné une majorité au Sinn Féin, parti républicain favorable à une réunification avec la République d’Irlande, quittant ainsi le Royaume-Uni.

Dans la foulée, le bouillant Boris Johnson a annoncé préparer des mesures législatives pour modifier unilatéralement le « protocole nord-irlandais », mis au point laborieusement pour permettre la signature des accords entre le Royaume-Uni et l’UE à la suite du Brexit. Il a déclaré ce protocole « intenable ».


Que cherche BoJo dans cette nouvelle confrontation avec l’Union européenne, alors que le sujet des conséquences du Brexit avait quitté l’actualité européenne, largement occupée il est vrai par la guerre en Ukraine ? Pense-t-il pouvoir profiter d’une période où l’attention des responsables de l’UE est focalisée sur la situation en Ukraine et les sanctions contre la Russie, avec leurs conséquences politiques et économiques ?


Le protocole nord-irlandais a fixé la frontière douanière entre le Royaume-Uni et l’UE en mer d’Irlande (en pratique dans les ports d’Irlande du nord et de République d’Irlande) : l’Irlande du nord reste ainsi dans l’union douanière européenne. Cela a évité de recréer entre les deux parties de l’Irlande une frontière disparue depuis les accords du Vendredi Saint 1988 qui ont mis fin aux émeutes et confrontations meurtrières en Irlande du nord entre « unionistes » (voulant rester dans le Royaume-Uni) et « nationalistes » (voulant rejoindre la République d’Irlande).


En conséquence de ce protocole, les marchandises arrivant en Irlande du nord en provenance du reste du Royaume-Uni sont contrôlées dans les ports d’Irlande du nord. Cela crée quelques difficultés et retards de livraison, et les unionistes sont politiquement très opposés à cette différence de traitement par rapport aux autres parties du Royaume-Uni.


Consciente de ces difficultés d’application, l’UE a proposé dès octobre 2021 certains aménagements pour fluidifier les échanges commerciaux, mais BoJo veut aller beaucoup plus loin. Il prend ainsi le risque de déclencher une véritable guerre commerciale avec l’UE.

Les raisons de ce raidissement extérieur sont sans doute à chercher du côté de la politique intérieure du Royaume-Uni, comme c’est très souvent le cas dans tous les pays. Le parti conservateur du Premier ministre a subi de lourdes pertes aux dernières élections locales et Boris Johnson, qui en est tenu pour responsable, doit donner des gages de fermeté envers l’UE - voire de combativité – à l’aile la plus extrême de son parti, qui rassemble les « brexiteurs » les plus radicaux.


Parmi eux il y a les membres du DUP, le parti unioniste qui était jusque-là à la tête de l’Assemblée de l’Irlande du nord et qui refuse de participer aux institutions locales aux côtés du Sinn Féin tant que le protocole nord-irlandais signé avec l’UE n’est pas profondément modifié. Peut-être aussi BoJo voit-il là aussi une occasion de faire un peu oublier dans l’opinion les violentes critiques contre lui pour avoir participé à des réunions festives dans sa résidence officielle du 10 Downing street pendant des périodes où le Covid interdisait de telles réunions ?


Jean-Jacques Smedts


Citoyenneté et nationalité : quelles différences ?


Pourquoi s’interroger sur les différences entre les deux termes ?

Alors qu’en France, très centralisée par la volonté constante des souverains puis des gouvernements de la République, les deux notions semblent confondues. A ceci près qu’on ne devient pleinement citoyen qu’à sa majorité, lorsqu’on peut exercer ses droits de suffrage. Sur la carte d’identité, seul le mot nationalité apparaît.


Trois raisons m’ont conduit à cette question :

1 – Les médias utilisent souvent indistinctement l’expression « États-nations ». Pourtant visiblement tous les États ne sont pas constitués d’une seule nation : exemple la Belgique, qui distingue les francophones, les néerlandophones et les germanophones. Dans plusieurs pays d’Europe centrale, des « minorités » sont reconnues politiquement, avec des représentants qu’elles élisent et des droits spécifiques (enseignement de la langue de cette minorité et au moins en partie dans cette langue, ...). C’est le cas par exemple de la minorité de langue italienne en Slovénie.


