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Lettre Europe novembre 2023

Photo du mois:



Le traité de Maastricht entrait en vigueur, il y juste trente ans, le 1er septembre 1993.


Tribune:


La ceinture de feu de l'Europe


Regardons une carte du continent européen et de la Méditerranée : l'Union européenne apparaît comme une île de paix cernée à l'est et au sud par une ceinture de feu.


A l'est, la Russie a envahi la Géorgie, l'Ukraine et occupe une partie de la Moldavie ; elle a vassalisé la Biélorussie.

Dans le Caucase, l'Azerbaïdjan règle son compte avec l'Arménie par les armes.

Au Proche-Orient, la Turquie occupe le nord de la Syrie et de Chypre et réprime les Kurdes. La Syrie écrase sa population sous les bombes avec l'aide de la Russie. Le Liban ne s'est jamais remis d'une guerre civile tandis que son économie est pillée par des factions rivales drapées dans des rivalités confessionnelles.

En Israël et en Palestine, les fanatiques religieux des deux côtés ont sabordé les accords d'Oslo* et provoquent des réactions en chaîne violentes dont sont victimes les peuples israélien et palestinien.

Au sud de la Méditerranée, des dictatures oppriment leur peuple tandis que des factions rivales se disputent des lambeaux de la Libye.


Dans ce voisinage si proche (dans un rayon de 3000 km environ), l'Union européenne est au mieux un pourvoyeur d'aide humanitaire et d'argent pour reconstruire, au pire un spectateur impuissant.

Quand les 27 arrivent laborieusement à se mettre d'accord sur une position commune, elle est presque aussitôt décrédibilisée par des initiatives désordonnées et non concertées de ses États membres.


L'Union européenne ne peut plus se contenter de compter les points car elle subit directement les répliques de ces séismes : afflux de migrants fuyant les guerres, les dictatures et la misère, régimes autoritaires utilisant cette détresse pour exercer un chantage financier, tensions sur notre sol entre des diasporas agitées par les conflits extérieurs, terrorisme d'illuminés voulant nous punir de notre action ou de notre inaction...

Les 27 diplomaties concurrentes et souvent divergentes ne font pas le poids face aux actions brutales et cyniques des grands acteurs : Russie, Chine, Iran, pays arabes et États-Unis ; il devient urgent que les pays européens se coordonnent à la majorité et s'en tiennent aux positions arrêtées.

Pourtant, nous avons un poids économique non négligeable, des capacités militaires qui si elles étaient additionnées et rationalisées seraient redoutables et des valeurs morales qui restent attractives pour les populations des pays concernés : la démocratie, l'égalité des sexes, la paix... Ce que nous reprochent les populations du « Sud global », ce ne sont pas nos valeurs auxquelles elles aspirent mais le fait que nous n'y croyons pas suffisamment et que nous les appliquions d'une façon sélective. Il est temps que l'Union devienne un pompier efficace éteignant les incendies que certains attisent à ses portes.


* Ils prévoyaient la reconnaissance de l'existence d'Israël par l'O.L.P (Organisation de libération de la Palestine) et l'établissement d'une Autorité palestinienne, sorte de proto-Etat.


Frédéric BOURQUIN, président de la maison de l’Europe de Nîmes


Les nouvelles de l'Europe:


L'euro change d'aspect après 25 ans d'existence




L'euro papier

L'euro va avoir 25 ans en 2024 ; en effet, il est apparu dans nos poches en 2002 mais il a commencé à circuler en tant que monnaie fiduciaire dès 1999. Pour fêter ses 25 bougies, il va se faire une beauté. En effet, on reprochait aux billets d'être désincarnés avec leurs ponts ou leurs portes et fenêtres non identifiables. Lors du lancement, on avait écarté toute référence à des monuments réellement existants pour éviter de fâcher les pays qui n'auraient pas été retenus.

En 2021, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (B.C.E.), a lancé le changement d'aspect des billets « pour que les Européens de tous les âges et de tous les horizons puissent s'y identifier ». Un groupe d'artistes, de designers, de professeurs d'archéologie et d'histoire ont défini 7 thèmes devant illustrer les futurs billets.


Fleuves : les rivières de la vie en Europe.

Les fleuves qui sillonnent l’Europe traversent les frontières. Ils nous relient aux autres comme à la nature. Ils symbolisent les fluctuations d’un continent dynamique et en perpétuelle évolution. Ils nous nourrissent et nous rappellent les sources profondes de notre vie commune. Il nous appartient donc de les nourrir en échange.


La culture européenne.

En Europe, la richesse du patrimoine et le dynamisme des secteurs de la culture et de la création consolident l’identité européenne, forgeant un sentiment partagé d’appartenance. La culture favorise des valeurs communes, l’inclusion et le dialogue en Europe et dans le monde. Elle rapproche les peuples.


Le futur vous appartient.

Les idées et innovations qui façonneront l’avenir de l’Europe résident dans chaque Européen et chaque Européenne. Les images conçues pour ce thème représentent ceux qui portent de l’imaginaire collectif à partir duquel les individus créeront cet avenir commun. Ce thème symbolise le potentiel infini des Européens.


Le reflet des valeurs européennes dans la nature.

L’Europe est un espace vivant, mais aussi un concept. De même, l’Union européenne est une organisation, mais aussi un ensemble de valeurs. Le thème met en lumière le rôle des valeurs européennes (respect de la dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, État de droit et respect des droits humains) en tant que piliers de l’Europe et met ces valeurs en lien avec notre respect pour la nature et la préservation de l’environnement.


Les oiseaux : libres, résilients et inspirants.

Les oiseaux ne connaissent pas de frontières et symbolisent la liberté de mouvement. Leurs nids nous renvoient à notre propre désir de bâtir des lieux et des sociétés qui prennent soin de l’avenir et le protègent. Ils nous rappellent que nous partageons notre continent avec toutes les formes de vie qui maintiennent notre existence commune.


Mains : construire l’Europe ensemble.

Chaque paire de mains est unique. C’est à la force des mains que l’Europe, ses infrastructures physiques, son héritage artistique et ses réalisations se sont construits. Avec nos mains, nous construisons, nous tissons, nous guérissons, nous enseignons, nous établissons des liens. Les mains nous guident également. Les mains racontent des histoires de labeur, d’âges et de relations, d’héritage, d’histoire et de culture. Ce thème célèbre les mains qui ont construit l’Europe et qui continuent de le faire tous les jours. 


Notre Europe et nous-mêmes.

