Lettre Europe d'Octobre 2022
Tribune
Artificial Intelligence ACT
Mais que fait l’UE dans ce bateau ?
Depuis plusieurs années l’Union européenne défend une éthique de l’Intelligence Artificielle (I.A.) à travers plusieurs textes techniques et pourtant très importants. RPGD, ESD, GAIA X, DESI, CEPD* …
En avril 2021, la Commission européenne publiait son projet de règlement sur l’intelligence artificielle. L’intérêt se porte surtout sur les enjeux économiques, alors que les enjeux politiques et philosophiques sont plus considérables encore.
Beaucoup de difficultés subsistent :
Par exemple, reste en débat pour l'instant l'attribution de la responsabilité de la décision « algorithmique » (par exemple un véhicule sans conducteur humain écrase un enfant : qui est responsable ? le propriétaire, le constructeur, le fournisseur du logiciel, le fournisseur des puces électroniques tombées en panne …)
Par ailleurs, les députés veulent interdire les systèmes de notation sociale qui tentent d’évaluer la fiabilité des citoyens en fonction de leur comportement ou de leur personnalité tels qu’ils sont actuellement utilisés en Chine par exemple et que certains états aimeraient mettre en place.
L'utilisation de systèmes de reconnaissance biométrique en temps réel a principalement monopolisé le débat public et les Etats européens ne s'accordent pas sur les exceptions, notamment au contrôle des frontières ou dans le domaine du terrorisme. « L’identification biométrique à distance dans les espaces accessibles au public nécessite de mettre en place une infrastructure technique colossale, et dès lors que nous commencerons à la construire, son existence sera assurée. Ce sera comme le vent que nous ne pouvons pas arrêter », a déclaré Wojciech Wiewiórowski, le contrôleur européen de la protection des données.
Le Parlement européen souhaite aussi interdire l'utilisation de bases de données privées de reconnaissance faciale, ainsi que toute police prédictive basée sur des données comportementales (non, non, ce n’est pas de la science-fiction) !
Concernant l’utilisation militaire de l’IA, notamment en ce qui concerne le développement d’armes autonomes, les députés ont appelé à un accord international au sein des Nations Unies ou l’OCDE. Est-ce crédible ?
La question est celle du contrôle juridique réel de ces applications.
Curieusement ce type de discussion POLITIQUE majeure est bien peu audible alors que les conséquences sont colossales ! S’agit-il d’un déficit de vulgarisation des médias ou d’une volonté des états ?
Encore une fois nous sommes tous des « Bisounours » !
Charles-Antoine ROUSSY
Règlement Général Protection des Données, Electronic Sécurity Data, GAIA X = Projet de Cloud européen ouvert, Contrôle européen des Données
Agenda
Mardi 11 octobre, 18h
Café Multi Kulti « Ukraine – Géorgie – Espagne »
Rendez-vous au Café Olive à partir de 18h, pour un voyage autour de pays européens. Venez rencontrer les volontaires européens et découvrir leur culture !
Le Café Olive, 22 Bd Victor Hugo, Nîmes
Jeudi 13 octobre, 9h – 16h30
5e Forum de la mobilité internationale Nîmes-Alès
Entièrement consacré à la promotion de la mobilité internationale, ce forum a pour but d’informer les jeunes sur les opportunités de mobilité existantes et les inciter à y prendre part, en leur apportant des solutions pratiques, en leur démontrant l’importance de ces activités pour leur avenir professionnel et en leur faisant rencontrer celles et ceux qui, avant eux, sont partis à l’étranger.
CCI du Gard, 12 Rue de la République, Nîmes
Samedi 15 octobre, 10h – 17h
Fête des jumelages & de l’amitié des peuples du Vaucluse
Cet évènement est organisé par l’association Comtadine France – Allemagne avec la participation d’une dizaine de comités de jumelage du Vaucluse. A 15h, Michael Stange animera l’atelier « Comment financer et monter un projet de jumelage avec l’Allemagne ? » et présentera le Fonds citoyen franco-allemand.
Place de l’hôtel de ville, 84200 Carpentras
Mardi 18 – jeudi 20 octobre
Rencontres fédérales 2022 de la Fédération française des Maisons de l’Europe
Nîmes aura l’honneur d’accueillir les membres des 38 Maisons de l’Europe françaises.
Place à la jeunesse et au franco-allemand !« De l’Année européenne de la jeunesse au 60ème anniversaire du Traité de l’Elysée »
Mardi 18 octobre, 17h
Conférence publique et gratuite par Valérie Drezet-Humez, cheffe de la Représentation en France de la Commission européenne
Carré d’art, Nîmes
Mercredi 26 octobre, 18h
Tout savoir sur l’Europe
Suite à l’installation d’un Kiosque Europe à la médiathèque de Pont Saint-Esprit, la municipalité et le comité de jumelage organise une soirée « Tout savoir sur l’Europe ». A 18h, la Maison de l’Europe animera une conférence « L’Europe, comment ça marche ? » sur les défis et enjeux de l’Union européenne. La conférence / débat sera suivie d’un verre de l’amitié.