2 – La citoyenneté européenne existe, elle se superpose à la citoyenneté de chacun des 27 États membres. Mais il n’y a pas de nationalité européenne : l’Union européenne n’est pas (pour le moment au moins) une fédération. Au contraire des USA, où la nationalité est unique sur les passeports : pas de nationalité de Californie ou du Montana.


3 – Il y a quelques mois j’ai assisté à deux présentations sur la Serbie et plus largement sur les États de l’ex Yougoslavie (dans le cadre de manifestations culturelles organisées par les Amis de la médiathèque d’Uzès, dont un animateur bénévole très actif est notre ami Jean-Louis Leprêtre, qui a des contacts dans les nombreux pays européens où il a travaillé dans le domaine culturel).

Un des conférenciers a mis en lumière la distinction entre la nationalité et la citoyenneté : « Il y a des Serbes dans toutes les républiques ex-yougoslaves, mais tous ces Serbes partagent la « nationalité » serbe, alors que tous les habitants de la Serbie qui ont des documents d’identité de cet État ont la « citoyenneté » de la Serbie ; inversement, les Serbes de Croatie ont la citoyenneté de la Croatie mais s’estiment pour beaucoup de nationalité serbe ».



J’ai cherché la « vraie » définition des mots nation, nationalité, nationalisme. Je n’ai pas trouvé de définition unique de la nation, mais une coexistence entre deux tendances, suivant les sources et en particulier l’époque de leur rédaction :

1- L’une qui privilégie les rapports humains. Encyclopédie de 1964 et Petit Larousse 2019 (rédaction très proche): « Groupe humain, fixé en général dans un même pays, dont l’unité consciente est cimentée par une même histoire, une même langue ou des intérêts communs et par la volonté de poursuivre la vie en commun. [....]. La nation se distingue de l’État, qui est une organisation plus ou moins plaquée sur elle, donc postérieure et sujette à disparaître alors que la nation lui survit ; un État peut englober plusieurs nations ».


2 – L’autre qui met en avant les liens politiques. Dictionnaire de 1938 : « Réunion de personnes habitant un même pays et soumis à un même gouvernement : exemple la nation française. La nation désigne un assemblage de peuples d’origines parfois diverses, ayant une communauté de langue, d’institutions politiques et souvent de religion (sic !) ». Le Petit Larousse, prudemment, mentionne aussi les liens politiques, en deuxième position et en soulignant que c’est dans le domaine du droit : « Communauté politique distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté ».


Pour la nationalité, même coexistence : dans l’encyclopédie de 1964 « 1 : Caractère propre à une nation ; cette nation. 2 : Lien juridique et politique qui unit un État à chacun de ses membres ». Enfin la définition du nationalisme varie peu avec les sources : « Attachement passionné aux traditions nationales, aux caractères distinctifs de la nation à laquelle on appartient - Doctrine qui repose sur ce sentiment et qui considère que la sauvegarde de la puissance de la nation doit l’emporter sur tous les autres problèmes ; le nationalisme, en s’exaspérant, peut s’accompagner de xénophobie ».



Pour la citoyenneté c’est plus simple et très uniforme.

Citoyen : « Membre d’un État, considéré du point de vue de ses devoirs et de ses droits civils et politiques » (Petit Larousse 2019).

Citoyenneté : « Qualité de citoyen - Situation créée par la pleine reconnaissance aux personnes de leur statut de citoyen » (Petit Larousse 2019).


Jean-Jacques Smedts

Un mois de mai particulièrement… joli !


Tout au long du mois de mai, la Maison de l’Europe de Nîmes – Europe Direct Nîmes Bas-Rhône Cévennes et ses partenaires ont organisé des événements pour fêter l’Europe !


Le Joli Mois de l’Europe a été créé en 2010. Il est l’occasion d’organiser un ensemble d’évènements autour de la Fête de l’Europe du 9 mai, date de la commémoration de la déclaration de Robert Schuman, l’un des pères fondateurs de l’Europe. L’objectif est de placer l’Europe au centre des réflexions et de permettre aux habitants de la Région Occitanie de prendre conscience de la place qu’occupe l’Europe dans leur vie quotidienne. C’est aussi l’occasion de faire connaître les nombreuses actions et réalisations en Occitanie qui ont vu le jour grâce aux financements européens.

