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Gibraltar: Britanniques et irréductibles pro-Union européenne


Gibraltar : une presqu'île de 7 km2 pointée vers l'Afrique, 32 000 habitants, un Rocher culminant à 426 m, territoire britannique depuis 1704 et fréquemment revendiqué par l'Espagne avec laquelle il a une frontière de... 1,2 km de long!

Le 23 juin, 96 % des habitants ont voté pour le maintien dans l'Union européenne! Pour eux le vote du Royaume-Uni en faveur du Brexit est "un cauchemar avec lequel il va falloir composer". Quitter le marché unique (ne serait-ce que temporairement) ajouterait à l’enclavement géographique de Gibraltar un enclavement économique désastreux pour une économie en pleine croissance, avec un PIB par habitant très élevé. Aujourd’hui, l'économie du Rocher s’appuie sur un fort secteur tertiaire – tourisme, finance, industrie du jeu en ligne – nécessitant d’importantes régulations internationales. Ses matières premières proviennent quasi-exclusivement de l’Union européenne. Son économie dépend donc étroitement de la libre-circulation des personnes, capitaux et services. Le risque de devoir quitter le marché unique – ajouté à la chute du cours de la livre – fait planer l’incertitude et la peur pour le futur économique.

Alors pourquoi pas un scénario "Groenland inversé"? En 1985 le Groenland avait quitté l'UE tout en restant rattaché au Danemark, membre de l'UE: à l'inverse, Gibraltar pourrait-il rester dans l'UE, tout en restant rattaché au Royaume-Uni qui sortirait de l'UE? Scénario vu d'un oeil favorable par Nicola Sturgeon, chef du Parti national écossais... mais l'Espagne ne mettrait-elle pas un veto à ce scénario?

Le ministre des affaires étrangères espagnoles a déclaré dès le 24 juin 2016 qu'une "souveraineté partagée sur Gibraltar serait bonne pour tout le monde": les Gibraltariens auraient une double nationalité et resteraient ainsi citoyens européens et l'UE continuerait à éviter que la frontière entre Gibraltar et l'Espagne puisse devenir un mur, par un blocus espagnol, comme entre 1968 et 1985. L'Espagne intégrerait à l'Andalousie un îlot de prospérité (plein emploi, contre 30 % de chômage en Andalousie: chaque jour 12 000 Espagnols viennent travailler à Gibraltar) qu'elle accuse d'être un paradis fiscal (pour 32 000 habitants il y a 18 000 entreprises, attirées par une faible imposition).

C'est sans compter sur le rejet massif par les Gibraltariens, jusqu'à maintenant, d'un rattachement à l'Espagne: en 1967 puis en 2002 ils ont voté à 99 % pour rester rattachés au Royaume-Uni.

L'avenir est donc très incertain!

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