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Lettre Europe Octobre 2024

Photo du mois




La tempête Kirk. Crédit : Union européenne, images Copernicus Sentinel-3



Les satellites Copernicus fournissent des données et des informations ouvertes sur la surveillance des tempêtes pour aider les autorités et les communautés à mieux se préparer aux effets des événements météorologiques extrêmes.




Tribune



Bon vent !






Bon vent, Ursula !

 

La composition de la nouvelle Commission européenne est enfin connue (voir l’article ci-après).

Les commentaires fusent et leur tonalité générale est : pas assez…

-          Pas assez paritaire (hommes /femmes) ;

-          Pas assez ouverte à la gauche ;

-          Pas assez sensible aux problèmes écologiques ;

-          Pas assez de personnalités pouvant faire contrepoids à Mme Van der Leyen.

Le Parlement doit encore soumettre les futurs commissaires à un examen de passage et certains pourraient se voir recalés !

Si sa composition définitive est encore incertaine, en revanche il est certain qu’elle ne va pas naviguer en eaux calmes.

-          Les gouvernements d’extrême droite (Italie, Hongrie) ou avec participation de celle-ci au pouvoir (Slovaquie, Finlande, Pays-Bas, Autriche) ou sous sa pression (France, Allemagne, Suède…) ne lui faciliteront pas la tâche.

-          Les besoins croissants de l’Ukraine en argent et en armes risquent de lasser une partie de l’opinion publique européenne.

-          Le changement climatique, aux effets de plus en plus dramatiques, reposera brutalement la question d’un changement de mode vie que certains refusent d’envisager.

-          La concurrence impitoyable de la Chine et des Etats-Unis va remettre en cause le dogme bien établi du libre-échange.

-          Le déclassement croissant de l’U.E dans le domaine de l’industrie, de la recherche et de l’innovation va nécessiter des décisions courageuses qu’esquisse le rapport de Mario Dragui (voir l’article ci-après).

-          Les crises en série qui secouent notre voisinage méditerranéen (Liban, Israël, Palestine, Libye, Sahel…) et nos voies d’accès (Yemen) vont imposer une implication plus active de la diplomatie européenne.

-          Le déclin démographique de la plupart des pays européens est une bombe à retardement qui va amener à débattre de l’immigration d’une manière plus rationnelle.

-          Les candidats à l’adhésion vont exiger des réponses claires à leur demande sous peine de lassitude de leur population et de l’abandon des bonnes résolutions par leurs gouvernements.


Comme on le voit, le programme est chargé et le contexte pas très favorable.


Bon vent, capitaine Ursula, la navigation va être chahutée !





Les nouvelles de l'Europe





La nouvelle Commission européenne se met en place




LA NOUVELLE COMMISSION EUROPEENNE



Quel est le rôle de la Commission européenne ?


La Commission est le pouvoir exécutif de l'U.E. C'est elle qui :

  • propose de nouvelles lois (directives, règlements) de l’U.E. et veille à ce que celles-ci soient correctement appliquées dans tous les États membres

  • élabore des politiques, gère les dépenses budgétaires de l'U.E.

  • parle au nom de l'U.E. sur la scène mondiale, par exemple dans les domaines de la politique commerciale, des questions économiques ou de la politique climatique, et négocie des accords internationaux pour l'U.E.

  • est la gardienne des traités, elle veille à ce que les États membres respectent les traités et la législation de l’Union.


Quel est le rôle du président de la Commission et du collège ?


La Commission est dirigée par le président et une équipe de 26 membres, nommés pour une période de cinq ans :

  • Le président : fixe l'agenda politique de la Commission, décide de son organisation interne, supervise ses travaux et la représente au niveau international.

  • Les commissaires : chaque État membre désigne un commissaire, qui est responsable d’un domaine d’action spécifique (comme le commerce, l’environnement ou les finances) selon la répartition des portefeuilles fixée par le président. Certains commissaires exercent les fonctions de vice-présidents, dirigent des projets prioritaires ou coordonnent les efforts dans tous les domaines d’action.

  • Le collège : le président et les commissaires forment ensemble le collège des commissaires qui prend collectivement les décisions.


Élection du président de la Commission et nomination du collège des commissaires

Étapes déjà franchies


1. Le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement un candidat à la présidence de la Commission européenne, en tenant compte des résultats des élections.

