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La formation de la nouvelle Commission européenne


Constituer une Commission européenne est beaucoup plus compliqué que former un gouvernement national !

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen (Allemagne) a été élue par le Parlement européen sur proposition du Conseil européen (les chefs d’État ou de gouvernement des États membres) qui a dû tenir compte dans son choix du résultat des élections européennes.

Ensuite la présidente doit choisir les commissaires européens parmi les candidats proposés par les gouvernements des États membres, sachant qu'un commissaire ne représente pas l’État qui le propose mais doit agir avec indépendance dans l'intérêt de l'Union européenne.

Alors s'engage une négociation serrée avec les gouvernements car en général ils ne proposent chacun qu'un seul candidat !

Premier dosage : les étiquettes politiques.

Pour composer l'équipe, il faut tenir compte du dosage des différentes sensibilités politiques pro-européennes: un tiers venant du Parti populaire européen, un tiers de socialistes (P.S.E.), un tiers de libéraux (Renaissance ou Renew), un tiers de Conservateurs.

Mais cela fait quatre tiers ! (Marius) […]

Mais, imbécile, cela dépend de la grosseur des tiers ! (César).

Deuxième dosage : le genre.

La présidente a d'ores et déjà annoncé que la composition de la future Commission respectera la parité hommes/femmes. Vingt-sept n'est pas divisible par deux mais le déséquilibre sera très limité!

Troisième dosage : les portefeuilles

Ensuite, chaque État veut, pour son candidat commissaire, un portefeuille important. Or, en découpant les compétences de la Commission en 26 morceaux (la présidence étant le 27ème et les Britanniques ne proposant pas de candidat pour cause de Brexit), on n'obtient pas 26 portefeuilles stratégiques, loin de là !

Les portefeuilles enviés sont les vice-présidences et ceux des affaires économiques, de la concurrence, des affaires étrangères...

En plus, il faut tenir compte des postes hors Commission obtenus par ailleurs, pour éviter de trop gâter certains pays :

[if !supportLists]– [endif] la Française Christine Lagarde, ex-présidente du FMI, devrait devenir la nouvelle présidente de la Banque centrale européenne ;

[if !supportLists]– [endif] le Premier ministre belge Charles Michel (libéral) prendra la tête du Conseil européen.

[if !supportLists]– [endif] l'Italien David-Maria Sassoli (P.S.E.) présidera le parlement européen.

[if !supportLists]– [endif] d'autres postes à pourvoir hors Commission vont peut-être entrer en jeu dans ce vaste mercato : la présidence de la Cour des Comptes de l'UE, le chef du futur parquet européen...

Il faut faire en sorte que les candidats venant d'Europe centrale et orientale (les « petits pays » de l'Est comme les désignent certains à l'Ouest) et ceux de l'Europe du Sud (« les pays du Club Med », parfois surnommés ainsi avec mépris par ceux du Nord) soient correctement servis en postes prestigieux, de telle façon que les « grands États » (France, Allemagne, Italie) ne raflent pas toute la mise !

Par ailleurs, il faut examiner à la loupe les candidatures proposées par les gouvernements eurosceptiques (hongrois, polonais, italien, roumain...) pour écarter des personnalités qui sentiraient trop le soufre !

Heureusement, les Britanniques se sont retirés du jeu, bien que toujours membres de l'Union (jusqu'à quand? au plus tôt le 31 octobre, veille de l'entrée en fonction de la Commission).

Nous en sommes maintenant à cette étape du processus de sélection.

La composition de l'équipe sera ensuite approuvée par le Conseil de l'Union européenne (les ministres des affaires européennes des États membres) à la majorité qualifiée.

Une fois cet équilibre subtil obtenu, encore faudra-t-il que ces candidats passent leur grand oral individuel au Parlement européen (présentation de leur programme et questions-réponses, ou hearing, en novlangue communautaire), du 30 septembre au 8 octobre; le Parlement, froissé que les dirigeants des Etas membres n'aient pas retenu cette fois-ci, pour diriger la Commission, l'un des Spitzenkandidaten (têtes de liste aux élections européennes), se fera un plaisir de renvoyer à leurs chères études les candidats qui échoueront à cet examen. Il y aura alors de nouveaux allers et retours avec les gouvernements pour trouver un nouvel impétrant !

