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Lettre Europe Février 2023



Avec tous mes vœux



Les vœux sont un exercice obligé pour chacun d’entre nous. Santé, Bonheur, Prospérité …

En tant que président d’association il faut osciller entre la réalité et l’espoir tant pour la situation globale que pour l’association elle-même. En ce qui concerne notre but, nous souhaitons une Europe des citoyens en paix dans un monde sans faim, sans injustice et où la liberté serait la règle mais nous en sommes encore bien loin. La guerre en Ukraine déclenchée par une agression inacceptable de la Russie de Monsieur Poutine avec son lot de boucheries humaines ne semble pas vraiment prête de s’arrêter. Que 2023 puisse voir une fin de ce conflit est mon vœu le plus cher, en espérant ne pas voir d’autres foyers se rallumer ailleurs sur la planète.

Notre planète d’ailleurs qui souffre beaucoup des actions humaines inconsidérées, avec de plus en plus de grands événements climatiques dont l’origine est indubitable. Nous appelons de nos vœux une prise en compte enfin efficace des causes, une réflexion partagée par tous et une utilisation de la science pour nous aider à tempérer l’évolution actuelle. Pour notre Maison, 2022 a vu une croissance importante, avec son lot d’arrivées et de départs, ce qui est un signe de vitalité incontestable. 2023 va à l’évidence continuer et amplifier cette caractéristique. En 2013, nous avions tous ensemble décidé de nous lancer dans l’aventure des « Europe Direct », bien nous en a pris. Cela a clairement transformé notre Maison de l’Europe. Dix ans plus tard, il est nécessaire de faire le point et de chercher un nouveau souffle. Des évolutions stratégiques devront sans doute être mises en place avec l’appui des bénévoles et des salariés. C’est déjà en cours. Cela devrait nous permettre d'installer une nouvelle phase de développement, et cela sans laisser personne au bord du chemin. Mon vœu le plus cher pour notre Maison c’est qu’elle puisse continuer à se développer dans un équilibre entre prestations professionnelles, activités ouvertes et bienveillantes, et dans un esprit de coopération efficace entre chacun d’entre nous dans une Europe enfin en Paix ! Je profite de cette occasion pour vous faire part de cette citation optimiste d’Emily Dickinson : « Nous ne vieillissons pas d’une année sur l’autre, nous nous renouvelons chaque jour ».

Charles-Antoine ROUSSY Président



Agenda Lettre Europe janvier-février 2023




​📅 Mercredi 25 janvier, 19h Faire vivre la coopération franco-allemande avec le Fonds citoyen franco-allemand Michael Stange, référant régional, présentera le Fonds citoyen franco-allemand à la Maison de l’Europe de Bordeaux et animera une discussion sur l’engagement citoyen auprès des comités de jumelages et des associations. 📍Maison de l’Europe de Bordeaux, 1 Pl. Jean Jaurès, 33000 Bordeaux


📅 Jeudi 26 janvier, 8h30 – 17h30 Salon Lycée Avenir La Maison de l’Europe tiendra un stand d’information sur l’Union européenne et les dispositifs européens

pour les jeunes. Préparez votre mobilité européenne avec le Corps européen de solidarité et renseignez-

vous sur les échanges de jeunes et les stages dans le cadre du programme Erasmus. 📍Parc des expositions, 230 Av. du Languedoc, Nîmes


​📅 Jeudi 26 janvier, 18h Café linguistique Envie de pratiquer des langues étrangères et de vous entraîner à parler des Espagnols, des Anglais ou des Allemands ? Alors, venez jeudi en fin de journée au Café Olive et profitez de la présence des jeunes de tous les coins de l´Europe ! 📍Le Café Olive, 22 Bd Victor Hugo, Nîmes


📅 Jeudi 26 janvier, 18h30 Conférence / Débat : Le couple franco-allemand 60 ans après la signature du traité de l’Elysée Pascal Thibault, journaliste à Radio France internationale à Berlin viendra nous parler des relations franco- allemandes actuelles quelque peu tumultueuses. En collaboration avec la FAPS et le Fonds citoyen franco- allemand. 📍 Maison de l’Europe, 46 rue de la République, Nîmes


​​​📅 Vendredi 27 janvier, 15h Comment faire vivre les projets franco-allemands ? Le comité de jumelage Avignon-Wetzlar et le Consulat honoraire de l’Allemagne organisent une cérémonie franco-allemande à l’Hôtel de Brantes. Michael Stange, référant régional, présentera le Fonds citoyen franco-allemand et animera une discussion sur l’engagement citoyen auprès des comités de jumelages et des associations. 📍Hôtel de Brantes, 11 Rue Petite Fusterie, 84000 Avignon


​​​📅Samedi 28 janvier, 10h – 14h Journée Portes ouvertes à la Croix Rouge Dans le cadre du Kiosque Europe, la Maison de l’Europe tiendra un stand d’information sur l’Union européenne et les dispositifs européens pour les jeunes, notamment les stages dans le cadre du programme Erasmus. 📍Institut de formation de la Croix Rouge, 2160 Chemin du Bachas, Nîmes


📅 Lundi 6 – vendredi 10 février My Soft City – de flâneur à entrepreneur Réunion des travailleurs de jeunesse suédois, roumains, portugais et français et réunion des organisateurs du projet My soft city à Funchal sur l’ile de Madère. L’objectif du projet : rendre le patrimoine de nos villes partenaires plus attractif et accessible aux jeunes. 📍Funchal, Portugal


​​📅 Mardi 7 février, 18h Café Multi Kulti Rendez-vous au Café Olive à partir de 18h, pour un voyage autour de la Lituanie, l’Italie et la Russie. Venez rencontrer les volontaires européens afin de découvrir la diversité culturelle en Europe ! 📍Le Café Olive, 22 Bd Victor Hugo, Nîmes


​​📅 Mardi 14 février, 10h – 16h Journées Portes ouvertes à l’IUT de Nîmes Dans le cadre du Kiosque Europe, la Maison de l’Europe tiendra un stand d’information sur l’Union européenne et les dispositifs européens pour les jeunes et notamment les stages dans le cadre du programme Erasmus. 📍IUT Nîmes, 8 Rue Jules Raimu, Nîmes



LES NOUVELLES DE L'EUROPE


L’affaire de corruption au Parlement européen


Vendredi 9 décembre 2022, en plein Mondial de football au Qatar, coup de tonnerre sur le Parlement européen : après une enquête de la justice belge, inculpation de 6 personnes liées au Parlement européen, dont une des vice-présidentes, Eva Kaili, eurodéputée grecque de 44 ans, ancienne présentatrice de télévision en Grèce, pour de forts soupçons de corruption. Son compagnon, qui est assistant parlementaire, fait partie des inculpés, de même qu’un ancien député européen et que le père d’Eva Kaili, arrêté avec dans sa voiture un gros sac de billets « dont il ignorait qui l’y avait mis » (bien sûr…). Chez Eva Kaili, ce sont plusieurs centaines de milliers d’€ qui ont été trouvés lors d’une perquisition, elle aussi en ignorait l’existence et la provenance....


