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Lettre Europe Mars 2022

Tribune: Ukraine




« Celui qui soutient sa folie par le meurtre, est un fanatique. »

Voltaire, écrivain, philosophe, poète (1694 - 1778)


Ecrire une tribune qui sera publiée dans quelques jours est toujours un exercice périlleux, encore plus ces derniers temps. Qui sait où nous en serons dans une semaine ? Qui de Poutine, Zelensky, Macron, Biden, de Von der Leyen ou de Scholz sera au pouvoir dans une semaine, un mois, un an ?

Mais quelques faits sont d’ores et déjà acquis.

Des dogmes qui paraissaient intangibles tombent en quelques heures devant la folie guerrière. 70 ans de politique allemande de retenue vis-à-vis de la Bundeswehr a volé en éclat devant la situation de guerre en Europe. Des pays historiquement « neutres » comme la Suède, la Finlande, ou la Suisse ont pris position en faveur de l’Ukraine très rapidement en opposition avec leurs attitudes habituelles… L’OTAN, organisation défensive s’est réveillée avec rapidité. Et de plus en plus de pays songent à y adhérer.


La règle selon laquelle l’UE n’évolue que durant les crises se justifie encore une fois encore. Elle a montré très rapidement un front uni vis-à-vis de la Russie, sur les plans économique, militaire et même diplomatique.

Personne n’aurait parié un kopeck sur une position unanime des 27 il y a quelques jours encore. La solidarité européenne vis-à-vis des personnes déplacées fonctionne en tout cas pour le moment.

Enfin, l’U.E. en tant que telle achète des armes pour les fournir à l’Ukraine. Les coûts seront couverts par notre Facilité européenne pour la paix et notre fonds intergouvernemental. "C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire", a précisé Josep Borrell, le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui exerce également la fonction de Vice-président de la Commission européenne.

La Facilité européenne pour la paix, un des instruments les plus récents de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), offre, comme l’a souligné Josep Borrell, un cadre pour financer les coûts communs des missions et des opérations militaires. Face à la crise actuelle, les prises de position de Mme Von der Leyen et de M. Borrell sont significatives d’un changement de paradigme. Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la P.S.D.C. a fortement évolué, tant sur le plan politique qu’institutionnel ces derniers mois. À ce titre, on peut, au-delà de la facilité, citer : une structure permanente de commandement et de contrôle pour la planification et la conduite opérationnelle des missions militaires à mandat non exécutif; un mécanisme de recensement des capacités de défense; un Fonds européen de la défense (F.E.D.); une amélioration de la mobilité militaire; un réexamen stratégique de la dimension civile de la P.S.D.C… ; une politique en matière de cybersécurité plus solide et une coopération renforcée avec l’O.T.A.N.


De plus, ces évolutions se sont accompagnées d’une première réorientation de la doctrine européenne en matière de relations internationales. Ainsi, a été présentée les 15 et 16 novembre 2021 aux ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense une première version de la boussole stratégique.

Ce document, rédigé par le Service Européen d’Action Extérieure (S.E.A.E.) sous la responsabilité du Haut Représentant, est une feuille de route établissant une stratégie européenne jusqu’en 2030 en matière de sécurité et de défense. Le chef de la diplomatie européenne, avait, d’ailleurs, à cette occasion, fait des constats sans appel : “Notre analyse des menaces globales montre clairement que l’Europe est en danger”. Il avait raison à l’évidence.

L’agression la semaine dernière de la république d’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine est un détonateur qui pourrait nous mener jusqu'à un holocauste atomique. POURQUOI ? Que veut réellement le dictateur du Kremlin ?

Recréer l’empire russe ? Mettre la main sur les terres agricoles de l’Ukraine ? Empêcher l’UE et l’OTAN d’arriver à quelques centaines de kilomètres de Moscou ? Museler son opinion publique intérieure ? Ecarter une contagion démocratique chez un peuple proche ?...

Ce qui est évident, ce n’est qu’aucune des raisons officielles invoquées par Moscou pour envahir l’Ukraine (Nazis au pouvoir à Kiev, génocide dans le Donbass…) ne sont réelles, cela n’étonne malheureusement personne. Quant au danger du contact direct O.T.A.N./Russie, c’est une contre vérité. En fait l’O.T.A.N. est déjà au contact de la Russie sur plusieurs centaines de kilomètres de frontières en Lettonie, Estonie, Lituanie et Pologne.

Ces quelques faits ne doivent pas cacher une évolution majeure en cours de notre monde dont les conséquences ne sont qu’entrevues à ce jour. A quoi cela va-t-il amener ? Personne ne le sait, mais beaucoup de « lignes » vont changer.


En tout cas, Poutine a mal évalué les conséquences politiques de son agression sur l’U.E. Accusée à juste titre de « nanisme » politique l’U.E. grandit vite, très vite. Où cela nous amènera-t-il ? L’U.E. est- elle en train de basculer vers un état fédéral aujourd’hui intégrant enfin une défense et une diplomatie commune ? Beaucoup l’espèrent. Moi le premier.


Charles-Antoine ROUSSY, président de la Maison de l’Europe, le 02 mars 2022


Agenda Lettre Europe mars 2022




  • Lundi 7 – Vendredi 11 mars

My Soft City – du flâneur à l'entrepreneur Formation des travailleurs de jeunesse suédois, roumains, portugais et français et réunion des organisateurs du projet à Funchal sur l'île de Madère au Portugal. L'objectif du projet : rendre le patrimoine de nos villes partenaires plus attractif et accessible aux jeunes. Associations ARTE.M & Caravel à Funchal, Portugal

  • Mardi 8 mars

Café Multi Kulti Rendez-vous au Café Olive à partir de 18h, pour un voyage en Italie. Venez rencontrer les volontaires italiens et européens afin de découvrir leur pays et leur culture ! Le Café Olive, 22 Bd Victor Hugo, 30000 Nîmes

  • Lundi 14 mars, 9h00 – 16h00

Formation au départ en stage Erasmus en Espagne 12 apprentis du Centre de formation des apprentis de Rodilhan partiront en stage Erasmus+ en Espagne. Formation et rencontre avec des volontaires européens à la Maison de l'Europe. Maison de l'Europe de Nîmes, 46 Rue de la République

  • Mardi 15 mars, 9h00 – 11h00

Interventions au lycée Emmanuel d'Alzon Dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l'Union européenne, nous rencontrons des élèves du lycée d'Alzon pour travailler sur le concept de la Citoyenneté européenne et pour présenter les dispositifs européens pour les jeunes. 11 Rue Sainte-Perpétue, 30000 Nîmes

  • Mardi 15 mars, 10h30 – 12h00

Mission locale Avignon - Entretien collectif pour partir en stage Erasmus en Grèce La Maison de l'Europe propose 9 bourses pour un stage Erasmus d'un mois en Grèce aux jeunes des Missions locales du Grand Avignon et du Comtat Venaissin. 2 Rue François Premier, 84000 Avignon