Cette année, l’agenda de la Maison de l’Europe de Nîmes et de ses partenaires était riche en événements : des journées de découverte de la mobilité européenne et internationale à des stands d’information, des parcours citoyens à la projection du documentaire, en passant par des activités ludiques, ou encore des conférences et des interventions dans les établissements scolaires… il y en avait pour tous les goûts ! Petits et grands ont pu en découvrir plus sur l’Union européenne, ses politiques et ses programmes, et cela dans 4 départements : Gard, Lozère, Hérault et Vaucluse !

De nombreux médias, y compris des radios et une chaîne de télévision, ont suivi nos activités.

Découvrez l’ensemble de nos événements du Joli Mois de l’Europe 2022 en téléchargeant le dossier ici :

Merci à tous les partenaires et aux personnes impliquées dans la réalisation de ces projets, en particulier aux volontaires européennes et européens !


Le 9 mai inauguration de la place de l’Europe - Valéry Giscard d’Estaing


Pour la fête de l’Europe, la place de l’Europe à Nîmes a changé de nom, ou plutôt s’est enrichie de celui d’un grand européen, Valéry Giscard d’Estaing. Une plaque « Place de l’Europe – Valéry Giscard d’Estaing » a été dévoilée par son épouse qui a, dans un discours émouvant, rappelé les actions que l’ancien Président de la République a réalisées dans la construction européenne. Le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier a ensuite évoqué le symbole que représente le 9 mai. Les élus de la Mairie et de la Communauté de communes ainsi que les parlementaires étaient présents pour cette occasion.


Par solidarité avec l'Ukraine, la Maison de l’Europe propose des cours de français gratuits


Depuis le début de la crise, elle propose aux réfugiés d’Ukraine dans notre région de participer gratuitement à des cours de français langue étrangère ou d’autres langues européennes, afin de faciliter leur intégration, même temporaire dans la région. Un cours débutant spécifique pour les réfugiés ukrainiens a été mis en place à la Maison de l’Europe.

Elle propose également des services de traduction et d’interprétariat aux ressortissants ukrainiens. La Maison de l’Europe est prête à accompagner toute personne, réfugiée d’Ukraine, pour ses premières démarches et contribuer ainsi à son installation dans la région.


En partenariat avec la Croix-Rouge, elle accueille ainsi depuis début avril un groupe de personnes réfugiées qui s’initie au français sur leur lieu de résidence et à la Maison de l’Europe le jeudi après-midi.


N’hésitez pas à venir nous voir au 46 rue de la République (Nîmes) ou à prendre contact avec Bérangère Pailhes au 04 66 21 77 50 ou par mail : info@maison-europe-nimes.eu



Notre projet de partenariat Erasmus + MY SOFT CITY continue !



Après Nîmes et l’île portugaise de Madère, c’est au tour de Constantza en Roumanie d’accueillir des travailleurs de jeunesse pour une formation de 3 jours début autour de l’écriture créative et de la cartographie littéraire.

Le partenaire roumain qui accueille la formation est aussi à l’origine du projet My soft City : House of Education and Innovation. Pour en savoir plus sur l’association :



Comme les formations précédentes, le but de cette rencontre avec des participants du Portugal, de Suède, de Roumanie et de France est d’acquérir des compétences dans les domaines cités ci-dessus, d’apprendre à se connaître et à travailler ensemble. Ce que les participants auront développé pendant ces 3 jours servira à mettre en place un atelier pour les jeunes à leur retour dans leur pays respectif.