2. Le Parlement européen élit, à la majorité des membres qui le composent, le président de la Commission sur la base de la proposition du Conseil européen.

3. Le président élu de la Commission, sur proposition des États membres et en accord avec le Conseil, adopte une liste de candidats pour les commissaires et détermine leurs portefeuilles. 

 

Étapes restant à franchir

4. Les commissaires désignés participent à des auditions au Parlement européen.

5. Le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, nomme officiellement les nouveaux dirigeants de la Commission. 

6. À la suite de la nomination de leurs dirigeants, le Parlement, le Conseil européen, le Conseil et la Commission commencent à mettre en œuvre la stratégie politique globale de l’U.E.7. Au début d’une nouvelle législature, le président de la Commission définit les priorités politiques de la Commission pour la législature et les présente au Parlement. Ces priorités sont fondées sur le programme stratégique du Conseil européen et sur les discussions avec les groupes politiques du Parlement. 8. Au cours du mandat, en septembre, le président de la Commission européenne prononce également le discours sur l’état de l’Union devant le Parlement. Le discours fait le point sur les réalisations de l'année écoulée et présente les priorités pour l'année à venir.


Priorités de l’Union européenne pour 2024-2029


À la suite des élections européennes de juin 2024, l’U.E. a défini un certain nombre de priorités qui façonnent le programme politique jusqu’en 2029. Ces priorités visent à relever les principaux défis auxquels l’U.E. et ses citoyens sont confrontés.

Elles découlent d’un dialogue entre les dirigeants de l’U.E., les ministres nationaux, les institutions européennes et les groupes politiques élus au Parlement européen. En juin 2024, le Conseil européen a défini ses priorités dans le programme stratégique de l’U.E. pour 2024-2029. La Commission européenne s’en inspire pour établir ses priorités politiques avant le début de son mandat de 5 ans.


Programme stratégique de l’U.E. pour 2024-2029


Dans leur programme stratégique pour 2024-2029, les dirigeants de l’U.E. ont défini trois domaines prioritaires de nature à guider les travaux des institutions de l’U.E. au cours de ces 5 années. La nécessité de disposer d’un plan stratégique clair va grandissant. Ces dernières années, l’U.E. a fait face à de multiples crises, qu’il s’agisse de la lutte contre le changement climatique., de la pandémie de COVID-19 ou encore du soutien apporté à l’Ukraine à la suite de la guerre d’agression menée par la Russie. En se concentrant sur de nouveaux domaines prioritaires, l’U.E. contribuera à rendre l’Europe plus souveraine et mieux à même de relever les défis à venir.

Les trois priorités sont les suivantes :

Une Europe libre et démocratique.

  • Défendre les valeurs européennes au sein de l’U.E.

  • Se montrer à la hauteur des valeurs de l’U.E. sur le plan international

Une Europe forte et sûre

  • Assurer une action extérieure cohérente et influente

  • Renforcer la sécurité et la défense de l'U.E., et protéger ses citoyens

  • Se préparer à une Union élargie et plus forte

  • Adopter une approche globale en matière de migration et de gestion des frontières

Une Europe prospère et compétitive

  • Stimuler la compétitivité de l’U.E.

  • Assurer le succès de la double transition écologique et numérique.

  • Promouvoir un environnement plus propice à l'innovation et plus favorable aux entreprises

  • Progresser ensemble

   Informations tirées du site european-union.europa.eu

 

 

Composition provisoire de la nouvelle commission (en attendant les auditions au Parlement européen) :

Le nouveau collège comprend six vice-présidents (voir la signification des sigles des partis en fin d’article) :

  • Stéphane Séjourné (France) Renew. Ce dernier est nommé vice-président exécutif pour la Prospérité et la Stratégie industrielle. 

  • Teresa Ribera (Espagne) S & D, vice-présidente exécutive chargée de la Transition propre, juste et compétitive

  • Henna Virkkunen (Finlande) PPE, vice-présidente exécutive pour la Souveraineté technologique., la Sécurité et la Démocratie 

  • Roxana Mînzatu (Roumanie) S & D, vice-présidente exécutive chargée des Personnes, des Compétences et de l’Etat de Préparation

  • Raffaele Fitto (Italie) CRE, vice-président exécutif chargé de la Cohésion et des réformes,

  • Kaja Kallas (Estonie) Renew, vice-présidente et haute représentante aux Affaires étrangères.