  • Jeudi 17 mars, 18h30

Conférence « L'Europe et la Grèce » organisée par le Mouvement européen Gard et la Maison de l'Europe de Nimes Il y a 10 ans, la Grèce était au bord de la faillite mettent en péril la zone euro. Quel rôle a joué l'Union européenne dans son redressement ? Nous analyserons la situation avec Danielle Lecointre, professeur d'économie Maison de l'Europe de Nîmes, 46 Rue de la République

  • Jeudi 17 mars, 18h00-20h00

Café linguistique Envie de vous entraîner à parler des langues étrangères avec des locuteurs natifs ? Alors, venez à partir de 18h00 au Spot (8 Rue de l'Enclos Rey, Nîmes) et profitez de la présence des jeunes de tous les coins de l'Europe ! Spot, 8 Rue de l'Enclos Rey, 30000 Nîmes

  • Lundi 21 – mercredi 23 mars

Le trophée Europa'table à Louviers, Normandie Des élèves des écoles de l'hôtellerie ont été sélectionnés par des Maisons de l'Europe en France afin de participer à la phase finale du concours national Europa'table. Nous y allons avec des élèves de l'Ensemble Scolaire Sacré Cœur de Saint-Chély d'Apcher en Lozère. Plus d'informations : info@maison-europe-nimes.eu

  • Mercredi 23 – mercredi 30 mars

Echange de jeunes Erasmus à Spessa en Italie 7 jeunes français pourront participer à cette rencontre européenne entre Espagnols, Allemands, Français, Anglais et Italiens autour de la citoyenneté européenne, le handicap, l'environnement et la mobilité européenne. Information & Candidature : l.ritter@maison-europe-nimes.eu

  • Jeudi 24 mars, 18h00

« Apéro Europe » Discussion & débat dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. 310 Rue Emile Zola, 30600 Vauvert

  • Lundi 28 mars, 18h30

La jeunesse est l'avenir de l'Europe Echange & débat autour de l'Union européenne et les nombreuses opportunités de mobilité européenne. Soirée organisée par l'association Terre de Vie sous le patronage de Laurent Suau maire de Mende, en collaboration avec Europe Direct Nimes Bas-Rhône Cévennes et soutenue par la Commission européenne. Antirouille, Pl. du Foirail 48000 Mende

  • Vendredi 1er avril, 18h

Conférence « L'Europe avant l'UE » organisée par le Mouvement européen Gard et la Maison de l'Europe de Nimes Quand et comment l'idée européenne s'est-elle construite pour aboutir aux institutions contemporaines ? Frédéric Bourquin, président de la Fédération des Maisons de l'Europe nous conduira le long de cette évolution historique. Maison de l'Europe de Nîmes, 46 Rue de la République

  • Mardi 5 avril, 18h00

Café Multi Kulti Venez rencontrer les volontaires européens afin de découvrir des pays et cultures en Europe ! Le Café Olive, 22 Bd Victor Hugo, 30000 Nîmes

  • Lundi 11 avril, 18h00

Réunion d'info : Partir à l'étranger ? Présentation des dispositifs européens pour les jeunes et des missions du Corps européen de solidarité. Volontariat européen, projets de solidarité, stages, emploi, autres... Maison de l'Europe de Nîmes, 46 Rue de la République


Maastricht, 30 ans après


Le traité de Maastricht officiellement intitulé « Traité sur l’Union européenne » fête cette année ses 30 ans.

Il a été signé le 7 février 1992 par les 12 Etats membres de la Communauté européenne (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni) qui avaient comme objectif de tourner la page de la guerre froide et de jeter les bases de l’Union européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui, dépassant l’objectif économique initial de la Communauté européenne (réaliser un marché commun) pour lui donner une vocation politique.


Sans rentrer dans les détails, revenons sur les points forts de cet accord et regardons comment il a passé l’épreuve des ans.


Il se présente sous forme de trois champs d’action, ou « piliers ». Ceux-ci sont regroupés sous un “chapeau” commun, dont l’intitulé officiel est pour la première fois “l’Union européenne”:

- La Communauté européenne (qui remplace la CEE) avec des compétences supranationales étendues, à laquelle s’ajoutent les deux autres Communautés (CECA et Communauté Euratom)

- La coopération en matière de politique étrangère et de sécurité commune (PESC), volet diplomatique et de sécurité de l'action extérieure de l'Union européenne

- La coopération en matière de justice et d’affaires intérieures (JAI) dont le but est de permettre une action commune sur la scène internationale, elle concerne notamment le contrôle des frontières extérieures ou la lutte contre le terrorisme

Le premier pilier relève de l’action communautaire, les deux autres de la coopération intergouvernementale soumise à la règle de l’unanimité.


Il apporte de grandes innovations :

Les nouveaux pouvoirs du Parlement européen : Les pouvoirs législatifs et de contrôle du Parlement européen sont accrus grâce à l’introduction de la procédure de codécision et à l’extension de la procédure de coopération.

En vertu ce nouveau traité, le Parlement européen a le droit d’inviter la Commission à présenter une proposition législative dans les domaines qui, selon lui, nécessitent un acte communautaire. La Commission doit désormais être approuvée dans son ensemble par le Parlement européen.

La citoyenneté européenne permet aux citoyens des États-membres de choisir leur pays de résidence et de circuler librement au sein de l’Union européenne, de voter aux élections locales et européennes.

Une monnaie unique pour les Européens : Le traité de Maastricht a posé les jalons de la monnaie unique européenne, l’Euro sous l’égide d’une Banque centrale européenne.

Les traités suivants ont à leur tour fait évoluer le fonctionnement et le pouvoir de l’UE.


Certains acquis de Maastricht sont désormais bien ancrés comme l’Euro même si « depuis l’Euro, tout a augmenté » (ce qui d'ailleurs ne correspond pas à la réalité) personne n’envisage sérieusement de le remettre en cause.

Le principe de libre circulation a été conforté par la création de l’Espace Schengen.


Mais…

En matière de politique étrangère et de sécurité commune comme en matière de justice et d’affaires intérieures la règle de l’unanimité n’a pas permis aux Européens de se donner les moyens institutionnels de leurs ambitions. Or, la situation géopolitique actuelle change en permanence la donne. Les priorités américaines ne sont plus tournées vers l'Europe, la Chine est en train de construire de nouvelles « routes de la soie ».

Surtout, la crise actuelle entre la Russie et l’Ukraine illustre une fois de plus le manque de souveraineté de l’UE en matière de politique étrangère et la nécessité de renforcer l’UE en tant qu’acteur sur la scène internationale


La remise en cause par certains Etats membres du principe de subsidiarité, et par extension la question de la primauté du droit européen, est sur le point de remettre en cause l’Europe.