Salle des fêtes de la Caserne, 30130 Pont Saint Esprit
Jeudi 27 octobre, 10h
Comment éduquer à la citoyenneté européenne ?
En collaboration avec la coordination départementale Enfance, jeunesse et éducation des Francas du Gard, la Maison de l’Europe accueille une quinzaine d’animateurs jeunesse pour leur présenter les outils et animations afin d’enseigner l’Europe à un jeune public, de 12 à 25 ans.
Maison de l’Europe, 46 Rue de la République, Nîmes
Samedi 29 octobre
Stage Erasmus, départ en République tchèque de 9 jeunes des Missions locales de Nîmes Métropole et Petit Camargue
Discours sur l'état de l'Union
La réponse de l’Europe à la guerre de la Russie en Ukraine a dominé le discours annuel de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mais elle a fourni peu de contenu en ce qui concerne plusieurs dossiers importants et questions urgentes auxquelles le bloc fait face.
Chaque année au mois de septembre, la présidente de la Commission européenne se présente devant le Parlement européen pour discuter avec les eurodéputés de ce que la Commission a accompli l’année précédente, de ce qu’elle entend faire l’année à venir et de sa vision du projet européen à moyen terme.
Cet évènement offre la possibilité au Parlement - seule institution directement élue par les citoyens européens - de demander des comptes à la Commission européenne.
Vêtue des couleurs bleu et jaune du drapeau ukrainien la présidente de la Commission européenne a prononcé son troisième discours sur l’état de l’Union Le 14 septembre dernier.
Crédits : Parlement européen
Après la crise de la COVID en 2021, c’est la guerre en Ukraine cette année qui fait planer une atmosphère d’angoisse. « Il s'agit d'une guerre contre notre sécurité énergétique, contre notre économie, contre nos valeurs et contre notre avenir. »
Symbole fort : la présence d’Olena Zelenska, la première dame d’Ukraine venue de Kiev. Car le soutien de l’Union européenne à l’Ukraine a occupé une grande partie de l’allocution : la présidente a promis que « la solidarité de l’Europe envers l’Ukraine demeurerait indéfectible”. Elle a également affirmé que les sanctions vis-à-vis de la Russie n’étaient pas près d’être levées. « L’heure est à la détermination, pas à l’apaisement ». Ursula von der Leyen a répété la vocation de l’Ukraine, ainsi que des Balkans occidentaux, de la Géorgie et de la Moldavie à rejoindre l’UE : “Vous faites partie de notre famille, votre avenir est au sein de notre Union, et notre Union n’est pas complète sans vous !”.
Sur l’énergie : Aujourd’hui, le continent fait face à “un décuplement des prix du gaz par rapport aux prix enregistrés avant la pandémie. Joindre les deux bouts devient une source d’inquiétude pour des millions d’entreprises et de ménages”.
La Commission européenne a fait marche arrière par rapport aux projets antérieurs de plafonnement du prix du gaz russe. A moyen terme, la Commission prépare des mesures pour réformer le marché européen de l’électricité en profondeur. Elle souhaite notamment découpler les prix de l’électricité de ceux du gaz, en différenciant les fournisseurs les moins fiables comme la Russie des partenaires de confiance comme la Norvège.
Mme von der Leyen a aussi insisté sur l’importance du développement des énergies renouvelables, (l’éolien marin, l’hydrogène vert). Une banque européenne de l’hydrogène, capable d’investir 3 milliards d’euros pour aider à construire le futur marché, sera créée.
Pour Ursula von der Leyen, la canicule de l’été dernier et les phénomènes climatiques renforcent la nécessité de mettre en œuvre le Pacte vert européen.
Pour anticiper sur une dépendance future, la cheffe de l’exécutif européen prévoit la mise en place d’un nouveau plan pour les matières premières critiques (terres rares, lithium). Celui-ci doit permettre de subventionner la production, la transformation et le stockage de ces matériaux en Europe, comme l’UE le fait déjà pour les batteries et les semi-conducteurs.
Citoyenneté européenne : Ursula von der Leyen a annoncé que les panels de citoyens, au centre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe deviendraient une composante permanente du fonctionnement des institutions. Ceux-ci avaient appelé à de nombreux changements sur le fonctionnement de l’Union européenne, certains impliquant une révision des traités. « C’est pourquoi je crois que le moment est venu de convoquer la Convention européenne de révision des traités que ce Parlement a appelée de ses vœux”.
L’exécutif européen souhaite présenter un train de mesures sur la défense de la démocratie, pour lutter notamment contre la désinformation. Sur la question du respect de l’état de droit, Ursula von der Leyen a affirmé que la Commission continuerait à “insister sur l’indépendance de la justice”.
Certains sujets majeurs étaient cependant absents de son discours.
La défense, qui est habituellement un point fort de l’ancienne ministre allemande de la Défense, était la grande absente de son discours.
La sécurité alimentaire et l’agriculture ne figuraient pas dans le discours principal mais seulement dans sa réponse aux interventions des députés. Réaffirmant que les sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie n’étaient pas la cause des perturbations dans le secteur alimentaire, elle a fermement désigné la Russie comme la cause de la crise alimentaire mondiale. « Poutine a créé la crise alimentaire — l’Europe et les Nations unies s’efforcent d’y mettre un terme ».