Les portefeuilles des autres commissaires européens


Autriche - Magnus Brunner (PPE)

Commissaire chargé de l’Intérieur et de la Migration, il se concentrera sur la mise en œuvre du Pacte sur l’asile et la migration – mais aussi sur le renforcement des frontières de l’U.E. et l’élaboration d’une nouvelle stratégie de sécurité intérieure.


Belgique - Hadja Lahbib (Renew)

Commissaire en charge de l’Etat de préparation et de la gestion de crise, elle se penchera sur la résilience, l’état de préparation, la protection civile, la gestion de crise et l’aide humanitaire. Hadja Lahbib était ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes, du Commerce extérieur et des Institutions culturelles fédérales depuis juillet 2022 au sein du gouvernement belge d’Alexander De Croo.


Bulgarie - Ekaterina Zaharieva (PPE)

C’est finalement Ekaterina Zaharieva qui a été choisie, face à l’autre candidat Julian Popov, ancien ministre de l’Environnement et de l’Eau. Elle sera commissaire à la Recherche et l’Innovation et veillera “à ce que nous investissions davantage et ciblions nos dépenses sur les priorités stratégiques et sur les innovations révolutionnaires”, a expliqué Ursula von der Leyen. Ekaterina Zaharieva a été vice-Première ministre de Bulgarie et ministre à plusieurs reprises. 


Chypre - Kóstas Kadís (indépendant)

Le Chypriote a été nommé commissaire chargé de la Pêche et des Océans. Il doit “aider à construire un secteur résilient, compétitif et durable et présenter le premier Pacte européen pour les océans”. Kóstas Kadís succèdera à Stélla Kyriakides, commissaire européenne chypriote à la Santé, en poste depuis 2019.


Croatie - Dubravka Šuica (PPE)

L’ancienne commissaire Dubravka Šuica, auparavant chargée de la Démocratie et de la Démographie, sera commissaire pour la Méditerranée. Un nouveau portefeuille pour lequel elle sera également responsable du voisinage sud au sens large. “Elle travaillera en étroite collaboration avec Kaja Kallas – et de nombreux autres Commissaires – pour développer les intérêts communs avec la région”, a expliqué Ursula von der Leyen.


Danemark - Dan Jørgensen (S&D)

Dan Jørgensen sera commissaire à l’Energie et au Logement. Selon la présidente, “ses travaux contribueront à faire baisser les prix de l’énergie, à investir dans l’énergie propre et s’assurer que. Nous réduisions nos dépendances. Il sera le tout premier commissaire au Logement, examinant tous les aspects, de l’efficacité énergétique à l’investissement et à la construction”. Il a été ministre du Climat, de l’Energie et de l’Approvisionnement du Danemark entre 2019 et 2022.


Grèce - Apóstolos Tzitzikóstas (PPE)

Apostolos Tzitzikostas sera le commissaire chargé du Transport et du Tourisme durables. Il sera notamment responsable de la mobilité des biens et des personnes. Membre du parti au pouvoir Nouvelle Démocratie (droite, PPE), il a été président du Comité européen des régions (2020-2022). Il gouverne la région de Macédoine centrale depuis 2013.


Hongrie - Olivér Várhelyi (indépendant)

Ancien commissaire européen chargé du Voisinage et de l’Elargissement depuis 2019, Olivér Várhely a été nommé commissaire pour la Santé et le Bien-être animal. Il sera responsable de la construction de l’Union européenne de la santé et la poursuite du travail sur la lutte contre le cancer et sur la santé préventive. Proche du Premier ministre hongrois controversé Viktor Orbán, il n’est toutefois pas membre de son parti politique., le Fidesz, et se classe ainsi sous l’étiquette “indépendant”.


Irlande - Michael McGrath (Renew) 

Michael McGrath sera le commissaire chargé de la Démocratie, de la Justice et de l’Etat de droit. Il aura notamment la responsabilité de faire avancer le Bouclier européen de la démocratie. Depuis 2022, ce dernier était ministre des Finances, fonction dont il a démissionné une fois désigné candidat.