L’euro : la gestion de la zone euro a fait l’objet d’ajustements continuels notamment après l’éclatement de la crise économique et financière en 2008. La crise provoquée par la pandémie de covid 19 a ébranlé la zone euro entrainant la suspension des règles du Pacte de stabilité et de croissance jusqu'en 2023. Certains s'interrogent sur la pérennité de ce système ou sur une éventuelle marche arrière


Le traité de Maastricht a donc été un véritable tournant pour l’intégration européenne, un jalon dans l’histoire de l’Union, mais adopté de justesse en France il a mis en lumière le clivage entre europhiles et eurosceptiques que les années n’ont pas atténué.

Bien au contraire, comme l’illustrent le Brexit, la montée de l’euroscepticisme dans de nombreux états-membres, la montée des populistes en Hongrie et dans certains pays de l’est de l’UE, les détracteurs du traité de Maastricht ont vu leurs idées progressivement adoptées par l’opinion publique.


Mais le plan de relance de l'UE, NextGenerationEU, ouvre une voie à suivre. La Conférence sur l’avenir de l’Europe peut montrer de nouvelles ouvertures. Mais surtout les tragiques évènements actuels mettent en évidence le besoin de créer une Europe plus unie et plus tangible sur le plan international.

Isabelle Roussy


La guerre de la Russie en Ukraine : que cherche Poutine ?


En 2014 la Russie a par la force annexé la Crimée et s’est empressée de construire un pont reliant la Crimée à la Russie, par-dessus le détroit de Kertch qui relie la mer d’Azov à la mer Noire. Un pont très politique ! Depuis 2014 aussi elle soutient (et anime ?) les mouvements séparatistes du Donbass qui combattent pour rattacher cette région de l’est de l’Ukraine à la Russie.


Poutine vient de franchir un pas supplémentaire inouï en attaquant l’Ukraine, après que l’armée russe, prétextant des manœuvres « d’entraînement à réagir à des attaques de l’Occident », ait massé plus de 150 000 soldats aux frontières de la Russie et de la Biélorussie avec l’Ukraine.

Il a donc choisi l’attaque, brutale, massive, meurtrière, après avoir pendant plusieurs semaines exposé des conditions pour mettre fin à la tension qu’on sentait monter : « L’OTAN doit s’engager à ne jamais intégrer l’Ukraine et à ne pas installer de systèmes d’armes en Europe centrale et orientale ». Conditions inacceptables en droit international, car elles dénient aux voisins de la Russie la capacité d’agir en pleine indépendance.


Dans un discours d’une agressivité terrifiante, peu de jours avant l’attaque, il a clairement nié l’indépendance de l’Ukraine, qu’il considère comme une « erreur à rectifier ».


Que cherche Poutine ?

Son objectif semble clair et continu depuis de longues années : il veut s’inscrire dans l’histoire comme celui qui aura en grande partie reconstitué l’URSS (dont le siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU a été transmis à la Russie en 1991). Il a le temps pour lui puisqu’il a étouffé toutes les tentatives de créer une opposition démocratique. Les échecs, jeu de stratégie patiente, sont un « sport » national en Russie.

Peu importe à Poutine que la Russie reste un pays globalement pauvre, dont la richesse principale est l’extraction de ses ressources énergétiques : une économie en grande partie de cueillette, avec un PIB guère supérieur à celui de l’Espagne mais avec 3 fois la population de l’Espagne. Un effort énorme a été fait pour renforcer l’armée, cela passait avant tout.

En 2008, après une courte guerre avec la Géorgie, la Russie a occupé deux régions de Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du sud… elle les occupe toujours et les a totalement « russifiées ». En Moldavie, elle occupe pratiquement la région russophone du nord-est, en rive gauche du Dniestr, la Transnistrie. Dans ces régions elle donne aux habitants des passeports russes.

La Biélorussie, elle, est certes un État indépendant… mais son dictateur semble une marionnette dont les ficelles sont entre les mains de Poutine.

Les trois États baltes, qui faisaient partie intégrante de l’URSS jusqu’en 1991 et ont de fortes minorités russophones, sont particulièrement inquiets et sur le qui-vive. Ils sont dans l’UE depuis mai 2004 et membres de l’OTAN depuis fin mars 2004, ayant voulu s’abriter sous le « parapluie américain ». La Lituanie a une frontière à l’est avec la Biélorussie et une frontière à l’ouest avec la Russie : l’enclave russe de Kaliningrad, dont la situation est très précieuse pour la Russie.


On pouvait penser que comme en Géorgie le pouvoir russe se limiterait en Ukraine à occuper durablement (et en pratique annexer...) les deux « républiques » auto-proclamées de Donetsk et Lougansk, dans le Donbass, après avoir reconnu « l’indépendance » de ces républiques. C’est par un processus assez semblable que les États-Unis ont intégré la Californie au milieu du XIXe siècle…

Le retour de la Crimée à l’Ukraine semblait de toute façon bien improbable, malgré les protestations des pays occidentaux et les sanctions économiques (modérées) qu’ils appliquent à la Russie depuis 2014. A noter – et ce n’est pas excuser la Russie – que c’est seulement en 1954 que Khrouchtchev avait « offert» la Crimée à République socialiste soviétique d’Ukraine à l'occasion du 300ème anniversaire de la « réunification de la Russie et de l'Ukraine». Jusqu’en 1991, c’était sans conséquences (comme si l’enclave de Valréas passait du Vaucluse à la Drôme qui l’entoure) mais à l’éclatement de l’URSS c’était une autre affaire, d’autant plus que le grand port militaire de Sébastopol est en Crimée. Une solution avait alors été trouvée pour ce port : il a été loué par l’Ukraine à la Russie !

Du temps de l’URSS, les industries et les forces armées (y compris des armes nucléaires) de l’Ukraine et de la Russie étaient très complémentaires et fortement imbriquées, il a fallu les séparer…. Ça n’a évidemment pas été facile.

Le Mémorandum de Budapest signé en 1994 par l’Ukraine, la Russie, les USA et le Royaume-Uni donnait à l’Ukraine des garanties d’intégrité territoriale et de sécurité en échange de la ratification par l’Ukraine du Traité de non-prolifération nucléaire, l’Ukraine s’interdisant ainsi de chercher à se doter de l’arme nucléaire. La validité de ce mémorandum a été confirmée en 2009 par la Russie et les USA. A noter que des textes identiques ont été signés pour la Biélorussie et le Kazakhstan, mais l’Ukraine était de loin (après la Russie) l’élément le plus important de l’URSS.


La volonté manifestée par l’Ukraine de se rapprocher de l’OTAN et de l’UE est un « crime de lèse-Poutine », dont le pouvoir russe prend prétexte pour fouler aux pieds le mémorandum de Budapest.


Qu’aurait pu gagner Poutine à créer puis « apaiser » cette phase de forte tension, en absorbant une partie du Donbass ?