Nous grandissons en tant qu’individus, mais aussi en tant que membres d’une communauté, à travers nos liens réciproques. Nous avons nos histoires et identités propres mais, en tant qu’Européens, nous partageons aussi une identité commune. Ce thème évoque la liberté, les valeurs et l’ouverture d’esprit des peuples en Europe. »


Une consultation doublée d'un sondage qualitatif auprès de 23000 personnes a été réalisée cet été.

La B.C.E s’appuiera sur les résultats de ces enquêtes pour sélectionner le thème de la prochaine série de billets d’ici à 2024. Un concours de graphisme sera organisé par la suite. La B.C.E devrait prendre une décision sur le futur graphisme et les échéances de production et d’émission des nouveaux billets en 2026.


  

Nos billets actuels. Source : wikipédia


L'euro numérique

Pour faire face à la concurrence des cryptomonnaies* et tenir compte de la baisse des paiements en numéraire, la Commission a présenté en juin 2023 une proposition législative de création d'un euro numérique. Le projet est encore flou (https://www.ecb.europa.eu/paym/digital_euro/faqs/html/ecb.faq_digital_euro.fr.html) mais il s'agirait de pouvoir payer avec un mobile ou une carte prépayée sans passer par une banque. L'anonymat des transactions sera, parait-il, garanti. La phase d’étude, qui devrait durer environ deux ans, a commencé en octobre 2021 et devrait prendre fin en octobre 2023. A ce niveau de l'étude, on encore du mal à percevoir les avantages pour le consommateur ordinaire par rapport au paiement par carte ou avec un mobile.

La Chine émet déjà un yuan numérique et d'autres pays y pensent fortement.



*Une cryptomonnaie est une monnaie numérique émise de pair à pair (entre deux personnes ou entités privées), sans nécessité de passer par une banque centrale et utilisable au moyen d'un réseau informatique décentralisé. Elle utilise des technologies de cryptographie (codes) garantissant la confidentialité, l'intégrité et l'authenticité des transactions ; elle associe l'utilisateur aux processus d'émission et de règlement des transactions. Les cryptomonnaies, tel le bitcoin, sont utilisées dans les pays dont les devises ne sont pas considérées comme sûres par les utilisateurs mais également par le grand banditisme pour éviter le traçage de la police. D'autre part, elles sont utilisées comme instruments de spéculation car leur cours, non modéré par une banque centrale, évolue de façon parfois très importante.


Frédéric BOURQUIN


Pologne, vers la fin d’un régime « illibéral »


Une dégradation progressive des relations Pologne/UE au fils des ans

Après son entrée dans l’UE en 2004, la Pologne s’affirme comme un acteur important en Europe.

Depuis la victoire du parti Droit et Justice, ouvertement eurosceptique, aux élections législatives de novembre 2015, le pays entretient des relations difficiles avec les institutions européennes. Après l’entrée en vigueur de deux lois controversées portant atteinte à l’indépendance des médias et de la justice, le pays fait l’objet, depuis 2017, de plusieurs procédures d’infractions de la part de la Commission européenne.

La question de la primauté du droit européen est également une source de conflit. Le 7 octobre 2021, le tribunal constitutionnel polonais affirme dans un arrêt que certains articles des traités européens sont incompatibles avec la Constitution nationale, alors que la Cour de justice de l’Union conteste la compatibilité de la réforme de la justice dans le pays avec le droit de l’UE.

La Commission refuse alors de valider le plan de relance polonais, au motif que la Pologne n’a pas mis en œuvre les recommandations européennes visant à garantir l’indépendance de la justice et l’efficacité des mécanismes de lutte contre la corruption, gelant ainsi l’octroi des sommes allouées.

La Pologne a également refusé de coopérer dans la gestion de la crise des migrants de 2015, le pays n’a en effet relocalisé aucun migrant sur son territoire depuis l’Italie et la Grèce. Sa position anti LGBT est une des pires du continent. Des villes dirigées par le PIS s’étaient déclarées « villes libérées de l’idéologie LGBT ». Le droit à l’avortement est réduit à sa plus simple expression en Pologne avec une interdiction quasi générale sauf rares exceptions.


Revirement de situation

Le 15 octobre, l’opposition menée par l’ancien président du Conseil européen (2014-2019), Donald Tusk, remporte les élections législatives :

Bien que le parti Droit et Justice (PiS) mené par le Premier ministre sortant Mateusz Morawieck soit arrivé premier en termes de votes, les trois principaux partis d’opposition obtiennent la majorité des sièges et peuvent ainsi former une nouvelle coalition gouvernementale. La Coalition civique (KO), liste centriste et pro-européenne menée par l’ancien Premier ministre Donald Tusk, récolte 30,7 % des voix, 14,4 % pour Troisième voie (centristes) et 8,6 % pour La Gauche (Lewica). En cumulé, ces trois listes d’opposition dépassent la barre des 50 % de suffrages. Elles devraient disposer au total de 248 sièges sur les 460 à la Diète, la chambre basse du Parlement polonais. Une majorité parlementaire qui pourra alors voter sa confiance à cette future coalition gouvernementale.


Cette dernière pourra aussi profiter d’une majorité au Sénat, chambre haute du Parlement polonais. Les élections sénatoriales avaient lieu le même jour, et les partis d’opposition au PiS ont raflé 66 des 100 sièges que compte l’assemblée. Une double majorité donc, qui rend impossible le maintien au pouvoir des ultraconservateurs. Le taux de participation, historiquement haut, a atteint 74,38 %.

“Je n’ai jamais été aussi heureux dans ma vie d’obtenir une deuxième place. La Pologne a gagné, la démocratie a gagné, nous les avons écartés du pouvoir”, a ainsi lancé Donald.


Ces élections marquent un tournant dans les relations entre l’UE et le pays. Les résultats des élections polonaises ont été accueillis avec soulagement dans les institutions européennes et les chancelleries, ils font naître l’espoir de voir la Pologne revenir dans le consensus européen.

Crédits Conseil européen


Donald Tusk s’est rendu à Bruxelles dès le 25 octobre et y a rencontré Ursula von der Leyen. Il s’agissait certes d’une visite informelle puisqu’il n’est que le “chef de l’opposition”, pressenti pour bientôt devenir Premier ministre mais il espère débloquer rapidement les fonds du plan de relance destinés à son pays et tient à replacer ce dernier au cœur du projet européen.


Depuis juin 2022, la Pologne est éligible à 35,4 milliards d’euros de fonds de relance post-Covid-19 de l’Union européenne. Mais cette somme est gelée par la Commission en raison du différend en cours sur l’état de droit et l’indépendance de la justice. Ce différend bloque également l’accès aux 76,5 milliards d’euros de fonds de cohésion destinés à élever le niveau de vie dans les régions les plus pauvres d’Europe.