Enfin, l'ensemble de l'équipe, présidente et commissaires, se présentera au Parlement européen pour obtenir son investiture; ensuite, la Commission sera officiellement nommée par le Conseil européen et le travail pourra alors commencer le 1er novembre!

Boris Johnson a eu moins de difficultés pour constituer son gouvernement !(voir notre Tribune).

Qu'est-ce que nous savons aujourd'hui (4 septembre) de la composition de la Commission ?

Ursula von der Leyen, qui était ministre allemande de la Défense (CDU), a été d'ores et déjà confirmée par le vote des eurodéputés le 17 juillet comme présidente de la Commission européenne.

Seraient proposés comme vice présidents (étiquette nationale et affiliation à un groupe politique européen):

[if !supportLists]– [endif] le Néerlandais Frans Timmermans (Parti travailliste, P.S.E.),

[if !supportLists]– [endif] la Danoise Margrethe Vestager (Parti social libéral danois, Renaissance),

[if !supportLists]– [endif] l'Espagnol Josep Borrell (Parti socialiste ouvrier espagnol, P.S.E.) qui est proposé comme nouveau Haut représentant de l'U.E pour les Affaires étrangères.

Les autres candidats commissaires seraient :

[if !supportLists]– [endif] l'Autrichien Johannes Hahn (Parti populaire, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Belge Didier Reynders (Réformateurs, Renaissance) ;

[if !supportLists]– [endif] la Bulgare Mariya Gabriel (Citoyens pour le développement européen, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] la Chypriote Stélla Kyriakidou (Rassemblement démocrate, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] la Croate Dubravka Šuica (Union démocratique, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] l'Estonienne Kadri Simson (Parti du Centre, Renaissance) ;

[if !supportLists]– [endif] la Française Sylvie Goulard (La République en marche, Renaissance) ;

[if !supportLists]– [endif] la Finlandaise Jutta Urpilainen (Parti social démocrate, P.S.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Grec Margarítis Schinás (Nouvelle démocratie, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Hongrois László Trócsányi (Fidesz, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] l'Irlandais Phil Hogan (Fine Gael, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Letton Valdis Dombrovskis (Unité, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Lituanien Virginijus Sinkevičius (Union agraire et des Verts, Verts/A.L.E.)) ;

[if !supportLists]– [endif] le Luxembourgeois Nicolas Schmit (Parti ouvrier socialiste, P.S.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] la Maltaise Helena Dalli (Parti travailliste, P.P.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Polonais Janusz Wojciechowski (Droit et justice PiS, C.R.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] la Portugaise Elisa Ferreira (Parti socialiste, P.S.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Slovaque Maroš Šefčovič (SMER social démocrate, P.S.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] le Slovène Janez Lenarčič (sans étiquette) ;

[if !supportLists]– [endif] la Suédoise Ylva Johansson (Parti social démocrate des travailleurs, P.S.E.) ;

[if !supportLists]– [endif] la Tchèque Věra Jourová (ANO 2011, Renaissance).

L'Italie et la Roumanie n'ont pas encore désigné leurs candidat(e)s ; le Royaume-Uni n'en désignera pas.

La répartition des postes (sauf la présidence de la Commission et le Haut représentant pour les affaires étrangères) n'est pas encore officielle.

En résumé, la nouvelle Commission, sous réserve de son investiture, compterait:

[if !supportLists]– [endif]12 femmes sur 25 commissaires autres que la présidente et le haut représentant pour les affaires étrangères,

[if !supportLists]– [endif]9 membres du Parti populaire européen (P.P.E.);

[if !supportLists]– [endif]8 membres du Parti socialiste européen (P.S.E.) ;

[if !supportLists]– [endif]5 membres de Renaissance (Renaissance ex Alliance des libéraux et démocrates européens A.L.D.E.) ;

[if !supportLists]– [endif]1 membre des Conservateurs et réformistes européens (C.R.E.);

[if !supportLists]– [endif]1 membre dont on peut penser qu'il est Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/A.L.E.)

[if !supportLists]– [endif]1 sans affiliation politique.

Nous vous tiendrons informés lorsque la nouvelle Commission sera définitive (probablement fin octobre).

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