- Afficher qu’il peut à nouveau discuter d’égal à égal avec les États-Unis, comme du temps de la guerre froide. Et montrer sa force à Xi Jing Ping, qui lui aussi voudrait s’inscrire dans l’histoire comme celui qui (espère-t-il) fera revenir Taïwan dans la République populaire de Chine.

- Tester la façon de réagir de Joe Biden, peut-être moins facile à manœuvrer que l’impulsif et vaniteux Trump.

- « Montrer ses muscles », faisant ainsi planer une menace pouvant devenir permanente sur l’Europe centrale et orientale.

- Peut-être aussi tester la solidité des liens internes de l’Union européenne et de l’OTAN, dont les États-Unis semblaient un temps de désintéresser.

- Et bien sûr poursuivre son grignotage pour reconstituer l’URSS.


Enfin il aurait mis en lumière la relative impuissance de la diplomatie de l’Union européenne : chacun des États membres de l’UE a sa propre politique étrangère, et l’UE s’efforce à grand-peine de « coordonner » ces politiques nationales. Peu avant l’attaque russe en Ukraine les dirigeants de l’Allemagne et de la France ont fait séparément des visites et des entretiens téléphoniques avec les différentes parties, espérons qu’ils se sont étroitement concertés !

Les intérêts économiques des deux pays dans leurs relations avec la Russie ne sont pas identiques : la Russie fournit plus de la moitié du gaz consommé en Allemagne alors que pour la France le premier fournisseur est la Norvège, la Russie ne représentant que moins de 20 %. Le chancelier Olaf Scholz n’était donc pas un chaud partisan de mettre à exécution la menace (brandie surtout d’abord par les États-Unis mais aussi depuis peu par l’Allemagne…) de ne pas mettre en service le gazoduc Nordstream 2 venant de Russie par le fond de la mer Baltique, comme son quasi-jumeau Nordstream 1 en service depuis 2012. L’Allemagne a absolument besoin de plus de gaz russe et les actionnaires principaux de la société du projet Nordstream 2, techniquement terminé depuis le 4ème trimestre 2021, sont (mis à part le russe Gazprom qui a 51 %) deux entreprises allemandes avec 31 % du capital (le français Engie et le néerlandais Gasunie ont chacun 9 %) ; en outre l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder est président du Conseil d’administration.

Il est vrai aussi que la Russie a évidemment besoin de vendre son gaz : « Je te tiens, tu me tiens ! ». Mais on peut peut-être à court terme se passer plus facilement d’argent que de gaz…


Que peut gagner Poutine à avoir attaqué massivement l’Ukraine ?

Peut-être réussira-t-il, à installer à Kiev un gouvernement tout acquis à sa cause, après avoir vaincu une résistance ukrainienne qu’il avait apparemment sous-estimée.

Mais pour le moment ses gains sont très largement négatifs :

- Les pays démocratiques occidentaux ont été pratiquement unanimes à faire de lui un paria des relations internationales : la Russie est très largement isolée.

- L’Union européenne, en particulier, a très vite trouvé une unité complète dans la condamnation de l’attaque de l’Ukraine et dans un soutien matériel et en armement à l’Ukraine. Elle est même allée plus loin, en promettant des livraisons d’armes à l’Ukraine, qui n’est pas membre de l’UE.

- Les sanctions politiques, économiques et financières déclenchées contre la Russie sont très loin d’être symboliques et créeront des difficultés à la fois à de nombreux oligarques russes (qui ne pourront plus se rendre dans beaucoup de pays occidentaux, ni récupérer l’argent qu’ils y ont placé) et à l’économie du pays. Citons notamment l’exclusion des grandes banques russes (*) du système SWIFT des échanges internationaux quasi-instantanés entre banques et le gel des réserves en devises fortes de la Banque centrale de Russie détenus dans de nombreux pays occidentaux (même la Suisse a été d’accord pour appliquer ces sanctions financières !), l’interdiction aux avions russes de voler dans l’espace aérien de nombreux pays, l’interdiction d’exporter en Russie certains composants industriels, et concernant les USA l’interdiction faite au monde entier de commercer en dollars US avec la Russie. Les pays européens ne pouvant plus régler rapidement les achats de gaz naturel, pétrole ou charbon russe, la Russie cessera évidemment ses livraisons ; souhaitons pour toute l’Europe et en particulier pour l’Allemagne que la fin de l’hiver et le printemps soient cléments !

- Les États membres de l’UE ont pris conscience très concrètement de la nécessité collective de devenir plus autonomes pour leur défense et pour leur énergie. L’Allemagne, qui se refusait à exporter des armes et à accroître ses dépenses pour son armée, a fait sauter en même temps ces deux tabous : elle livrera des armes à l’Ukraine et elle prévoit d’atteindre 2 % de son PIB pour sa défense, ces 2 % étant l’objectif européen.

- Les États de l’UE sont tous prêts à accueillir massivement des Ukrainiens fuyant leur pays en guerre et peut-être bientôt sous domination de la Russie.


Quelles évolutions possibles ?

Dans une première discussion entre délégations russe et ukrainienne, la Russie a posé des conditions de toute évidence inacceptables pour cesser l’agression armée : l’Ukraine devrait reconnaître que la Crimée est russe, que les « républiques » du Donbass sont indépendantes (donc libres de se rattacher à la Russie) et que l’agression armée de la Russie est une « dénazification ».

L’Ukraine ne peut évidemment pas accepter, et en plus – pied de nez à Poutine - elle vient de demander son adhésion à l’UE (ce qui est vu avec sympathie mais demanderait de toute façon plusieurs années). Le gouvernement ukrainien ne s’est pas effondré. Et un certain nombre de soldats russes hésitent au moment de tirer sur des Ukrainiens qui sont un peuple frère, avec beaucoup de liens familiaux croisés.

Alors ? Malheureusement Poutine ne peut pas se permettre de renoncer et probablement l’armée russe va-t-elle amener des moyens supplémentaires pour écraser la défense et les civils ukrainiens restés dans les grandes villes sous d’intenses bombardements aériens, au prix d’un très lourd bilan humain.

Poutine pourrait-il lui-même être écarté ? Il reste pour le moment populaire en Russie, mais peut-être y a-t-il dans son entourage des responsables effrayés par cette folle fuite en avant. Une révolution de palais au Kremlin ? …

Quelle que soit son issue, cette guerre restera un retour en arrière de plusieurs dizaines d’années et surtout un événement tragique qui laissera des traces profondes et durables en Ukraine et en Russie et dans les relations internationales au niveau mondial.


(*) Nous apprenons le 3 mars que, pour ne pas bloquer totalement les approvisionnements en gaz et pétrole venant de Russie, deux banques russes seront épargnées par l’exclusion de SWIFT : Gazprom Bank et Sberbank.