Cette formation aidera les travailleurs de jeunesse à développer des compétences liées à l'écriture créative et les sensibiliser à l’écriture comme forme d’activisme. Les participants apprendront à créer des slogans, des descriptions et des textes attrayants susceptibles de convaincre les personnes d'utiliser la carte illustrée de Nîmes (un des résultats du projet) et de mieux les convaincre de l'importance de la préservation du patrimoine. Ces compétences favoriseront également l'employabilité et prépareront les animateurs à former les jeunes lors des ateliers locaux afin que ces derniers puissent créer des textes de qualité pour accompagner la carte. Voici quelques exemples de textes créatifs nécessaires : description de la carte et instructions, description des lieux, publicité, titres, citations inspirantes, informations sur la ville, telles que "ce que vous devez savoir avant de visiter Nîmes" ou "à faire et à ne pas faire"…

Les personnes sélectionnées qui participeront à cette formation viennent de différents horizons : Lucie, 19 ans, est étudiante et bénévole à la Maison de l’Europe ; Gwendoline, 28 ans, est chargée des relations avec les établissements scolaires au service du Patrimoine de la mairie de Nîmes ; Clara, 29 ans, est volontaire européenne au Purple Campus à Alès, Gwendoline, 27 ans, est animatrice à la MAS (Maison d’Accompagnement Scolaire) de Valdegour et Fouzia, 24 ans, effectue son alternance à l’association AMAOS (Association pour la Médiation et l’Aide à l’Orientation Scolaire) située dans le quartier Pissevin.

Casino de Constantza

Source: Wikipédia


Nous souhaitons aux participantes de ce projet un bon séjour en Roumanie et nous ne manquerons pas de vous partager en images les activités de leur formation !


Les jeunes bougent grâce à l’Europe : Isabelle en Pologne




Salut ! Je suis Isabelle, j’ai 24 ans et je suis étudiante en 5e année de pharmacie ! Je suis actuellement au sud-est de la Pologne, à Rzeszow, en tant que volontaire court terme dans une association nommée « INPRO ».

J’ai l’habitude de voyager mais c’était la première fois que je voyageais seule, donc c’était un peu plus stressant que d’habitude, mais je me débrouille toujours !

Je vis dans un « Hôtel », de type auberge de jeunesse. Nous sommes 16 jeunes entre 18 et 26 ans à vivre dans cet espace, de tous types de nationalité ! Italienne, espagnole, géorgienne, arménienne, ukrainienne, albanaise, polonaise… et française !

Mon meilleur souvenir : Une soirée improvisée dans la cuisine ! Nous étions très serrés dans cette cuisine, mais l’ambiance était fabuleuse ! Chacun a passé ses chansons préférées, c’était très diversifié !

Ma mission principale de volontariat est la préparation du festival de la jeunesse le premier juin, qui permet de faire découvrir aux jeunes entre 18 et 30 ans les opportunités de partir à l’étranger grâce aux programmes européens.

Je me suis personnellement positionnée sur les missions : création des costumes pour la promotion du festival, distribution de flyers et diffusion de l’information dans les lycées, tenue du stand de promotion et de découverte de la France, création d’un Quiz et d’un flash mob, présentation d’un power point sur la France, création de l’affiche du festival et animation pendant l’entracte (chansons et guitare).

Je suis déjà presque à la fin de mon projet… Je vais donc réaliser au mieux mes missions et profiter à fond des dernières semaines qui me restent !


Découvrez son expérience en vidéo!


Partir en Hongrie cet été, pourquoi pas ?


Nous sommes à la recherche de participantes et participants pour un échange de jeunes en Hongrie du 28 juillet au 4 août !

Tu as entre 16 et 21 ans ? Tu veux participer à un échange culturel de 8 jours ? Tu veux faire l'expérience de modes de vie différents, en savoir plus sur la diversité, l'inclusion et le développement durable ? Alors postule ICI pour avoir la chance de voyager en Hongrie, et de rencontrer 24 autres jeunes de France, Islande, Hongrie et Lettonie !

Conditions :

  • Avoir entre 16 et 21 ans

  • Résider en France

  • Avoir une connaissance de l'anglais

  • Frais de participation : 30€

  • La bourse Erasmus+ couvre l'hébergement, la restauration, les activités et le transport (sur la base d'un forfait)

Candidature via ce formulaire avant le 19 juin 2022.

Plus d'informations et candidature :

04 66 21 77 50


Apéro Multi Kulti dans les Jardins de la Fontaine à Nîmes


Le jeudi 30 juin, La Maison de l’Europe organisera un Apéro Multi Kulti dans les Jardins de la Fontaine à Nîmes. Ce nouvel événement donnera aux participants la possibilité de parler des langues étrangères, de participer à des jeux et de découvrir d’autres cultures dans un cadre informel. Apporte ta spécialité culinaire, et nous t’offrons une boisson !