Photo : Eva Kaili, ex-vice-présidente du Parlement européen


Le juge d’instruction belge a indiqué « suspecter le versement par un pays du Golfe d’importantes sommes d’argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d’influencer les décisions. ». Ce pays n’est pas nommé, mais tout le monde a traduit : le Qatar, sous les projecteurs du Mondial et vivement critiqué pour ses insuffisances dans le respect des droits de l’homme et des droits des travailleurs, et voulant améliorer son image dans l’Union européenne. Très vite tous les médias ont parlé de Qatargate.

Pourquoi, au passage, parler systématiquement de « trucmuche - gate » dès qu’il y a un scandale embarrassant pour des responsables ou des institutions politiques ? Les moins jeunes se souviennent probablement que l’origine est aux USA : en 1972, année d’élection à la présidence, des « cambrioleurs » sont arrêtés par un gardien dans les locaux du parti démocrate à Washington, dans le complexe d’hôtels et de bureaux Watergate, avec du matériel d’écoute. Le président républicain Richard Nixon est candidat pour un second mandat et il sera réélu. Une longue enquête menée en particulier par deux journalistes du Washington Post et aussi par le Sénat (à majorité démocrate) montre que les « cambrioleurs » agissaient pour la Maison Blanche. En 1974, Nixon doit démissionner… le suffixe « gate » restera !! A noter qu’à la même époque, en 1973, en France, des « plombiers » (en réalité des policiers) sont découverts une nuit dans les locaux du Canard enchaîné en train de poser des micros… Revenons au Qatar, dont personne n’ignore l’étendue abyssale des moyens financiers. Le 24 novembre, sous l’impulsion d’Eva Kaili, le groupe Socialistes et Démocrates du Parlement européen avait défendu la Qatar et rejeté une motion sur l’état des droits humains dans ce pays du Golfe. Eva Kaili avait alors qualifié le Qatar de « précurseur en matière de droit du travail ». Bizarre, non ? Dès le 13 décembre, le Parlement européen réuni en plénière a suspendu Eva Kaili de ses fonctions. En Grèce, le PASOK (parti socialiste) a radié Eva Kaili de ses rangs et le gouvernement a annoncé le gel de ses avoirs et un contrôle fiscal à son encontre. Il semble en plus que le Maroc ait également « offert des cadeaux » à des personnes de l’entourage d’Eva Kaili, dans le but d’atténuer les critiques sur l’occupation de l’ex – Sahara espagnol. Dans sa réponse le 16 décembre à la Maison de l’Europe à des questions sur toute cette affaire du « Qatargate », la députée européenne Irène Tolleret a donné des indications sur des États influenceurs, sans qu’il y ait forcément corruption caractérisée : notamment la Russie dont la pratique de l’ingérence est bien connue. Elle a souligné malicieusement que des députés européens « de certain(s) groupe(s) » avaient brusquement besoin d’aller aux toilettes au moment du vote sur un texte défavorable à la Russie, et ainsi pouvaient éviter de voter (les votes sont publiés) …. Plus sérieusement, il est bien connu que Bruxelles fourmille de lobbyistes, qui sont d’ailleurs utiles sur des questions peu maîtrisées par les députés : les lobbyistes sont une source d’informations, aux députés de faire le tri entre informations et influence. Pour que les contacts se fassent en toute transparence, pour rencontrer les députés les lobbyistes doivent être inscrits sur un registre officiel, et leurs visites sont répertoriées. Le registre compte près de 13 000 organisations, de Total Énergies à Greenpeace, mais les représentations diplomatiques des États ne sont pas soumises à l’inscription sur le registre. Mme Tolleret et de nombreux députés européens plaident pour le registre soit appliqué aux États, et que les contrôles soient renforcés. En attendant, les titres d’accès de représentants du Qatar au Parlement européen ont été suspendus. Le Qatar est certes éclaboussé par ce scandale, mais sa richesse en gaz naturel (3èmes réserves du monde) et sa position dans une zone très sensible font de lui un partenaire embarrassant mais indispensable pour l’Europe. Et il le sait parfaitement, il suffit de voir sa réaction en décembre à la suspension d’accès au Parlement européen pour ses représentants : « cela pourrait avoir un effet négatif sur la coopération en matière de sécurité, ainsi que sur les discussions en cours sur la rareté et la sécurité énergétiques mondiales ». Mais réciproquement le Qatar, tout petit pays dans un Moyen-Orient instable avec des conflits, a besoin d’un partenariat solide avec l’Europe, qui en plus lui fournit une bonne partie de son armement. En guise de conclusion : malheureusement les personnes ne sont pas toutes infaillibles, mais heureusement cette affaire ne concerne que très peu de députés parmi les 705 qui composent le Parlement européen. La quasi-totalité d’entre eux travaillent beaucoup en toute probité. Ne nous laissons pas influencer par les ragots du genre « tous pourris » !


Jean-Jacques SMEDTS

Quelques idées sur la place et le rôle géopolitique de l'Europe

Quelle était la situation géopolitique de l'U.E. avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie ? Sa place et son rôle étaient décroissants :

  • La Russie cherchait à exploiter les failles de nos sociétés pour nous déstabiliser.

  • La Chine montait en puissance dans les domaines économique et militaire.

  • Par voie de conséquence, les États-Unis portaient un intérêt croissant pour l'Asie et le Pacifique et se désintéressaient de l'Europe.

  • L'Union européenne devenait une grande Suisse vieillissante et désarmée ; elle croyait aux vertus apaisantes du « doux commerce » avec les dictatures.

Quelle est la nouvelle situation depuis l'invasion de l'Ukraine ? Sa place et son rôle sont revalorisés :

  • L'Europe se retrouve en première ligne dans le combat civilisationnel entre, d'une part les autocraties et théocraties impérialistes qui veulent imposer un ordre réactionnaire (Russie, Chine, Turquie, Iran...) et d'autre part les démocraties libérales et pluralistes.

  • L'Union européenne retrouve une attractivité comme pôle de relative prospérité économique et de valeurs sociétales libérales (perspectives à moyen terme de l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie, demande de la Géorgie).


Source : Toute l'Europe

  • Les États européens sont obligés de passer à marche forcée à une économie affranchie des énergies fossiles ; néanmoins, dans un premier temps, ils doivent passer par une utilisation plus intense de celles-ci pour combler le déficit énergétique immédiat.

  • Les pays membres se réarment et l'U.E débloque 1 milliard pour acheter des armes ; le Danemark abandonne son exemption de participer à la politique commune de sécurité.

Quelles sont les inquiétudes à moyen terme ?