Donald Tusk a annoncé des réformes pour débloquer ces fonds : application des arrêts de la Cour de justice de l’UE, adhésion au parquet européen, séparation des portefeuilles de ministre de la Justice et de procureur général.

Mais les choses pourraient trainer en longueur :

Le chef d’Etat Andrej Duda, membre du PiS, en poste jusqu’en 2025, possède un droit de véto sur les actes législatifs, pouvant bloquer en particulier la réforme de la justice. C’est également à lui d’organiser la transition entre les gouvernements : il pourrait faire durer la procédure jusqu’en décembre.


Isabelle ROUSSY



Pas d’élargissement sans de profondes réformes pour l’Union européenne


Depuis l’entrée de la Croatie en 2013, l’Union européenne s’était mise en pause en ce qui concerne les élargissements.

La guerre en Ukraine a servi de catalyseur pour relancer le processus mais l’arrivée des différents candidats chamboulerait radicalement la physionomie économique, sociale et politique de l’Union. Un élargissement de cette importance demande une réforme en profondeur de nos institutions et du mode d’adhésion.


Toute l’Europe présente une analyse sur la question de l’intégration des pays candidats.


Constitué à l’initiative de la France et de l’Allemagne, un groupe d’experts indépendants a remis un rapport aux Vingt-Sept, mardi 19 septembre. Ils estiment que l’Union européenne ne pourra pas accueillir de nouveaux membres sans être profondément réformée.

Source : Toute l’Europe


« Le 19 septembre, douze politologues indépendants ont remis les conclusions de leur rapport*, intitulé Naviguer en haute mer : réformer et élargir l’Union européenne, aux ministres des Affaires européennes » des Etats membres [L’Express]. Un rapport qui appelle les institutions de l’UE « à adopter une série de réformes afin d’être prêt d’ici 2030 à accueillir de nouveaux membres tels que l’Ukraine », explique The Guardian.


Réunis à l’initiative de Paris et de Berlin à partir de janvier, ces chercheurs ont travaillé « sous la conduite de la politologue allemande Daniela Schwarzer et du chercheur français Olivier Costa, les deux rapporteurs, et ont conduit des entretiens auprès de toutes les parties prenantes ainsi que des membres de la société civile », fait savoir L’Express. Parmi leurs propositions, « mettre en place le principe de la différenciation » entre les différents Etats membres et candidats à l’adhésion, poursuit l’hebdomadaire. Une préconisation qui reviendrait à instaurer une « Europe à quatre vitesses » [Politico].


Pas d’élargissement sans réforme

« Aujourd’hui, les Vingt-Sept sont tous d’accord pour avancer sur la voie de l’élargissement », note Le Monde. « Mais, à la question de savoir comment mener ce chantier, qui changera radicalement la physionomie économique, sociale et politique de l’Union, les réponses varient fortement d’une capitale à l’autre », fait observer le quotidien du soir. Et une échéance “importante” approche : « à l’occasion de leur réunion à Bruxelles, prévue fin décembre, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept devront décider s’ils ouvrent les négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie » [Le Monde]. Le journal indique qu’ils devront aussi y « faire un geste à l’égard des pays des Balkans occidentaux, qui attendent dans l’antichambre de l’Union européenne (UE) depuis des années et verraient d’un mauvais œil Kiev et Chișinăuleur passer devant ».


Pour le “groupe des douze”, tel que se sont eux-mêmes renommés les experts appelés par la France et l’Allemagne, « l’UE n’est pas prête à accueillir de nouveaux membres, ni sur le plan institutionnel ni sur le plan politique » [Le Monde]. Ils préconisent ainsi « une réforme de l’Union qui précéderait l’élargissement, ou lui serait concomitante », indique le quotidien. Ils proposent notamment « un passage à la majorité qualifiée dans tous les domaines où l’unanimité est encore la règle » au sein du Conseil de l’UE [Contexte]. Les experts insistent aussi « sur la préservation de l’état de droit » en simplifiant les procédures « pour sanctionner les Etats récalcitrants », relève le média spécialiste des institutions [Contexte].


Un nouveau statut pour le Royaume-Uni ?

« A l’image du souhait d’une Europe à plusieurs vitesses émis par Emmanuel Macron le 9 mai 2022 lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, les chercheurs recommandent de mettre en place le principe de la différenciation », rapporte L’Express.

« Les auteurs envisagent un modèle d’UE en quatre cercles concentriques :

1. Le cercle intérieur [avec les Etats membres qui connaissent le plus haut niveau d’intégration européenne, comme une participation à la zone euro NDLR] ;

2. L’UE [avec tous les Etats membres, quel que soit leur niveau d’intégration NDLR] ;

3. Les membres associés ;

4. La Communauté politique européenne », liste Politico.


Une proposition qui suscite l’intérêt de médias britanniques, puisque le Royaume-Uni, trois ans après avoir quitté l’UE lors du Brexit, pourrait être concerné par l’un de ces différents niveaux d’intégration. Pour The Telegraph, le Royaume-Uni pourrait ainsi devenir « un membre associé de l’Union européenne » dans cette configuration. Ce qui implique qu’il « devrait contribuer au budget annuel de l’UE et être gouverné par la Cour de Justice européenne en échange d’une ‘participation’ au marché unique » [The Telegraph].


« Cela n’inclurait pas d’union douanière avec l’UE, permettant à des pays comme le Royaume-Uni de maintenir une politique commerciale indépendante », précise le quotidien britannique. Le rapport a été publié alors que le chef de l’opposition outre-Manche « Keir Starmer rencontrait le président Macron à Paris pour discuter de ses projets visant à rapprocher la Grande-Bretagne de l’UE si les travaillistes remportaient les prochaines élections », note The Times. Le journal ajoute que le responsable politique « aurait informé le président français de ses projets de réinitialisation des relations avec l’UE, qui incluent une révision de l’accord commercial actuel pour l’améliorer ».


Source : Toute l’Europe


*Rapport du groupe de travail :



Les nouvelles de la Maison de l'Europe


Erasmus days à Nîmes et en Lozère


Le forum de la mobilité européenne et internationale s’est déroulé le 12 octobre à Nîmes, dans le cadre des Erasmus Days. Pour la première fois, nous avons été accueillis par le Conseil départemental du Gard à l’Espace Diderot.

Cette journée a été l’occasion pour 250 jeunes, lycéens et étudiants de découvrir les différentes possibilités de mobilité européenne et internationale.