Et pourtant l’année a été marquée par des inquiétudes concernant l’offre et les prix des denrées alimentaires. Le secteur a croulé sous la pression de la flambée des prix des engrais, de l’électricité et des emballages, tout en étant confronté à l’une des pires sécheresses de ces derniers temps. Parallèlement, les consommateurs continuent de souffrir de la hausse des prix des produits alimentaires.
Face à la hausse des prix de l’énergie, les entreprises agroalimentaires de l’Union européenne ont du mal à poursuivre leurs activités. Certaines d’entre elles doivent interrompre leur production, licencier du personnel ou tout simplement cesser leurs activités.
Le numérique et les transports : La présidente de la Commission a mentionné la nécessité de protéger les démocraties européennes contre les interférences étrangères, allant du financement opaque des chercheurs à la diffusion de la désinformation en ligne. Mais aucune proposition concrète n’est venue soutenir la cybersécurité, qui est une préoccupation croissante compte tenu des tensions géopolitiques avec la Russie.
Une courte référence a été faite à la politique des transports de l’UE, sans donner de détails sur les véhicules électriques ou des mesures pour décarboniser le secteur de l’aviation de l’Union.
Isabelle ROUSSY
L'adoption de l'euro par la Croatie
La Commission européenne a donné son accord pour que la Croatie adopte l'euro le 1er janvier 2023, ce qui portera à vingt le nombre d'États membres de la zone euro.
Source : représentation de la Commission européenne
La Commission européenne a conclu le 1er juin que la Croatie était prête à adopter l'euro le 1er janvier 2023. Et le 12 juillet, le Conseil de l’Union européenne a formellement approuvé l’intégration de la Croatie à la zone euro à partir du 1er janvier 2023. Elle deviendra alors le 20e pays à abandonner sa monnaie pour l’euro. Le taux de change a été fixé à 7,5345 kunas – la monnaie actuelle de la Croatie – pour 1 euro. Il s’agit pour le pays d’un long processus débuté avec son entrée dans l’Union européenne le 1er juillet 2013 et marqué notamment par son intégration au mécanisme de change européen (MCE II) au cours de l’été 2020.
Tous les membres de l’Union européenne, à l’exception du Danemark, ont vocation à intégrer la zone euro, à condition de respecter les « critères de convergence ».
Ces derniers portent sur l’état des finances publiques ainsi que les niveaux d’inflation, du taux de change et du taux d’intérêt à long terme. Ils sont supposés assurer une certaine homogénéité entre les différents pays destinés à participer à une zone monétaire unique, dans laquelle, par définition, une seule politique monétaire est possible.
La Croatie satisfaisait l’ensemble des critères requis
Premièrement, le déficit public de la Croatie a atteint, selon Eurostat, 2,9 % du produit intérieur brut (PIB) en 2021, le pays ne connaît donc pas de déficit « excessif », au sens des critères européens. Ensuite, les fluctuations du change entre la kuna et l’euro sont restées dans les bandes prévues par le MCE II au cours des deux dernières années. En ce qui concerne l’inflation et le niveau des taux d’intérêt à long terme, la Croatie se situe, enfin, à la limite supérieure fixée par les critères de convergence.
D’autre part, la législation du pays et le fonctionnement de sa banque centrale ont été jugés « compatibles » avec les règles de l’Union européenne et de l’Eurosystème.
Évaluation globale du degré de préparation
Le rapport de convergence 2022 constate que, dans tous les États membres hors zone euro examinés à l'exception de la Croatie, la législation nationale dans le domaine monétaire n'est pas pleinement compatible avec la législation relative à l'Union économique et monétaire et avec les statuts du ystème européen de banques centrales et de la BCE.
Dans ses conclusions, il juge insuffisants les progrès accomplis par la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Suède sur la voie de l'adhésion à la zone euro. Il s'agit des six autres États membres n'appartenant pas à la zone euro qui se sont juridiquement engagés à adopter la monnaie unique mais ils devront encore attendre.
Avantages économiques importants mais des craintes demeurent
L'adhésion à l'euro devrait donner un boost à l'économie croate, essentiellement basée sur les services. La fin du change pour les touristes pourrait donner un coup d'accélérateur aux services de l'économie croate tournés vers le tourisme ou le commerce extérieur. Déjà en grande partie intégrée à l'union bancaire, la Croatie devrait également bénéficier d'une baisse des coûts de financement et de transaction, d'une augmentation des flux de capitaux, de la fin des risques de change dans le système bancaire et d'une plus grande transparence et stabilité en ce qui concerne l'évolution et le niveau des prix.