Quels sont les risques politiques ?

  • Les pays européens consentent à une vassalisation politique vis à vis des États-Unis ; l'OTAN retrouve un rôle central de bouclier pour les pays européens (demandes d'adhésion de la Suède et de la Finlande) à la place de l'U.E, guère crédible sur ce point.

Logo OTAN


  • Les pays du Sud se désintéressent de ce conflit ; ils mettent en équivalence l'invasion de l'Ukraine et l'intervention des Occidentaux au Kosovo, en Afghanistan, en Libye, au Sahel...

  • Les opinions publiques européennes, déshabituées des sacrifices, ne risquent-elles pas de se lasser ?

  • La Russie et les États-Unis ne risquent-ils pas de négocier directement au-dessus de nos têtes ?

Quels sont les risques économiques ?

  • La dépendance au gaz et pétrole russes est remplacée par la dépendance aux énergies provenant des États-Unis et des dictatures pétrolières (Proche-Orient, Afrique, Venezuela) qui feront payer politiquement leurs livraisons.

  • L’industrie européenne est désavantagée par rapport à l'industrie américaine en raison du différentiel du coût de l'énergie.

  • Une crise économique pourrait apparaître en raison de l'inflation.


Quels sont les risques militaires ?

  • Le conflit pourrait déraper soit vers un long conflit avec des soubresauts intermittents soit vers une guerre nucléaire destructrice.

  • Les pays européens préfèrent acheter sur étagère des équipements américains, ce qui accroît leur dépendance vis à vis des États-Unis.


Que doit faire l'U.E. pour tirer des leçons de ce moment de l’histoire ?


Sur les plans :

  • Institutionnel : - Abandonner la prise de décision à l'unanimité, encore plus inefficace en période troublée et nous rendant otages d’États membres mal intentionnés.

  • Économique : - Passer rapidement aux énergies non fossiles pour ne plus être clients d’États autoritaires et prendre une avance technologique sur le reste du monde. - Développer sa recherche pour ne plus être dépendante pour l'approvisionnement en certains nombres de biens stratégiques (micro-processeurs, batteries, médicaments...).

  • Militaire : - Ne plus sous-traiter notre défense aux États-Unis, car il existe dans ce pays un courant non interventionniste qui pourrait prendre le pouvoir et considérer que les Européens doivent se débrouiller seuls. Il faut être conscient que nos intérêts ne convergent pas toujours entre les deux rives de l'Atlantique.

  • Géopolitique : - Imaginer une architecture de sécurité collective efficace pour l'après-conflit car la Russie et l'Ukraine auront toujours une frontière commune. - Maîtriser l'élargissement en acceptant dans nos rangs que des États respectant durablement nos valeurs et capables de s'intégrer au marché unique.

  • Civilisationnelle : - Réaffirmer nos valeurs et mettre nos actes et nos pratiques en accord avec ces dernières (Qatargate).


Jusqu'ici, face à cette crise, l'U.E a réagi en bon ordre, même si ce fut parfois avec un peu de retard mais elle a été plutôt suiveuse des États-Unis ; l'Union doit désormais passer d'une attitude réactive face aux événements à une attitude proactive créatrice d'événements.

Frédéric BOURQUIN, président de la Fédération française des maisons de l’Europe


Les relations UE – Chine


Ce dossier traite des relations entre l’Union européenne et la Chine sous trois aspects : Les relations commerciale UE-Chine, Les relations de coopération UE-Chine, UE-Chine des rivaux systémiques ? Ce mois-ci, c’est l’approche économique qui est abordée.


Avertissement : Je ne suis ni un économiste ni un spécialiste de la Chine. Le but de cet article est de synthétiser et de rendre compréhensible un certain nombre de documents récents (2022 pour la plupart) dont je cite les sources à la fin de ce texte. Ceux qui sont intéressés pourront les lire avec un grand bénéfice.

Le texte sera publié en trois parties :

  • Les relations commerciale UE-Chine

  • Les relations de coopération UE-Chine

  • UE-Chine des rivaux systémiques ?



Chapitre I : les relations Commerciales


En 2022, les relations bilatérales UE-Chine se sont détériorées, notamment en raison du positionnement de la Chine sur la guerre en Ukraine et d'un nombre croissant de contre-mesures de la Chine aux sanctions de l'UE sur les droits de l'homme et la coercition économique.

L'équilibre des défis et des opportunités présentés par la Chine a changé au fil du temps, cependant l'approche de l'UE à l'égard de la Chine, exposée dans la communication conjointe "Perspectives stratégiques" du 12 mars 2019, reste valable. L'UE continue de traiter avec la Chine à la fois comme un partenaire économique, un coopérateur dans les négociations, et un rival systémique.

Cependant la rivalité systémique prend aujourd’hui le pas sur les deux autres axes.


La situation actuelle des échanges commerciaux UE/Chine




Source EUROSTAT 2021


En 2022 l’Allemagne représente presque 43 % des exportations de l’UE vers la Chine, ce qui explique sa position très pro-active (voir la visite du chancelier Scholz à Pékin en octobre 2022).



Qu’exportons-nous et qu’importons-nous ?


Nous importons des machines, de l’électronique, des vêtements et des jeux en plastique, nous exportons des voitures, des avions et des produits pharmaceutiques. Il existe aussi un solde positif pour l’UE en ce qui concerne les services.


Les équilibres entre importations et exportations pour chaque pays de l’UE vis-à-vis de la Chine en 2021



Sources EUROSTAT 2020


Par conséquent, les échanges commerciaux sont de plus en plus déséquilibrés :

L’Europe dépend de plus en plus de la Chine, à la fois comme marché d’exportation et pour des intrants stratégiques tels que les équipements de télécommunication, les machines de traitement de données, les terres rares et autres métaux stratégiques.


L’UE continue tout de même à exporter plus de valeur ajoutée que la Chine, mais l’écart se réduit rapidement, sans compter que la République populaire semble déterminée à se passer des importations européennes dans des secteurs clés. Les récentes crises ont exacerbé ce phénomène. Entre janvier et mai 2022, les exportations allemandes et françaises vers la Chine ont respectivement reculé de 6,3 % et 10,1 %, tandis que les importations de biens chinois vers l’Allemagne et la France ont augmenté de 8,9 % et 10,6 %.



Les équilibres entre Investissements Directs Extérieurs (IDE) pour les pays de l’UE et la Chine sur 200-2021


Sources EUROSTAT 2020


Globalement l’UE est à peu près équilibrée entre IDE vers la Chine et IDE de la Chine en Europe. Cependant, les situations sont extrêmement variées. Pour la Finlande, les investissements chinois approchent 6%, alors qu’ils sont presque nuls pour le Portugal, la Grèce, la Slovénie, la Croatie, la Roumanie, la Lituanie et l’Estonie. A l’inverse, Malte investit près de 10% de son PIB en Chine, Les Pays -Bas, le Luxembourg et la Finlande investissent plus de 2% de leur PIB vers l’Empire du Milieu.