2023 étant l’année européenne des compétences, celles-ci étaient à l’honneur pour l’occasion. Dans ce cadre, le Pôle métropolitain Nîmes-Alès, la Maison de l’Europe de Nîmes, la CCI Gard et le Comité d’organisation, composé du Campus CCI Gard, d’Unîmes, de l’Ecole des Beaux-Arts de Nîmes et de l’Institut Emmanuel d’Alzon, ont organisé le 6e Forum de la mobilité européenne et internationale.

Pendant cette journée, les jeunes ont pu participer à un jeu de piste autour de stands tenus par notre équipe, nos partenaires et nos volontaires européens. Ils ont découvert notamment des sujets comme la citoyenneté européenne, les études à l’étranger, le volontariat européen et ont rencontré des représentants de banques et d’assurances pour faciliter leur départ à l’étranger. Ils ont également rencontré d’autres jeunes ayant déjà vécu une expérience de mobilité pour écouter leurs témoignages et leurs motivations.

D’autre part, ils ont pu passer 45 minutes en compagnie de professionnels et d’entrepreneurs pendant des mini-conférences sur l’importance de l’international dans un CV. Les professionnels ont pu témoigner sur leur parcours professionnel et personnel, mais aussi sur les pratiques d’embauche et ce que recherchent par exemple les chefs d’entreprises dans leurs équipes.



Eliza (volontaire au Campus CCI Gard) et Aleksandra (volontaire à la Maison de l’Europe) présentent le Corps européen de solidarité lors du parcours ludique.


Nous avions également plusieurs radios présentes tout au long de la journée pour interviewer les participants, les intervenants et les exposants. Vous pouvez retrouver ici les nombreux podcast de Radio Système Rives réalisés dans la journée.


Merci au Comité d’organisation pour toute leur implication dans la conception et la réalisation de cette journée, ainsi qu’aux intervenants et aux professionnels qui se sont déplacés pour parler de mobilité et de leur expérience lors de ce Forum !

A l’année prochaine !


Erasmus days : la deuxième édition de Mobi’Lozère a été un vrai succès


L’édition 2023 des Erasmus Days n’a pas laissé la Lozère de côté ! Le 10 octobre la Maison de l’Europe de Nîmes a organisé le deuxième Forum Mobi’Lozère à l’espace Antirouille de Mende. Différentes structures ont pris part avec enthousiasme à l’initiative : Solidarité jeunesse, la Mission locale de Mende, le SDJES (Service Départementale à la Jeunesse à l'Engagement et au Sport) de la Lozère, Epi de Mains, le PETR (Pole d'Equilibre Territorial et Rurale) du Pays du Gévaudan-Lozère.

Pour l’occasion, les locaux ont été divisés en 4 espaces, dédiés aux élèves et aux jeunes en général, mais aussi aux enseignants et aux professionnels de la mobilité. En effet, un « espace pro » était prévu, afin de permettre aux adultes impliqués ou intéressés par des projets Erasmus de mettre en place un échange de pratiques et d’informations entre eux.

Enseignants, élèves et acteurs de la mobilité sur le territoire échangent leurs expériences dans l’espace pro.


Au-delà de l’espace pro, 3 autres espaces étaient prévus, pour informer les jeunes autour des opportunités de mobilité. Un espace « mobilité formelle » avec la présence des antennes de l’Université de Montpellier et de Perpignan sur Mende, qui ont présenté les opportunités de mobilité au sein de leurs établissements, ainsi que des jeunes témoins du lycée Sacré Cœur de Saint-Chély-d’Apcher, qui ont raconté leurs expériences de stage professionnel à l’étranger.

Un autre espace à l’Antirouille était dédié à la citoyenneté européenne. Le PETR, la Maison de l’Europe et le lycée Théophile Roussel y étaient présents pour expliquer aux jeunes les avantages d’être européens et les bonnes pratiques pour partir à l’étranger : Quel type de CV envoyer ? Comment sont couverts les frais de santé ? Comment apprendre la langue du pays de destination ? De plus, le PETR a expliqué aux jeunes comment bénéficier des aides de l’Europe pour mettre en place des projets directement sur le territoire.

Enfin, le dernier espace était dédié à la mobilité non-formelle : échanges de jeunes, Corps européen de solidarité, chantiers des jeunes, Discover EU. La Maison de l’Europe, avec Epi de Mains, le SDJES et Solidarité Jeunesse a expliqué aux jeunes que la mobilité n’est pas seulement pour les élèves et les étudiants, mais est ouverte à tous.

Charlène de la Maison de l’Europe introduit le sujet des stages à l’étranger et présente les témoins.


Cette édition de Mobi’Lozère a vu la participation de 218 personnes, dont une quinzaine d’enseignants et professionnels. 4 lycées, provenant de Mende et de Saint Chély d’Apcher, étaient présents. Etonnamment, la Lozère a fait des chiffres très similaires à ceux du Gard, en démontrant encore une fois qu’elle a une population très engagée dans les initiatives prises dans le territoire.

Les élèves du lycée Notre Dame de Mende prennent une photo de groupe à la sortie avec le drapeau de l’UE



Les jeunes bougent avec l’Europe : Oumaïma en stage à Berlin et Saga notre nouvelle volontaire


Nous sommes ravis de partager avec vous le témoignage d’Oumaïma qui a eu l'opportunité de participer au programme stage Erasmus+ et de vivre une expérience exceptionnelle à Berlin grâce à la Mission Locale Rhône Argence.

À travers son récit, Oumaïma nous emmène dans son voyage à la découverte d’un métier nouveau, de ses motivations profondes, de la quête de son projet professionnel, et de ses missions. Découvrez comment ce projet a non seulement enrichi sa carrière professionnelle, mais aussi transformé sa vie d'une manière inattendue. Suivez l'histoire d’Oumaïma et laissez-vous inspirer par les possibilités offertes par le programme Erasmus+ !


Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Oumaima, j’ai 20 ans. Je vais entrer en BTS management, hôtellerie restauration à Toulon. Je suis actuellement en stage dans le même domaine et ça se passe plutôt bien.


Qu’est ce qui t’a donné envie à partir en stage professionnel Erasmus+ à Berlin ?

Ce n’était pas du tout prévu à la base. Je recherchais ce que je voulais faire car je venais de sortir de la fac de sciences qui ne me plaisait pas. Je suis allée à la Mission Locale Rhône Argence, à Beaucaire où ils ont vu mon profil : que j’aimais les langues, les voyages … et ils m’ont proposé le projet de stage Erasmus+. C’était le projet qui me correspondait le mieux selon eux et ils ont eu raison ! C’était exactement ce que je voulais faire. Donc j’ai accepté directement.


Quelles étaient tes motivations avant de partir ?