source : strasbourg-europe.eu
Cependant, l'entrée de la Croatie dans la zone euro se fait à un moment historique particulièrement difficile et complexe. Les économies européennes sont encore fragilisées par la pandémie et se sont fortement endettées, s'engageant pour la première fois dans un emprunt bancaire commun. S'ajoute à ce contexte déjà compliqué, l'invasion russe de l'Ukraine et l'explosion des prix de l'énergie et des denrées alimentaires que ce conflit induit. La situation politique dans les Balkans reste aussi particulièrement instable en raison de la montée du séparatisme et du nationalisme en république serbe de Bosnie et de la menace que fait peser l'invasion russe sur le difficile accord de paix trouvé en ex-Yougoslavie.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est exprimée en ces termes : « Moins d'une décennie après son adhésion à l'UE, la Croatie est maintenant prête à rejoindre la zone euro le 1er janvier. Cela rendra l'économie croate plus forte et profitera à ses citoyens, aux entreprises et à la société dans son ensemble. L'adoption de l'euro par la Croatie rendra également l'euro plus fort. Vingt ans après l'introduction des premiers billets, l'euro est devenu l'une des monnaies les plus puissantes au monde, améliorant les conditions de vie de millions de citoyens dans toute l'Union. L'euro est un symbole de la force et de l'unité européennes. Félicitations à la Croatie !»
Isabelle ROUSSY
Un autre événement a été célébré en Croatie pendant l’été :
Le 26 juillet, le territoire continental de la Croatie a été « unifié » géographiquement, avec la mise en circulation du pont de Peljesac qui permet d’aller à Dubrovnik, sans devoir passer par une petite partie de la côte qui fait partie de la Bosnie-et-Herzégovine.
Jusque-là ce franchissement de deux frontières en moins de 10km de route était d’autant plus gênant qu’il fallait ainsi sortir de l’Union européenne (dont ne fait pas partie la Bosnie-et-Herzégovine) puis y rentrer.
Le pont, long de 2,4 km et culminant à 55 m au-dessus de l’eau pour laisser passer les bateaux fréquentant le port bosnien de Neum (le seul du pays), a pris du temps pour se réaliser : d’abord étude de plusieurs solutions (pont, tunnel, ferry, corridor autoroutier « étanche » sur le territoire bosnien), début des travaux arrêtés par manque de fonds, et enfin en 2017 financement européen de 357 millions d’€, soit 85 % du coût de l’ouvrage, et achèvement.
La Bosnie-et-Herzégovine a longtemps essayé de s’y opposer, craignant que le pont gêne son unique accès à la mer, acquis il y a plus de trois siècles à l’époque de l’empire ottoman… pour éviter de mettre en contact la République de Venise et sa rivale la République de Raguse (Dubrovnik).
Le pont de Peljesac, lien à la fois économique et politique, est plus positif que le « pont de Crimée » construit par la Russie pour relier son territoire à la presqu’île ukrainienne de Crimée qu’elle occupe illégalement. Le « pont de Crimée », routier et ferroviaire, franchit en 17 km le détroit de Kertch qui relie la mer d’Azov à la mer Noire. Il a été décidé très vite après l’occupation de la Crimée en mars 2014, et c’est Poutine lui-même, au volant d’un camion, qui l’a inauguré en mai 2018. C’est dire son importance politique et stratégique pour le président russe !
Jean-Jacques SMEDTS
Nouvelle carte géopolitique de l'Europe : des enjeux politiques forts pour l'UE:
De septembre à novembre, six élections nationales se déroulent dans les Etats membres de l'UE, certaines à haut risque pour l'EU.
Après les élections en Suède et en Italie, d’autres scrutins législatifs et présidentiels auront lieu en Lettonie, Bulgarie, Autriche et Slovénie - Crédits : Toute l’Europe
11 septembre : élections législatives en Suède
Les premiers scrutins de la rentrée européenne se sont déroulés en Suède : le 11 septembre le bloc formé par trois partis de droite et le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède bien mal nommé est arrivé premier d’une courte tête. Avec 20,5 % des voix en seconde place, les Démocrates de Suède apparait comme le grand vainqueur du scrutin. Issu d’un groupe néonazi et mené par Jimmie Åkesson ce parti a marqué la campagne électorale par ses thèmes de prédilection : l’insécurité et l’immigration. Son leader ne sera sans doute pas au gouvernement, mais un accord de coalition lui donnera le dernier mot sur la stratégie de Stockholm. Sa priorité : "Il est temps de faire passer la Suède d'abord." Pas un mot sur l'Europe et ses crises, pas un mot sur l'Ukraine et la guerre. La Suède se détache de l'unité européenne, alors qu'elle en prendra la présidence tournante en janvier.
25 septembre : élections générales en Italie
L’Italie est entrée dans le petit groupe des pays membre de l’UE désormais dirigés par l’extrême droite et qui, outre la Suède, compte déjà la Pologne et la Hongrie.
Le parti postfasciste Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) est arrivé en tête du scrutin avec plus de 26 % des voix. Issu en 2012 du Mouvement social italien, fondé par des adeptes de l’ancien dictateur Benito Mussolini, il est aujourd’hui mené par Georgia Meloni. L’alliance conclue par cette dernière avec Forza Italia, formation dirigée par l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi (environ 8%), et la Ligue de Matteo Salvini (environ 9 %) totalise plus de 44 % des suffrages, s’assurant la majorité des sièges à la Chambre des Députés ainsi qu’au Sénat. Georgia Meloni va devenir la première femme présidente du Conseil italien, au terme de négociations sur la composition du futur gouvernement.