Jean-Jacques Smedts, écrit le 1er mars 2022



Et 1, et 2 et 3… En février 2022, la Maison de l’Europe a obtenu trois labels


Ils sont la reconnaissance du sérieux et de l’efficacité de notre association et de la compétence et de l’investissements de ses membres.


Les labels qualité Qualiopi et Certif’région

Fin 2021, un groupe de travail de la Maison de l’Europe a entrepris les démarches de labélisation qualité Qualiopi et Certif’région. En effet, depuis le 1er janvier 2022, la certification Qualiopi est devenue obligatoire pour les prestataires d’actions concourant au développement de compétences.

Après l’information, le deuxième pilier de nos actions est justement la formation : la formation aux langues européennes mais aussi la formation aux programmes européens, aux demandes de subvention ainsi qu’au fonctionnement des institutions européennes et aux priorités européennes.

Cette démarche de labélisation nous a obligés à parcourir toute la chaine des actions de formation, de l’annonce jusqu’à la sortie de l’apprenant en passant par les cours et l’évaluation. Chaque aspect d’une formation est soumis au décret qualité et doit désormais correspondre à des normes précises. C’est une garantie de qualité pour nos usagers, certes mais constitue pour une association de notre taille un énorme travail.

La transparence est le critère qui résume le mieux la certification : désormais nos usagers peuvent connaitre, avant de s’inscrire, l’appréciation des utilisateurs antérieurs, le contenu exact de la formation, son objectif et sa méthodologie pédagogique. La formation fait désormais l’objet d’auto-évaluations qui permettent à nos usagers de suivre leur évolution. Ils ont également une équipe de référents-qualité à leur disposition :


Le label Certif’région est décerné par la région Occitanie, il complète localement Qualiopi car il est reconnu pour sa proximité avec les besoins du terrai et renforce ainsi notre identité locale.



Le Fonds citoyen franco-allemand



Fonds citoyen franco-allemand : Un nouveau référent en Occitanie

« Construisons ensemble » avec Michael Stange de la Maison de l’Europe de Nîmes


Le Fonds citoyen franco-allemand soutient les personnes qui participent activement à la création d’une société civile européenne engagée, en œuvrant à des projets communs et intergénérationnels au-delà des frontières entre la France et l’Allemagne.


Un nouveau référent Fonds citoyen franco-allemand en Région Occitanie a été sélectionné. Désormais tout acteur désireux de se lancer dans la coopération franco-allemande, de déposer un projet de toute taille avec des thèmes et des formats variés peut se faire accompagner par la Maison de l’Europe et son référent. Attention, les projets du Fonds citoyen ne s’adressent pas à la jeunesse mais à l’ensemble des acteurs de la société civile.


Le Fonds citoyen franco-allemand conseille, met en réseau et finance les projets qui mettent en lumière l’amitié franco-allemande et l’Europe. Lancé en avril 2020, il est issu du traité d’Aix-la-Chapelle signé en 2019. Sa mise en œuvre est confiée à l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) et il est financé à parts égales par les gouvernements français et allemand. Il a été doté d’un budget de 2,4 millions d’euros pour l’année 2021.

Pour la Maison de l’Europe de Nimes, le travail avec le Fonds citoyen n’est pas nouveau. Depuis 2021 nous avons été en étroite collaboration avec Gilles Rondeau, de la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée, référent du Fonds citoyen franco-allemand pour les régions Provence-Alpes-Côte d'azur et Occitanie.

Nous avons créé sur notre site Internet une rubrique Fonds citoyen franco-allemand : https://www.maison-europe-nimes.eu/fonds-citoyen-franco-allemand.


Désormais, nous souhaitons continuer ce travail ainsi entrepris et le faire évoluer :

- En élargissant le réseau de structures franco-allemandes ;

- En développant l'information sur le Fonds citoyen franco-allemand. En plus de la rubrique dédiée au Fonds citoyen sur notre site Internet, nous prévoyons d'intégrer des brèves franco-allemandes dans les actualités du site. Nous prévoyons également d'informer sur le Fonds citoyen les porteurs de projets et d'actions locales via notre "Lettre Europe" mensuelle et les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram et Youtube) ;

- En organisant des réunions d'information collectives ou individuelles pour les porteurs ou porteurs potentiels d'actions locales et de projets franco-allemands ;

- En mettant à la disposition des personnes intéressées des entretiens individuels et un accompagnement dans le montage de projets européens dans le cadre du Fonds citoyen franco-allemand ;

- En éveillant et développant l'intérêt pour la coopération franco-allemande dans notre région.

L'équipe de la Maison de l'Europe, jeune et largement germanophone, est en mesure de promouvoir la coopération franco-allemande et le fait déjà en mettant en place des évènement et manifestations franco-allemandes : rencontres de jeunes dans le cadre de l'OFAJ, webinaires et conférences sur l'actualité franco-allemande, échanges en visio-conférence entre des lycées de part et d'autre du Rhin.

Nos activités pour le Fonds citoyen franco-allemand seront à la fois une démarche pro-active en direction des citoyens ou acteurs de notre région et une information indiquant que nous sommes à l'écoute et à la disposition des porteurs de projets ou d'actions franco-allemands.


N’hésitez pas à contacter :


Michael Stange

Maison de l’Europe de Nîmes

46-48 Rue de la République à Nîmes

Tel : 04 66 21 77 50




Mobilités : La maison de l’Europe vous informe

C’est l’heure du choix pour de nombreux futurs étudiants. La maison de l’Europe est présente sur de nombreux forums étudiants.


Aides-soignantes en Allemagne et portes ouvertes à l'IRFSS


Le samedi 5 février, la Maison de l’Europe de Nîmes était présente lors des portes ouvertes de l’Institut régional de formation sanitaire et sociale (IRFSS) de la Croix-Rouge française de Nîmes. On aurait pu croire qu’en période de crise sanitaire, le nombre de futurs infirmiers et aides-soignants seraient moindre, notamment ceux qui seraient intéressés par des mobilités européennes… À notre grande surprise, ce fut le contraire ! 60 personnes sont venues à notre rencontre (le triple des années précédentes) pour s’informer sur les opportunités qu’offre l’Europe et plus particulièrement les stages en entreprise pour les élèves en 2ème et en 3ème année de préparation professionnelle.


La Maison de l’Europe ayant un partenariat avec la Croix Rouge de Nîmes, nous envoyons chaque année des petits groupes d’élèves dans le cadre de stage professionnel Erasmus+.


C’est le cas de Fatiha et Zoe, étudiantes en formation aide-soignante à l’IRFSS qui sont parties le 9 janvier 2022 pour un stage professionnel Erasmus + de 4 semaines dans un hôpital gériatrique à Frankfort-sur-Oder, une de nos deux villes jumelles en Allemagne, à la frontière polonaise. Notre partenaire sur place, l’organisation de coopération germano-polonaise a trouvé les stages, les logements et les accompagne tout au long de leur séjour. Ce projet est entièrement financé par l’agence Erasmus+ et mis en place par la Maison de l’Europe dans le cadre de notre projet EuroFormation III.