Je voulais absolument savoir ce que je voulais faire plus tard. Le domaine de l'hôtellerie m'intéressait. J'avais déjà travaillé, dans l'hôtellerie, mais juste comme femme de chambre et je voyais les réceptionnistes travailler et ça m’intéressait, j'ai donc demandé à faire un stage dans ce domaine et ça s'est super bien passé du coup.


Est-ce que tu avais des peurs et des craintes avant de partir ?

On m'avait dit qu'ils parlaient beaucoup anglais là-bas et ça me faisait un peu peur parce que ça faisait un moment que je n’avais pas pratiqué.

Mais finalement, ça s'est super bien passé la peur est très vite passée. J'avais aussi un peu peur que 5 semaines ce soit long et finalement c’était même trop court ! J'aurais aimé rester un peu plus longtemps et l’hôtel où j’ai fait mon stage Erasmus m’a proposé de rallonger pour la saison. Mais je n’ai finalement pas pu, j'ai dû rentrer en France, j'étais dégoûtée. Mais bon, c'est comme ça.


Penses-tu que ton anglais a vraiment évolué ?

Oui, franchement ! Au début je cherchais des mots sur Google Traduction, ensuite j'essayais de ne plus chercher pour trouver mes mots toute seule, et à la fin, franchement c’était fluide.

J’avais un petit blocage alors que j'avais tout en tête. Mon niveau d'anglais était plutôt basique, et il fallait juste que je pratique un peu. Et après, c'est parti tout seul, sans problème.


Est-ce que les déblocages linguistiques en anglais et en allemand réalisés à la Maison de l’Europe avant ton départ t’ont paru utiles ?

Oui ça m’a permis de tâter le terrain, on va dire. C’était court mais simplement revoir les bases et commencer à parler c’était bien.

L’allemand a été un peu moins utile parce que je parlais plus anglais qu’allemand. C’était un peu plus compliqué mais je pouvais au moins me présenter : mon prénom, mon âge, où j’habitais …. Je parlais surtout anglais, après les formules de politesse et tout ça, c’était en allemand. J’essayais de placer des petits mots à droite, à gauche. Les Berlinois parlent beaucoup anglais en fait. Donc ça suffisait largement.


Je ne pensais pas qu'à Berlin j'allais apprendre l'anglais. Mais en fait, on ne peut pas savoir qu’elle est aussi multiculturelle.


C’est vrai que l’Allemagne n’est pas un pays anglophone mais il y a d'autres pays ou villes comme Berlin, où l’on peut largement améliorer son anglais car c’est une langue universelle. A partir du moment où l’on sait qu’on sera entouré de personnes venant de partout, on verra une progression. Il faut juste pratiquer, s’ouvrir aux autres et on trouvera forcément quelqu’un avec qui parler. Dans tous les pays où j’ai pu aller, j’ai toujours trouvé une personne qui parlait anglais. En plus, on ne s’ennuie jamais à Berlin.


Alors comment s'est passé ton stage ? Ta vie à Berlin ?

Quand je suis arrivée sur le lieu de mon stage, j'avais un peu d’appréhension et je trouvais que c'était très carré et qu’ils avaient l'air un peu froid. J’ai dû vite me mettre en tenue. M’adapter au cadre n’a pas été une chose compliquée, au contraire, j’ai adoré.


 Oumaïma sur son lieu de stage


Ils étaient tellement attentionnés, très bienveillants ! Dès qu'ils pouvaient m'aider sur un truc, m'apprendre un truc, ils prenaient le temps. Alors qu’on n’a pas de temps en hôtellerie, on court toujours à droite, à gauche !

Avec le temps, tout s’améliorait. A la fin, on était amis malgré l’écart d’âge et c’était super.

L’ambiance était géniale. Ils m’ont appris beaucoup de choses.

Même si les logiciels étaient en allemand, le principe était le même. Cela a était plus simple pour moi une fois de retour en France de me repérer avec les logiciels de réservation par exemple.


Je sentais que j’étais réellement utile parce, quand est arrivé le moment du retour, ils étaient au bout de leurs vies haha ! Au fil du temps, ils avaient oublié certaines choses parce qu’ils savaient que je m’en occupais. Ils me faisaient confiance à 100% et c’était quand même incroyable. Cette confiance de leur part a été très gratifiante et encourageante aussi j’essayais de tout bien faire comme il fallait. Ils n’ont jamais eu peur de ce que je pouvais faire. Et à la fin alors que ce n’était pas un stage rémunéré, ils m’ont quand même rémunérée et m'ont proposé de prolonger le stage. Après ils m'ont dit que dès que je pouvais revenir, ils m'accepteraient directement, que ce soit en stage ou même pour un petit poste.


Est-ce que tu as un souvenir marquant à nous partager ?

J’ai rencontré mon copain actuel là-bas. Donc oui, c’est ça mon meilleur souvenir finalement haha !


Est-ce que l’aventure internationale te faisait rêver ?

J'avais déjà fait des échanges avec le collège mais c'était beaucoup plus formel, plus cadré. Et puis on était très jeunes. Là j'étais vraiment livrée à moi-même. C’était la première fois de ma vie que ça m'arrivait d’être autant autonome et en plus à l’étranger !

Le groupe des différents stagiaires Erasmus+, Oumaïma est au centre


Qu'est-ce que tu as appris ?

J'ai appris que je pouvais être très optimiste. Que je pouvais faire face à beaucoup de problèmes en réalité. Je n’ai pas eu beaucoup de soucis lors de mon séjour à Berlin, mais quand j'avais un truc en face de moi, j'arrivais à le gérer sans souci. Niveau adaptabilité, je m'adaptais très vite que ce soit au niveau pro ou perso. J’ai appris beaucoup de trucs comme ça.


J'ai vu aussi que le domaine de l'hôtellerie m'intéressait beaucoup. Avant de partir, j'étais dans le flou total, je ne savais pas ce que je voulais faire. Et quand je suis retournée en France, j’avais un projet pro solide. Le stage Erasmus+ m'a apporté la confirmation que ce domaine était fait pour moi. Je n’avais plus de doute, j’ai eu un coup de cœur pour la profession.


Je suis actuellement en stage dans un hôtel 4 étoiles qui a une petite capacité et je vois la différence avec l’hôtel de Berlin. Cela n’a rien à voir, étant donné qu’il est petit, on est très polyvalent.


Aurais-tu des conseils pour les personnes ayant peur de passer le cap ?