Les milieux européens s’inquiètent de la politique que pourrait mener ce trio marqué par l’euroscepticisme et ses accointances (pour Salvini et Berlusconi) avec la Russie de Vladimir Poutine.
Pour la première fois, l’un des pays fondateurs de l’Union européenne va être gouverné par l’extrême droite.
Mais en Italie, l’instabilité gouvernementale est chronique, les experts s’accordent déjà sur la courte espérance de vie de la coalition victorieuse, « un mariage de raison entre trois alliés aux ambitions concurrentes », selon L’Obs. Il ne sera pas chose aisée de gouverner pour Giorgia Meloni entourée d’un Matteo Salvini décrit par ABC Internacional comme “un leader incontrôlable en chute libre, perdant le leadership de son parti et manquant de crédibilité internationale”, et d’un Silvio Berlusconi “au crépuscule de sa carrière politique”.
De plus, Le futur gouvernement devra gérer la crise causée par la flambée des prix, alors que l’Italie croule sous une dette représentant 150 % du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. Elle ne peut pas faire l’impasse sur les 192 milliards d’euros du plan de relance de l’UE dont elle est la première bénéficiaire.
Si la coalition a promis de respecter les alliances internationales de l’Italie, ses engagements vis-à-vis de l’Otan ainsi que son soutien à l’Ukraine face à la Russie, sa campagne a mis aussi particulièrement en avant “l’intérêt national” du pays.
De leur côté les partis européens d’extrême droite se sont réjouis.
Akesson (Suède) - Meloni (Italie) - Orban (Hongrie) - Morawiecki (Pologne)
Crédits : Politikerveckan Almedalen - Wikimedia Commons Conseil européen - Montage : Toute l’Europe
« Nous avons plus que jamais besoin d’amis partageant une vision et une approche communes de l’Europe », s’est réjoui Viktor Orbán. « L’Europe devient une Europe des vraies valeurs », se félicite pour sa part Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais. Même son de cloche du côté de Santiago Abascal, leader du parti d’extrême droite espagnol Vox : «Giorgia Meloni a ouvert la voie à une Europe fière, libre et souveraine, capable de coopérer pour la sécurité et la prospérité de tous.»
1er octobre : élections législatives en Lettonie
Le 1er octobre, les Lettons éliront leur Parlement (Saiema) pour quatre ans. Selon les derniers sondages, de nombreux partis en lice (sur un total de 19) sont susceptibles d’obtenir plus de 5 % et donc au moins un siège, rendant impossibles des prévisions sur la composition du futur gouvernement. Avec 19 % des intentions de vote, le parti Unité du Premier ministre sortant Krišjānis Kariņš (conservateur) mène actuellement la course en tête.
2 octobre : élections législatives en Bulgarie
Les Bulgares choisiront quant à eux leurs députés le 2 octobre. Il s’agit de la quatrième élection depuis avril 2021, le pays étant en proie à une importante crise politique. A la mi-septembre, le parti conservateur Gerb, mené par l’ancien Premier ministre Boïko Borissov, était en tête des sondages avec 26 % des intentions de vote, devant le parti de Kiril Petkov (19 %).
La question du positionnement du pays vis-à-vis de la Russie est un enjeu important de la campagne. Si les deux partis favoris sont pro-européens, les principales forces pro-Kremlin cumulent un peu plus de 20 % des intentions de vote.
Octobre et novembre : élections présidentielles en Autriche et en Slovénie
Deux élections présidentielles doivent également se tenir, en Autriche le 9 octobre et en Slovénie en octobre-novembre. Si dans les deux Etats la fonction présidentielle est essentiellement honorifique, l’actuel président autrichien Alexander Van der Bellen, écologiste élu en 2016 face à l’extrême droite, a joué un rôle important lors de la crise politique qu’a connu son pays en 2019. Il avait pris la décision de nommer l’ex-présidente de la Cour constitutionnelle Brigitte Bierlein à la tête d’un gouvernement indépendant. Face à une extrême droite en hausse dans les sondages, M. Van der Bellen est candidat pour un second mandat.
Mai 2024 : élections européennes
Il reste encore un peu de temps pour se préparer à l’élection, dans les 27 Etats membres, des 705 députés du Parlement européen. Dans les différents pays, les partis s’y préparent déjà.
Isabelle ROUSSY
L'apprentissage d'une langue vous intéresse ? Il n'est pas trop tard
Depuis toujours, les langues sont l’essence de nos échanges. Que ce soit dans le domaine professionnel ou encore personnel, elles ont une place essentielle.
La Maison de l’Europe offre des cours complets et adaptés en fonction des différentes demandes, en petit groupe de 5-10 personnes, qui favorisent la communication et l'échange.
Les langues proposées sont : l'anglais, l'italien, l'espagnol, le français langue étrangère (FLE), l'allemand, le latin et le grec mais également l'esperanto.
Cela vous intéresse ? Il n’est pas trop tard, il reste encore quelques places disponibles dans différents cours.
