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Brexit : des vertus du divorce


Un divorce est toujours coûteux, nous le savons. Et souvent, c’est un drame, c’est vrai aussi. Mais un divorce doit aussi avoir ses bons côtés --sinon il y en aurait moins, non ? Et sans doute, quitter un mari violent ou buveur, ou se séparer d’une épouse volage ou dépensière : quoi de plus souhaitable ?




C’est à coup sûr le raisonnement qu’ont suivi, en juin 2016, 52% de votants britanniques (dont les expatriés étaient exclus, on oublie parfois de rappeler ce détail absurde). Assez de l’insupportable autoritarisme bruxello-luxembourgeois : vive le grand large !


Le problème, c’est que parfois, celui ou celle qui a pris l’initiative de la rupture réalise que ce départ dans l’inconnu était peut-être une fausse bonne idée ; dans le même temps, la partie trahie, une fois passé le premier choc, découvre tous les avantages de sa nouvelle situation.


C’est à l’évidence ce que nous sommes en train de vivre, mutatis mutandis, avec un Brexit enfin accompli. Brexit means Brexit : certes ! Brexit signifie que sans le Royaume-Uni, l’Europe a fait des pas de géant qui auraient inconcevables à 28. Le virus a aidé, c’est vrai, mais nous qui suivons les affaires européennes, nous savons que les projets qui voient le jour aujourd’hui ne sortent pas comme un diable de sa boîte : ils étaient déjà dans les cartons. Sauf que le veto britannique les empêchait d’en sortir. Ce verrou a sauté.


Et que nous soyons malheureux et frustrés en pensant à nos amis d’outre-Manche, surtout les remainers, qui sont chaque jour plus nombreux (sorry, trop tard...) ne nous empêche évidemment pas de nous réjouir d’une année – que dire, d’une période- qui s’ouvre sous de si heureux auspices pour la construction, enfin, d’une Europe décidément plus fédérale.


Jean-Luc Bernet, président du MEF-30


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