Pour l’Apéro Multi Kulti rendez-vous à l’entrée principale des Jardins de la Fontaine, avenue Jean Jaurès à Nîmes de 18h à 20h.


L’agriculture de demain, un enjeu européen


Claire Sarda-Vergès est directrice de l’Agence de développement rural Europe et territoires (Adret) des Pyrénées orientales. Cette association est labellisée comme relais officiel de l’Union européenne Europe Direct. Dans une interview, Claire Sarda-Vergès aborde la question du bio, du local...d’un point de vue de l’Europe.



Propos recueillis par Alexandra Portlock (AP)


A.P. : Quelles sont les particularités de la région Occitanie, en termes d’agriculture, à l’échelle de l’Europe ?


Historiquement, ce n’était pas une des régions les plus dotées. A la fin des années 60, les filières privilégiées de la Politique agricole commune (PAC) étaient la viande et les produits laitiers. Ce ne sont pas des filières dominantes en Occitanie. Mais au fur et à mesure des réformes, ça a changé.

Au sein de la région, il y a une plus forte disparité d’un département à l’autre. Certains agriculteurs vont toucher des aides destinées à un milieu avec un handicap naturel (territoires de montagne par exemple, NLDR).

La typologie de nos filières, à savoir la viticulture et l’arboriculture, nous rend très sensibles à la concurrence des pays du sud de l’Europe.


A.P. : L’agriculture est soutenue par l’Europe à travers la PAC. Comment fonctionne le financement ?


Il y a deux piliers dans le financement de la PAC. Le premier pilier, c’est le FEAGA (fonds européen agricole de garantie), c’est à dire des aides directes aux exploitations. Le second c’est le FEADER (fonds européen agricole pour le développement rural), des mesures agricoles telles que l’aide à la conversion bio ou la compensation des hasards naturels.


A.P. : Nous sommes en transition vers la nouvelle PAC, qui entre en vigueur en janvier 2023. Quelles sont les grands changements pour les agriculteurs ?


Ce qui change dans les orientations, c’est une plus grande prise en charge de la dimension environnement. Il y a une volonté de valoriser la place des exploitations agricoles dans la chaîne alimentaire et de dynamiser les circuits courts.


A.P. : Justement, ça paraît un peu paradoxal d’imaginer que l’Union européenne, une instance internationale et à grande échelle, veuille soutenir des actions de proximité, très localisées…


C’est justement un point fort de la nouvelle PAC. Un accent est mis sur le développement du circuit court et la proximité. Avec le développement par exemple des produits locaux dans les cantines scolaires, les marchés, les caveaux...Là, ce sont des axes de la Commission européenne dans le Pacte vert (stratégie de l’UE destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre, présentée en 2019, NDLR).


A.P. : L’Europe va-t-elle privilégier les circuits courts au détriment de l’exportation ?

L’Europe a toujours eu vocation à être exportatrice. Là encore, ça dépend des filières. En viticulture, heureusement que les exploitants peuvent exporter. Suivant les filières on ne passe pas forcément par des circuits courts.


L’un n’empêche pas l’autre. Mais il y a cette idée de privilégier les circuits courts.

La difficulté avec l’exportation, c’est que si on veut exporter, il faut accepter d’importer d’un pays tiers. Mais dans la mesure où il respecte les normes environnementales. Le but c’est d’avoir des exportations agricoles durables sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan économique. Quand l’agriculteur développe plus de revenus à travers le circuit court, c’est plus intéressant. L’Europe a intérêt à ce que les agriculteurs puissent vivre de leur exploitation.

A.P. : Donc l’Union européenne a-t-elle intérêt à soutenir le circuit court ?


Il faut rappeler que la pandémie est passée par là. On a vu l’importance des agriculteurs, dont certains proposaient de la livraison. Et ça a montré la pertinence et la complémentarité avec le consommateur.