Une fois arrivés à l'étranger, vous allez, finalement vouloir prolonger votre mobilité. Il faut juste bien s'organiser, être ouvert aux autres et à tout, que ce soit pour de nouvelles expériences ou de nouvelles personnes. Il faut vraiment ne pas se prendre la tête. Il faut se faire confiance et se dire que s’il y a des gens qui peuvent le faire alors nous aussi on peut le faire ! De plus, il faut quitter Papa et Maman un jour ou l'autre. Il faut bouger, voir ce qui se passe autour, parce que ça va vous faire grandir, gagner en maturité et au niveau professionnel aussi. Cela ouvre de nouvelles portes.

Même s’il y a des expériences qui sont moins bonnes que d'autres on peut toujours en retirer quelque chose. Je pense que ça apporte beaucoup d’aller à l’étranger. Même s’il y a des trucs négatifs qui t'arrivent dans la vie, dans tous les cas, tu sauras rebondir, ça va te forger pour d'autres situations. De plus, tu sauras ce que tu veux faire ou pas. Du coup si c'est ton stage qui s'est mal passé par exemple, il faut être prêt à relativiser.


Un petit mot pour la fin ?

Pour les gens qui veulent partir en stage professionnel, que ce soit à Berlin ou ailleurs, franchement, allez-y parce que on est super bien accompagnés, au niveau l’organisation et au niveau financier aussi. C'est super bien cadré. Tout, vraiment tout est prévu, il n’y a rien qui est fait au hasard.

Visite des membres de la Mission locale et de la Maison de l’Europe à Berlin pour évaluer le déroulement des stages


Donc lancez-vous et ne vous prenez pas la tête ! ça ne sert à rien, même si votre stage, ce n’est pas ce que vous vouliez au départ, ce n’est pas grave.


Je voudrais dire un grand merci à la Maison de l'Europe et à la Mission Locale. Ce projet a chamboulé ma vie ! C’était génial ! Que du positif, donc merci beaucoup !


Le projet de stage d’Oumaïma a été entièrement financé par l’Agence Nationale Erasmus+ et par la Région d’Occitanie. Suivez nos actualités pour vous renseigner sur d’autres offres de mobilité actuellement disponibles !



Présentation de Saga, nouvelle volontaire de la Maison de l’Europe


Bonjour,

Je m’appelle Saga Berhin, et j'ai rejoint la Maison de l'Europe de Nîmes en tant que volontaire en Corps européen de Solidarité. Je suis originaire d’une ville dans le sud de la Suède appelée Malmö, près de Copenhague. J'ai voyagé et vécu dans différentes parties de l'Union européenne et je suis très heureuse de pouvoir découvrir une nouvelle région : la France et Nîmes ! J’espère pouvoir inspirer et aider les gens à explorer les possibilités offertes par l'Union européenne, à développer leurs compétences linguistiques et à créer de nouvelles amitiés.



Tell Youth : le nouveau projet Erasmus de sensibilisation à l’environnement.


A la clôture de notre projet « My Soft City », l’occasion s’est bientôt présentée d’entamer un tout nouveau projet Erasmus, Tell Youth, qui prévoit la collaboration entre organisations et institutions de différents pays.


Tell Youth est un projet qui mélange culture et environnement et qui a comme but de sensibiliser les jeunes à l’environnement. Nos partenaires internationaux sont des collaborateurs de longue date : the House of Education and Innovation de Constanta, en Roumanie, et la Social Youth Development Civil non-Profit Society de Kalamata, en Grèce.

Pour les collaborations locales, nous avons démarré un nouveau partenariat avec le Syndicat Mixte des Gorges du Gardon, association basée à Sainte Anastasie qui s’occupe de protection de l’environnement. Nous croyons que ce partenariat sera très fructueux pour le futur aussi, en vue d’un développement de nos actions et de nos animations autour du sujet de l’écologie.


Mais comment est-il né ce nouveau projet ? Qu’est-ce qu’il prévoit comme actions ? Et à qui s’adresse-t-il ?


Le projet est né dans le contexte de l’Année européenne des Compétences et de la mise en avant des Priorités législatives pour 2023-2024, dont certaines font référence à la mise en œuvre du pacte vert pour l'Europe, à la réalisation de la transition numérique et au renforcement de la résilience de l'UE.


Le projet a comme public cible principalement les jeunes entre 16 et 22 ans, mais aussi les travailleurs de jeunesse, les communautés locales des partenaires respectifs et enfin, plus largement, le grand public européen.


Les objectifs de Tell Youth sont de développer les compétences numériques et environnementales du public cible, mais aussi de créer un pont entre les cultures, les générations et les différents milieux sociaux. Sur une large échelle, ces objectifs visent les problèmes du réchauffement climatique, de l’inclusion et de la transformation digitale.


Deux réalisations vont être produites et publiées à la clôture du projet :

- un herbier virtuel, un livre en ligne recensant 100 plantes, avec leurs noms, leurs illustrations, leur propriétés biologiques et les légendes liées à leur histoire.

- un guide sur l’écologie visant à partager les bonnes pratiques pour la préservation de l’environnement. Ces livres seront publiés sur le site dédié au projet.


A coté de la production de ces résultats, chaque partenaire engagera des travailleurs de jeunesse pour participer à 4 formations qui se tiendront dans les trois pays impliqués. Les sujets des formations seront l’illustration des plantes, la préservation de l’environnement, l’écriture créative et l’inclusion. A leur tour, les travailleurs de jeunesse vont partager ce qu’ils ont appris avec leurs jeunes, afin de répandre les savoirs acquis dans la communauté d’appartenance.


Deux actions écologiques clôtureront Tell Youth simultanément dans chaque pays : le ramassage des déchets d’une zone polluée et la plantation d’une trentaine d’arbres dans leur milieu naturel.


Le projet Tell Youth, qui est durera deux ans, débutera avec un événement pour le grand public mi-janvier dans les locaux du Syndicat des Gorges du Gardon. Nous vous terrons informés des détails sur nos réseaux sociaux dans les semaines à venir.


Boussole des jeunes : l’outil qui permet aux jeunes de trouver leur parcours


Le 17 octobre, au lycée Jules Guesde de Montpellier, a eu lieu l’inauguration de la Boussole de jeunes, un site à destination des 15-30 ans qui leur permet de trouver le service dont ils ont besoin (logement, travail, mobilité internationale) sur leur territoire, en les mettant en relation directement avec l’organisation ou l’entreprise qui s’occupe de ce service. L’outil a été conçu et mis en place par Eurodesk au niveau national.

Inauguration de la Boussole des Jeunes au lycée Jules Guesde de Montpellier


Combien de fois, en tant que jeunes, il nous est arrivé d’être renvoyé d’un bureau à l’autre par manque d’informations claires ? La Boussole de jeunes a notamment été conçue pour répondre à cette difficulté et pour orienter le jeune tout de suite au bon endroit. Une fois que le jeune a été mis en contact avec le bon professionnel, ce dernier a au maximum une semaine pour répondre à ses questions.