Lettonie - Valdis Dombrovskis (PPE)

C’est un troisième mandat pour Valdis Dombrovskis. Ce dernier devient cette fois commissaire à l’Economie et à la Productivité. Il sera également chargé de la mise en œuvre et de la simplification.


Lituanie - Andrius Kubilius (PPE)

L’ancien Premier ministre Andrius Kubilius (1999-2000, puis 2008-2012), député européen de 2019 à 2024, est nommé commissaire chargé de la Défense et de l’Espace. Il travaillera au développement de l’Union européenne de la défense et au renforcement des investissements de l’Union et de sa capacité industrielle.


Luxembourg - Christophe Hansen (PPE)

L’ancien eurodéputé Christophe Hansen sera le commissaire chargé de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il aura la tâche de donner vie au rapport et aux recommandations du dialogue stratégique sur l’agriculture qui vient d’être dévoilé. Sur la base de ce dernier, il élaborera une vision pour l’agriculture et l’alimentation dans les 100 premiers jours du mandat, a annoncé Ursula von der Leyen.


Malte - Glenn Micallef (S&D)

A 34 ans, Glenn Micallef devient commissaire chargé de l’Equité intergénérationnelle, de la Culture, de la Jeunesse et du Sport. Chef de cabinet du Premier ministre de 2020 jusqu’en juin dernier, Glenn Micallef est membre du Parti travailliste (PL, gauche), affilié au Parti socialiste européen (PSE).


Pays-Bas - Wopke Hoekstra (PPE)

Ancien commissaire européen à l’Action pour le climat, Wopke Hoekstra poursuit sa mission en tant que commissaire chargé du Climat, de la Neutralité carbone et de la Croissance propre. Il continuera à travailler sur la mise en œuvre et l’adaptation, sur la diplomatie climatique et la décarbonation. Il sera également responsable de la fiscalité. Agé de 48 ans, Wopke Hoekstra est membre de l’Appel chrétien-démocrate (CDA, droite), parti affilié au PPE.


Pologne - Piotr Serafin (indépendant)

Haut diplomate polonais proche du chef de gouvernement, Piotr Serafin est nommé commissaire chargé du Budget, de la Lutte antifraude et de l’Administration publique. Il se concentrera notamment sur la préparation du prochain budget à long terme, le cadre financier pluriannuel.


Portugal - Maria Luís Albuquerque (PPE)

Alors que le nom de l’ancien ministre et avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne (CJU.E.) Miguel Poiares Maduro revenait régulièrement dans les médias lusophones, c’est Maria Luís Albuquerque qui a été désignée candidate pour intégrer la prochaine Commission européenne. Elle est nommée commissaire en charge des Services financiers et de l’Union de l’épargne et de l’investissement.


République tchèque - Jozef Síkela (indépendant)

Ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, Jozef Síkela est nommé commissaire chargé des Partenariats internationaux. Il dirigera les travaux sur l’initiative Global Gateway à destination des pays partenaires émergents et en développement. Désigné par une coalition gouvernementale formée par cinq partis, il est aujourd’hui considéré comme indépendant politiquement.


Slovaquie - Maroš Šefčovič

Le commissaire slovaque rempile pour un quatrième mandat. Cette fois-ci, Maroš Šefčovič sera responsable du Commerce et de la Sécurité économique., un nouveau portefeuille qui inclut également la politique douanière. Il sera également chargé des relations interinstitutionnelles et de la transparence. Maroš Šefčovič est membre du SMER-SD, un parti social-démocrate devenu populiste et nationaliste, aujourd’hui suspendu du Parti socialiste européen.


Slovénie - Marta Kos (Renew)

La procédure de nomination, qui implique la consultation du parlement national pour un avis non-contraignant, est encore en cours mais Marta Kos devrait être chargée de l’Elargissement et du Voisinage oriental. L’ancienne journaliste de 59 ans, membre du Mouvement pour la liberté du Premier ministre Robert Golob (affilié à Renew Europe), a notamment été ambassadrice de Slovénie en Suisse et en Allemagne.


Suède - Jessika Roswall (PPE)

Jessika Roswall est nommée commissaire chargée de l’Environnement, de la Résilience en matière d’eau et d’une Economie circulaire compétitive. Agée de 51 ans, elle est membre du Parti modéré de rassemblement (droite), affilié au PPE au niveau européen.