Même si la Commission s’en défend, le cadre de la politique commerciale de l’UE reste l’extension du libre-échange en tant que tel et plus particulièrement, la prolongation du marché unique vers l’extérieur. La vision de la Chine, telle que la présente Sun Yan (2019), du département d’études européennes de l’Académie chinoise des sciences sociales, est plus conforme au point de vue traditionnel : « En réalité, dans ce monde, il n’y a pas de justice absolue dans les règles internationales, et aucun système international n’est capable de satisfaire pleinement toutes ses parties prenantes ». La meilleure approche est de bien saisir les grands principes directeurs et les tendances des intérêts de toutes les parties prenantes, afin d’établir des règles qui ménagent les intérêts de la majorité des pays ».


Des instruments de régulation des déséquilibres


La stratégie d’autosuffisance et de sécurité économique de la Chine se traduit pour les entreprises européennes par des obstacles supplémentaires et par une forte pression à la localisation sur le sol chinois des activités de production et d’innovation à forte valeur ajoutée.


La concurrence en Chine est faussée par le manque de transparence et d’équité dans l’application des réglementations, et par la persistance de transferts technologiques forcés. Les aides publiques protéiformes sont à l’origine de distorsions massives.




Au contraire, l’UE ne doit pas s’attendre à ce que le réequi­librage vienne de concessions chinoises, mais plutôt de ses propres initiatives pour défendre ses intérêts et ses valeurs.


Selon la note du conseil d’analyse économique pour « Renforcer la stratégie économique de l’Europe vis-à-vis de la Chine » il convient de :

  • Renforcer la coopération internationale pour obtenir de la Chine une coordination sur les subventions industrielles. Utiliser de manière active mais sélective les instruments de défense commerciale.

  • Ne pas faire de la ratification du CAI (l’accord global sur l’investissement) une priorité dans les circonstances actuelles.

  • Finaliser le règlement sur les subventions étrangères et mettre l’accent sur l’utilisation efficace de la panoplie d’instruments autonomes de rétorsions.

  • En utilisant les politiques commerciales et d’investissement pour lutter contre les violations des droits de l’Homme, s’appuyer sur la coordination internationale et veiller à la proportionnalité des réglementations et l’adaptabilité des actions.

  • Sans différer la mise en œuvre du Marché d’ajustement carbone aux frontières, engager un dialogue sur la prise en compte des politiques climatiques chinoises dans un cadre plurilatéral.

  • Faire des conditions de réciprocité un levier pour aider les entreprises européennes à obtenir la transférabilité des données industrielles depuis et vers la Chine, sous réserve de sécurité et de confidentialité.

  • Nommer d’un « procureur commercial » euro­péen.

Charles-Antoine ROUSSY, président de la Maison de l’Europe

* * * *

Sources :



LES NOUVELLES DE LA MAISON DE L'EUROPE



Que fait l’Europe pour sa sécurité énergétique ?

En collaboration avec l'Université de Nîmes et le Mouvement européen Gard, la Maison de l'Europe de Nîmes a accueilli Mme Irène Tolleret le 16 décembre à 18h pour une conférence-débat sur l'Europe et sa sécurité énergétique. Irène Tolleret, qui est viticultrice dans l’Hérault, près du Pic Saint-Loup, est députée européenne depuis 2019, dans le groupe parlementaire RENEW (Renaissance). Plus de 30 personnes étaient présentes et ne se sont pas privées de poser des questions. La guerre en Ukraine a bouleversé l'approvisionnement énergétique de l'Union européenne. Pour diminuer le risque de manque de gaz ou d’électricité, les ministres de l'énergie européens ont approuvé en juillet 2022 le plan « Repower EU » pour rendre l'UE beaucoup moins dépendante des importations de gaz et pétrole russes. Irène Tolleret a contribué aux travaux sur ce plan et sur le projet d'un fonds européen pour une transition juste.

Avant l’intervention de la députée européenne, Mme Véronique Thireau, économiste à Unîmes (Unité de recherche sur les risques émergents), a exposé un certain nombre de principes de réflexion des économistes, pour éclairer les choix des citoyens et des décideurs. Elle a présenté trois axes de réflexion et d’étude :

  • Les formes d’organisation des marchés : concurrence ou monopole, comment sont déterminés les prix et les quantités, quelles sont les contraintes sur les marchés (démographie, comportements des personnes…).

  • Les risques et leur mode de partage : risques financiers ou techniques, gestion des sols, sécurité, risques écologiques, risques de disparition de savoir-faire : par exemple l’industrie nucléaire manque de soudeurs avec les qualifications nécessaires), en estimant les coûts internes et les coûts externes. Exemple donné : une voiture consommant des agrocarburants et faisant 15 000 km/an utilise une surface agricole qui pourrait nourrir 9 personnes.

  • Le partage des richesses créées. La « rente » est « prix moins coûts » : elle doit être partagée entre les producteurs et les distributeurs. Pour l’énergie, s’ajoute un problème de matières premières, et une asymétrie dans les informations entre producteurs, distributeurs et consommateurs. La Commission européenne prépare une réforme du marché de l’électricité : actuellement le prix du marché en Europe est basé sur le coût de production des centrales appelées en dernier à produire pour satisfaire la demande (coût de production de 1 kWh supplémentaire le plus élevé, actuellement c’est généralement une centrale au gaz), et les consommateurs français ont l’impression de ne pas profiter de la très forte proportion de nucléaire dans la production d’électricité française.