La collaboration entre la Maison de l’Europe et l’IRFSS Croix Rouge continue et le prochain départ à Frankfort pour les aides-soignantes est prévu en juin 2022.

Fatiha et Zoé entourées par Sören notre partenaire à Frankfurt, l’accompagnatrice de la Croix Rouge et leurs collègues du centre de gériatrie.


La Maison de l’Europe au Salon Lycée Avenir


Mais quel succès ! Notre présence le jeudi 27 janvier au salon Lycée Avenir a été appréciée par plus de 150 élèves et enseignants venus se renseigner sur la Maison de l’Europe et sur nos actions. Ce salon post bac, qui est organisé depuis 27 ans, a pour but d’aider des élèves de première et de terminale à s’orienter dans les études supérieures et vers des possibilités d’insertion professionnelle.

Le Lycée Avenir accueille chaque année plus de 180 exposants dans 8 secteurs d’activités différents, et reçoit environ 5000 visiteurs.

Le stand de la Maison de l'Europe au salon Lycée Avenir


La Maison de l’Europe a présenté de nombreuses opportunités de mobilité (échanges de jeunes, stages professionnels Erasmus+, Corps Européen de Solidarité), nous étions ravis de voir autant de jeunes s'intéresser à la mobilité et leur volonté de s’engager en tant qu’Européens.


Beaucoup de jeunes ont compris que dans cette société mondialisée, s’ouvrir à d’autres cultures devient nécessaire et avoir une expérience professionnelle est un plus. Certains n’ayant pas pris de décision d’orientation après le BAC sont tentés par une expérience à l’étranger. Nous pensons les revoir prochainement dans le cadre de la mobilité Erasmus +.


Information sur la mobilité européenne à l’IUT de Nîmes


Le mardi 15 février, l’équipe de la Maison de l’Europe a participé au forum de la mobilité organisé par le Service des Relations Internationales de l’Institut universitaire technologique (IUT) de Nîmes.

Esther, Sarah et Francesca ont tenu un stand d’information à destination des étudiants de l’IUT, pour présenter les différentes possibilités de mobilité européenne : stages professionnels Erasmus+, échanges de jeunes, volontariat européen et volontariat franco-allemand…

120 étudiants sont passés se renseigner à notre stand d’information, une belle réussite !

La participation au forum s’est faite dans le cadre du dispositif Kiosque Europe, un partenariat entre la Maison de l’Europe de Nîmes et des établissements scolaires, des municipalités, des Missions locales et encore des comités de jumelage.




Trophée Europa’Table : c’est bientôt le concours !


Dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, Europa’Table est un projet coordonné par la Fédération française des Maisons de l’Europe et financé par le ministère des Affaires européennes. Ce projet, dont le thème central est la gastronomie, touche aux thématiques de l’alimentation, de l’agriculture, du développement durable, des terroirs et de l’éducation. Il s’inscrit dans le calendrier institutionnel des 60 ans de la PAC.

Les Maisons de l’Europe ont animé des ateliers de sensibilisation au développement durable et de valorisation des produits locaux dans des établissements scolaires. A l’échelle de toute la France, les jeunes ont pu visiter des fermes, en apprendre plus sur la Politique agricole commune, le Pacte Vert et sur l’action européenne en matière d’environnement.


Des étudiants en BTS ont été sélectionnés pour participer à la phase finale du projet : le concours de cuisine qui se déroulera à Louviers en Normandie du 21 au 23 mars 2022. 6 binômes d’élèves et d’apprentis provenant de Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Paris, Occitanie et Normandie s’affronteront dans le concours « Europa’Table : L’Europe des saveurs et des talents » qui liera cuisine locale, régionale et européenne !

La Maison de l’Europe de Nîmes participe à ce concours en partenariat avec l’ensemble scolaire Sacré-Cœur de Saint Chély d’Apcher, en Lozère. Héloïse et Marie représenteront notre Région lors de ce concours national ! Un séjour culinaire et de découverte de Bruxelles sera offert au binôme gagnant.

Qui remportera le trophée ?






Ecoutez « Coucou l’Europe »


Un jeudi sur deux, 2 volontaires européennes participent à l’émission « Coucou l’Europe » sur Radio Système 93.7 fm, la radio de Vauvert. Elles parlent de sujets tels que l’environnement, la discrimination, apportent de la musique de leur pays d’origine.

Le 28 janvier, c’était Esther la volontaire européenne de la Maison de l’Europe et Marta la volontaire espagnole du lycée saint Vincent de Paul à Nimes qui prenaient la parole accompagnées par Jean-Luc Bernet, vice-président du Mouvement européen Gard.



Le 3 février ce fut le tour de Claudia qui vient des Etas-Unis et de Maria originaire d’Espagne de nous faire voyager. https://soundcloud.com/radio-systeme/coucou-leurope-2022-2-maria-esp-claudiausaidees-recues-discrimin-environnement


Vidéo témoignage de nos volontaires européens


Faites connaissance avec les volontaires européens à Nîmes et dans le Gard!


Esther, Hawa, Maximo, Lorenzo, Marta, Tibi et Sergio présentent leur projet en vidéo, nous parlent de leur endroit favori à Nîmes et de leur objectif pour la suite de leur séjour.


Merci pour leur engagement auprès de leur organisation d’accueil et de la Maison de l’Europe.


Vidéo réalisée par Sergio de Mingo Paris.


Café Multi Kulti du 8 février : Une soirée 100% espagnole!



Mardi 8 février, la Maison de l’Europe a organisé un Café Multi Kulti. Environ 40 personnes sont venues au Café Olive à Nîmes pour une soirée espagnole. Tous les volontaires d’Espagne étaient là, Marta du León, Sergio de Guadalajara, Saad de Barcelone et Maria et Juan de Valence, pour parler sur leurs régions, leurs traditions, leurs histoires et les choses typiques. Pour les visiteurs, il y avait des présentations PowerPoint avec des photos, un Kahoot, des quizzes et pour accompagner tout cela des collations espagnoles: pisto et tortilla de patatas. Gracias pour leur contribution à cette grande soirée. Le prochain Café Multi Kulti sera le 8 mars au Café Olive à 18h.


Service national universel à Méjannes le Clap !


L’équipe de la Maison de l’Europe a participé à l’animation du séjour de cohésion dans le cadre du Service national universel (SNU) le 22 et 23 février 2022 à Méjannes le Clap.

Le SNU s’adresse à tous les jeunes de 15 à 17 ans et s’articule en trois temps :

- Un séjour de cohésion de deux semaines dans un département autre que celui de résidence du jeune. Pendant ce séjour, les jeunes participent à des activités et découvrent la vie en collectivité.