Les tarifs sont les suivants :
12 € la séance de 1 h 30 - 360 € les 30 séances pour l'année
+ Adhésion à la Maison de l'Europe (demandeurs d'emploi, étudiants, jeunes sans activité, personne avec handicap : 15 € - individuel : 40 € - couple : 65 € - entreprise 100 €)
A noter que pour les prochains inscrits le tarif sera adapté en fonction du nombre de séances restantes.
Les cours dispensés à la Maison de l'Europe ont conquis ceux qui les ont testés puisque 96% des personnes en sont satisfaites.
Si vous êtes intéressés, n'hésitez pas à vous rendre au 46-48 rue de la République - Nîmes pour avoir plus d'informations auprès de Bérangère ou à nous contacter par téléphone au +33 (0) 4 66 21 77 50 / par mail : info@maison-europe-nimes.eu
My soft city en Suède : Retour sur la formation sur l'inclusion sociale Örkelljunga
Du 18 au 22 septembre 2022, s’est déroulée la quatrième formation prévue dans le cadre du partenariat stratégique Erasmus+ « My Soft City » porté par la Maison de l’Europe. Suédois, Roumains, Portugais et Français ont appris de nouvelles méthodes d’éducation non-formelle en matière d’inclusion sociale.
Voici le témoignage de Francesca qui a participé à la formation :
Jour 1
Après un long voyage qui nous a vus arriver à Copenhague (Danemark), traverser le pont entre Danemark et Suède en train et même rater des bus, nous nous sommes retrouvés à Örkelljunga, ville de 10 000 personnes, dans un cadre idyllique.
Le lundi 19 septembre, nous avons fait des activités de connaissance afin d’en apprendre plus sur les autres participantes et participants. Nous avons ensuite profité des rayons de soleil pour faire des activités de trust building à l’extérieur. Ces activités permettent d’instaurer un climat de confiance au sein du groupe.
Dans l’après-midi, nous avons réfléchi sur la question suivante : « qu’est-ce que la culture ? ». Munis de papiers et feutres, nous avons dessiné et écrit les mots clés en petits groupes interculturels. Nous avons ensuite réfléchi aux stéréotypes, à la généralisation, à la discrimination et au racisme.
Après cette journée de formation, nous avons profité du temps libre pour nous balader à côté du lac d’Örkelljunga.
Jour 2
Le deuxième jour, nous sommes devenus des acteurs ! La matinée, nous avons été divisés en deux groupes et nous avons reçu une feuille avec des consignes. Sur la base de cela, nous avons imaginé et construit une culture ! Nous avons réalisé des vêtements propres à notre culture, inventé un langage qui nous était propre et décoré la salle, pendant que l’autre groupe construisait sa propre culture.
Ensuite, nous avons été acteurs et actrices de la rencontre entre ses deux cultures, l’objectif étant de collaborer et de trouver des compromis entre nos deux cultures. A la fin, nous avons échangé sur ce qui s’était passé : qu’est-ce qui caractérisait la culture de l’autre groupe ? Comment est-ce que l’autre groupe a perçu notre culture ? Comment est-ce que nous nous sommes sentis lorsque la rencontre entre les deux cultures s’est effectuée ? Un exercice et un échange fort intéressants.
Dans l’après-midi, nous avons été divisés en plus petits groupes et notre objectif était de réaliser une vidéo de 3-4 minutes : interview avec les locaux, écriture de scénario et dessins, réflexions… les 5 vidéos réalisées étaient très différentes les unes des autres !
Après la formation, nous avons profité du soleil pour nous promener et prendre des photos du lac.
Jour 3
Lors de cette journée, nous avons appris une méthode permettant de comprendre d’où vient notre résilience, par le biais d’une activité qui nous a encouragés à revenir sur notre propre histoire personnelle. Après des moments de réflexion et de créativité, nous avons dessiné notre « fleuve », pour ensuite le partager devant les autres participants. Cela nous a permis de mieux nous connaitre et de nous soutenir les uns les autres face aux moments difficiles que nous avons pu vivre.
L’après-midi, nous avons fait une session d’évaluation de ces journées de formation, avant de commencer à dire au revoir et… de faire une dernière photo de groupe !
Une très belle expérience interculturelle !
Partir à l'étranger : Bilan des stages Erasmus +
L’année scolaire 2021-2022 a été marquée par la reprise des stages professionnels à l’étranger Erasmus+ après deux années ralenties par la Covid-19. Malgré certaines restrictions dans les pays destinataires, la Maison de l’Europe a permis à 85 jeunes de partir vivre une expérience enrichissante à l’étranger dans le domaine qui les intéressait. Retour sur cette année riche en projets...
Notre périple débute avant même la rentrée scolaire en août 2021. En partenariat avec Mobilizing Expertise, six jeunes inscrits à Pôle Emploi Occitanie s’envolent vers Lund en Suède pour des stages longue durée de 16 semaines (initialement). C’est notre premier projet en Scandinavie et en Suède ; un partenariat établi grâce à notre autre projet Erasmus+ My Soft City.