La parlementaire européenne Irène Tolleret pendant sa présentation

Mme Irène Tolleret a ensuite fait une présentation, sans se limiter aux aspects de sécurité énergétique et en affirmant de fortes convictions. Les prix de l’électricité et du gaz (et par conséquent des engrais) ont commencé à monter dès l’été 2021. La guerre en Ukraine a accentué cette tendance et mis en lumière les conséquences des choix de certains États européens : l’Allemagne a misé principalement sur le gaz, notamment le gaz russe, pour remplacer le charbon tout en fermant ses centrales nucléaires. Il apparaît maintenant que les ONG vertes allemandes ont été influencées par le fournisseur de gaz russe Gazprom, qui y a consacré plus de 300 millions d’€, pour parer le gaz de toutes les vertus (il émet moitié moins de CO2 que le charbon, mais cette moitié existe, elle n’est pas nulle !). Cela sans parler de l’embauche de l’ancien chancelier Schroeder pour les gazoducs Nordstream, aujourd’hui indisponibles… Il ne doit plus y avoir de ventes de voitures neuves à moteur thermique en 2035 : saura-t-on créer à temps les usines de production d’électricité et d’hydrogène pour alimenter les voitures neuves n’émettant pas de CO2 ? Le nucléaire demande du temps pour reprendre et concrétiser son développement, la seule solution à court terme est d’accélérer sur le renouvelable photovoltaïque. Pour cela il faut simplifier les procédures, pour éviter des autorisations en cascade et des contestations interminables, c’est le but des textes sur le « fast track du renouvelable ». Mais il faut aussi se préoccuper de la fabrication de panneaux photovoltaïques en Europe, pour éviter de trop dépendre des importations de Chine. Le plan Repower EU prévoit d’abord des actions d’économie d’énergie et une diversification des approvisionnements en gaz et pétrole, des achats de gaz en commun par plusieurs pays européens, ainsi qu’un fort développement (doublement) du solaire photovoltaïque, le développement d’une filière hydrogène, le développement du biogaz et des moyens de stocker l’électricité. Les montants consacrés à ce plan sont considérables : 300 milliards d’€ sur la période budgétaire 2021-2027, en utilisant notamment des reliquats de crédits non dépensés dans la période 2014-2020. Quelques chiffres : près de 40 milliards d’€ pour la filière hydrogène, 29 milliards d’€ pour adapter les réseaux électriques à une part accrue de renouvelable (dont la production n’est pas réglable). Repower EU ne prévoit rien pour le nucléaire : Mme Tolleret indique qu’elle a voté pour un amendement incluant le nucléaire, mais le résultat du vote au Parlement européen a été négatif. En plus de Repower EU, le Parlement européen travaille sur d’autres sujets concernant aussi la sécurité énergétique :

  • Sortie du Traité sur la charte de l’énergie (TCE). Le TCE, signé en 1994 par une cinquantaine d’États (dont ceux de l’UE) et entré en vigueur en 1998, permet à un investisseur d'un État partie au TCE d'agir contre l'État hôte de son investissement devant un tribunal arbitral s'il estime que cet État hôte a manqué à ses obligations en matière de protection des investissements. Concrètement par exemple : si un investisseur a construit et exploite une centrale électrique au charbon dans un État, il peut se faire indemniser par cet État si celui-ci a adopté un texte défavorable aux centrales au charbon. La France a récemment décidé de sortir du TCE, qui est un frein pour la transition énergétique.adoption d’une taxe européenne sur les profits exceptionnels (ou superprofits) des entreprises du secteur de l’énergie avec la très forte hausse des prix.

  • Adoption d’une taxe européenne sur les profits exceptionnels (ou superprofits) des entreprises du secteur de l’énergie avec la très forte hausse des prix.

  • Adoption de prix-plafonds de l’énergie (gaz et électricité) pour les familles à faibles revenus.


Le public intéressé par le sujet a participé au débat qui a suivi la conférence

Enfin Mme Tolleret a abordé deux autres sujets, en réponse à des questions :

  • les droits des femmes. Elle indique que dans ce domaine la France est bien placée en Europe : la création d’un indice pour l’égalité femmes-hommes a été efficace, même s’il y a encore beaucoup d’inégalités. Au Parlement européen elle s’occupe en particulier beaucoup de la question de l’avortement : par exemple en Pologne le fœtus est considéré dès le début comme un être vivant et par conséquent l’IVG est un crime.

  • le récent scandale de corruption au Parlement européen. Ce point est développé dans un article particulier.

Jean-Jacques SMEDTS

Les 60 ans du traité de l'Elysée




Fête de Noël de la Maison de l’Europe : nous disons adieu à 2022 et au revoir à Francesca

La Fête de Noël à la Maison de l’Europe s’est déroulée le mercredi 14 décembre. Chaque année nous tenons à renouveler cette rencontre sous l’égide de l’Europe. Pour l’occasion la Maison de l’Europe était décorée de lumières, de bougies sans oublier la musique et l’arbre de Noël. Les bénévoles, les formateurs, les volontaires européens et toute l’équipe de la Maison de l’Europe été conviés à cette belle fête. Nous avions également invité nos partenaires des différents établissements scolaires (lycées, CFA, Missions locales) qui accueillent chaque année des jeunes européens dans le cadre du Corps européen de solidarité comme assistants des professeurs de langues.

Cette année encore le père Noël secret a permis de s’offrir des cadeaux pour la joie des uns et des autres. Un buffet de spécialités de nombreux pays a été offert à tous les convives. Gâteaux, tartes, biscuits de tous les coins d’Europe ont été cuisinés par nos formateurs, bénévoles et volontaires.

La découverte de nouveautés culinaires symbolise un partage européen que nous apprécions particulièrement surtout en compagnie de nos jeunes volontaires que nous apprenons à cette occasion à connaître un peu mieux grâce à leur présentation individuelle par Chloé, notre chargée de mobilité qui nous expose les différentes activités auxquelles les jeunes ont participé en tant qu’animateurs des forums de formation et des ateliers de Noël dans les classes élémentaires du Gard et de la Lozère.


Tous nos remerciements vont aussi à Francesca Cini, qui nous laisse après deux ans passés parmi nous pour commencer une nouvelle aventure professionnelle à Paris. Les départs sont toujours tristes pour ceux qui restent et celui-ci l’est encore plus car Francesca a été une collaboratrice et une collègue exceptionnelle.


Elle est arrivée à la Maison de l’Europe en service civique et au bout d’un an nous lui avons proposé de devenir chargée de projets. Avec sérieux et efficacité, elle a impulsé et organisé de nos nombreuses actions. Elle a ainsi accompagné vers la victoire le lycée du Sacré-Cœur à Saint Chély d’Apcher dans le nord-ouest de la Lozère dans le projet Europa’table, ce qui l’a amené à sillonner notre belle région ! Elle a aussi coordonné les nombreuses actions menées durant le « Joli Mois de l’Europe ».

Nous saluons sa disponibilité pour nous aider et donner de bons conseils, son efficacité pour prendre à bras le corps de nombreuses activités à la Maison de l’Europe mais aussi et surtout sa discrétion, sa disponibilité et son amitié.


MERCI POUR TOUT CHÈRE FRANCESCA ET BON VENT DANS TA NOUVELLE VIE.



BIENVENUE CATERINA !


Caterina vient tout juste d’arriver pour prendre la suite de Francesca.



« Je suis Caterina Ciriani, nouvelle chargée de projets et d’animations à la Maison de l’Europe de Nîmes. J'ai étudié les lettres en Italie pour devenir professeure de littérature, d'histoire et de géographie, mais en parallèle j'ai toujours cultivé ma passion pour la mobilité internationale et pour l'Europe, en partant deux fois en Erasmus à Budapest et Louvain (en Belgique). Immédiatement après mes études, j'ai décidé de me réorienter pour embrasser ma deuxième vocation, et c'est pour ça que j'ai effectué un stage de gestion de projets européens au Portugal et j’ai ensuite débarqué en France, chez Info Jeunes à Montpellier, en tant que volontaire européenne dans le rôle d’ambassadrice de la mobilité internationale. Je suis heureuse aujourd'hui de pouvoir poursuivre ma passion dans un rôle clé à la Maison de l'Europe de Nîmes et je suis curieuse de savoir ce que cette expérience va m'apporter.