  Informations tirées du site touteleurope.eu



Signification des sigles :


-          C.R.E : conservateurs et réformistes européens, eurosceptiques ;

-          P.P.E : parti populaire européen, centre droit ;

-          S & D : socialistes et démocrates ;

-          Renew : centre.






La défense de l'Union européenne et l'OTAN



L’Union européenne doit-elle tendre à assurer elle-même sa propre défense ou continuer à beaucoup compter sur le « parapluie » de l’OTAN ? Pour le moment la réponse n’est pas unanime dans les 27 pays de l’UE, mais la question se pose de façon plus aiguë au lendemain de la désignation pour 5 ans des nouveaux commissaires européens et à quelques semaines de l’élection présidentielle américaine.

 





Qu’est-ce que l’OTAN ?

 

Dans les premières années de la guerre froide, une alliance s’est constituée pour défendre le « monde occidental » contre la politique expansionniste du « monde communiste » menée par l’URSS.

Cette alliance a été formalisée en avril 1949 par le Traité de l’Atlantique Nord entre des États européens non communistes et, de l’autre côté de l’Atlantique, les USA et le Canada. Cette alliance est souvent appelée Alliance atlantique.


Rapidement, et surtout après le choc de la guerre de Corée, les pays signataires du Traité ci-dessus ont décidé (fin 1950) de créer une organisation militaire intégrée permanente, l’OTAN : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, en anglais NATO, North Atlantic Treaty Organization. Les pays membres mettent à disposition des commandements de l'OTAN tout ou partie de leurs forces, dont ils continuent d'assurer directement le coût.

En 1955, après l’adhésion de la RFA (Allemagne de l’ouest) à l’OTAN, une alliance semblable s’est constituée à l’est autour de l’URSS : le Pacte de Varsovie. Face à face...

 

La France a longtemps eu des relations difficiles avec l’OTAN, notamment à cause de ses guerres post-coloniales et de sa volonté de se doter de façon autonome de l’arme nucléaire. La France, alors dirigée par le général de Gaulle, a ainsi décidé en 1966, tout en restant membre de l'Alliance atlantique, de quitter l'organisation militaire intégrée, dont elle n’est redevenue membre à part entière qu’en 2009. Dès le début des années 60, les États-Unis avaient diminué leur présence militaire en France : je me souviens des longs convois de camions militaires américains, tous feux allumés, sur les routes du nord-est, qui quittaient leurs camps, nombreux en Champagne.


Pourtant l’OTAN était fortement implantée en France : son siège, initialement situé à Londres, avait rapidement été transféré à Paris (dans les locaux désormais occupés par l'université Paris-Dauphine), et son principal commandement militaire pour l’Europe, le SHAPE, avait été installé à Rocquencourt (banlieue ouest de Paris).

Depuis 1966 le siège et le SHAPE sont en Belgique et le Quartier général des forces alliées en Europe centrale, qui était à Fontainebleau, a été transféré aux Pays-Bas.

 

Plus près de nous.

 




Après la fin de la guerre froide, la chute du « rideau de fer » et la dislocation de l’URSS, les dépenses de défense des pays européens membres de l'OTAN ont beaucoup baissé jusqu’en 2015. De leur côté à la même période les États-Unis ont maintenu des dépenses en moyenne deux fois plus élevées en pourcentage du PIB que celui de leurs alliés européens de l'OTAN. En 2015 la contribution des États-Unis à l’OTAN représentait plus de 70 % des dépenses militaires de l’OTAN.


Avec l’annexion de la Crimée et d’une partie du Donbass par la Russie en 2014 puis la guerre d’invasion menée par la même Russie en Ukraine depuis février 2022, les pays européens membres de l’OTAN ont accru leurs efforts de défense, avec l’objectif d’atteindre rapidement au moins 2 % de leur PIB.

En 2017 l’administration américaine, sous la présidence de Donald Trump, avait fait fortement pression sur ses alliés européens pour que ces derniers prennent une plus grande part des dépenses de l’OTAN. Les membres européens de l’OTAN ont même craint alors un désengagement américain de l’Europe, au profit de la zone du Pacifique.