Avant le départ, chaque groupe reçoit une formation et durant tout leur séjour un suivi est assuré par Monika notre chargée de projet mobilité professionnelle (à gauche)
Certains participants s’y plairont tellement qu’ils y resteront jusqu’au 29 mai, soit presque 10 mois à l’étranger ! En Suède, ils ont travaillé dans des magasins de sport, des associations de jeunesse, des boutiques de seconde main ou des brasseries. Des projets très divers pour cette expérience long-terme au nord de l’Europe.
Le groupe à Lund avec notre partenaire Mobilizing Expertise - soirée jeux.
En octobre, ce sont trois jeunes des missions locales Petite Camargue et Nîmes Métropole qui ont débuté un stage à Berlin, en Allemagne. Cette mobilité de deux mois a été l’occasion de découvrir les secteurs de la mode, de l’administration et la logistique en entreprise. Ce projet a été rendu possible grâce à notre partenariat avec Education GmbH.
Emilie (à gauche) dans son lieu de stage avec ses collègues devant un magnifique costume
En novembre, nous vous amenons vers le soleil et la Méditerranée chez notre partenaire KANE en Grèce. Dix jeunes issus des missions locales d’Alès-Pays Cévennes et du Gard Rhodanien Uzège se sont installés pendant un mois à Kalamata pour obtenir une expérience professionnelle à l’étranger. Que ce soit en pharmacie, studio d’enregistrement, hôtellerie, agriculture ou travail de bois, les jeunes ont pu découvrir les métiers qui les intéressaient dans un environnement professionnel international.
Après un premier trimestre occupé par nos projets financés par la région, l’année 2022 a commencé avec deux projets Euroformation III en Allemagne. Deux étudiantes à l’IRFSS (Institut régional de Formation sanitaire et sociale) de Nîmes se sont installées à Francfort sur l’Oder à la frontière entre l’Allemagne et la Pologne. En lien avec leur formation d’aide-soignante, elles ont pu (re)découvrir les métiers de la santé en milieu hospitalier pour quatre semaines.
Nos stagiaires Zoe et Fatiha (au centre) avec notre partenaire Sören, l'accompagnatrice de Croix Rouge et leur collègues à Francfort sur l’Oder
En même temps, six étudiants en bac professionnel métiers de la mode - vêtements du lycée Hemingway à Nîmes sont partis à Berlin pour un mois également.
Quelques semaines plus tard, c’est en Espagne, à Barcelone, que nos sept participants de la Mission locale Aveyron ont été accueillis par notre partenaire Nexes. Pour une durée de six semaines, les participants ont enrichi leur CV par cette expérience internationale en vue de faciliter leur insertion professionnelle.
Au mois de février, deux destinations ont accueilli nos jeunes sélectionnés : Kielce en Pologne, et Kalamata en Grèce.
A Kielce, 4 participants inscrits à Pôle Emploi Occitanie sont partis pour un stage longue durée coordonné sur place par Regionalne Centrum Wolontariatu. Juliette, une des participantes, nous racontait son expérience dans la précédente édition de notre Lettre Europe Juillet Août : Stages professionnels ERASMUS+ : Remise des certificats Europass, Juliette en Pologne
Au même moment, 8 jeunes des missions locales de Nîmes et de Vauvert ont retrouvé notre partenaire à Kalamata
Juliette s’épanouit dans son travail
Guillaume à Kalamata
En mars, notre nouveau partenaire hongrois D2 Ifjúsági Központ coordonnait le stage d’un élève du lycée Camus à Nîmes dans le milieu associatif. Un échange très prometteur pour les prochains projets à venir.
De Hongrie nous repartons à Berlin en avril chez notre partenaire Education GmbH qui plaçait cette fois cinq jeunes de la mission locale Rhône Argence dans des entreprises de marketing digital, de mode, d’administration et hôtellerie. Ces cinq semaines de mobilité ont également confirmé la pérennité de notre partenariat à Berlin pour nos futurs projets. En mai, le troisième et dernier projet de stage avec notre partenaire KANE à Kalamata était également le plus grand avec pas moins de 12 participants, cette fois sous le chapeau de notre consortium Euroformation III. Les stagiaires sont restés 5 semaines sur place.
Pour le dernier mois de la saison, quatre autres étudiants à l’IRFSS en formation aide-soignant ont travaillé dans des hôpitaux à Francfort-sur-l'Oder. Cette expérience de quatre semaines leur a permis de noter les différences de traitements et de compétences d’un même métier d’un pays à l’autre, ce qui les différenciera certainement sur le marché du travail ! Enfin, l’année scolaire s’est terminée en beauté avec la plus grande mobilité de 2021-2022 : 15 participants issus de la mission locale de la Lozère, l’école régionale de la deuxième chance de Nîmes et l’école régionale de la deuxième chance de Montpellier sont partis ensemble à Brescia en Italie. Notre partenaire sur place Tempo Libero a facilité leur intégration, et le grand groupe est revenu de ces quatre semaines de mobilité soudé et plus équipé pour s’insérer dans le monde du travail.