Partir à l’étranger : 2023, les nouveaux projets de stages professionnels

La Maison de l’Europe de Nîmes a terminé l'année 2022 avec 15 projets de stage Erasmus+ réalisés. Nos participants ont vécu et travaillé dans toute l’Europe : du nord du continent, en Suède, en passant par le centre (Pologne, République tchèque, Hongrie et Allemagne), jusqu’au grand sud de l’Europe (Espagne, Italie et Grèce). 85 jeunes choisis par les Missions locales d’Alès et Bagnols-sur-Cèze et l’Ecole de la seconde chance de Montpellier sont partis pour vivre une expérience de vie à l'étranger, améliorer ces compétences professionnelles et personnelles et enrichir leur CV. Les retours de nos participants ont été très positifs !


Photo 1 : Les jeunes des ML Alès et Bagnols-sur-Cèze à Barcelone

Photo 2 : Les jeunes de l’E2C Nîmes et Montpellier à Venise

Photo 3 : Les jeunes des ML Nîmes et Vauvert à Kalamata


A la fin de leur séjour, ils se voient remettre officiellement l’Europass, certificat qui valide les acquis de leur stage.

Photo : Thierry Allard


Ainsi début décembre, à la MLJ de Bagnols sur Cèze, Lana, Romain et Shirine ont reçu leur certificat Europass en présence de Pascal Besson vice-président de la Maison de l'Europe de Nîmes, du référent de la MLJ Mohamed Ben Moussa et du directeur de la MLJ Frédéric Combernous.


L’année 2023 a été déclarée par la Commission européenne comme l'Année des compétences. Compte tenu des objectifs principaux de cette année, tels que promouvoir les investissements dans la formation et le renforcement des compétences, réduire les pénuries de main d'œuvre dans l'UE et stimuler la compétitivité européenne, nous considérons que nos projets de mobilité répondent bien à ces objectifs européens. Notre agenda des projets est déjà rempli d’offres pour les jeunes motivés de notre région !


Nous proposons 5 projets de stage professionnel Erasmus+ dans 5 pays différents. Nos partenaires à Lund, Berlin, Prague, Barcelone et Kalamata accueilleront nos jeunes, désireux de passer du temps à l'étranger pour gagner en expérience, acquérir et développer des compétences et vivre une aventure professionnelle et personnelle. En commençant l'année par le départ en Suède en mars et en la terminant par la Grèce en novembre, la Maison de l’Europe de Nîmes travaillera avec différentes Missions Locales de Jeunes de la région d’Occitanie afin de proposer aux jeunes en insertion des opportunités professionnelles à l’étranger.


Les prochaines dates limites pour postuler aux projets de stage :

  • 20 janvier 2023 : projet en Suède ouvert pour tous les jeunes des MLJ en Occitanie ;

  • 15 février 2023 : projet à Berlin ouvert pour les jeunes des MLJ Nîmes Métropole et MLJ Petite Camargue ;

  • 21 février 2023 : projet à Prague ouvert pour les jeunes des MLJ Alès Pays Cévennes, MLJ du Gard Rhodanien Uzège et MLJ Lozère,

  • 20 mars 2023 : projet à Barcelone ouvert pour les jeunes de la MLJ Rhône Argence.

Il est important de préciser que ces projets sont possibles grâce aux financements de l’Agence Nationale Erasmus+ et de la Région Occitanie et seront coordonnés par la Maison de l'Europe de Nîmes.


Nous vous invitons à suivre les nouvelles de ces projets et de nos participants sur nos réseaux sociaux, notre site web et notre newsletter !





Nos volontaires européens sur le terrain

Cette année, à la Maison de l'Europe, nous avons organisé beaucoup d'évènements avec nos volontaires européens : Yuliia, Yina, Raquel, Lucia, Marina, Natia, Maša, Alwine, Katharina, Felicitas, Maryna et Besmir. En plus de leur activité dans les structures qui les accueillent, nos volontaires s’investissent dans plusieurs actions organisées par la Maison de l’Europe. Ce sont autant d’occasions pour eux de rencontrer de nouvelles personnes, d’échanger sur leur pays et de découvrir davantage nos habitudes et notre culture.

Commençons par les émissions "Coucou l'Europe" pour Radio Système à Vauvert. Le 16 novembre, nous avons enregistré la première émission avec nos jeunes espagnoles : Yina, Raquel et Lucia. Le 7 décembre, c'était au tour de Marina pour nous présenter l’Italie. Pendant une heure, elles ont parlé des questions environnementales dans leur pays, partager leur recette préférée et discuter d’une thématique d’actualité dans leur pays. En amont, elles avaient réalisé un micro-trottoir durant lequel elles avaient demandé aux gens ce qu'ils pensaient de leur pays. D'autres émissions sont attendues au cours de l’année.

Les volontaires dans les locaux de Radio Système à Vauvert


Maintenant, nous allons parler des deux événements les plus populaires auprès des jeunes, à savoir les « Cafés Multi Kulti » et les « Cafés linguistiques ». Chaque mois, ces évènements culturels accueillent le public respectivement au Spot et au Café Olive. Pendant le café Multi Kulti, nos volontaires ont la possibilité de parler de leur pays. De plus, toutes les personnes présentes peuvent goûter des plats typiques des pays proposés. Le « Café linguistique » propose à chacun de parler une langue étrangère, parmi toutes celles parlées par nos volontaires. De nombreuses personnes viennent pour parfaire leur niveau de langue et apprendre quelques expressions typiques. N’hésitez pas à y aller aussi !

Les animations lors du café linguistique et du café Multi Kulti

Pour finir l’année en beauté, nous avons organisé les « Ateliers de Noël ». Ils ont été réalisés dans différents établissements scolaires : les écoles Charles Martel, Marie Soboul et La Cigale à Nîmes, le collège Federico Garcia Lorca à Bellegarde, le Centre social André Malraux à Nîmes et également celui de Salindres.

Ateliers de Noël au Centre social La cour des Miracles à Salindres et au collège Federico Garcia Lorca à Bellegarde


Nos volontaires ont raconté comment Noël était célébré dans leur pays ; les enfants ont pu découvrir des musiques, des plats ou encore des décorations typiques de Noël. Après la présentation, ils ont eu l'occasion de dessiner des boules pour le sapin de Noël en s’inspirant des drapeaux des pays qu'ils avaient appris. Ils ont également écrit « Joyeux Noël » dans différentes langues.