 

Aujourd’hui 23 des 27 membres de l’UE sont aussi membres de l’OTAN, les plus récents étant la Finlande (2023) et la Suède (2024), inquiets de leur voisinage avec la Russie ; dans l’UE seuls l’Autriche, Chypre, l’Irlande et Malte ne sont pas dans l’OTAN. S’ajoutent à ces 23 : États-Unis, Canada, Turquie, Islande, Norvège, Royaume-Uni, plus des États des Balkans : Albanie, Macédoine du Nord et Monténégro. Total 32 États membres de l’OTAN. La Suisse n’est pas membre, ni la Serbie et la Bosnie-et-Herzégovine.

 

Deux pays ciblés par la Russie seraient évidemment ravis de faire partie de l’OTAN : l’Ukraine et la Moldavie.

A noter que les États d’Europe centrale et orientale qui ont rejoint l’UE lors du grand élargissement de mai 2004 avaient un peu avant cette date obtenu leur entrée dans l’OTAN : ils souhaitaient ainsi que le « parapluie américain » les protège de possibles visées russes. Les membres de l’UE qui constituent sa « façade orientale » sont ceux qui consacrent à la défense le plus gros pourcentage de leur PIB.



Mark Rutte, le nouveau secrétaire général de l’OTAN

Source : Touteleurope, créateur Alexandros Michailidis.




Il y a quelques jours, le 1er octobre, Mark Rutte, ancien premier ministre des Pays-Bas (d’octobre 2010 à juillet 2024), a succédé au Norvégien Jens Stoltenberg (lui aussi ancien premier ministre de son pays) au poste de secrétaire général de l’OTAN.

Faut-il y voir une perspective de plus grande influence de l’Union européenne dans l’OTAN ? Pas sûr...

 

Défense de l’Europe ou défense européenne ?

 

Pour le moment bon nombre de membres de l’UE sont partisans de compter surtout sur l’OTAN pour garantir leur défense. La France souhaite, elle, que l’UE ait une plus grande « autonomie stratégique », mais elle est loin d’avoir entraîné les autres pays européens, notamment l’Allemagne. On est encore très loin d’une défense européenne.

Cependant l’éventualité d’un retour de Trump à la présidence des États-Unis n’est pas écartée et avec elle la crainte d’un désengagement américain de l’OTAN. Cela ne peut que faire progresser l’intérêt des Européens pour la mise en commun de leurs forces de défense.

 

A noter que pour la première fois la Commission européenne qui se mettra en place dans quelques semaines comportera un commissaire à « Défense et espace ». Si le Parlement européen approuve sa nomination, ce poste sera occupé par Andrius Kubilius, un Lituanien : les États baltes, frontaliers de la Russie et intégrés de force à l’URSS jusqu’en 1991, sont particulièrement concernés par les questions de défense !

C’est encourageant pour la prise en main de sa propre défense par l’Union européenne, même si le chemin est encore long.

 

                                                                                                                              Jean-Jacques Smedts






Les nouvelles de la Maison de l'Europe




Le meilleure et le pire de ce qu'on fait les européens



Samedi 23 novembre 2024 visite du camp des Milles et de la centrale ITER, réservée aux membres et aux salariés de la Maison de l’Europe de Nîmes.

 

Le pire : le camp des Milles, ouvert dès 1939 par le gouvernement français de la IIIe République pour interner les « étrangers indésirables » puis réutilisé par le régime de Vichy jusqu’en 1942 pour enfermer les juifs en attente de déportation; ce camp a été uniquement géré et gardienné par des Français.




Le meilleur : ITER (le chemin en latin), c’est-à-dire la construction en commun par 35 pays, dont les 27 pays européens de l’U.E, d’un extraordinaire outil permettant de reconstituer le processus de fusion du soleil en vue d’obtenir une source d’énergie quasi inépuisable !





Nous vous proposons de visiter ces deux lieux antinomiques en une seule journée :

-          Le camp des Milles à proximité d’Aix en Provence (Bouches du Rhône) ;

-          ITER à St Paul sur Durance, à proximité de Manosque (Alpes de Haute Provence).


Ce voyage aura lieu le samedi 23 novembre 2024, date d’une des rares journées portes ouvertes organisées sur le site d’ITER.


Nous irons de Nîmes à Aix et à St Paul sur Durance en covoiturage et nous déjeunerons à Gréoux les Bains ou à Manosque.

Nous partirons de Nîmes vers 8h30 et nous retournerons vers 19h30.