L’année scolaire 2021-2022 s’est donc caractérisé par de nombreux partenariats en France et à l’étranger, permettant réellement de toucher le plus grand nombre possible de jeunes avec nos opportunités de stages Erasmus+. Nous espérons que ce voyage intense vous a inspiré car nous revenons déjà pour la rentrée 2022 avec de nombreux projets en cours de finalisation. Déjà, cet automne, deux projets de mobilité à Prague et à Barcelone se préparent pour bien commencer l’année. 8 jeunes de la ML Nîmes Métropole et ML Petite Camargue partiront en République tchèque le 5 novembre et 8 jeunes de ML Alès-Pays Cévennes et ML du Gard Rhodanien Uzège découvriront l’Espagne le 12 novembre. Des stages de 6 et de 4 semaines dans des divers domaines professionnels sont prévus pour nos jeunes gardois, assurés par les partenaires NEXES à Barcelone et ARTYKEL à Prague.
En comptant sur notre réseau des partenaires français et étrangers et les restrictions Covid-19 qui diminuent, nous espérons rendre l’année 2022-2023 aussi riche que celle qui se termine.
La mobilité des jeunes est une mission phare de la Maison de l’Europe.
Journée européenne des langues : Conférence sur le plurilinguisme
La Journée européenne des langues s’est déroulée sur deux jours ! Deux conférences de Christian Tremblay, président de l’Observatoire européen du Plurilinguisme le 26 septembre et deux animations dans les lycées nîmois le 27 !
Le 26 septembre, la Maison de l’Europe recevait Christian TREMBLAY, président de l’Observatoire européen du Plurilinguisme (OEP) pour une conférence sur le plurilinguisme européen.
Il s’est attaché à faire découvrir à son auditoire les textes européens fondamentaux qui officialisent la pratique du plurilinguisme dans les rouages des instances européennes.
Le tout premier document est le règlement n° 1 portant fixation du régime linguistique de la Communauté économique européenne (JO 17 du 6.10.1958, p. 385) qui reconnait comme langues officielles chacune de la ou des langues officielles de chaque état membre, ce qui représente aujourd’hui 24 langues officielles. Le journal officiel de l’Union européenne parait dans chacune de ces langues.
Vient ensuite en 2000 la Charte des droits fondamentaux qui déclare dans son article 21 : « Est interdite toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle. »
Le traité de Lisbonne en 2007 reconnait les principes de participation et de transparence, éléments importants dans le fonctionnement démocratique afin que les représentants des états-membres et les citoyens puissent comprendre et participer aux processus de décision.
Le Conseil de l’Europe a quant à lui adopté la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en 1992.
Voilà donc le panel des principes juridiques reconnaissant le plurilinguisme, mais qu’en est-il dans les faits ?
La jurisprudence européenne reconnait le principe de non-discrimination pour les affaire portées devant les tribunaux et donc le plurilinguisme.
Le Parlement européen respecte l’utilisation des différentes langues européennes dans ses documents et dans les réunions des différentes commissions. Le médiateur européen reconnait également l’application de ces principes lors des requêtes qui lui sont présentées. Les consultations publiques sont aussi le plus souvent présentées dans les différentes langues de l’UE.
Ce n’est vraiment le cas de la Commission qui communique très majoritairement en anglais, langue aujourd’hui très minoritaire dans l’UE depuis le brexit.
C’est davantage au niveau des états et des relations internationales que la suprématie de l’anglais s’exerce dans l’enseignement, dans le monde du travail et dans la communication en général.
Cependant au niveau mondial, l’anglais est certes important mais les sphères hispanophones, arabophones et même francophones tiennent aussi une place importante. Si le chinois et l’hindi ont de nombreux locuteurs ces langues sont beaucoup moins parlées en dehors de leurs frontières.
L’arrivée des traducteurs automatiques de plus en plus performants vont bouleverser la règle du jeu, affaire à suivre !
Le plurilinguisme, ce n’est pas seulement apprendre d’autres langues, c’est aussi s’ouvrir aux autres cultures. S’intéresser aux autres peuples, c’est aussi s’intéresser à leur langue, et à travers elle, leur histoire, leur culture, et c’est toute une âme collective qu’on découvre.
Journées européennes des langues : Interventions dans les lycées
La Journée européenne des langues s’est déroulée sur deux jours ! Deux conférences de Christian Tremblay, président de l’Observatoire européen du Plurilinguisme le 26 septembre et deux animations dans les lycées nîmois le 27 !
A l’occasion de la Journée européenne des langues, lundi 26 septembre, la Maison de l’Europe et le Mouvement européen du Gard ont invité Christian TREMBLAY, (OEP) à Nîmes. Jean-Luc Bernet et Michael Stange, respectivement vice-président et directeur de la Maison de l’Europe ont animé une rencontre avec une centaine d’élèves du lycée d’Alzon. Monsieur Tremblay est intervenu sur le sujet « Le plurilinguisme, c’est plus que parler plusieurs langues » et a répondu aux nombreuses questions des lycéens.
En fin de journée, il a tenu une conférence dans les locaux de la Maison de l’Europe sur le plurilinguisme européen.
Le lendemain, la Maison de l’Europe a animé deux manifestations.
Le matin au lycée Saint Vincent de Paul, elle a organisé la remise des Europass puis Michael Stange a animé une conférence sur l'importance des langues et leur variété en Europe. Les élèves se sont montrés très intéressés ce qui a rendu la conférence très interactive.