- Une mission d’intérêt général de 84h

- Un engagement volontaire d’au moins 3 mois pour le bien commun


Plus de 100 jeunes de la Région Occitanie ont participé au séjour de cohésion à Méjannes le Clap et bénéficié d’ateliers européens.

Pour bien commencer les ateliers, un moment de cohésion de groupe a été organisé par notre équipe, sous la forme d’activités ludiques et sportives, comme une course des « wagons » !

Les volontaires ont ensuite bénéficié de trois ateliers européens :

« Être jeune citoyen.ne européen.ne » : les jeunes ont pu découvrir les droits des citoyens européens et les institutions européennes par le biais d’une activité de négociation et d’un échange avec notre bénévole Esther et Michael.


« Bouger en Europe » : quelles possibilités de mobilité en Europe avec le programme Erasmus+, l’OFAJ et le Corps européen de solidarité ? Les jeunes ont pu en discuter avec Esther, volontaire néerlandaise, et Léonie.


« S’engager pour une Europe plus verte » : débat et échanges autour du Pacte vert, des gestes en faveur de l’environnement et des objectifs européens, animés par Sarah et Francesca.


Les deux jours d’ateliers se sont conclus avec un moment d’échange sur l’avenir de l’Europe, animé avec nos collègues du centre Europe Direct Pyrénées. Une quarantaine de jeunes ont participé à la « Big Cofe », prévue dans le cadre du projet « La Cofe (*) pour tous en Occitanie », une action coordonnée par ADRET – Europe Direct Pyrénées et financée par l’Union européenne.

Les jeunes ont eu la possibilité de voter les contributions recueillies lors des moments d’échange avec jeunes et adultes (Anim’CoFE et Café’CoFE), qui ont été réalisés dans toute la Région Occitanie par les 5 centres Europe Direct. Les volontaires ont également partagé leurs propres idées pour l’avenir de l’Europe, ce qui a donné lieu à un débat très riche. Plein de belles idées à transmettre sur la plateforme de la Conférence sur l’avenir de l’Europe !

(*) Cofe = Conférence sur l'avenir de l'Europe (en anglais : Conference On the Future of Europe)


Brèves: Trafic de faux médicaments, statut d'artiste européen et réglementation dans les cosmétiques


Découvrez trois brèves choisies pour vous !



Plus de 500 arrestations en Europe pour trafic de faux médicaments.

Europol a démantelé un vaste trafic de médicaments à travers toute l’Europe : anticancéreux, analgésiques, anxiolytiques et médicaments contre le trouble de l’érection, de nombreuses substances dopantes illégales et des prétendus remèdes contre le Covid-19, sans compter la saisie de milliers de faux masques ou de faux gels hydroalcooliques.

L’opération, qui a eu lieu entre avril et octobre, a permis une saisie d’une valeur totale estimée à 63 millions d’euros, a indiqué dans un communiqué l’agence européenne de police. L’opération ciblait 33 « groupes criminels trafiquant des substances dopantes, comme des régulateurs hormonaux et métaboliques, et divers médicaments », a déclaré l’agence Europol, basée à La Haye. Elle a conduit à l’arrestation de 544 suspects, la fermeture de 2.500 liens renvoyant vers des produits liés au Covid-19 sur des sites web, réseaux sociaux, marchés en ligne et annonces ainsi que la fermeture de cinq laboratoires clandestins.


Le Parlement Européen instaure un statut d'artiste européen

Le 19 octobre dernier, le Parlement Européen a voté une résolution instaurant un statut d’artiste européen destiné à améliorer les conditions de travail des artistes.

Pour rappel : 7,6 millions de personnes travaillent actuellement en Europe dans l’économie culturelle et créative. La crise sanitaire est venue encore souligner les fragilités du secteur, et aussi les inégalités de traitement d’un pays à l’autre au sein même de l’Union européenne.


Ce statut doit donc permettre d’améliorer, d’homogénéiser l’accès à la sécurité sociale, à la retraite. L’objectif est aussi de protéger les artistes face aux atteintes à la liberté d’expression que l’on peut voir aujourd’hui dans certains pays comme les états ultra-conservateurs d’Europe centrale.

On reste tout de même encore loin d’un engagement total de l’Europe sur le champs culturel…

Si cette résolution s’attaque aux conditions de travail, c’est parce que l’Europe peut intervenir sur cet aspect ; en revanche, elle garde un pouvoir limité s’agissant des questions culturelles en tant que telle. Car la culture n’est une compétence d’appui. L’Union ne peut intervenir qu’en complément des politiques des états membres, et en aucun cas se substituer à elles.

C’est d’ailleurs pour cette raison que dans le plan de relance de l’Europe de 700 milliards d’euros, il n’y a aucune obligation pour les états de consacrer une partie à la culture, juste une simple recommandation d’y flécher 2% de leurs aides.


Nouvelles interdictions de substances chimiques dans les cosmétiques

La Commission vient d’interdire l’utilisation de 23 substances chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) dans les produits cosmétiques, en raison de leurs effets graves et à long terme sur la santé. Grâce à cette interdiction, applicable à partir du 1er mars 2022, les produits cosmétiques utilisés quotidiennement par les Européens seront plus sûrs, quel que soit le pays de l’UE où ils sont achetés et qu’ils aient été fabriqués dans l’UE ou importés.



Il s’agit du quatrième règlement restreignant ou interdisant l’utilisation de substances CMR dans les produits cosmétiques. La décision d’interdiction a été prise après consultation du comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) et d’autres parties intéressées. Au fil des années, l’UE a considérablement réduit l’exposition des citoyens à des produits chimiques nocifs et la Commission réfléchit en permanence à la manière de renforcer encore davantage la protection des consommateurs à la lumière des nouvelles avancées techniques et scientifiques.


Une concertation citoyenne pour définir la nouvelle stratégie régionale Europe et Internationale


Une concertation citoyenne pour définir la nouvelle stratégie régionale Europe et Internationale :

Participez !


La Région Occitanie vient d’ouvrir une consultation en ligne pour permettre aux acteurs et aux habitants locaux de bâtir la nouvelle stratégie Europe et internationale de la région Occitanie a été ouvert.

La concertation « L’Occitanie, l’Europe et le monde » lancée par la Présidente Carole Delga en décembre 2021, a pour objectif de coconstruire la nouvelle politique publique régionale en matière européenne et internationale pour la période 2022 - 2028.

Tous les acteurs et habitants d’Occitanie sont invités à participer à cette large consultation.

Une enquête en ligne portant sur les valeurs et le positionnement de l’action de la Région et un espace de contribution sont ouverts Une concertation en ligne jusqu’au 30 avril 2022 sur le site https://jeparticipe.laregioncitoyenne.fr/pages/comment-participer



Tous les avis recueillis viendront compléter les ateliers de concertation qui ont lieu à Toulouse et Montpellier en février et mars 2022.