Le prix ne peut pas encore être fixé car il dépendra du nombre de participants.

Pour que vous ayez une petite idée de ce qui vous attend :

-          ITER : https://www.iter.org/fr/album/construction



 Si vous êtes intéressés, laissez vos coordonnées à la Maison de l’Europe, info@maison-europe-nimes.eu, sans engagement de votre part. Nous vous recontacterons lorsque le prix définitif aura été fixé.




Nos élus à la rencontre des institutions européennes





A la suite aux élections du 9 juin dernier, les nouvelles institutions européennes se sont mises en place. En collaboration avec la Maison de l’Europe de Nîmes – Europe Direct Bas-Rhône Cévennes, la représentation de la Commission européenne a invité des élus du Gard et de la Lozère à un voyage d’étude pour découvrir la nouvelle composition des institutions européennes à Bruxelles du 23 au 24 septembre.

Accompagné par Michael Stange, directeur de la Maison de l’Europe, 9 élus locaux des départements du Gard et de la Lozère ont eu l’occasion d’aller en Belgique pour faire connaissance avec « Bruxelles », avec la Commission européenne.



André Sylvain

Maire de Cendras, Président des maires ruraux du Gard, Président du GAL des Cévennes au Rhône

Baroni Gérard

Maire des Plans, conseiller communautaire Alès Agglo, membre du GAL des Cévennes au Rhône

Bergeri Carole

Conseillère départementale du Gard, maire de St Marcel de Careiret, membre du GAL des Cévennes au Rhône

Blanc Geneviève

Maire d’Anduze, conseillère communautaire Alès Agglo, membre du GAL des Cévennes au Rhône

Bonicel Guillaume

Animateur Leader PETR du Gévaudan Lozère

Bouniol Lionel

Maire de Bourgs sur Colagne

Brin Henry

Conseiller régional Occitanie

Jeanjean René

Maire de Meyrueis

Raepsaet Eddy

Conseiller municipal de Courry, administrateur de la Maison de l’Europe, membre du GAL des Cévennes au Rhône


Notre délégation a été complétée par deux autres groupes venant d’Europe Direct Lyon et Europe Direct Franche- Comté.



Les délégations d’Occitanie, de Franche-Comté et de Lyon à la Commission européenne



Avant de pénétrer dans les bâtiments de la Commission européenne, la délégation occitane a été reçue par le chef de la représentation de l’Occitanie à Bruxelles, Yannick Proto pour présenter la stratégie de la Maison de la Région à Bruxelles : du lobbying, de la représentation, de la promotion à Bruxelles et en Occitanie et beaucoup de travail sur le terrain.



La délégation occitane est accueilli par Yannick Proto à la représentation de l’Occitanie à Bruxelles



Ensuite, les participants ont été reçus dans le bâtiment Charlemagne par la Commission européenne pour présenter sa stratégie auprès des élus locaux.

Le dispositif spécifique « L’Europe des communes ». https://france.representation.ec.europa.eu/strategie-et-priorites/leurope-des-communes_fr et le réseau « Construire l’Europe avec les élus locaux » https://building-europe-with-local-councillors.europa.eu/index_fr ont été mis en place. 



Séance de travail



Ensuite, plusieurs intervenants de la Commission nous ont fait des présentations sur différents sujets sur lesquels l’Union européenne intervient dans notre vie quotidienne : politique de jeunesse avec le programme Erasmus, citoyenneté européenne, l’Europe sociale, la politique de cohésion, la révolution numérique et la politique agricole commune.


Un programme assez chargé et très intéressant, mais le chocolat et la bière belges et une petite visite de la ville de Bruxelles ont été bien appréciés.





Maintenant ce sera le travail de notre relais Europe Direct de continuer le travail et la collaboration au niveau local.  






Groupes de langues, il n'est pas trop tard !



« Vous voulez apprendre une nouvelle langue ? Venez nous voir! »













Le fonds citoyen franco-allemand lance son appel à projets !





La Journée franco-allemande, le 22 janvier, met en avant l’amitié unique entre nos deux pays et invite toutes les citoyennes et tous les citoyens à la célébrer – ou à la découvrir


Avec un appel à projets pour la #JFA2025, le Fonds citoyen soutient des projets qui font vivre les relations franco-allemandes entre le 17 et le 26 janvier 2025.