Mais comment fonctionne-t-elle la Boussole ?


La première chose à faire est d’aller sur le site https://boussole.jeunes.gouv.fr/ et de saisir le code postal de sa propre ville. Dans ce cas présent, Nîmes, notre ville de référence.

Pour l’instant le seul service que la Boussole offre à Nîmes est celui des informations autour de la mobilité internationale. Il faut savoir que le site de la Boussole est encore en construction et qu’il va être complété dans les prochains mois. Les services mis à disposition pour d’autres villes (comme Toulouse et Montpellier) incluent déjà la recherche d’un logement, d’un travail et éventuellement l’aide à d’autres démarches administratives. Bientôt on trouvera aussi cette fonctionnalité pour Nîmes !

Une fois choisi le service dont nous avons besoin, la plateforme nous fait remplir un questionnaire pour en savoir plus sur notre statut et nos exigences.


Par exemple si un jeune gardois, en remplissant le questionnaire, cherche des informations pour faire une expérience à l’étranger hors cadre scolaire, il tombera sur la Maison de l’Europe de Nîmes, il pourra nous écrire et prendre rendez-vous avec nous.

La Boussole des jeunes est un outil génial d’Eurodesk qui permettra aux jeunes (mais aussi aux organisations et entreprises) de gagner beaucoup de temps dans leur recherche ou partage d’informations ! Maintenant le défi est de communiquer là-dessus, à fin que le plus large public possible s’en serve pour ses recherches !



L'Europe en région:


Dans le financement de l’agriculture, l’Europe paye sa part



Pour les éleveurs en zone présentant un « handicap naturel », des subventions sont attribuées, en fonction des effectifs du cheptel. Crédit photo : Alexandra Portlock


Agriculture biologique, dotation jeunes agriculteurs, soutien d’une exploitation dans une zone naturelle contraignante… L’Union européenne finance en partie voire entièrement des aides aux agriculteurs.

La PAC

La PAC est la Politique agricole commune à tous les Etats membres de l’Union européenne. Elle est divisée en deux piliers.

Le pilier 1 représente les trois quarts de l’enveloppe annuelle. Il regroupe, pour l’essentiel, les aides directes versées à l’agriculteur au prorata du nombre d’hectares de son exploitation (« droit à paiement de base ») ou en fonction de sa production (« aides couplées »).

Le pilier 2 est consacré au développement rural, par exemple, pour soutenir les agriculteurs installés dans ses territoires défavorisés ou favoriser les pratiques plus « vertes », comme l’agriculture biologique.


La grande majorité des financements proviennent de l’Europe. Pour le premier pilier, dans lequel se trouve par ailleurs la dotation jeunes agriculteurs, cette institution est l’unique financeur. En revanche, dans le second pilier, certaines aides sont à financements mixtes, entre l’UE, l’Etat, la Région et/ou le département. Par exemple, le soutien à la conversion en bio est co-financée par l’Etat et le fonds européen agricole pour le développement rural (Feader).


Exemples de répartition des aides financières (parts en pourcentages, montants en milliers d’euros)


Source : Draaf


Il en va de même pour l’ICHN (Indemnité Compensatoire des Handicaps Naturels). En montant la plus importante aide du deuxième pilier de la PAC, sur un ratio de 35 % par l’État et pour 65 % par le Feader.


Des changements avec la nouvelle PAC


Sur les 270 milliards d’euros au niveau européen, la France mobilise plus de 45 milliards d’euros de crédits européens et nationaux.


Le budget annuel de l’ICHN, l’aide la plus élevée du deuxième pilier de la PAC, a d’ailleurs été maintenu à 1,1  Md€ pour la programmation 2023-2027. En revanche, le seuil d’éligibilité pour qu’une exploitation animale puisse obtenir l’aide sur ses surfaces fourragères augmente. Il passe de 3 à 5 unités gros bétail (unité de référence permettant d’agréger le bétail). Pour donner un ordre d’idée, cela représente un seuil d’environ 50 ovins ou caprins, au lieu d’une trentaine précédemment. Il peut sembler bas, mais certains agriculteurs considèrent cette hausse comme inadaptée aux réalités du terrain. La Confédération paysanne déplore : « le pastoralisme paysan est progressivement éliminé ».


Le budget dédié à l’agriculture biologique augmente de 36 %, avec une enveloppe de 340 millions d’euros par an de 2023 à 2027. Dans le plan stratégique de la France, l’objectif est d’atteindre 18 % de la surface agricole cultivée en agriculture biologique en 2027. L’Occitanie, première région bio de France, est en 2022 à 20%, contre une moyenne nationale de 10,3%. Elle vise un taux de 27% d’ici 2027. Autre particularité de la Région : elle soutient le maintien en agriculture bio à hauteur de 25% du montant total (le restant financé par l’Europe), en mobilisant 3 millions d’euros de crédits régionaux.


« L’augmentation des surfaces en bio est plutôt bien assurée », analyse Maxime Coullomb, référant du bio à la chambre d’agriculture de la Lozère. Avant de citer les aides à la conversion, les éco régimes, les subventions pour « handicap naturel » ou encore les crédits d’impots. En revanche, il pointe des difficultés à anticiper l’évolution de la situation du marché : « Si on veut conserver le bio, il faut amener de la cohérence entre la consommation et la production. »


Pour la dotation jeunes agriculteurs, entièrement financée par des fonds européens, la part du budget alloué est hissé à à 1,73 % de l’enveloppe des paiements du premier pilier (contre 1 % précédemment).


Alexandra PORTLOCK



Mais que fait l'Europe:


Le glyphosate fait à nouveau débat


Qu’est-ce que le glyphosate ?

Le glyphosate est une molécule utilisée dans des herbicides, et surtout le Roundup de Monsanto (aujourd’hui Bayer). Fonctionnant par pulvérisation, le glyphosate tue l’ensemble des plantes, qui l’absorbent jusqu’aux racines. Devenue inactive une fois au sol, la molécule permet de semer ou de replanter rapidement. Son utilisation répandue est due à deux causes principales : son prix peu élevé au regard de son efficacité et son utilisation une seule fois par an. Le glyphosate est utilisé, en agriculture, pour éliminer les végétaux des parcelles avant semis et sans travailler le sol, ou pour détruire la flore difficile : plantes vivaces, invasives, allergènes ou toxiques. Obtenir des résultats comparables nécessiterait pour l’essentiel d’utiliser davantage d’autres produits, de temps et de main d’œuvre. Produit uniquement par Monsanto dans un premier temps, sous le nom commercial de Roundup, il est depuis 2000 tombé dans le domaine public.