Dans des lettres d’observation envoyées par la Commission européenne, il y a quand même cette réflexion sur le problème de l’interdépendance. Nous faisons le maximum pour qu’au moins au niveau européen nous soyons autosuffisants.


A.P. : Et au niveau de l’agriculture biologique, y a-t-il des changements ?


Le cahier des charges du bio a changé récemment. Il y a des points de controverse d’ailleurs. Par exemple, on accepte certains résidus.

Lors de la précédente période de la PAC (2015-2022), il y avait deux types d’aide. Une à la conversion bio, une au maintien. Dans la nouvelle, la France ne retient que les aides à la conversion. Et de nombreux agriculteurs ne sont pas contents.


L’Europe au quotidien : celle de nos téléphones portables


Pour une fois, nous allons laisser la guerre en Ukraine avec son lot de malheurs, de dévastations, et de mensonges. Nous ne pouvons guère plus qu’être solidaires, et soutenir nos dirigeants dans leur volonté de ne pas laisser désarmé un peuple qui ne demandait rien d’autre que de vivre libre.


Non le sujet d’aujourd’hui sera beaucoup plus terre à terre. Depuis l’avènement du portable dans notre quotidien, nous avons assisté, après une première période où l’on ne savait à quel saint se vouer, tant l’offre était multiple, opaque, complexe, à une situation bien améliorée, avec au passage une division de plusieurs grandeurs du coût de l’utilisation de nos téléphones portables par rapport à ce qu’il était à ses débuts. Et cela malgré une multiplication en sens inverse des services rendus par ce petit objet devenu aussi indispensable que nos clés de maison. Dans ces progrès considérables l’Europe a joué un rôle majeur pour nous protéger, aussi bien en tant que consommateurs qu’en tant que citoyens propriétaires de nos données personnelles. Il en a déjà été question à plusieurs reprises.

Mais depuis toutes ces années, nous nous débattons avec ce qu’on appelle d’un mot qui nous était encore inconnu voici vingt ans : une connectique disparate, encombrante, jamais normalisée et surtout rapidement obsolète. À chaque nouvel appareil son mode de branchement, toujours nouveau, et une bonne occasion de râler à l’idée de devoir mettre au rancart un chargeur pourtant pas si vieux.

Déjà, ces dernières années ont été l’occasion d’un grand progrès, passé relativement inaperçu : la réduction à trois modèles des types de chargeurs ; ce fut le résultat d’une entente entre constructeurs, un peu contraints et forcés ; une entente certes bienvenue, mais qui laisse quand même persister une certaine anarchie préjudiciable aussi bien à l’utilisateur qu’à l’environnement.

C’est pourquoi cela n’a pas suffi : la Commission européenne a enfin accepté en septembre de proposer un texte à la fois plus contraignant, plus simple, plus économique et, ce qui ne gâte rien, plus écologique. Plus écologique déjà par le simple fait qu’il devrait réduire considérablement la quantité de déchets industriels que génère ce gaspillage : entre 11 000 et 13 000 tonnes de déchets annuels, excusez du peu.

Ce n’est pas encore acquis, mais les choses avancent vite. Sur la base d’un premier projet élaboré par la Commission en septembre 2021, le Parlement européen a validé un rapport qui devrait déboucher rapidement sur un projet de directive, rappelons que la directive est la loi européenne qui s’impose à tous les États-membres une fois qu’elle a été adoptée. Aux États-membres, mais aussi à tous ceux qui veulent commercer avec l’Union européenne, c’est-à-dire à peu près tout le monde -si l’on excepte la Corée du Nord, et encore !

Il s’agit donc d’aller, d’ici deux ou trois ans au plus, vers la fabrication d’un chargeur universel, avec le branchement de dernière génération, le plus discret et le moins gourmand : la prise USB-c.

Et pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, le Parlement demande déjà à la Commission, dans la foulée de cette première avancée, de réfléchir à la même normalisation pour l’ensemble des appareils électroniques dits à faible consommation d’énergie, souris, écouteurs, jouets, etc. Là encore, cela permettra au consommateur de se procurer l’appareil de son choix sans être obligé d’en acquérir la connectique spécifique, forcément coûteuse.



Jean-Luc Bernet

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