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Présidence semestrielle du Conseil de l’UE : la Roumanie en première ligne

En ce début d’année, c’est un nouveau semestre de présidence du Conseil de l’UE qui s’engage. C’est la Roumanie qui s’y colle, selon le « tourniquet » dont le programme est fixé jusqu’en 2030. Un nouveau calendrier sera-t-il établi à cette date? Après plusieurs tentatives, cette présidence semestrielle tournante n’a pas été supprimée. Sans doute comporte-t-elle quelques vertus, même si elle semble à première vue plutôt compliquer les choses. On en reparlera d’ici là...

Pour l’heure la Roumanie, qui connaît en interne des turbulences notables (on a envie de dire « bienvenue au club… ») que son gouvernement semble vouloir régler en passant en force, affiche comme priorités de ce semestre de présidence:

  • une Europe de la convergence,

  • une Europe plus sûre,

  • une Europe acteur mondial de premier plan

  • une Europe des valeurs communes.

Beau programme ! Pour le réaliser, une série de réunions et de manifestations est prévue. Le calendrier est assez touffu, on peut le découvrir (en anglais) sur: consilium.europa.eu/media/37255/romanian-presidency-draft-calendar_181203.pdf. L’avenir nous dira dans quelle mesure ces rencontres et autres sessions auront été efficaces. Dans cet esprit, nous inviterons à Nîmes des représentants de la Roumanie en France, comme nous le faisons chaque fin de semestre, pour présenter le bilan de leur présidence. Un contact a été pris dès à présent pour préparer cette rencontre fin juin ou peut-être début juillet 2019.

On se souvient aussi que le principe du « trio » continue de fonctionner (l'appellation précédente, "troïka", a dû paraître déplaisante à la longue, surtout en considération des efforts que déploie l’actuel président russe pour désunir les Européens…). Selon ce principe, le pays assurant la présidence fait partie d'un trio d'Etats qui fixent en commun des priorités pour une période de 18 mois: voir consilium.europa.eu/fr/council-eu/presidency-council-eu. Le trio actuel: Roumanie, Finlande et Croatie. La Roumanie a succédé à l'Autriche, qui faisait partie du trio précédent; l’Ambassadeur d'Autriche, qui s'était dit disposé à venir à Nîmes fin 2018, n’a pas pu confirmer sa venue, mais le principe en est acté pour la deuxième quinzaine de février, date à préciser. Nous en reparlerons.

Un coup d’œil sur le programme complet du « tourniquet » jusqu’en 2030, fixé par une décision du Conseil de juillet 2016 (eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32016D1316&from=FR) indique que la France assurera la présidence au premier semestre 2022, semestre électoral crucial en France (présidentielle et législatives)! Espérons que quelqu’un tirera la sonnette d’alarme d’ici là.

Pour finir, rappelons les tâches spécifiques de la présidence semestrielle du Conseil de l’UE :

1. Planifier et présider les sessions du Conseil de l'UE et les réunions de ses instances préparatoires

2. Représenter le Conseil dans les relations avec les autres institutions de l'UE.

Attention : cette présidence semestrielle du Conseil de l’UE ne doit pas être confondue avec le "semestre européen", créé en 2010 pour coordonner les politiques économiques et budgétaires des États membres de l'UE, afin d'en maximiser l’efficacité, dans un esprit de gouvernance commune. Quelque chose qui n’a rien d’un gadget, qui contribue à coup sûr, malgré toutes les limites et contraintes que l’on devine aisément, à atténuer les effets d'une crise pour les Européens (ce n’est pas par hasard que l’idée est née en 2010, après l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne et en pleine crise financière). Et qui, au passage, est à considérer comme un des nombreux dispositifs peu connus du grand public qui sont, de fait, une forme de fédéralisme peu visible et pourtant efficace. Nous y reviendrons dans un prochain numéro de la Lettre Europe.

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