Source : Toute l’Europe


L’impact du glyphosate sur la santé

La question des impacts du glyphosate sur la santé est au cœur de nombreux débats et d’études contradictoires. L’herbicide Roundup, est accusé d’entraîner des troubles parfois graves. Le glyphosate est considéré comme « cancérogène probable » chez l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

En 2015, The Lancet a souligné que le glyphosate pourrait également être à l’origine du cancer lymphatique (du sang) et avoir des effet délétères sur les organes chargés de détoxifier l’organisme, tels les reins et le foie.

 En 2016 toutefois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que ce caractère cancérogène du glyphosate était improbable.

La Mutualité sociale agricole (MSA) a pour sa part mis en lumière la maladie de Parkinson et le cancer lymphatique comme les deux maladies professionnelles découlant de l’utilisation de pesticides, mais sans incriminer le glyphosate seul. D’autres études ont tenté d’écarter les dangers du glyphosate, mais la révélation des « Monsanto Papers* » a durement impacté la crédibilité et l’indépendance de certaines d’entre elles.

Au-delà de la santé humaine, une étude menée en 2018 par l’université du Texas a conclu qu’à l’instar des néonicotinoïdes, le glyphosate serait aussi responsable d’une hausse de la mortalité au sein des colonies d’abeilles.

En 2017, l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) a remis aux ministres concernés un rapport** sur les usages et les alternatives au glyphosate dans l’agriculture française. Il propose notamment des mesures d’accompagnement de la transition vers des systèmes de production sans glyphosate.


Les enjeux

La question de l’interdiction du glyphosate divise. Les agriculteurs français, ainsi que leur principal syndicat, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), considèrent que le risque sanitaire n’est pas réellement avéré et permet par ailleurs d’améliorer leur rendement.

Au niveau politique, la Commission européenne a renouvelé en 2017 l’autorisation d’utiliser la molécule pour cinq ans, puis l’a prolongée d'un an jusqu’au 15 décembre 2023. Le procès gagné contre Monsanto aux États-Unis par le jardinier Dewayne Johnson ainsi qu’en France, l’attaque d’une famille contre Monsanto après que leur fils Théo soit né avec de graves malformations maintiennent les questionnements et les appels à la prudence sur le glyphosate. Cependant il faut noter que la toxicité du « Roundup », est principalement liée aux additifs qui sont ajoutés au glyphosate afin de fixer le produit sur les feuilles des plantes pour qu’il soit absorbé et non au glyphosate lui-même. La bataille pourrait donc bien se déplacer du glyphosate aux additifs dans les mois prochains.


En France, en novembre 2017, le président de la République française voulait arriver à une interdiction du glyphosate en 2021. Mais la concrétisation de cette promesse, dans un pays agricole comme la France qui est un gros consommateur de ce désherbant, n'est pas si simple. L’Assemblée nationale a refusé, en mai 2018, d’inscrire son interdiction dans la loi. Néanmoins, en matière d'usages non agricoles, l'utilisation du glyphosate par les particuliers et par les collectivités dans les espaces ouverts au public est interdite en France depuis le 1er janvier 2017.


Aujourd’hui la Commission propose de reconduire pour dix ans l’autorisation du glyphosate dans l’Union européenne, elle l’a toutefois assorti de quelques garde-fous comme la mise en place de ‘bandes tampons’ de cinq à dix mètres pour éviter la contamination des champs proches ou l’interdiction de l’utiliser comme moyen de déshydratation accélérée de la plante afin d’en faciliter la récolte.


Pour le reste, charge à chaque Etat d’autoriser à leur échelle les produits contenant du glyphosate, en fixant les règles d’utilisation selon les cultures, conditions climatiques et spécificités géographiques locales. La balle leur est également renvoyée quant à la nécessité d’apporter une attention particulière aux effets sur l’environnement et la biodiversité, ou encore d’évaluer l’exposition des consommateurs aux résidus. Autrement dit, une autorisation sur une longue durée sans réelles contraintes pour les états.


L’avenir

Les Etats membres de l'UE réunis au sein du comité permanent sur les végétaux (Scopaff), une instance technique, ne sont pas parvenus à s'entendre sur la proposition de Bruxelles de reconduire l'autorisation du glyphosate. La majorité qualifiée, soit quinze Etats représentant au moins 65 % de la population totale de l'UE, requise pour un feu vert, n'a pas été atteinte.

Les Vingt-Sept sont donc appelés à se revoir, dans un mois. Si ils ne parviennent pas à s'entendre, c'est la Commission qui tranchera. Si le glyphosate obtient un nouveau « go » au niveau de l'UE, chaque Etat restera chargé d'autoriser les produits qui en contiennent.

De nombreux pays de l'Est, emmenés par la Pologne, et des pays du sud de l'Europe attendent fermement le renouvellement du désherbant. A l'inverse, d'autres comme l'Autriche et le Luxembourg avaient indiqué qu'ils voteraient contre le projet. En s'abstenant, l'Allemagne, dont la coalition au pouvoir est divisée, et la France, première puissance agricole du bloc, ont donc fait pencher la balance. La proposition de la Commission européenne a été jugée insatisfaisante par Paris, qui prône une approche selon laquelle l’usage du glyphosate doit être restreint aux seuls usages pour lesquels il n’existe aucune alternative viable. « La France demande que cette démarche soit harmonisée au niveau européen », a souligné le ministère de l’Agriculture. Reste à voir si Paris parviendra à orienter dans cette direction le débat qui s’ouvre à la Commission européenne.


Pour proposer de la reconduire jusqu'en décembre 2033, l'exécutif européen s'est, lui, appuyé sur les conclusions publiées en juillet par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Tout en pointant du doigt un manque de données, le régulateur a estimé que le niveau de risque ne justifiait pas d'interdire la substance.

Une position qui ne fait pas l’unanimité. Au sein des associations de défense de l'environnement Greenpeace a appelé « le gouvernement français à s'opposer fermement à la ré-autorisation du glyphosate dans l'Union européenne, « en raison de ses probables impacts sur la santé humaine et l'environnement ».



* « Monsanto papers » : L’enquête du « Monde » sur les pratiques de la firme Monsanto a rencontré en 2017 un grand écho dans le débat public : Manipulation de données scientifiques, dissimulation d’informations aux autorités, rémunération de spécialistes pour rédiger des tribunes et études scientifiques favorables (ghostwriting), opération de propagande, menaces et intimidation de scientifiques et d’organisations publiques chargées d’étudier le cancer…,

Isabelle ROUSSY


Source principale : Toute l'Europe





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