En un coup d'œil :

 

Qui peut participer ?

Les associations, les comités de jumelage, les collectivités territoriales, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, les fondations, les initiatives citoyennes et groupes à partir de 3 personnes, les institutions scientifiques, les centres de formation. 

 

Quels types de projet sont soutenus ? Les projets qui :

-          permettent des échanges avec le pays voisin,

-          ont pour thème les relations franco-allemandes,

-          traitent d'un sujet avec une perspective franco-allemande ou donnent envie d’aller à la rencontre de l’Allemagne, par ex. : exposition, soirée de discussion ou de quizz, découverte culinaire du pays voisin, concert, conférence, visite d’une ville, escape game, tour à vélo, lecture, atelier, pièce de théâtre, poetry slam, speakdating, point d’information, concours photo, événement sportif, production d‘une vidéo commune, brunch ou dîner virtuel, voyage dans la ville jumelée, … 

Les dates : les demandes de subvention peuvent être déposées jusqu'au 10 novembre 2024. Les projets doivent être réalisés entre le 17 et le 26 janvier 2025. 


Subvention : jusqu'à 5 000 €


L’équipe du Fonds citoyen vous propose une réunion d'information mardi 15/10. Il s’agit d'un moment d'échange en ligne, où des personnes intéressées peuvent en apprendre plus sur la Journée franco-allemande, le Fonds citoyen et les possibilités de l'engagement franco-allemand.


Mardi 15 octobre 2024

12h30 - 13h30


Et pour vous accompagner au niveau local, le référent régional Occitanie, Michael Stange, se tient à votre disposition :

Maison de l’Europe de Nîmes

46, rue de la République

30900 Nîmes

Mail : m.stange@maison -europe-nimes.eu

Tel : +33(0)4 66 21 77 50






Découvrez l'Europe gratuitement avec Discover EU



La Commission européenne va distribuer 35 500 titres de transport DiscoverEU gratuits aux jeunes !


À partir du printemps prochain, des milliers de jeunes de 18 ans pourront partir à la découverte de l'Europe gratuitement. La Commission vient d'ouvrir une nouvelle période de candidature pour l'initiative DiscoverEU.





Vous êtes nés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2006 et vous avez envie d’explorer gratuitement l’Europe ? Candidatez jusqu’au 16 octobre à  DiscoverEU !


Un total de 35 500 titres de transport sont disponibles. Pour en bénéficier, les jeunes nés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2006 doivent tout d'abord répondre à un quiz de cinq questions sur l'UE, ainsi qu'à une question subsidiaire, sur le portail européen de la jeunesse. Les candidats seront classés en fonction de leurs réponses et les titres de transport seront attribués sur la base de ce classement. L'appel est ouvert aux jeunes de l'Union européenne et des pays associés au programme Erasmus+, à savoir l'Islande, le Liechtenstein, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Serbie et la Turquie. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 16 octobre à 12h00 (midi, heure de Bruxelles).


Les candidats sélectionnés pourront voyager dans toute l'Europe pendant un maximum de 30 jours, entre le 1er mars 2025 et le 31 mai 2026. Ils peuvent soit planifier leurs propres itinéraires, soit s'inspirer d'itinéraires existants, tels que l'itinéraire «bien-être», qui met l'accent sur la santé physique et mentale. Les participants peuvent également s'inspirer de l'itinéraire culturel de DiscoverEU, une initiative lancée en 2022 dans le cadre de l'Année européenne de la jeunesse, qui relie différentes destinations culturelles axées sur l'architecture, la musique, les beaux-arts, le théâtre, la mode et le design. Ils peuvent visiter les capitales européennes de la culture inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, les sites ayant obtenu le label du patrimoine européen, ou encore les villes qui ont été récompensées par l'Access City Award pour avoir tout mis en œuvre afin de devenir plus accessibles aux personnes handicapées.


En plus du titre de transport gratuit, les participants recevront une carte avec plus de 40 000 réductions sur les transports publics, les visites culturelles, le logement, la nourriture, les activités sportives et d'autres services.

Les participants handicapés ou souffrant de problèmes de santé peuvent bénéficier d'un soutien spécifique, conformément à la priorité accordée par le programme Erasmus+ à l'inclusion sociale.

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