Mon beau sapin … européen


Enfin, ils se sont amusés à danser et à chanter des chansons de Noël. Grâce à Yuliia, Yina, Lucia, Raquel, Besmir, Katharina, Marina, Natia, Alwine, Felicitas, Marina et ainsi que Manon et Julija nos deux jeunes en service civique, les enfants ont donc pu découvrir comment se déroulait Noël dans les autres pays européens et ont passé un très bon moment.



L'EUROPE EN RÉGION


Une capitelle pas comme les autres !

L’Observatoire de la résilience, une œuvre paysagère en pierre sèche construite avec le soutien du Fonds LEADER de l’UE. Un peu avant La Calmette, en venant de Nîmes, vous avez peut-être remarqué sur les hauteurs de la RN 106 une construction originale. Il s'agit de l'Observatoire de la résilience, une œuvre paysagère en pierre sèche de près de 4 m de haut conçue par une jeune équipe d’architectes dans le cadre d’un concours lancé par le Syndicat mixte des gorges du Gardon (SMGG) Dans le cahier des charges, il fallait que cette œuvre soit visible depuis un axe routier majeur desservant le territoire et accessible par voie piétonne à travers la garrigue. La commune de la Calmette est située dans la zone de biosphère des gorges du Gardon classée par l’Unesco et le site proposé correspondait tout à fait aux demandes du SMGG



Grâce à sa construction sur les hauteurs, l’observatoire de la résilience constitue un point d'observation sur le territoire de la Réserve de biosphère. Largement visible depuis la route, il est aussi un but de promenade en suivant le chemin qui monte à partir de la Calmette vers ce coin de garrigue, communément nommé la Table des chasseurs, ou bien en suivant le GR 700, autrement dit le chemin de Régordane, voie millénaire de commerce et d’échange.


Source : le syndicat mixte des gorges du Gardon


Rappelant bien évidemment les célèbres capitelles, mais aussi les calades et les murets en pierre sèche, c’est un lieu privilégié pour la faune locale. L’Observatoire accueille des hôtels à insectes, des nichoirs, et des espaces pour les reptiles, il est construit pour durer dans le temps, dans le respect de l’environnement. L’œuvre est bâtie avec des pierres locales provenant du bassin des Antiquailles, offertes par la carrière Lafarge de La Calmette et inaugurée le 17 juin dernier.


Le montant total du projet s’établit à 55 102 € TTC. Il bénéficie du concours financier du fonds Leader de l’Union européenne, de la région Occitanie et de la Communauté d’agglomération de Nîmes Métropole.


Les programmes européens en Occitanie 2021-2027

Adoptée en mai 2021 par le Conseil de l’Union européenne, la nouvelle stratégie d’attribution des fonds européens a été mise en place pour s’adapter aux besoins des habitants, et les aider à relever les défis de demain. La Région Occitanie a présenté son programme le 10 novembre dernier au Palais des Congrès d’Agde.

Afin d’impulser la croissance et d’aider les initiatives à grandir, l’État et la Région Occitanie gèrent 4 fonds européens (FEDER, FSE+, FEADER et FEAMPA).

Grâce à cette action conjointe, de nombreux projets peuvent voir le jour sur des thématiques variées (agriculture, solutions aux entreprises, recherche, innovation, numérique, etc.) afin de favoriser la cohésion sociale, une économie durable et la transition énergétique.

Dédiés aux projets régionaux, ces fonds financent la mise en œuvre d’actions en faveur de l’amélioration de la vie quotidienne. Leurs objectifs sont la réduction des écarts économiques entre les régions ainsi que le renforcement de la compétitivité et du développement de tous les territoires.


Ils représentent une enveloppe de 1 800 milliards au niveau européen pour la période 2021-2027. La France reçoit un budget de 16,8 milliards d’euros dont 1,4 milliard pour notre région.

Présentation de la répartition de l’enveloppe de 1,4 milliards € entre les différents fonds


Les différents fonds.


Sous ces sigles obscurs, quelles sont les politiques mises en place ?

  • Le FEDER : Fonds européen de développement régional, intervient dans le cadre de la politique de cohésion économique, sociale et territoriale.

  • Le FSE : Fonds social européen, a pour objectif d’aider les États membres et les régions à atteindre des niveaux d’emploi élevés, à disposer d’une main-d’œuvre qualifiée, à assurer une protection sociale équitable et à créer des sociétés plus inclusives. Il se divise en deux volets : un régional dont le programme a été élaboré en collaboration avec la population et les acteurs locaux ainsi qu’un volet national. Donc le FEDER et le FSE régional sont gérés par la Région. Le programme national FSE dépend lui de l’Etat et il est géré par la direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS), il vise à l’accompagnement des personnes les plus vulnérables ou rencontrant des difficultés d’insertion.

  • Le FEADER : Fonds européen agricole pour le développement rural est la mise en pratique de la PAC (politique agricole commune), la Région est l’autorité de gestion.

  • Le FEAMPA : Le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture accompagne les entreprises dans leur évolution, leur transition écologique et soutient un développement économique compétitif et durable. Géré par l’Etat, la Région en est l’organisme intermédiaire.

Les exemples

Chaque mois la Lettre Europe illustre ces actions dans la rubrique « L’Europe en région ».

Dans la Lettre Europe du mois dernier, le FEDER apportait son soutien financier à une réalisation de lutte contre les inondations « A Théziers, le Briançon libéré de ses digues » : https://www.maison-europe-nimes.eu/single-post/lettre-europe-d%C3%A9cembre-janvier-2022-2023.


Travaux de végétalisation des berges du Briançon. Crédit : EPTB gardons

En complément de ces fonds régionaux, il existe des programmes directement gérés par l’Union européenne.

  • Des programmes transnationaux de coopération territoriale entre régions européennes. Certains d’entre eux concernent notre région comme : Interreg Sudoe implique l’Espagne et les 3 régions du sud-ouest de la France dont l’Occitanie avec une enveloppe de 115 Millions €. Interreg euro-med concerne toute la rive nord de la Méditerranée avec 14 états. Le montant de ce programme est de 294 Millions €.

  • Et des programmes sectoriels également gérés directement par la Commission européenne, ils présentent un intérêt pour l’ensemble des citoyens et nous en parlons aussi parfois dans nos rubriques des actions menées localement.

