Hypocrisie
La guerre est une chose ignoble. Penser que l’on peut faire la guerre sans faire des « crimes de guerre » est une contrevérité absolue. Quels que soient les protagonistes, depuis la création du concept de crime de guerre, tous les intervenants ont à des niveaux variables franchi les limites du droit. La Fédération de Russie de Poutine n’ose même pas dire qu’elle fait la guerre, dans le but de pouvoir affirmer s’affranchir de ses lois. Affirmation parfaitement erronée d’ailleurs car les conventions de Genève s’appliquent quand même !
Cela étant, bien d’autres pays, à commencer par le nôtre, ont mené des guerres sans utiliser le mot. Les « évènements d’Algérie » étaient bien une guerre qu’on le veuille ou non, avec ses « crimes de guerre » tout autant.
Les Etats-Unis, qui se posent en parangons de vertu, ont menti éhontément pour envahir l’Irak. Colin Powell, l’a reconnu plus tard d’ailleurs, rien de ce qu’il a affirmé ce jour-là pour justifier l’entrée en guerre n’était vrai.
Tout conflit verra forcément son lot d’exactions, de destructions inutiles, d’assassinats de civils ou de journalistes, de viols et de tortures ! Car la guerre est d’abord une forme de terrorisme d’Etat. La terreur étant un levier très puissant pour les combattants de tous les camps.
Les tribunaux internationaux sont une avancée, certes, mais c’est toujours pour juger ceux qui ont perdu au bout du bout. Les gagnants ne sont quasiment jamais jugés ! Cela n’est donc pas satisfaisant.
Comme en médecine, la seule thérapeutique réaliste reste la prévention de la guerre elle-même. L’Union européenne s’est bâtie sur ce concept. L’extension vers l’Est, critiquée par beaucoup, avait surtout pour but d’éviter les conflits dans les ex-démocraties soviétiques. Ce qui a fonctionné ! Si l’Ukraine avait été dans l’UE, aurait-elle été envahie par Poutine ?
L’élargissement de l’Union européenne vise donc surtout à stabiliser l’Europe, à prévenir les conflits. Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, République de Macédoine du Nord, Serbie et Turquie, mais aussi Géorgie, Moldavie et Ukraine, doivent être envisagés à l’aune de la paix et non à celle de l’économie. Car la guerre est ignoble et coûte infiniment plus que la Paix.
« Si vis pacem, para bellum »
Charles-Antoine ROUSSY
Président de la Maison de l’Europe de Nîmes
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