Attractivité, solidarité, jeunesse et citoyenneté, égalité femmes/hommes, transitions environnementales, Méditerranée … sont autant de thèmes transversaux qui sont au cœur de la concertation.

Entreprises, associations, collectivités territoriales, établissements d’enseignements supérieurs et de recherche, centres de formation professionnelles, organisations professionnelles, habitants d’Occitanie vous êtes tous invités à bâtir la stratégie régionale Europe et Internationale et à contribuer en ligne à cette large consultation.

Vignette: L’Europe et les brevets sur les vaccins


Radio système, la radio locale de Vauvert, publie chaque semaine une courte présentation en lien avec l’actualité européenne. Ces « vignettes » radiophoniques tiennent en partie de l’information et en partie de l’analyse. La Lettre Europe en choisit chaque mois une pour vous.


Voilà un sujet sur lequel il est très difficile d’obtenir des informations récentes et fiables. La complexité du sujet sert de prétexte facile pour dénoncer à grand bruit l’égoïsme des pays riches, ou la rapacité des grandes firmes pharmaceutiques. Qu’en est-il réellement ?

À la surprise générale, c’est Joe Biden lui-même qui a lancé le débat sur la levée des brevets, en proclamant que les États-Unis allaient s’engager sur cette voie. Après quoi son administration s’est empressée de ne rien faire. Les Européens ne pouvaient guère que lui emboîter le pas. D’autant que sur le plan juridique, le système de licences dites « d’office », justifié par la situation sanitaire, permettait aux pays moins favorisés de produire à leur tour ces vaccins, en toute légalité.

Mais ces belles intentions se sont vite heurtées à la réalité. La réalité c’est qu’il ne suffit pas d’avoir le droit de produire, encore faut-il avoir la capacité de le faire, et ensuite de distribuer efficacement et équitablement ce qui a été produit. Or cela ne s’improvise pas : il y faut certaines conditions, la première étant de disposer d’un État solide et d’une administration compétente et intègre. Sans parler des technologies et des infrastructures. Or cela n’existe pas partout, et à peu près nulle part en Afrique. Notons que l’Amérique latine, où les structures étatiques sont en général plus robustes, la vaccination n’a pas posé de problème majeur, comme au Chili, où 95% de la population est vaccinée.

Dans le même temps, chaque semaine de l’année 2021 apportait son lot de surprises, toujours mauvaises, dont la déferlante omicron a été la plus dévastatrice.

Du coup, la solution qui est apparue comme la plus rapide a été l’exportation à faible coût des doses produites en Europe même, plutôt que la levée des brevets. Mais même cette solution s’est heurtée à la corruption locale, aux problèmes de distribution, à la faiblesse des systèmes de santé, etc. On a ainsi pu voir plusieurs centaines de milliers de doses livrées au Nigéria perdues faute d’une distribution dans les temps.

Surtout, la solution intelligente à terme est évidemment d’aider les pays africains qui en font la demande et qui offrent des garanties suffisantes contre le gaspillage, à construire leur propre industrie de fabrication de vaccins. C’est le cas du Sénégal, qui construit une usine capable avant la fin de 2022 de produire 300 millions de doses : de quoi se servir et servir ses voisins. L’Europe soutient le projet à hauteur de 75% : qui dit mieux ? Mais pour cela, le président du Sénégal est allé en personne à Bruxelles exiger l‘aide européenne, et celle-ci a pu être accordée en toute sécurité parce que l’Institut Pasteur de Dakar pilote le projet avec toutes les garanties souhaitables.

Cet exemple concentre à peu près toutes les données du problème : l’égoïsme des pays riches n’est pas niable. Encore le trouve-t-on surtout du côté du Royaume-Uni et des États-Unis, alors que l’initiative Covax, lancée par l’Union européenne, a permis d’exporter vers les pays les plus fragiles 20% des doses produites en Europe. Mais force est de constater que les solutions ne se trouvent pas sous le pas d’un cheval, surtout face à une pandémie qui continue de nous surprendre chaque jour : les solutions se construisent avec le temps. Parfois il est possible d’aller vite, la coopération aidant : on l’a vu.


L’Europe nous impose de traduire nos cartes d’identité en anglais ! Vraiment ?


Depuis l’été dernier, un nouveau format harmonisé de carte d’identité est devenu obligatoire dans tous les États membres de l’UE.

En France, cela a suscité l’indignation de certains, même l’Académie française s’en est émue, dénonçant le fait que toutes les mentions présentes sur ces nouvelles cartes sont traduites en anglais : ce serait une atteinte à l’identité française, une soumission symbolique à la mondialisation et une attitude prétendument autoritaire de l’UE, qui imposerait cette traduction alors même que le Royaume-Uni a quitté l’Union !

Qu’en est-il vraiment ?

Des cartes d’identité harmonisées à l’échelle de l’UE …

Le 20 juin 2019, le législateur européen a adopté un règlement visant à harmoniser le format des cartes d’identité au sein des États membres de l’UE, dans l’optique de renforcer la sécurité de ces documents. Cette loi européenne, d’application obligatoire, a donné un peu plus de 2 ans aux États membres pour se préparer : c’est à partir du 2 août 2021 que les nouvelles cartes d’identité sont entrées en circulation.

Techniquement, ces cartes d’identité « nouvelle génération » contiennent des informations biométriques sur leur porteur (deux empreintes digitales), mais aussi une puce et une signature électroniques, dans le respect de la législation européenne relative aux données personnelles.

Visuellement, la carte d’identité a désormais un petit format, fait apparaître le drapeau européen et comporte certaines mentions en langue étrangère.

… mais le choix des langues utilisées est laissé aux États membres !

En effet, le règlement précise bien que la carte « porte le titre « Carte d’identité » ou un autre intitulé national reconnu dans la ou les langues officielles de l’État membre de délivrance, ainsi que les mots « Carte d’identité » dans au moins une autre langue officielle des institutions de l’Union ». Autrement dit :

  • Le règlement n’impose que la traduction du titre, et pas de toutes les mentions présentes sur la carte ;

  • Les États membres ne sont pas obligés de traduire le titre en anglais : ils peuvent choisir l’allemand, l’espagnol, le croate, le letton, ou même plusieurs des langues officielles de l’UE s’ils le souhaitent !

La décision de produire la carte d’identité française en format bilingue français-anglais, est appartient aux autorités nationales.

D’autres États membres, comme l’Allemagne ou l’Autriche, ont choisi une traduction intégrale des cartes en anglais et en français, en plus de l’allemand. En revanche, Chypre a choisi de ne traduire ses nouvelles cartes qu’en anglais, en plus de ses deux langues nationales , le grec et le turc.


Plus d’informations :


Source : Commission européenne/ les décodeurs de l’Europe


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