Ainsi le programme LIFE sur la protection de l’environnement faisait l’objet d’un article « L’Europe protège la biodiversité dans le Gard » et évoquait les mesures en faveur de l’aigle de Bonelli et les castors du gardon https://www.maison-europe-nimes.eu/single-post/lettre-europe-avril-2022


Les gorges du Gardon


Pour en savoir plus :


ESPACES DU MEF 30

Rencontre à Magdeburg des Mouvements européens du Gard et de Sachsen-Anhalt

Grâce au soutien du Fonds citoyen franco-allemand, un partenariat a été établi il y a quelques mois entre le Mouvement Européen du Gard et son équivalent à Magdeburg (Sachsen-Anhalt). Les 10 et 11 novembre une délégation allemande de 8 personnes a été reçue à Nîmes. En décembre ce fut notre tour de nous rendre à Magdeburg (Sachsen-Anhalt). Ainsi, le 6 décembre aux alentours de 6 heures du matin les participants du groupe français sont partis en minibus en direction de Magdeburg. Arrivés à 22 heures, nous avons été accueillis très chaleureusement par Daniel Adler, membre du Mouvement européen de Sachsen-Anhalt. Après les retrouvailles autour d’un bon repas, Daniel, désireux de valoriser l'histoire de la ville dans tous ses aspect, nous a montré l’extraordinaire « Lichterwelt » réparti dans tout le centre-ville. Pour les membres du groupe français qui se rendaient pour la première fois en Allemagne, c’était à la fois une découverte et un éblouissement.


Les participants du Mouvement européen Gard autour d’un bon repas avec Daniel du Mouvement européen de Sachsen-Anhalt (second à partir de la gauche)


Lichterwelt (le monde des lumières)


Le 7 et le 8 décembre ont été deux journées très intenses.

Nous avons eu l’opportunité de rencontrer des acteurs des activités européennes et internationales. Nous sommes allés dans les locaux du Mouvement européen de Saxe-Anhalt afin d’échanger et d’en apprendre davantage sur son fonctionnement. Nous nous sommes aussi rendus à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Magdebourg guidé par Sven Erichson, qui est le chef de projet « Réseau européen d’entreprises ».


Le groupe nîmois à la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Magdeburg


Nous avons également eu l’opportunité d’échanger au Parlement avec le président du Landtag Gunnar Schellenberger, également président du Mouvement européen local. Cette proximité des collectivités locales, notamment de la plus puissante d’entre elles (le Parlement du Land) est une caractéristique appréciable du Mouvement européen (Europäische Bewegung Sachsen-Anhalt) qui offre bien des avantages.



Visite du Parlement et échanges des Français avec le président du Landtag Gunnar Schellenberger


Les échanges que nous avons eus au cours de ses deux jours laissent augurer de la possibilité de réaliser des projets en commun, dans plusieurs domaines : échanges de jeunes, notamment autour des politiques de la jeunesse, échanges entre acteurs économiques ou entre associations.


Enfin, ces journées ont été l’occasion de goûter les spécialités locales telles que le vin chaud, les bretzels, le goulash ou encore la choucroute, et de faire une visite plus approfondie de Magdeburg. Cela a été l’opportunité de continuer à découvrir cette magnifique ville qui a toute évidence a réussi sa modernisation et sa transformation de ville triste, prisonnière d’industries dépassées, portant encore les stigmates de la guerre, en un ensemble harmonieux et joyeux, ornée de décorations de Noël.



Les berges de l’Elbe, le fleuve qui traverse Magdeburg sur la photo de gauche et la Citadelle Verte élaborée par Friedensreich Hundertwasser et inaugurée en octobre 2005 sur les photos à droite



Statue d’Otton von Guericke au cœur du marché de Noël à gauche et la sphère de Magdeburg à droite



Ces deux hémisphères une fois rassemblés symbolisent la sphère de Magdebourg, par laquelle Otto von Guericke, natif et bourgmestre de cette ville, démontra l’existence et la force de la pression atmosphérique.


Manon JOULIA


L’Europe de la fiscalité : les choses avancent



Toutes les décisions prises au niveau européen nous concernent : certaines directement, d’autres paraissent plus lointaines, contrairement aux questions d’écologie, de consommation ou de société. Peut-on dire cela de la fiscalité ? Évidemment non. Il y a les impôts que nous payons individuellement, bien sûr, mais il y a aussi ceux que paient les entreprises, surtout les grandes, sans lesquels il n’y aurait pas d’État, pas de système de soins, pas d’écoles, etc. Et bien sûr pas d’Europe.


Or après bien des années passées à dire que sur cette question on ne pouvait avancer que tous ensemble en Europe -ce qui était la stricte vérité- voici qu’on peut enfin avancer tous ensemble en Europe.


Le 16 décembre, la décision a été enfin prise à l’unanimité des 27 pays composant l’Union européenne : désormais, c’est-à-dire à partir du 31 mars 2023 -autant dire tout à l’heure, toutes les entreprises réalisant plus de 750 millions de chiffres d’affaires devront subir un impôt minimum de 15%. Si ce chiffre paraît abstrait, il faut se rappeler que l’Irlande fait encore figure de paradis fiscal ou peu s’en faut, en attirant des entreprises avec un taux d’imposition de 12%. Ce n’est pas pour autant que c’en sera fini de toute concurrence fiscale, sur le mode « viens chez moi, tu paieras moins d’impôt » car 15% est un minimum. Mais disons-nous que ce compromis, qui a vocation à se durcir, a été acquis de haute lutte, en particulier par le Parlement européen qui a mis la pression sur la Hongrie et la Pologne, pour contourner leurs tentatives d’obstruction. Il n’est pas inutile de dire que la France a aussi fait entendre sa petite musique, ayant été pionnière en matière de taxation de ces multinationales très particulières qu’on appelle les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).


Mais tout ce processus, qui n’a d’ailleurs pas été si lent qu’on veut bien le dire, en comparaison d’autres textes qui se sont enlisés dans des négociations sans fin, est à l’image de l’Europe, pour le coup dans ce qu’elle a de meilleur. Même s’il s’agit, encore une fois, d’un compromis a minima. À l’origine il y avait, il faut aussi le rappeler, un accord mondial négocié dans le cadre de l’OCDE. Cet accord entre 137 pays (on dit parfois 138 mais pour l’instant nous allons renoncer à les compter) a été acquis après des années de discussion, entre autres parce que l’Union européenne -et aussi, il faut le dire, l’administration Biden- ont mis tout leur poids dans la balance. Mais qu’un accord soit signé ne signifie pas qu’il va devenir exécutoire ipso facto. Le fait que l’Union européenne oblige les États-membres à le mettre en œuvre dans un délai de douze mois ne va pas manquer de provoquer un effet que certains appellent un effet domino, tant l’Europe pèse lourd, économiquement parlant, sur la scène internationale. Politiquement, c’est évidemment une autre affaire, on le sait.


Mais le fait est en tout cas qu’on a vu comment une volonté politique, exprimée dans le cas présent par les États les plus en pointe sur cette question, la France et l’Allemagne au premier chef, peut surmonter les obstacles, quitte à brandir certaines menaces, comme cela a été fait à l’encontre des Hongrois et des Polonais récalcitrants.


Comme quoi l’univers politique n’est pas un monde de bisounours. Ni de corrompus d’ailleurs, comme certains voudraient le faire croire au vu d’évènements récents. Mais ceci est une autre histoire, dont nous reparlerons.


Jean-Luc BERNET


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